Hier, lors d’un vote solennel, la France a rattrapé son
retard. Elle fait désormais partie, sauf incident de dernière minute (en
quatorzième position, loin du podium hélas), du club très fermé des pays les
plus déliquescents du monde. Il est à noter que parmi ces quatorze nations,
neuf sont Européennes, ce qui est rassurant : ce continent n’est-il pas la
partie la plus dynamique du monde ? N’est-ce pas dans son sillage que le
monde se dirige vers une prospérité et un bonheur jusque là inconnus ?
Bien sûr, il reste encore plus de 180 pays qui se traînent
dans les ténèbres. Et il y a fort à parier que cette immense majorité
perdure. Plus que les blâmer il faut
plaindre ces rétrogrades dont les yeux ne peuvent supporter la lumière !
J’ai regardé la séance du vote solennel. C’était d’une
beauté ! Il aurait fallu un cœur de pierre pour ne pas éclater de rire
devant la ferveur et la bonté qui émanait des discours des « pour ».
Et plutôt que d’y discerner la satisfaction de l’escroc qui vient de jouer un
bon tour on était presque tenté d’y voir le bonheur que fait naître chez les âmes
honnêtes l’accomplissement d’une bonne action. Car ils avaient l’air sincère,
les bougres ! On aurait dit qu’ils croyaient à leurs propres paroles !
Suivit un incident minime qui nous offrit le réjouissant
spectacle d’un président Bartolone prendre l’air égaré d’un ver qui, sortant de
sa pomme, ébloui par la lumière, se demande ce qui se passe. Puis, ayant vu que
des méchants créaient l’agitation, il afficha
un air de tyranneau colérique pour exiger à cor et à cris que ses sbires expulsassent
les perturbateurs qui le fâchaient tout
rose. Images à garder pour l’histoire !
Et vint le vote. Et
la liesse. Manquait (presque) pas un bouton de guêtre ! On exultait !
On s’auto-congratulait. On n’en pouvait plus de se trouver si bien, si beau, si
bon ! La bonne Mme Taubira n’en pouvait plus de joie. On sentait que
depuis l’acquisition de son troisième vélo elle n’avait rien vécu d’aussi intense.
Mouais. Il y a quand même quelques ombres à ce tableau
idyllique. Comment expliquer la quasi-unanimité de la gauche ? N’est-elle parcourue d’aucun courant ? Pourquoi
ces gens dégoulinants d’amour pour l’humanité entière se sont-ils sentis obligés
de salir leur adversaire en le taxant d’homophobie et de violence ? Comment peuvent-ils accorder tant de valeur à
ce signe de reconnaissance sociale qu’est le mariage et soutenir un président
qui affiche à son égard un total mépris ?
L’enthousiasme des militants de gauche hétéros, amène à mes lèvres un sourire narquois. Ne voient-ils pas, comme toutes les victimes d’escrocs,
au-delà de l’apparente sincérité honnête de leurs représentants, la haine
hypocrite qui les anime ? Sont-ils incapables de déceler derrière l’enthousiasme
de façade les vraies motivations de leur joie, cette joie imbécile que le
sectaire retire d’une victoire acquise d’avance ? Ne perçoivent-ils pas qu’ils
applaudissant ceux qui, alors qu’ils ne font que les accompagner, font mine de mener les tendances qui
entraînent une civilisation vers sa mort ?
Ils me font penser à ces enfants qui suivirent joyeux le joueur de flute…