..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 22 janvier 2014

Des jeunes femmes



La politique ne présentant (du moins à mes yeux) aucune espèce d’intérêt en ce moment, comme il sied à tout vieux con, je continuerai donc de vous entretenir de mes inestimables expériences en espérant qu’elles s'avèreront manquer totalement d’intérêt pour les  générations présentes, passées et à venir.

Allez savoir pourquoi, le goût des jeunes femmes est assez répandu, non seulement chez les jeunes hommes et la délicieuse Caroline Fourest*  mais aussi chez des hommes, disons, plus mûrs. Curieuse mode, qui comme les autres passera, mais à laquelle j’avoue avoir longtemps succombé.

Ma première épouse n’avait que neuf ans de moins que moi. Lorsque quatorze ans après notre rencontre la vie nous sépara, je me trouvai fort dépourvu mais n’étant pas du genre à nourrir d’éternels regrets, je me mis en quête d’une nouvelle compagne. S’ensuivit une courte liaison avec une jeune personne que nos quinze ans de différence ne rebutèrent pas. Malheureusement, son caractère primesautier et mon caractère ombrageux d’alors  firent que l’affaire fut sans suite. Pas totalement abattu pour autant, je rencontrai un peu plus tard, à Londres, une jeune collègue de quinze ans ma cadette qui partagea ma vie trois ans durant.  De retour en France, je rencontrai celle qui devint ma seconde épouse. Dix-huit ans nous séparaient. Ça commençait à faire beaucoup. Aux yeux de bien des gens, une jeune et jolie femme ne peut s’intéresser à un homme mûr que pour des raisons financières. C’est faux, puisque j’étais alors complètement fauché. Cette différence n’allait pas sans créer de menus quiproquos. J’eus bien du mal à faire comprendre au gars du bureau de tabac que celle qui était passée acheter nos cigarettes n’était pas ma fille mais ma femme.  De même, l’épicier eut bien du mal à admettre que je n’avais qu’une seule fille et non deux comme il en était convaincu. Mais ce n’est pas ça qui causa notre séparation.

Mine de rien, le temps avait passé et j’approchais la cinquantaine. C’est alors qu’une idée nouvelle me traversa l’esprit : le temps ne serait-il pas venu de délaisser les inconstantes jouvencelles pour des personnes d’un âge plus en rapport avec le mien qu’on pouvait supposer plus stables ? Comme toute nouveauté, il me fallut du temps pour l’accepter. J’avoue que cette perspective m’intimidait. Accoutumé à un mode de vie légèrement rock’n roll, j’avais tendance à suspecter mes contemporaines d’être certes de braves dames mais aussi d’avoir un mode de vie et une mentalité plus proches de ceux de ma défunte mère que de ceux de mes anciennes compagnes. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller…

Je ne fus pas déçu. Quelques aventures plus ou moins fugaces m’apprirent que chez une femme de cinquante ans et plus la faculté d’embellir  ou de pourrir une vie demeure intacte. La chance voulut que mes deux dernières liaisons fussent des emmerdeuses de choc, ce qui me fit me détourner à jamais de cette catégorie pour cause d’overdose. Comme le bonheur s’acharnait sur moi, je rencontrai finalement celle qui depuis plus de dix ans maintenant me rend heureux...  …même si elle est un peu plus âgée que moi.

*Qui raconte dans son dernier opus, que je me suis empressé de ne pas lire, ses amours torrides avec la belle Femen  Inna Shevchenko de 15 ans sa cadette.

mardi 21 janvier 2014

Considérations hivernales



« Je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage » comme disait l’autre. Et pourtant, il vient de s’installer chez moi. Enfin, pas tout à fait : il se contente d’assiéger ma demeure sans pour autant y pénétrer. Sa présence m’incline cependant  à refuser toute sortie.

Il s’agit de ce que les gens appellent le « bon petit froid sec » et qu’ils semblent chérir alors qu’il provoque ma haine. Je n’irai pas jusqu’à dire que je regrette les ondées incessantes qui ont transformé mon terrain en bourbier où pataugent les voitures. Seulement, à tout prendre, je préférerais une petite pluie fine assortie de douceur à ce froid qu’est venu accompagner au fil de la matinée un brouillard dense.

En fait, je n’aime ni la froidure ni la chaleur. Je rêverais d’un climat où les températures oscilleraient entre un maximum de vingt degrés (allez, soyons large :vingt-deux) et un minimum de quinze. Un climat VRAIMENT tempéré. Hélas, il ne se trouve nulle part. La Normandie ou la Bretagne étaient donc pour moi la solution : douces en été, pas trop froides en hiver. Hélas, j’ai choisi de m’installer dans un des endroits les plus froids (parce que point culminant) de la Manche, paradoxalement baptisé Chaulieu.

Les étymologistes hésitent  entre deux étymons : « calidus locus» et « calvus locus». Le premier évoquant la chaleur et le second la calvitie. Je pencherais plutôt pour un lieu chauve, c'est-à-dire dont la terre aride ne favorise pas une végétation abondante même si prés et talus boisés rendent l’endroit bien vert.  Car lorsqu’on dit l’habiter, les gens du bourg  voisin vous parlent immédiatement de vent, de froidure et de neige abondante.  Exceptionnellement, la neige, objet de ma détestation, a été jusqu’ici absente. En six ans, c’est bien la première fois qu’à cette époque de l’année un épais manteau n’est pas venu à plusieurs reprises recouvrir le bocage et accessoirement  isoler  ses habitants pour cause de routes impraticables. Et ceci alors qu’en descendant de quelques kilomètres vers les vallées de la Vire ou de la Sée celle ci fond bien vite quand elle daigne y tomber. Notons au passage que les deux fleuves côtiers que je viens de mentionner prennent, ainsi que l'Égrenne (sous affluent de la Loire) leur source en notre belle commune, véritable château d'eau régional (cela serait-il lié à l'intensité des précipitations ?).

Tout ça y rend l’hiver bien morose. Mais les années où il y en a un, le printemps y est magnifique de verdure et de fleurs, à vous en faire oublier cette longue parenthèse de la nature. Tout n’est qu’une question de patience…

lundi 20 janvier 2014

Mes emmerdeuses



Entendons nous bien : il ne s’agit aucunement ici de fustiger les femmes. Je ne doute pas qu’existent des emmerdeurs de premier choix. Seulement, ma nature rétive à tout modernisme m’a prévenu d’entretenir des rapports intimes avec eux.

Je pensais depuis déjà quelque temps à écrire un billet sur ces emmerdeuses qui ont tant fait pour éviter que ma vie ne s’enlise dans les sables mouvants de la monotonie…  Après bien des hésitations, j’ai décidé de laisser parler la voix du devoir : un commentateur m’ayant exprimé sa perplexité suite à un billet où je disais avoir vécu trois longues et souvent pénibles années auprès de l’une d’elle, il me fallait  m’expliquer.

J’ai longtemps cru les attirer. En fait, mon problème fut plutôt de ne pas les repousser. Comme bien des gens dont le parcours rappelle, par sa cohérence et son nomadisme, à celui d’une balle de flipper, j’ai souvent rêvé de stabilité. Cette tendance m’a fait admettre bien des attitudes qui eussent fait fuir tout homme raisonnable. Et puis, il faut bien que les complémentaires s’assemblent. Plutôt que l’alter ego, il me semble qu’on cherche le compatible. La seule personne adaptée à l’emmerdeuse est celle qui ne l’est pas. Après dix ans de vie commune, ma première épouse m’avait fait le rare compliment de me reconnaître cette qualité.

Établir une taxinomie exhaustive de l’emmerdeuse est délicat. Mon expérience est trop réduite pour embrasser les variantes probablement infinies de l’espèce. Je me bornerai à  en évoquer les types rencontrés.

Celle qui ne sait pas ce qu’elle veut peut être une personne douce, gentille mais légèrement cyclothymique. Un jour vous êtes l’homme de sa vie. Le lendemain, vous n’êtes rien. Aspirant à une vie en accord avec ses sentiments, elle vous fait passer ainsi d’un projet d’éternelle  félicité commune à une rupture aussi inéluctable qu’urgente.  La première fois, ça fait de la peine. Mais cette espèce a un côté boomerang : elle revient, certaine cette fois-ci de ses sentiments comme de ses projets. Une nouvelle séparation ne tarde pas, suivie d’un retour, puis d’un nouveau départ...  Ça finit par tourner à la routine. Séparations comme retrouvailles perdent de leur  intensité. Puis elles s’espacent. La vie continue. On fait d’autres rencontres.  On ne reçoit plus qu’une lettre de temps à autres, évoquant le temps heureux où l’on était amis. Ça peut s’éterniser…

Il se peut aussi qu’étant de nature plus volcanique, celle qui ne sait pas où elle va soit d’une violence inouïe, assortissant ses revirements de terribles scènes avec cris, larmes, insultes diverses. Ça rend le rabibochage plus délicat. Mais, passion oblige,  le boomerang fonctionne quand même....

La jalouse vous pourrit la vie d’une autre manière. Elle ne risque pas de s’en aller, tant son attachement est fort. Seulement, on a tous les défauts de nos qualités : une jalouse ne supporte pas que vous puissiez vous intéresser à autre chose qu’à elle-même. S’il n’y avait que les femmes de votre entourage qui la perturbaient, ce serait délicat mais supportable. Hélas, chez une jalouse de compétition, le moindre de vos intérêts est ressenti comme une trahison. Enfants, famille, passe-temps, chat, chien, canari, poisson rouge, sont ressentis comme autant de voleurs de l’attention que vous lui devez. Ça finit par agacer.

Celle qui vous trouve tous les défauts est plus rare. On se demande, en dehors de l’affection qu’elle vous porte, ce qui peut bien faire qu’elle supporte un si triste sire. On s’interroge d’ailleurs sur ce qui peut avoir engendré ladite affection. Enfin, les sentiments, ça ne se commande pas. A moins qu’il ne s’agisse d’un tour du fatum qui l’a condamnée à expier une faute gravissime : vous n’êtes que l’outil d’un destin cruel. N’empêche que se voir reproché ses opinions, ses intérêts, sa manière de vivre, sa façon de marcher voire de respirer est lassant. On se console en se disant qu’elle est comme ça avec tout le monde. De temps à autre un membre de sa famille ou un ami vous plaint. Ça met du baume au cœur…

Et puis, reconnaissons-le, l’emmerdeuse peut par moment être d’extrêmement agréable compagnie. C’est ce qui vous a attiré vers elle. A moins, bien entendu que vous souffriez d’une forme aiguë de masochisme…

Quoi qu’il en soit, comme tout dans la vie, ces femmes ont un côté positif : après vous en avoir fait voir de toutes les couleurs, elles font naître en vous un désir de paix, d’harmonie, de repos  qui vous pousse à apprécier des personnes peut-être moins hautes en couleurs mais qui engendrent la sérénité.

dimanche 19 janvier 2014

Librophagie



J’envie les librophages. Je l’ai été un temps. Ce temps n’est plus. Alors, quand je lis les amis Michel et Didier papoter bouquins, mon teint tourne au vert pâle. Comment ont-ils su garder intact cet enthousiasme juvénile, cette curiosité qui pousse à dévorer pages et  tomes avec un appétit d’ogre ?

Adolescent, il m’arrivait de lire jusqu’à plusieurs  livres par jour quand les vacances m’en laissaient le temps. Je passais mes journées sous ma tente qu’il pleuve ou fasse grand soleil et n’en sortais, vaguement abruti, que pour le déjeuner avec l’envie de retourner bien vite vers mes chers bouquins. J’avais, nette, l’impression qu’il m’eût fallu, pour bien faire, tout lire. Essais, romans, je passais sans logique d’un livre à l’autre au hasard d’un titre, d’un conseil, d’un écho.

J’avais la fièvre de la littérature comme on a la fièvre de l’or, persuadé que dans les pages se cachaient des trésors. Orpailleur du verbe, je n’attendais pas la grosse pépite à chaque batée, non, mais juste quelques paillettes eussent fait mon bonheur. Souvent, la quête était vaine. Il m’arrivait de prendre un temps les reflets d’éclats de mica pour ceux de l’or. Mais rien ne décourage le fiévreux…

Et puis, bien progressivement, sans que j’y prenne garde, la boulimie s’est faite gourmandise et le gourmand s’est changé en gourmet préférant le jeûne aux fades viandes. Alors que je donnais à tout livre sa chance, comme un juré suspendant son jugement jusqu’à la fin des débats, je lisais tout jusqu’au bout , il m’arrive de plus en plus souvent d’abandonner très vite une lecture. Si l’envie de connaître la suite est aux abonnés absents, s’il arrive trop souvent que mon esprit vagabonde abandonnant le texte pour une rêverie sans rapport avec lui, je laisse tomber.

J’ai dit « gourmet » mais qu’est-ce qui prouve que c’est le développement d’un goût raffiné qui m’a rendu si difficile ? Ne serais-je pas plutôt embourbé dans mes ornières ?  Refuser tout autre plat que le jambon-coquillettes ou le boudin-purée est-ce là  un signe de grande délicatesse ?  A moins que j’aie tout simplement perdu l’appétit ? Ces questions restent ouvertes…

Il en va de même pour les films. J’en décroche bien vite. Plus vite encore que des livres. Rares sont ceux dont l’histoire me captive au point d’oblitérer tout désir d’évasion.

J’en suis là. Je relis plus que ne lis. Est-ce un signe de vieillesse, de résignation ? Pourtant, il arrive encore qu’un livre ou un autre me fasse renouer avec un enthousiasme d’autant plus fort que rare. Tout n’est donc pas perdu. Il y a encore des pépites dans le ruisseau. La fièvre retombée, je prospecte bien moins, c’est tout…

samedi 18 janvier 2014

Et si la France jouait ses atouts ?



On ne cesse de nous le répéter : la France, malgré de menus problèmes économiques, possède de nombreux atouts. C’est une évidence. Reste à  préciser lesquels et en quels domaines. Il en est un où, à l’exception près du Royaume Uni, nous bénéficions d’atouts majeurs par rapport à nos partenaires de l’Union Européenne. Je parle, bien entendu du domaine militaire : une armée puissante, la bombe atomique et, avantage sur la perfide Albion, le célèbre Rafale meilleur avion du monde ainsi que, cerise sur le gâteau, un peuple quasi-intégralement composé de héros (comme on le sait, 100% auraient été résistants dès le 18 juin 1940 sinon avant). Seulement, avoir des atouts dans sa manche ne sert à rien si on ne les joue pas.

A côté de cela, on n’arrête pas de nous bassiner avec les succès économiquesq de nos voisins d’Outre-Rhin : chômage moindre, puissante industrie, larges excédents de la balance commerciale et tout et tout. Mais… Pas d’armes nucléaires, une armée numériquement inférieure, pas de Rafale, un peuple honteusement pacifiste (parce que couard).

Je m’étonne, surtout si on considère les quelque cent-quarante-quatre dernières années de notre histoire, qu’on n’établisse pas de rapprochement entre ces données. Le temps ne serait-il pas venu de le faire ?  Plutôt que d’élaborer des plans de redressement en forme  d’usines à gaz dont l’insuccès est aussi  patent que constant, ne serait-il pas préférable de passer à l’action ?  En 70, en 14, en 39 le rapport de force était loin de nous être aussi favorable. Qu’attend-on ? Surtout que nous avons la chance d’avoir à la tête de notre pays un foudre de guerre au courage indomptable !

Une blitzkrieg fraîche et joyeuse, voilà la solution.  Une fois celle-ci gagnée, reste à savoir s’il faudrait annexer l’Allemagne ou simplement la soumettre à un fort tribut assorti d’un transfert des plus rentables unités de productions industrielles teutonnes sur notre territoire. Ce sera à nos dirigeants d’en décider. Quelle que soit la solution choisie (mes préférences iraient à la deuxième) : plus de déficit, des excédents commerciaux faramineux, plus de chômage.

Certains esprits chagrins diront que nos amis britanniques et russes pourraient prendre ombrage d’une telle initiative. On pourrait envisager que conclure avec eux un pacte incluant le  partage des dépouilles de la défunte Germanie nous concilierait leur bienveillante neutralité.  Quant aux U S of A, on peut supposer qu’ils n’en auront rien à foutre.

Voilà. Simple, non ?