..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 16 mars 2014

Je commente, tu commentes, ils ne commentent plus…



Tenir blog n’est pas chose aisée. On se demande d’ailleurs pourquoi notre excellent gouvernement a jusqu’ici négligé d’exiger de qui le fait une qualification sanctionnée par un diplôme d’état , lequel comprendrait une épreuve de correction politique permettant de sélectionner les vrais démocrates et d’écarter les nauséabonds rancis, une autre de dysorthographie afin de ne retenir que des candidats férus de rebellitude contre les usages passéistes. Pour l’instant, il n’en est rien et je peux donc continuer de déconner à plein tube et, ce faisant, de saper les fondements de cette belle République et du talentueux gouvernement que le monde entier nous envie.

Quoi qu’il en soit, un des plaisirs qu’apporte cette activité est d’avoir des commentaires. Qui dit commentaires dit commentateurs, car il n’est d’effets sans causes. Je me suis amusé récemment à comptabiliser  sur un mois le nombre de ceux qui me faisaient le plaisir d’un petit mot. Je suis arrivé à une grosse cinquantaine. Ce qui n’est pas si mal. Il en est d’hyper-réguliers, de réguliers, d’occasionnels et d’exceptionnels. Certains disparaissent un temps pour mieux revenir, d’autres se fondent à jamais dans les limbes du Net, d’autres encore passent au fil du temps d’une catégorie à l’autre.

Une caractéristique intéressante de ce blog et que j’ai déjà évoquée est l’absence de trolls. A part, comme ce fut le cas hier,  quand un blogueur  d’exception me fait l’aumône d’un de ces talentueux billets dont il a le secret, de trolls point de traces. J’ai beau n’avoir jamais activé la modération, pas plus de trolls que d’intelligence et de cœur à droite !  Les rares qui viennent s’évaporent  comme rosée sous le soleil. J’en suis bien triste, mais malgré leur générosité naturelle, mes amis de gauche me négligent et renâclent à soulager le manque cruel que m’inflige leur absence. J’essaierais bien, comme fait l’honnête homme spirituel  de les traiter de connards et de les envoyer chier mais, hélas, je suis totalement dénué d’humour. Peut-être est-ce pourquoi je ne suis pas de gauche ?

Je me retrouve donc suivi par des gens qui semblent grosso-modo partager les honteuses opinions que je professe (notamment sur la piéride, le campagnol,  l’Ukrainien ou le Mongol).  C’est triste pour la France, mais à quoi bon geindre ? D’ailleurs, j’avoue éprouver, par delà mon juste chagrin, une certaine délectation pas morose du tout de cet état de fait. Car ce pourrait être pire… J’ai constaté récemment, chez un grand maître des blogs, une quasi-disparition des commentaires ! Pourtant, il fait tout pour retenir ses trolls, les cajole, les bichonne, les chouchoute…  en pure perte.  Ses « trou du cul », ses « va chier », ses « connards » ne les retiennent plus. Quant à ceux qui soutiennent son combat pour ce qui est beau, juste, démocratique etc., ils ne viennent plus approuver…

Alors je me dis que dans le fond, plutôt que de pleurer le troll, je ferais mieux de remercier la fidélité de mes commentateurs. Ce que je fais aujourd’hui.

samedi 15 mars 2014

Les belles histoires de Tonton Nico



Tonton Nico Bédégé* est un conteur né. Il nous fascine avec ses belles histoires. D’habitude, c’est aux grandes personnes qu’il s’adresse et, comme il ne les croit pas très malines, il se met à leur portée en simplifiant tout. Tonton a un idéal, la gauche, et un dieu nommé Pépère. Comme son dieu, il a un ennemi mais il ne s’appelle pas la finance et a un visage : M. Sarkozy. Il faut dire que sa haine n’est pas sans motif car selon Tonton Nico, ce triste personnage a ruiné la France, fait rien que des bêtises et est accessoirement un criminel multirécidiviste. Car Il en sait des choses, le Tonton, bien plus que la justice et la police !

Pour varier un peu, aujourd’hui, il a entrepris, dans un style adapté et avec suffisamment de fautes d’orthographe pour passer pour un des leurs, de raconter aux enfants l’Affaire Sarkozy. Pédagogue socialiste né, il respecte leur innocence et ne saurait leur enseigner que des vérités. Lorsqu’il déclare « Il avait un copain qui était chef d'un grand pays avec des sous coincé entre l'Egypte et la Tunisie. Il l'appela : « Dis donc, Mumu, t'aurais pas plein plein plein de sous à me donner, je te rendrai des services quand je serai président ? » Et voilà ! Plus besoin de vendre des tee-shirts, la campagne était financée. », il ne peut s’agir que de faits indéniables, Tonton devait, lors de cette conversation être caché sous le bureau du méchant Sarko.  Quand un peu plus loin il ajoute «ils [les enquêteurs] ont pensé qu'il avait arnaqué une pauvre petite vieille mais ils n'ont pas réussi à le prouver alors que c'était de notoriété publique », il sait de quoi il parle. La "notoriété publique", c’est quand même autre chose que des preuves, non ?

On se demande vraiment pourquoi les gentils juges rouges perdent leur temps à faire écouter des mois, voire des années durant M. Sarkozy alors qu’il y a un Tonton qui sait tout et est prêt à les aider. Quels cons, ces juges ! Quelle honte, cette justice timorée, paralysée par le respect de la procédure ! Comme si la « notoriété publique » et les affirmations  de Tonton ne suffisaient pas pour envoyer un innocent aux galères  infliger un juste châtiment au bourreau de la France ? Avec Tonton, plus besoin d’enquête, de preuves, de jugements : on met ses opposants en prison et puis c’est marre. C’est pas de la haine, ce n’est que justice.

On me dira que M. Bédégé plaisante, que c’est de l’humour. Admettons. Que ça ne me fasse pas rire ne prouve rien, après tout il y a bien des gens que Guy Bedos amuse...  Il n’empêche que porter sans l’ombre d’un début de commencement de preuve de graves accusations contre quiconque relève davantage de la diffamation que de la plaisanterie, que cette manière de faire révèle une curieuse conception du débat politique et rend difficile de tenir en estime ceux qui se livrent à de telles pratiques.

*Acronyme de Blogueur de Gauche

vendredi 14 mars 2014

La Pologne



Une affaire qui, comme toutes les autres, finira en eau de boudin m’a tenu éloigné quelque temps de mes préoccupations géographiques. Vous sachant plus amateurs de science que de rumeurs, je ne vous ferai pas attendre plus longtemps.

La Pologne, voilà un pays sur lequel on s’accorde pour constater qu’il n’y à pas grand-chose à dire. En dehors de deux trois massifs montagneux, dont l’altitude des points culminants fait sourire le Français, le pays est plutôt plat. On peut ainsi s’y livrer à l’agriculture, activité qui consiste à mettre des graines en terre puis, si tout se passe bien, récolter les produits qui en résultent dans  l’espoir que la moisson dépassera en volume comme en poids  les semailles. On y élève également plusieurs espèces de bestiaux afin de les manger après cuisson. Le plus long des fleuves, la Vistule,  porte à une lettre près un nom de maladie et à pour affluent principal le Bug, ce qui prête à rire. Coincée entre L’Allemagne à l’ouest, La République Tchèque et la Slovaquie au sud, un bout de Russie, la Lituanie, la Biélorussie et l’Ukraine à l’est, si elle ne disposait de côtes sur la Baltique, qui lui assurent l’accès au hareng, on pourrait considérer à juste titre que le pays est enclavé.

Du point de vue historique, on relèvera la nette propension de ce pays à être envahi et partagé par ses voisins Allemands, Russes et Autrichiens. Ces derniers temps, il semblerait que ça se tasse. A noter aussi que Jean III Sobieski, roi de Pologne, sauva Vienne d’une probable prise par les Turcs en 1683, ce qui n’est pas mal pour un gars qui porte le nom d’une marque de vodka. L’Autrichien ne lui en sut pas gré, vu que moins d’un siècle plus tard il commença, en compagnie d’autres malfaisants à dépecer le territoire de son sauveur !  Ces Autrichiens, tout de même… Mais je digresse…

Le Polonais, car tel est le curieux nom des habitants de cet infortuné pays (Pourquoi pas Polognot ou Polignon comme les gentilés de la Sologne ou de la Bourgogne ? Mystère !), parle une langue slave et donc incompréhensible. Quant à son écriture, on dirait que toutes les consonnes du monde s’y sont donné rendez-vous. Cette langue, du fait de l’existence d’une diaspora, est parlée un peu partout dans le monde par des ivrognes* car le Polonais a pour principale caractéristique d’être soûl. Pourtant, si on regarde les statistiques de consommation d’alcool en Europe, il y tient un rang très médiocre. Il faut donc croire qu’il boit en cachette des alcools maisons probablement frelatés.

Exerçant de préférence les professions de mineur, de plombier, de syndicaliste moustachu et de pape, il s’adonne depuis quelque temps à d’autres activités avec pour conséquence une croissance à faire baver d’envie notre bon gouvernement malgré ses mirifiques résultats en ce domaine.  La monnaie nationale s’appelle le Zloti et serait, selon M. Desgranges appelée à remplacer l’Euro. La démographie polonaise, jadis florissante,  a connu un net ralentissement ces dernières décennies et c’est bien dommage.

La Polonaise, rendue célèbre par M. Chopin, musicien et inventeur de la demi-bouteille, est la femelle du polonais. A part ça, qu’en dire ?

Au niveau de la faune, la Pologne fait son intéressante : ses forêts orientales, jamais défrichées, abritent des animaux rares comme le bison d’Europe et l’ours brun. Le sanglier le chevreuil ou le cerf y abondent mais vu qu’on en a largement assez  comme ça chez nous, on ne voit vraiment pas en quoi ils justifieraient un quelconque voyage.

Nous conseillerons vous d’aller y faire un court séjour ?  Non. Franchement, non.

*Attention cependant, toute personne en état d’ivresse avancée ne s’exprime pas NÉCESSAIREMENT en Polonais. Il arrive qu’ils balbutient en Russe ou en Breton.

jeudi 13 mars 2014

Parlons de l’Affaire !



Je résume : depuis 9 mois, M. Sarkozy fait l’objet d’écoutes téléphoniques. Le but est de trouver des informations sur un éventuel financement de sa campagne par M. Mouamar Al-Kadhafi, dictateur déchu et lynché de son plus en état. Il semblerait qu’on n’ait rien trouvé à ce sujet qui permette de mener à une inculpation. Ce qui paraît assez naturel, vu qu’on ne voit pas pourquoi, sept ans après les faits supposés, l’ex-président passerait son temps à évoquer cette histoire. Surtout si elle n’a aucune espèce de fondement. Un esprit soupçonneux douterait même que le but recherché par ces écoutes était celui qu’on affichait. Heureusement, on trouve autre chose : M. Sarkozy serait en rapport avec un haut magistrat qui lui fournirait des informations. Bon prince, l’obligé lui aurait promis de renvoyer l’ascenseur sous forme d’un  soutien pour l’obtention d’un poste. Admettons.

Donc faute de grasse grive, on se rabat sur maigre merle, comme dirait l’allitérateur. Reste à prouver que trafic d’influence il y eut.  Mais bon, faut faire avec c’qu’on a, n’est-ce pas…

Là où la chose devient amusante, c’est quand la ministre de la justice, comme celui de l’intérieur, déclarent avoir appris l’existence d’écoutes par la presse.  Là où on commence à se bidonner grave, c’est quand, suite à la « révélation » d’un canard qui se dit enchaîné, la pauvre Christine se voit contrainte de reconnaître que, oui, peut-être, elle avait été avertie quelques jours avant. Là où on craint mourir de rire, c’est quand Mme Taubira brandit  des documents censés prouver qu’elle ne savait rien du contenu des écoutes alors qu’après agrandissement on peut y lire qu’ils prouvent qu’elle le connaissait. Ne perdant nullement son aplomb, la ministre parle de malentendu.

Le malentendu !  Hic iacet lepus !  Que de mal font les malentendus !  Supposez que votre digne épouse vous surprenne, pantalon sur les chevilles en train d’expliquer à sa copine, fesses à l’air sur la table de la cuisine, les récentes fluctuations du CAC 40. Il se peut que votre soupçonneuse compagne interprète la situation de manière erronée et qu’il faille du temps pour que se dissipe ce malentendu.

Donc, il y a malentendu. L’opposition parle de mensonge, réclame la démission. M. Ayrault trouve que la ministre a toute sa place au gouvernement. Et, pour une fois, il a parfaitement raison : une personne qui dit des choses qui ne sont pas vraies (et que seules de mauvaises langues qualifieraient de mensonges), qui ignore les technologies modernes au point de brandir théâtralement  des pièces incriminantes pour se disculper, arrogante agressive et haineuse, a TOUT A FAIT sa place dans ce gouvernement. J’irais même jusqu’à dire qu’elle y mérite une promotion.

Quand la droite réclame son départ, ne commet-elle pas le péché de bisounoursie ? Croit-elle vraiment qu’un ministère est le lieu où se pratiquent la vertu et l’honnêteté ? N’a-t-elle pas remarqué au fil de l’histoire de menus manquements ?  Ne voit-elle pas tout le profit politique qu’on peut tirer du maintien en poste d’un tel personnage ?

Car si Mme Taubira ne dit pas la vérité sur le fait qu’elle soit ou non au courant des écoutes et de leur contenu, comment la croire quand elle déclare, main sur le cœur qu’il n’existe aucun acharnement juridique contre l’ex-président et que n’importe comment elle ne saurait y être pour rien ? Il faut  être BDG* pour apporter son soutien (gratuit) à cette personne ou mamamouchi  socialiste de taille variable pour la défendre (par intérêt) et tenter de dissimuler sous une accumulation de brumeux soupçons d’ « affaires » l’inconsistance de leurs "champions". Tout cela risque à terme de se retourner contre des instigateurs aussi maladroits que sans scrupules

*Blogueur de gouvernement (un bien ingrat sacerdoce !)

mercredi 12 mars 2014

A la justice de ton pays confiance feras



Ce XIe commandement vient d’être réaffirmé haut et fort par M. Philippe Bilger, ancien magistrat, qui sait de quoi il parle. Selon cet homme sage et de sens rassis (et non moisi bien qu’on le classe à droite), qui réagissait aux propos de certains politiciens de droite, « Lorsqu'on est un responsable politique, et que l'on dit, de manière aussi sommaire et péremptoire, qu'on n'a plus confiance dans la justice de son pays, on chauffe à blanc l'opinion publique, dans une sorte de populisme vulgaire contre les magistrats. C'est un comportement incendiaire. ». Ainsi M. Guaino apparaît-il comme un irresponsable boutefeu.

Mouais…  Il me semble que l’ancien procureur général accorde aux propos d’un politicien des pouvoirs qu’ils n’ont pas. Supposons qu’au lieu de s’exprimer sur je-ne-sais-quel-improbable-acharnement-judiciaire-concernant-un–quelconque-ex-président-de-la-République-Française, M. Guaino ait déclaré ne  plus faire confiance aux géographes qui déclarent la terre plus ou moins sphérique quand celle-ci est évidemment cubique (ce qui expliquerait le taux inquiétant de poissons-chats dans l’atmosphère). Qu’aurait-on dit ? L’aurait-on accusé de discréditer  une profession honorable ou bien aurait-on pensé que le père Yves commençait à bougrement yoyoter de la touffe ? Car pour que des déclarations trouvent un quelconque écho (en admettant que ceux que M. Bilger dénoncent en rencontrent), encore faut-il que ceux qui les entendent leur accordent un minimum de crédit.

D’ailleurs le journaliste qui l’interviewait, rappela que l’enquête IPSOS de janvier 2014 avait révélé que seuls 4 % des Français faisaient totalement confiance à la justice (42 autres pour cent lui faisaient « plutôt confiance », ce qui est « plutôt amusant », car comment  peut-on faire partiellement confiance à des gens qui ont le pouvoir de vous envoyer aux galères ?). M. Bilger expliqua qu’il y avait plusieurs causes à ce regrettable constat : les magistrats qui ne cessaient de se plaindre de leur manque de moyens,  quelques rares affaires (Outreau, par exemple) où la justice s’était montrée approximative mais qu’à part ça tout irait très bien  pour la marquise dansles meilleures ruines de châteaux possibles si les politiques évitaient les « critiques lamentables » et les media cessaient d’être « moroses » et « pessimistes » sur la question. Hélas il ne fut pas écouté car, s’entêtant dans le pessimisme morose qui caractérise sa profession, le journaliste lui demanda si « le fameux "mur des cons" du Syndicat de la magistrature [n’avait] pas joué un rôle, lui aussi, dans le débat sur la politisation de la justice ? ». Le  magistrat ne put que reconnaître les « conséquences dévastatrices » de l’incident (montrant ainsi un goût affirmé pour la dévastation, vu qu’il avait accolé ce même adjectif aux critiques de MM Guéant et consorts).

Tout ça est bel et bon, mais peut-on vraiment en vouloir à un responsable politique de se méfier, ne serait-ce qu’un tout petit bout de commencement de peu d’une institution qui ne craint pas d’afficher sa franche hostilité à sa tendance politique ? Devrait-il par principe, faire semblant de ne rien voir ni entendre et s’efforcer de ne rien dire alors que la défiance de ceux qu’il est censé représenter va croissante ?

M. Bilger, pour défendre la raison d’état et aussi par corporatisme voudrait que l’on respectât une institution quoi qu’elle fasse. Ne serait-il pas préférable que celle-ci reconquière une respectabilité largement entamée en faisant un peu le ménage parmi ses rangs ? Seulement, les juges, sauf faute gravissime me semble-t-il,  sont inamovibles et vu que leurs éventuelles manquements seraient jugés par leurs pairs, on ne voit pas comment ni pourquoi les « juges rouges » pourraient être amenés à calmer leurs ardeurs. On a laissé le ver pénétrer le fruit, à part obserber jusqu’où ses dégâts s’étendront, il n’y a pas grand-chose à faire…