Une chose qui m’amuse toujours chez les partisans du « progrès »
de gauche est leur justification de l’urgence à prendre telle ou telle mesure
sociétale par le fait que celle-ci a été prise par un ou plusieurs de nos voisins depuis déjà belle lurette
(voire belle lurette et demie dans certains cas).
Cet argument me paraît spécieux. Nos voisins sont certes
gentils et sages mais de là à nous considérer arriérés sous prétexte que nous
ne faisons pas comme eux il y a un pas qu’il ne me semble pas obligatoire de
franchir. Surtout si on considère que
certains de nos voisins ne sont pas si proches que ça.
Prenons
la Suède. Pays exemplaire s’il en est puisque cette vaillante petite nation a
été jugée, en 2008, selon l'indice de démocratie de the Economist le
pays le plus démocratique au monde avec un indice de 9,88/10 et que de plus, le 31 décembre 2010,
elle a reçu le Prix de l'Excellence 2010 (pays le mieux réputé) source. Vous vous rendez
compte ? 9.88/10 ! Mention
hyper bien ! Le pays le plus démocratique du monde ! Rien moins !
L’envie
de le copier en tout ne peut que s’imposer à toute âme noble et éprise de
démocratie, non ? Eh bien moi dont la noblesse d’âme est sujette à
caution, aussi curieux que ça puisse paraître, je ne suis pas certain d’avoir
envie de devenir Suédois.
Ne
serait-ce que parce que je suis déjà Français et que contre toute attente je n’en ai pas
particulièrement honte. Et puis il existe entre nos deux pays quelques minimes
différences historiques, géographiques et culturelles qui me font penser que ce
qui peut convenir à ces braves Scandinaves n’est peut-être pas adapté à ma
chère patrie. La France est, n’en déplaise à certains, un vieux pays catholique
tandis que la Suède est luthérienne. Certains
vont jusqu’à expliquer le modèle socio-économique ainsi que la politique
extérieure de ce royaume par son luthéranisme. Sans entrer dans les détails,
nos histoires sont différentes comme le sont nos climats et le nombre ainsi que
la densité de nos populations. Bref nous
n’avons pas grand-chose en commun.
Ainsi
certaines mesures préconisées là-bas, telle celle qu’évoquait le Plouc dans un billet
à se souiller sans avoir le temps d’atteindre les toilettes et de s’y soulager
debout ou assis, sont-elles probablement
indispensable au bien être du stockholmois de base mais sans grand
intérêt pour le Français moyen.
Avant
que de copier ce qui se fait à l’étranger, il me paraîtrait judicieux de se
demander si leurs si belles réformes sont ou non compatibles avec notre
identité voire nos traditions nationales. Mais nous achoppons-là sur une
nouvelle difficulté : nos modernes citoyens du monde (qui ne pratiquent
généralement aucune langue étrangère de manière efficace et seraient paumés s’il
leur arrivait de s’éloigner de leur canton) refusent l’idée même d’une identité
nationale française, trop occupés qu’ils sont à respecter les spécificités de tout
étranger à condition qu’il soit exotique.