..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 19 février 2013

C'est qui qui va payer ?


 
Entendons nous bien : je ne suis spécialiste de rien. Quand d’autres savent tout sur la géopolitique, l’économie, les religions ou le savon, je suis incapable de proposer des solutions valables aux problèmes cruciaux du monde.  Tout au plus suis-je capable de donner quelques conseils utiles en matière de grammaire, de bricolage et de jardinage. Mais rien de profond, rien qui hausse mes maigres talents à un quelconque niveau d’expertise.

Ce qui ne m’empêche pas d’avoir un minimum de bon sens. Depuis bientôt 5 ans nous connaissons une crise majeure. Depuis plus de 30 ans l’état vit au-dessus de ses moyens. L’espérance de vie ne cesse de croître, entraînant une augmentation des dépenses de retraite et de santé. La stagnation économique nuit au volume des rentrées fiscales et autres cotisations sociales. Dépenses en hausse, rentrées en baisse, endettement maximal, il n’est pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que pour faire face à la situation il n’y a pas trente-six solutions mais quatre :
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  •  Augmenter la dette

  •  Réduire les dépenses

  • Augmenter les prélèvements

  • Les trois à la fois

Les circonstances risquent de nous contraindre à appliquer la quatrième et cela QUEL QUE SOIT LE GOUVERNEMENT. Faire grief au gouvernement actuel de prendre des mesures impopulaires afin de limiter les dégâts est injuste. On ne peut que lui reprocher d’avoir mal évalué la situation, d’avoir prétendu avoir des solutions miracles et de faire porter l’entière responsabilité de la situation présente sur les gouvernements précédents en niant les circonstances défavorables qu’ils ont connues.

Maintenant, augmenter la dette ne peut se faire que modérément si on veut conserver la confiance des prêteurs.

Réduire les dépenses de fonctionnement n’a d’intérêt que si on accompagne ces réductions d’encouragements à l’investissement productif. Sinon,  on ne fait qu’augmenter le chômage par le biais de suppressions d’emplois. Réduire des prestations déjà jugées insuffisantes entraîne un fort mécontentement.

Au niveau de prélèvements, la solution démagogique consiste à faire payer les riches. Prendre l’argent là où c’qu’elle est. Seulement, ces fameux riches sont rares et mobiles. De plus, les taxer à 75 ou même à 100 % ne résoudrait rien, il manquerait au moins un zéro, en admettant qu’ils restent sur place pour se faire dépouiller.  Faire payer les pauvres est certes séduisant mais allez tondre un œuf…  Restent les classes dites « moyennes ». Si l’on considère que quand on n’est ni vraiment pauvre ni vraiment riche on est moyen, on se trouve face à un gisement fiscal considérable : la grande majorité de la population. C’est donc là qu’on va taper.

Et les gens ne seront pas contents, mais alors pas contents du tout. Ils vont sanctionner le gouvernement. Celui-ci risque de perdre les élections à venir pour des raisons aussi mauvaises que celles qui l’ont amené au pouvoir.

Il aura beau marier   les homos, bouter l’islamiste hors de Tombouctou et faire voter les étrangers, ça n’y changera rien. Car un homo, même s’il a trouvé l’âme sœur et vient de convoler n’en reste pas moins un contribuable. Car un va-t-en-guerre paye des impôts. Car s’il est et demeure au chômage, avec des indemnités qui stagnent ou régressent, le plus étrange des étrangers se foutra pas mal de pouvoir élire des conseillers municipaux ou même généraux.

Sans bénéficier d’une embellie économique venue d’ailleurs et de laquelle il ne sera au mieux que marginalement responsable, TOUT GOUVERNEMENT aura bien du mal à se faire apprécier. Sauf de ceux que leurs œillères protègeront de la réalité et de ceux qui, tout bien pesé, continueront de savoir de quel côté leur tartine est beurrée. Mais de là à constituer une majorité…

lundi 18 février 2013

Que faut-il faire, où et dans quel but ?



Ces derniers temps, histoire d’exister un peu, on a vu une ministre de la justice défendre une loi, une agitatrice catho-rigolo la combattre, des adeptes de la peinture corporelle se dénuder et brailler dans une cathédrale, un chômeur s’immoler par le feu et un papa grimper sur une grue (Notons au passage que grimper sur une grue est depuis toujours une activité très prisée des pères de famille mais qu’auparavant  ils le faisait discrètement, que si ça pouvait se passer dans les ports, les grues en question n’étaient pas d’acier ni toujours de bois et qu’enfin il se livraient à ce hobby pour leur seul plaisir égoïste et non pour le salut de leurs enfants).

Or donc, si on veut donner un minimum de visibilité à ses actions il faut faire dans le spectaculaire et l’original. Seulement, tout le monde n’a pas sous la main une opposition prête à dégainer des amendements par milliers. Réunir plusieurs centaines de milliers de personnes afin qu’elles défilent à Paris pour défendre l’évidence demande du temps et une certaine logistique. Profaner un site religieux requiert un niveau de connerie et une impunité qu’on ne rencontre pas chez tous ni partout. S’immoler par le feu est douloureux et suppose un dégoût de la vie qui n’est pas donné à tout le monde. Grimper sur une grue (du type appareil de levage en acier) suppose la proximité d’un port ou d’un chantier.

On s’aperçoit donc que pour réussir son coup, il faut non seulement trouver une action sortant de l’ordinaire mais que celle-ci se produise dans un lieu ad hoc (Assemblée Nationale, rues d’une capitale, cathédrale gothique, agence de Pôle Emploi, port de Nantes, etc.) Mais ce n’est pas suffisant. Encore faut-il trouver une cause à défendre. Le genre de cause qui rencontrera soit l’adhésion soit la désapprobation du bon peuple. Que la question concerne ou non une partie importante de la population n’est pas un critère. Il s’agit de faire beaucoup de bruit. Que ce soit pour rien n’a aucune importance. Ce qui compte c’est qu’aux yeux des média et du quidam tout ce bruit paraisse justifié.

Si ces trois conditions ne sont pas réunies, inutile de s’agiter.

Afin que tout le monde comprenne, je prendrai un exemple personnel : hier, constatant une croissance certaine de ma pelouse, je décidai, profitant d’une exceptionnelle absence de précipitations, de tondre icelle. L’affaire fut compliquée par la présence de nombreux monticules de terre dus à l’action de cet ennemi du genre humain nommée la taupe.  J’en fus marri. Je tenais une cause : comme moi, des millions de Français sont à longueur d’année victimes des ravages de ces noirs démons. Leur capture est délicate. Des échecs cuisants m’ont amené, il y a beau temps, à renoncer à les piéger. Je ne suis pas seul a contempler impuissant leurs déprédations. Une solution serait donc de créer un corps municipal, départemental, régional, national, européen, voire mondial de taupiers qualifiés, apte à délivrer l’humanité de ce fléau.

Seulement, comment parvenir à sensibiliser la population à cette noble et primordiale cause ? Alerter mon député, afin qu’il dépose une  proposition  de loi ? Organiser une manif monstre ? Me promener peinturluré et torse nu dans Notre-Dame en criant « Mort à la taupe ! » ? M’immoler par le feu ? Faute de grues dans le secteur,  grimper sur une taupinière et refuser d’en descendre tant que le gouvernement n’aura pas promis de mesures drastiques ?  

Je crains que ces actions ne mènent à rien. Pour bien faire, il me faudrait trouver quelque chose de plus novateur. La meilleure des causes, défendue de manière banale au mauvais endroit, est perdue d’avance.

dimanche 17 février 2013

Moi, ça me fait rire !



J’étonnerai peut-être certains en introduisant dans un blog principalement consacré aux grandes questions qui agitent l’humanité une note qu’ils jugeront futile. Mais qu’importe au fond ? N’est-il pas sage d’abandonner de temps à autre la profondeur philosophique pour des domaines encore plus distrayants ?

Quoi qu’il en soit, et pour ces qui ignoreraient son existence, je voudrais signaler à mes lecteurs qui un site d’information alliant qualité éditoriale, sérieux et fantaisie. Il s’agit de Bilboquet Magazine.

Je connaissais déjà  The Onion et Le Gorafi  mais j’avoue que BM laisse ces concurrents sur place. Le premier parce qu’il est écrit en anglais et traite de sujets susceptibles d’intéresser  les américains mais souvent de peu d’attrait pour tout xénophobe digne de ce nom et le second parce qu’il le surpasse en finesse comme en sérieux.

Grâce à Bilboquet Magazine vous apprendrez la vérité sur des affaires que le reste de la presse vous cache comme le drame de ce désespéré qui, voulant se suicider tue son frère jumeau par erreur ou l’admirable générosité du mannequin du pouce de Facebook   après qu’il eut gagné le procès l’opposant à ce réseau social…


Pour toute âme avide d’information, c’est une mine !
 

samedi 16 février 2013

Que faire en attendant la révolution ?



L’autre jour j’entendis les messages laissés par ses auditeurs sur le répondeur de Là-bas si j’y suis de l’inénarrable Daniel Mermet. Ça me laissa perplexe : tous ces braves gauchos semblaient persuadés que la révolution était au coin de la rue (un peu comme la fille de joie de L’Accordéoniste, chantée par Mme Piaf). Le problème est que ce coin de rue a des airs d’horizon : plus on avance, plus il recule, comment  voulez-vous qu’on l’atteigne ? Il y a quarante-sept ans (j’étais alors en classe de première) elle y était déjà, au coin de la rue cette fameuse révolution, c’est du moins ce que n’arrêtait pas de me seriner  une militante de je ne sais quel mouvement trotskiste qui s’était mis en tête de m’endoctriner…

Depuis : pas grand-chose.

De l’autre côté de l’échiquier politique, certains s’attendent également à un bouleversement imminent. Qui n’irait pas dans le même sens que celui voulu par les marxistes. Quoique, par certains côtés…

Un gars se crame devant Pôle emploi, deux autres font les guignols au sommet d’une grue, si ce ne sont pas là des signes certains de l’imminence des orages désirés, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

Si on accepte donc l’idée que dans un avenir proche vont se déchaîner des troubles inouïs, que faire en les attendant ?  Faut-il continuer de payer les traites de ses emprunts ? Est-il utile d’envisager de repeindre la grille d’entrée ? A quoi bon s’inscrire au club Macramé et Bilboquet ? Pourquoi faire un loto si la révolution se déclenche avant le jour du tirage ?

Je serais pourtant prêt à parier que les plus fervents partisans des inévitables troubles continuent de mener leur petite routine. Comme s’ils n’y croyaient pas vraiment.