..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 14 juillet 2015

Je suis un mauvais Français (pléonasme quand on l’est « de souche »)



« Le jour du quatorze juillet,
Je reste dans mon lit douillet »
Ecrivait Tonton Georges. Eh bien moi, c’est pire : j’ai oublié qu’on l’était ! Et par deux fois. Hier soir, alors que j’avais éteint les feux en vue d’une nuit de repos bien méritée, je fus inquiété par des bruits pour le moins suspects. C’était comme si on frappait des coups sourds dans le voisinage. Normalement, passée une heure raisonnable, vaches, moutons et ânes se taisent, les tracteurs sont rangés et peu de voitures passent. La paix est totale. Aussi me levai-je afin d’aller voir ce qui se passait. Les brumes du demi-sommeil se dissipant, je n’eus pas à chercher longtemps l’origine de ces sons incongrus. Il s’agissait de faibles explosions, de celles que provoquent les fusées d’un feu d’artifice. C’est alors que je me souvins que nous étions le treizième jour du septième mois et qu’à cette occasion les édiles, y compris ceux du bourg voisin, toujours zélés dès qu’il s’agit d’amuser le badaud, procèdent à ce genre de spectacle aussi édifiant que républicain. Je me recouchai donc et m’endormis.

Au réveil, encore engourdi, je me souvins que le bon docteur, en vue de ma visite annuelle chez le cardiologue, m’avait prescrit des analyses. Vu que je m’étais levé tôt et que les prises de sang se font à jeun entre 7 h 30 et 8 h, après moult atermoiements et hésitations, je me décidai à me rendre chez les gentilles infirmières, histoire de me débarrasser de cette corvée. Ce n’est qu’au moment de prendre le volant que je me rappelai que nous étions  le 14 juillet et qu’animées de cet enthousiasme citoyen qui est, avec leur infatigable dévouement, la caractéristique principale de ces auxiliaires de santé il y avait peu de chances pour qu’elles tinssent leur permanence.

Le rouge au front, je décidai de prendre mon petit déjeuner avant d’aller cueillir des fèves au jardin. J’aurais pu compenser ce défaut de civisme en regardant défiler nos fiers militaires puis en buvant les paroles de notre cher président.

Hélas, je n’en fis rien. Parce que défiler, c’est bien, c’est joli mais c’est insuffisant. Pour me rassurer sur la puissance de nos armes il faudrait des démonstrations grandeur  nature avec tirs à balles et obus réels, des lâchers de bombes et des tirs de missiles, des combats rapprochés !  On en aurait le cœur net, on se rendrait compte !  Mais là…

Quant aux bavardages du président, j’en dirai ce qu’avait répondu une collègue à son mari lorsqu’il lui demandait ce que l’éducateur de la maison pour enfants en grande difficulté où nous travaillions avait bien pu raconter (ce dernier avait un bec de lièvre et malgré son handicap insistait pour assurer l’animation des soirées de Noël) : « Les mêmes conneries que l’année dernière ! »

lundi 13 juillet 2015

Question de logique



J’apprends par le truchement de mon récepteur de télégraphie sans fil que, ces derniers temps,  le nombre de morts sur les routes aurait baissé. Excellente nouvelle. Seulement, ça pause un problème de logique. En effet, chaque fois que ces chiffres sont à la hausse on nous propose de nouvelles mesures visant à corriger leur courbe : augmentation du nombre de radars, nouvelles limitations de vitesse, renforcement des amendes, baisse du taux d’alcoolémie toléré, etc. Lorsqu’on constate une baisse, même avant que les nouvelles mesures aient été mises en application, ne serait-il pas logique qu’on les supprimât ? Ne pourrait-on pas même envisager qu’on enlevât quelques radars, qu’on augmentât la vitesse autorisée, qu’ont baissât les amendes, qu’on se montrât plus tolérant avec les poivrots ?

A ces dernières questions, la réponse est évidemment non. Car de nos jours, si on en excepte la politique judiciaire de Mme Taubira, les réglementations ne se font que dans un sens : celui qui tend à limiter nos libertés afin de mieux assurer notre sécurité. Pour notre bien, on nous impose un carcan réglementaire de plus en plus étouffant et cela avec le consentement d’une majorité de nos concitoyens pour qui tout accident est devenu inadmissible.

Pendant ce temps, à la maison, on meurt avec ardeur. Les accidents domestiques envoient bon an mal an 11500 habitants de notre beau pays ad patres et font plusieurs millions de blessés.  Cela dans l’indifférence générale. Ces derniers temps, on a bien pris quelques mesurettes : détecteurs de fumées, protection des piscines, normes électriques renforcées, bannissement des peintures nocives, etc. Tout cela est bien timide. Mais si l’on suit la pente « naturelle » des sociétés occidentales, il est certain que ce n’est qu’un début et que de plus en plus la privation de liberté envahira nos foyers. Pour notre plus grand bien, toujours.

mercredi 8 juillet 2015

Du bafouillage et de l’Europe



Le hasard ou un destin cruel a voulu que, désireux de savoir s’il était sorti quelque chose de concret du sommet de l’Eurogroupe, j’allume le téléviseur au moment ou M. Hollande adressait urbi et orbi une de ses causeries bafouillantes qui ont tant fait contre l’insomnie. Cet homme est extraordinaire. A croire qu’il a été multi-lauréat au championnat Pan-Normand de Pt’êt’-ben-qu’oui-ptêt-ben-qu’non. Se répétant sans fin, il nous a appris que soit on trouverait un accord pour que la  Grèce puisse rester dans l’Euro, solution qui recueillait ses faveurs, soit on n’en trouverait pas et dans ce cas ce serait la sortie, ce qui serait bien triste. Quel merveilleux esprit de synthèse !  Il a oublié la troisième possibilité, celle qui consiste à ne pas trouver d’accord mais à continuer comme avant parce qu’on est infoutu de prendre la moindre décision. Dernière solution que l’on pourrait qualifier d’ « A l’Européenne ».

J’ai été en mon temps un fervent partisan de l’Union Européenne. J’avais pu a deux reprises bénéficier des avantages offerts par l’Europe : en 1974-1975 par le biais d’un échange culturel, j’ai passé une année en Angleterre. Quinze ans plus tard, la reconnaissance de l’équivalence des diplômes m’a permis d’exercer ma profession dans ce même pays plus de trois ans durant.

Accessoirement, l’adoption de l’Euro nous a débarrassés de la corvée des changes et des frais ainsi induits.

Malheureusement, il y a le reste…


L’Europe, en s’élargissant a pratiqué une sorte de poly-mariage de la carpe et du lapin. Vingt-huit pays d’histoires et de cultures différentes se sont retrouvés artificiellement unis, le but avoué de ce conglomérat hétérogène étant de former un ensemble économique et politique susceptible de rivaliser avec les autres grandes puissances de ce monde. Conscients de leur incapacité de continuer de jouer le rôle prépondérant qu’elles tinrent individuellement un temps fut, certaines nations s’imaginèrent pouvoir ainsi continuer à tenir leur rang perdu en assurant au sein de cette union un rôle majeur. C’eût été possible si au lieu de politiciens démagogues les pays avaient eu à leur tête de véritables hommes d’État capables de décisions et partageant les mêmes ambitions. Il n’en est rien.

 Nos gouvernants semblent n’avoir pour horizon que leur réélection. Les aspirations et les situations économiques locales étant très différentes, cela rend impossible toute volonté unanime. C’est pourquoi en dehors d’imposer des normes et réglementations communes, rien n’est réellement fait pour amener cet ensemble hétéroclite au niveau de ses compétiteurs. Pas de politique étrangère commune, pas d’armée commune, pas d’interlocuteur à proposer aux leaders mondiaux.

D’ailleurs, est-il vraiment souhaitable ou simplement possible que cette union politique se fasse ? Avons-nous vraiment à y gagner ? Ne pourrait-on pas se contenter de former une zone de libre échange facilitant les coopérations économiques, les échanges culturels et une circulation encadrée des personnes et des biens tout en permettant à chaque état de conserver sa souveraineté ?  

En l’état actuel des choses et vue l’hétérogénéité des pays, se contenter d’un minimum d’union me semble réaliste. On m’objectera qu’à l’origine, bien des États européens étaient composés d’unités disparates qu’on a bien réussi à rassembler au sein d’une communauté plus ou moins homogène. Certes, mais ça ne s’est pas toujours fait de manière douce et démocratique pas plus que dans l’absolu respect des particularismes locaux et des revendications minoritaires. Ne pas attendre l’homogénéisation pour créer l’union requiert un pouvoir fort. En l’absence de ce dernier, ça revient à mettre la charrue devant les bœufs, avec les merveilleux résultats que nous pouvons constater.

mardi 7 juillet 2015

Réflexions potagères



Le temps des récoltes est venu : pois, fèves, pommes de terre, tomates. Suivront les haricots verts. Autant dire que je vais être très pris.

En arrachant les patates, j’entends agneaux et brebis bêler. On ne peut que reconnaître les nombreuses et éminentes qualités de l’agneau : gigot, épaule, côtelettes, voire ragout. Seulement on ne saurait ignorer son gros défaut : il manque cruellement de conversation.

Les Grecs m’emmerdent. Je dois être un des seuls Européens à ne pas avoir de solution au problème qu’ils posent. Ayant connu les joies (et aussi les menus désagréments) de la cessation de paiement, je m’étonne de voir le débiteur vouloir imposer ses conditions.

La dérive gauchiste du FN me rend songeur. Il se nomme National et devient socialiste. S’agit-il encore d’un parti de droite ?

Proclamation des résultats du bac. C'est l'occasion de cris de joie, de peine, de pleurs. Je ne me souviens pas qu'en mon temps un examen ait déclenché tant de passion. Les Français seraient-il soudain devenus hystériques ?

Bonne journée à tous ! 

dimanche 5 juillet 2015

Le ver du pois, cet Attila du potager



Mise en garde : ce billet contient une image susceptible de choquer les enfants et les personnes sensibles.

Comme votre serviteur et tous les honnêtes gens de ce pays, vous consacrez une grande partie de vos loisirs à la culture d’un potager et vous réservez une planche à cette délicieuse légumineuse que l’on nomme petit pois (curieusement, il n’existe pas plus de grand pois que de pois de taille moyenne). Et pourquoi vous imposez-vous cette rude tâche ? Eh bien pour vous régaler de ces petites boules vertes dont le goût n’a rien à voir avec ce que des commerçants sans scrupules tentent de vous faire passer pour elles. Frais, congelés, en boîte, ces produits n’ont du point de vue gustatif rien à voir avec le pois du jardin qui est une source de régal sans pareille.

Seulement, le créateur, dont je me vois une fois de plus contraint de dénoncer l’imperfection de l’œuvre, a semé des embûches sur le chemin du jardinier. D’abord, suite à une erreur de conception que je signalai jadis au sujet du haricot il a fait la cosse du pois verte de manière à rendre sa capture malaisée et de plus il a créé la mouche du petit pois qui vient pondre sur la fleur de manière à ce que son asticot naisse à l’intérieur de la future cosse. Plutôt que de remercier la plante qui l’abrita de la froidure des nuits printanières et lui permit de ne pas être trempé les jours de pluie, ce petit saligaud (je sais, le terme est fort mais il mérite qu’on l’en fustige) avant de sortir de son enveloppe verte et d’aller se gaver d’herbe évitant ainsi l’acquisition et le renouvellement de couteuses tondeuses à gazon au jardinier, il y reste et se met en devoir de dévorer son protecteur !  C’est une honte !

D’abord minuscule, il grossit à mesure qu’il dévore grain à grain son bienfaiteur. Et voici à quoi peut mener son entreprise de destruction : 


Insoutenable spectacle (je vous avais prévenu) ! Et si vous saisissez cette immonde larve devenue grasse par ses crimes entre le pouce et l’index et que vous plongez votre regard dans le sien, c’est en vain que vous y chercherez l’expression du moindre remords, pas plus que vous ne l’entendrez balbutier de piteuses excuses. Non, cet être est exempt de tout embryon de conscience. De plus, il souille la gousse de ses immondes déjections !

Que faire en pareil cas ? Recourir à un traitement chimique ? Utiliser de faillibles procédés « écologiques » ? Plutôt que de souiller la planète de produits nocifs ou de me lancer dans l'aléatoire élevage du glapion-bouffe-mouches (insecte supposé détruire ce prédateur), j’ai choisi de me montrer vigilant et d’inspecter chaque gousse après ouverture et d’en éliminer les grains attaqués. Cela rend encore plus pénible la corvée de l’écossage. C’est à ce prix qu’après avoir maudit le ciel je me régale. Chienne de vie, saloperie de création bâclée !