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vendredi 21 novembre 2014

Les leçons d'étymologie du Professeur Manoukian




Je rappelais dans un billet publié en juillet dernier que je m’enorgueillissais d’avoir suivi les cours du département linguistico-sociologique de l’École Rosaellienne Réunifiée d’Études Universitaires et de Recherche Scientifique (E.R.R.E.U.R.S.).

Tandis que je descendais au bourg voisin afin d’y acheter de quoi finir de déglinguer une santé déjà chancelante, j’eus la joie de constater que parmi les nombreux disciples de mon alma mater il s’en trouvait d’éminents. Ainsi, M. André Manoukian illustre musicien, arrangeur, animateur (radio, télé, Franprix) est sans aucun doute l’un d’entre eux. En effet, lors de sa présentation d’un artiste (ici de 19’ 15 ‘’ à 23’ 30’’)  au mérite très certainement immense, il se lança, afin de mieux éclairer notre lanterne dans des explications où apparurent la notion de spleen baudelairien et le vocable troubadour.

De ces deux mots qui concourraient à décrire le talent du chanteur, il nous donna l’étymologie. Pour le premier, il le fit remonter au grec  σπλήν qui désignait la rate. Soit, mais sans aller chercher si loin il eût pu de contenter de signaler qu’il s’agissait d’un simple emprunt à l’anglais d’un mot ayant un temps eu le sens de mélancolie. 

Mais c’est lorsqu’il se mit à expliquer l’origine de troubadour que son Rosaellisme s’affirma. En effet, il lui attribua pour origine le mot arabe Tarab (Lequel fait référence au sentiment d'élévation qui naît de la combinaison de la poésie, de la musique et de l'interprétation émotionnelle) associé au suffixe occitan –dour qu’il traduit par « celui qui sait ».  Le troubadour est donc, selon M. André « celui qui sait provoquer l’extase ». Mesdames, si vous en croisez un… Ce faisant, il infligeait un mérité camouflet aux pseudo-philologues qui ont depuis des siècles rattaché ce mot au bas-latin tropare signifiant composer (un poème) ou inventer. Ces gens de piètre savoir en faisaient l’équivalent provençal du trouvère en langue d’oïl ! N’importe quoi !

Un tel rétablissement de la vérité, mérite au moins le Rosaelle d’or de l’E.R.R.E.U.R.S. ! Qu’attend-on pour le lui décerner ?

Accessoirement, ça m’incite à écrire sur la musique domaine où je ne connais rien.

Puisque vous avez eu la gentillesse de lire jusqu’au bout ce passionnant petit billet, vous méritez une récompense :

  
Le cerisier-fleur connaît deux périodes de gloire une au printemps (en rose) et celle-ci, camaïeu d'orange, en automne

mercredi 19 novembre 2014

Voleur comme un arracheur de dents !



Eh oui, me voici réduit depuis une bonne heure déjà au triste état de «sans-dents» terme dont, selon Madame T., Monsieur H. flétrirait les pauvres. La dentiste m’a en effet extrait une incisive, m’offrant ce faisant un de ces sourires si populaire chez les vieillards impécunieux. L’affaire s’est très bien passée. L’arracheur n’a plus besoin de mentir quand à l’absence de douleur qu’engendrera l’extraction : à part les quelques secondes de léger désagrément  qu’occasionne la piqûre anesthétique, c’est sans mal que se passe la chose. Mais faute d’être menteur, l’arracheur n’en demeure pas moins malhonnête. Car cette partie de moi-même qui plus de cinquante années durant a joué un rôle non négligeable dans l’attrait de mon sourire, cette friponne se l’est appropriée ! De quel droit, je vous le demande ?

Ce n’est pas la première fois, hélas, que je constate un tel méfait. Je ne dois pas être le seul à en être victime mais peut-être serai-je le premier à dénoncer ce scandale. Combien de millions de Français se font arracher une ou plusieurs dents tous les ans ?  Quel qu’en soit le nombre exact on peut gager que les chirurgiens-dentistes s’approprient annuellement des millions voire des dizaines de millions de dents. Et qu’en font-ils ? La réponse passe par celle à une autre question : « Et vous qu’en feriez-vous ? ». Comme toute personne bien élevée, vous la placeriez sous votre oreiller le soir et, surprise attendue, au matin elle aurait laissé place à une pièce qu’y aurait déposée en échange la petite souris. Quels sont les tarifs que pratique actuellement cette dernière ?  Je ne saurais le dire vu que depuis belle lurette, comme vous, molaires, dents de sagesse, prémolaires m’ont été confisquées par divers praticiens.  Vous voyez où je veux en venir ?

Il me paraît évident qu’a été passé entre la profession dentaire et la petite souris un contrat de rachat des dents. Vu que les dentistes sont en mesure de fournir à leur partenaire commercial des quantités importantes, la transaction doit se faire à un prix de gros inférieur à celui des particuliers. C’est du gagnant-gagnant !  Il n’en reste pas moins qu’ainsi, au niveau national, ce sont des millions d’Euros qui passent sous le nez de la population ET, c’est bien plus grave, DU FISC. Car je vous mets au défi de trouver, sur le bilan annuel de votre dentiste une ligne « Transactions avec la petite souris ».  Demandez-lui de vous le montrer, pour voir… Je serais bien surpris que vous puissiez ensuite me prouver que j’ai tort.

En un temps où la maîtrise des déficits budgétaire s’avère impossible, où on va chercher des poux dans la tête à de braves gens qui ont omis de déclarer quelques (parfois dizaines de) milliers d’Euros de revenus, peu-on continuer à tolérer pareil scandale ?

mardi 18 novembre 2014

La nature a horreur du vide…



Des Djihadistes Français ! Attention, pas des immigrés, pas même des descendants d’immigrés, non des Gaulois ! Des souchiens pur jus ! On n’en revient pas, surtout que ceux qui les connaissaient avant leur malheureux « dérapage » ne se doutaient de rien : des gars gentils comme tout, posés, dignes de confiance. Même s’il leur était arrivé de faire un tout petit peu de prison, c’était pour des bricoles. Bref, comme aux escrocs et aux tueurs en série on leur aurait donné le Bon Dieu sans confession*. Quelle surprise ! On en reste comme deux ronds de flan !

Et pourtant est-ce si étonnant qu’il y paraît ? Je crains que non. Les conversions à l’Islam modéré ou pas se multiplient. Les causes en sont multiples. Il est certain qu’en des temps où l’Occident était conquérant, où une immense majorité de ses peuples était imprégnée de christianisme et ethniquement plus ou moins homogène, où le musulman était un colonisé, l’idée n’en serait venue à personne si ce n’est à de rares originaux en quête d’exotisme.

Seulement les choses ont changé. Nos pays se sont déchristianisés au point qu’un président français, soi-disant de droite,  se soit opposé en 2004 à ce que l’Europe fasse mention de ses racines chrétiennes dans son projet de constitution. Notre histoire n’est plus considérée comme un récit épique avec des hauts, des bas, des heures de gloire et de souffrance, de belles et de moins belles actions mais comme une suite de crimes divers perpétrés contre de malheureux peuples qui nous valent très largement. Notre population s’est  grandement « diversifiée » (pour notre plus grande richesse, ça va sans dire). Et, logique cerise sur le gâteau multiculturaliste, notre « intelligentsia » déploie des efforts inlassables pour que se développe relativisme et haine de soi.

Il s’ensuit de très logiques conséquences : bien des jeunes sont élevés « hors-sol », soit par ignorance de leurs racines, soit par haines de racines réputées plonger dans un long passé d’inexpiables crimes. Du fait de la diversification de la population,  des cultures qui s’ignoraient (et même se méprisaient) sont amenées à se côtoyer avec pour corollaires des mariages mixtes (où l’occidental(e) est invité(e) à se convertir au culte oriental plus que le contraire) et l’émergence d’une certaine curiosité pour un exotisme jugé de bon aloi. De plus, la concentration en certains lieux de populations exogènes amène celles-ci à exercer des pressions certaines sur les mœurs des personnes d’origine autochtone y demeurant.

Parmi les conversions que tout cela implique, celles de convenance sont les plus bénignes : Piaf se disait prête à se faire teindre en blonde si celui qu’elle aimait le lui demandait, d’autres se convertiraient à n’importe quoi pour les mêmes raisons. Seulement, il y a les autres… Des jeunes gens tenus à l’écart de toute religion et de tout enracinement culturel découvrent l’Islam comme ils découvriraient l’eau tiède et s’en trouvent ravis. Parce que la nature à horreur du vide et tout est propre à le combler pour qui manque de repères. L’ardeur religieuse des néophytes est un phénomène bien connu. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’au contact de fondamentalistes une frange minoritaire d’entre eux se radicalise et rejoignent les djihadistes de l’EI pour se livrer en leur compagnie à ce que nous considérons comme des crimes odieux et qui pour eux participe d’un juste combat pour une noble cause…

Je crains que la promotion du multiculturalisme, le refus d’une politique d’assimilation et la persistance de flux migratoires importants n’aient pour effet que d’amplifier de tels phénomènes et également de faire monter une opposition violente à leur encontre avec tous les troubles publics que cela ne saura manquer d’engendrer. Nos apprentis-sorciers modernes, si dégoulinants de bienveillance soient-ils, nous préparent des lendemains qui geignent !

*Il est vrai qu’un escroc qui n’inspirerait pas confiance ou un assassin dont le visage révèlerait les tendances homicides auraient bien du mal à faire des victimes.

lundi 17 novembre 2014

De l’imbécillité volontaire



Les « petites phrases » qui font le sel de notre « vie politique » découlent le plus souvent d’un détournement volontaire : on extrait quelques mots de leur contexte,  et on en fait ses choux gras. C’est un métier. Ça s’appelle l’information. Celui qui met en exergue la phrase « malheureuse » ou « révélatrice » n’est en général pas aussi imbécile qu’on pourrait le penser : il se contente de mettre sa malhonnêteté au service de ses préjugés et compte ce faisant entraîner l’adhésion des véritables imbéciles de son camp. Ces derniers se trouvent dans la position de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours » en ce qu’ils prennent la version, si déformée soit-elle, de l’ « informateur » pour argent comptant. On ne peut pas leur en vouloir : pour un esprit borné, incurieux et peu apte à l’analyse, accepter la version du Monsieur-qui-cause-dans-le-poste (ou qui-écrit-dans-le-journal) est reposant. Le problème est qu’à force de faire l’âne pour récolter des bravos, le Monsieur du poste ou du journal finit par croire en ses propres âneries et qu’avec le temps, tout comprendre de travers devient une seconde nature : joueur de flute, il ne se contente pas d’entraîner les enfants vers la noyade, il va jusqu’à sombrer avec eux.



C’est ce que je me disais en écoutant les commentaires d’un certain  Augustin Trapenard concernant la « prise de position » de M. Sarkozy sur une éventuelle abrogation de la loi Taubira. Voilà un jeune homme (ses trente-cinq ans justifient le terme aux yeux du vieillard que je suis) qui est allé à l’école, et pas n’importe laquelle, la Normale Supérieure (à ne pas confondre avec la Normale Ordinaire et la Normale Inférieure), qui est agrégé d’anglais, qui a poursuivi et probablement rattrapé des études sur Emily Brontë, dont des maisons aussi prestigieuses que France Culture, France Inter, Canal + et France 24 (si, si, ça existe ! ) ont su reconnaître les insignes mérites et lui confier du temps d’antenne, bref, un gars bien sous tous rapports qui se met à sortir sur la question un discours que le roi des cons en personne n’aurait su prononcer qu’un jour de forme exceptionnelle et dont je vous épargnerai le détail.



D’aucuns me diront : « c’est normal, c’est un connard de gauche, il ne saurait qu’être malhonnête ». Comme si la gauche avait le monopole du détournement petitephrasesque ! Notre bon président, auquel comme chacun sait je voue une admiration  qui confine à l’idolâtrie, en fut victime suite à sa récente intervention télévisée. « Ça ne coûte rien, c’est l’état qui paye ! » avait-il déclaré ! Extraite de son contexte, ladite phrase semblait signifier que pour M. Hollande l’argent de l’État poussait sur les arbres (quoique bien des choses qui poussent sur les arbres aient un prix). En fait, notre valeureux chef d’État répondait à une objection de M. Gilles Bouleau selon laquelle les communautés locales, pour des raisons de coût, ne se bousculaient pas pour embaucher des emplois aidés. D’où la réplique du bon président dont la logique était incontestable. Qu’il soit utile qu’afin de limiter l’apparemment inexorable hausse du chômage on crée des emplois aidés, que ceux-ci aient un coût que les contribuables finiront bien par assumer, qu’il soit préférable que ce coût soit financé par la fiscalité locale ou par la nationale, telles étaient les questions, comme disait l’autre… Mais n’était-il pas plus simple et efficace de faire la sélective oreille, de détourner, de faire l’imbécile ?


Ces  méthodes ne font pas avancer le débat. On transforme l’épiphénoménal en essentiel. En faisant l’abruti, nos « élites » participent à l’abrutissement des masses. A force de petites phrases et de slogans, la politique prend des airs de cour de récré. C’est désolant.