Hier, alors que je me préparais à descendre au bourg voisin
afin de rendre une ultime visite à la bonne dentiste qui s’occupe à me procurer
une nouvelle dentition, j’eus la
désagréable surprise de constater que mon fidèle break me jouait des tours.
Impossible de démarrer vu qu’une roue arrière, obstinément bloquée, lui
interdisait toute progression. Je décidai donc en toute hâte de mettre en
action le plan B, à savoir de m’y rendre au volant de la Daimler.
A mon retour, doté de ce qu’il faut pour croquer la vie à
pleines dents, je m’attelai à la résolution du problème. Armé d’un marteau, j’en
frappai le tambour de frein. Alors qu’un bon coup de marteau est capable de
résoudre la plupart des problèmes qui se posent à l’homme moderne (belle-mère
agaçante, démarreur rétif, enfant turbulent, etc.), en l’occurrence le procédé
s’avéra vain. Je décidai donc, afin de frapper le tambour avec une vigueur
accrue de démonter la roue et me remis à jouer du marteau. Sans plus de
résultat. Je remontai ma roue et, résigné, m’apprêtai à appeler le service d’assistance
de mon assurance afin qu’il m’envoie une dépanneuse qui mènerait mon break
infirme vers un garage où le soigner. A la veille d’un long week-end, cela
impliquerait probablement une longue séparation. Perspective accablante !
C’est alors que me revint à l’esprit l’existence, sur le
net, de forums où l’on débat des problèmes essentiels que rencontrent nos
contemporains avec leur automobile. Je tapai les idoines mots-clés sur mon
clavier et pus constater que mon malheur insigne n’avait rien d’exceptionnel et
que d’autres avaient traversé, avec leur Ford, les affres de la roue arrière
bloquée suite à un lavage. Dans mon cas, c’étaient les pluies abondantes
accompagnées de vent qui étaient à leur origine. Il me suffit de quelques
minutes pour trouver un conseil permettant d’y pallier. Il s'agissait, selon mon
bienfaiteur, de passer la première puis la marche arrière et de répéter l’opération
jusqu’à ce que le déblocage s’opère. Je me mis en devoir de mettre sa
recommandation en pratique. Il fallut répéter la manœuvre moult fois avant qu’un
petit « clac » se fît entendre et que le véhicule put de nouveau
rouler. J’étais sauvé ! Pas de coup
de téléphone à donner, aucune note à régler ! Je pouvais de nouveau
sourire à la vie de toutes mes nouvelles dents!
Puisse cet exemple apporter à ceux qui reprochent au Net de ne pas fournir d’informations
fiables un démenti définitif !