..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 26 novembre 2021

Petits malheurs du vendredi

 

Hier, j’avais écrit un article consacré à l’achat et à la découpe d’un canard gras dont j’avais fait l’emplette chez M . Carrefour mardi dernier. Pendant que j’y étais, j’y avais également acheté un foie non moins adipeux du même volatile. Photos à l’appui, je présentais les étapes de mes travaux de préparation de cette sympathique volaille : découpe des magrets, des cuisses, récupération des restes de viande et de graisse sur la carcasse et les manchons en vue de la confection de goûteuses saucisses. Je montrais également la préparation d’une terrine de foie gras qui s’avéra délicieuse. Et puis, ce matin, quand j’allumai l’ordi et me préparai à écrire sa conclusion : plus rien ! Pas moyen de retrouver la moindre trace de mon article. Fausse manœuvre ? Facétie de mon PC ? Va savoir ! Le découragement s’empara de moi et décidai de ne pas récrire le document perdu qui m’avait pris tant de temps.

Une consolation cependant : cet incident m’aura permis d’éviter à Mildred, fidèle parmi les fidèles commentateurs de ce blog, la vision d’un nouvel étalage de barbaque.

Ce n’est peut-être que partie remise vu que mardi prochain je me rendrai en train à Toulon afin d’y visiter ma fille et mon gendre, muni de mon hachoir et du matériel nécessaire à la confection de saucisses et que la préparation d’une terrine de foie gras est également au programme de ce séjour d’une semaine. J’emporterai également des saucisses, des rillons et du magret de canard séché de ma fabrication. Couvrir ses proches de charcuterie est, si moins poétique, plus nourrissant que les couvrir de fleurs, l’un n’empêchant pas l’autre. Sans compter qu’en cas d’attaque islamiste au cours du trajet ferroviaire, je disposerai ainsi d’armes dissuasives permettant de mettre en fuite les éventuels agresseurs.

Mais passons à l’autre petit malheur. Dans sa grande sagesse, le gouvernement a choisi hier de réduire le délai entre la deuxième injection du vaccin anti-covid à cinq mois au lieu de six. Or, il se trouve que, suivant l’ancienne règle, je n’étais vaccinable qu’à partir du 6 décembre date à laquelle je serai toujours à Toulon. Suite à cette remarquable décision, nombre de mes compatriotes devenus éligibles à la vaccination et poussés par cette sainte trouille qui les a saisis depuis bientôt deux ans, se sont rués sur le site de Doctolib et l’ont saturé.

Je m’y suis rendu ce matin. Un message annonçait qu’il fallait compter une attente de plus de trente minutes avant d’accéder au service. Ce, délai, de temps à autre, se réduisait à 13 minutes avant de revenir à plus de trente minutes. A 11 heures, nous en étions de manière intermittente à 10 minutes d’attente. Une demi-heure plus tard entre deux séquences à plus de 30, le message optimiste était remonté à 15 minutes. Je fermai l’onglet et décidai d’attendre que les choses se calment.

Je tiens à signaler l’impéritie de ce gouvernement : comment ont-ils pu, en rabaissant l’âge d’éligibilité et en réduisant le délai entre les injections qu’ils provoqueraient une ruée ayant pour conséquence de rendre l’accès aux centres de vaccination difficile à des gens qui, comme moi, âgés de plus de 70 ans et atteints de comorbidités devraient être prioritaires ?

Au fond, je m’en fous. Depuis le départ, mon fatalisme m’a mené à une forme de covido-scepticisme. Advienne que pourra, le pire n’étant jamais garanti. Il n’empêche que l’incapacité de ce gouvernement à prévoir les réactions très prévisibles de son peuple de trouillards est remarquable.

Dernière minute : Ce matin, à 7 h 30, Doctolib fonctionnait ! J'y ai appris que Vire n'avait plus de places disponibles je me suis donc rabattu , comme pour les précédentes injections sur, Flers où j'ai obtenu un RV pour le 23 décembre : ce sera mon petit cadeau de Noël (si les conditions météorologiques le permettent ). Alléluia !

samedi 20 novembre 2021

Comme une poule qui a trouvé un couteau…

 


...et qui ne sait pas l’ouvrir. Voilà mon état d’esprit quand je me trouve confronté à des mystiques. Comme la poule en question, intriguée par cet objet étrange, je tourne autour sans bien réaliser à quoi peut leur servir cette foi ardente supposée leur apporter d’ineffables bonheurs. Ce qui me trouble le plus c’est quand ils attribuent leurs succès à l’intercession de Saint Glinglin, de Saint Frusquin ou encore de Dieu lui-même. Ce sont leurs prières qui leur valent d’obtenir un emploi, de guérir de la castapiane galopante ou de tout autre succès.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été fortement incité à suivre ce chemin. Né dans un foyer catholique très pratiquant, d’une mère ayant été catéchiste, où l’on n’aurait pas lâché sa place à la messe dominicale pour un boulet de canon, l’existence de Dieu me parut d’emblée aller de soi comme l’aurait été celle d’un Tonton Robert dont l’éloignement ou toute autre raison aurait rendu la visite impossible. Pourquoi aurais-je mis en doute la parole de mes parents ? Seulement, loin de partager l’enthousiasme parental pour les réunions de prière organisées à la maison ou les cérémonies religieuses, je m’y ennuyais copieusement, comme à l’école mais ça faisait partie des obligations. Avec l’adolescence, vint le temps des questions. Vers quinze ou seize ans, suite à une conversations houleuse avec ma mère qui me demandait de me dépêcher pour éviter d’être en retard à la messe, je lui répliquai que, vu que je n’y allais que pour lui faire plaisir, elle pourrait éviter de m’importuner. A quoi elle me déclara que si c’était ma seule motivation ce n’était pas la peine d’y aller. Je bondis sur l’occasion et décidai de mettre fin à cette corvée hebdomadaire. Ça n’alla pas sans quelques mesures de rétorsion mais je tins bon.

Quelques années plus tard, alors que le sentiment de culpabilité permanente qu’instillent en nous certaines formes de religiosité me tourmentait quant à mon devenir spirituel, je décidai de suivre une retraite dans une communauté religieuse dont une de mes cousines était membre. Histoire de faire le point. Et le point se fit : je sortis de cette semaine convaincu de n’être aucunement touché par cette grâce qu’est censée être la foi.

Depuis plus de cinquante ans, je suis devenu hermétique à toute angoisse métaphysique. L’éternité de bonheur que me vaudraient mes rares mérites ou la géhenne sans fin qui sanctionnerait mes minimes peccadilles me laissent de marbre. J’accepte la vie dans sa finitude en me bornant, comme disait le bon Georges, « à ne pas trop emmerder [mes] voisins ».

Entendons nous bien : je n’ai aucune animosité envers les croyants. Je suis culturellement catholique et le serai toujours. Si la foi illumine leur vie, grand bien leur fasse ! Cependant, les discours que m’a tenu hier soir un « ami » Facebook me paraissent aussi étranges que ceux que me tiendraient des adorateurs de la Petite Fée bleue ou du Macaron Sacré : comme émanant d’un autre monde à moi fermé.

mercredi 17 novembre 2021

Sacré Totor !

 


L’autre jour, tandis que je travaillais à donner meilleure allure à mon jardin afin qu’il soit pimpant l’hiver durant, je me pris à penser à ces extraits du poème « Guitare »de M. Hugo que M. Brassens mit en musique sous le titre « Gastibelza ».

J’aime beaucoup cette chanson. Il n’empêche que pour ce qui est des licences poétiques, le père Victor n’y est pas allé avec le dos de la cuiller. Qualifier César d’empereur d’Allemagne en est une. Bien sûr, il lui fallait fourguer une rime en « -agne » mais de là à faire de Caius Iulius l’empereur qu’il ne fut jamais d’un pays qu’il ne conquit pas , il faut un sacré culot. D’un autre côté, s’il avait choisi d’en faire « l’inventeur des lasagnes », c’eût été tout aussi faux mais un peu moins prestigieux. Passons donc.

La mère de la belle Sabine est décrite comme « la vieille maugrabine d’Antequra  qui chaque nuit criait dans la Tour Magne comme un hibou ». Mis à part le comportement curieux d’une vieille Andalouse se rendant chaque soir à Nîmes pour se livrer à l’innocent passe-temps d’y hululer dans la Tour Magne, on ne saisit pas forcément que l’adjectif vieilli maugrabine désigne une personne originaire du Maghreb mais qu’importe au fond ?

Ce qui m’intrigue le plus, c’est cette strophe où le roi d’Espagne fait une étrange confidence :

« Le roi dsait en la voyant si belle

A son neveu : - Pour un baiser, pour un sourire d’elle,

Pour un cheveu,

Infant don Ruy, je donnerais l’Espagne

Et le Pérou !- »

Avouez qu’il y a là de quoi s’inquiéter ! Au lieu de couvrir d’or, de terres, de titres et de bijoux une favorite comme il sied à tout bon roi qui se respecte, voilà-t-il pas que celui-là se dit prêt à offrir son royaume et sa riche colonie en échange de faveurs minimes !

Ruy dut en rester comme deux ronds de flan ! Que faire en pareil cas ? Prévenir son cousin, héritier du trône, qu’il perdait la boule  et lui conseiller de le faire mettre sous tutelle avant qu’il n’offre royaume et fortune à une gourgandine réduisant la dynastie à une misère abjecte ? Contacter la Sabine dont la vénalité est signalée plus loin vu qu’elle « a tout vendu, sa beauté de colombe, et son amour pour l’anneau d’or du comte de Saldagne, pour un bijo» et lui mettre le marché entre les mains : « Tu vas le voir, tu t’assure que sa proposition est sérieuse, et si oui, tu lui claque la bise, tu lui souris, tu lui donne un cheveu (à toi de préférence) vous faites les papiers et ensuite, conformément à l’acte que je te prie de signer préalablement devant notaire, tu me restitues la couronne d’Espagne et le Pérou moyennant 25 % de l’or ramené de la colonie pendant 10 ans. Ça te va ? »

On peut également penser que le roi galéjait, que son neveu, lassé de ses incohérents bavardages, ne l’écoutait pas ou que Victor relate une anecdote qu’il a forgée de toute pièce, faisant ainsi son boulot de poète.


samedi 13 novembre 2021

Bouleversifié !

 

Son malheur laisse indifférent...

Voilà ce que je suis. Et pas qu’un peu ! Il faut dire qu’il y a de quoi, même si la nouvelle n’a trouvé que peu d’écho dans les media. J’ose à peine vous l’annoncer. Elon Musk, le sympathique PDG de Space X, directeur général de Tesla mais aussi fondateur de la Boring Company* a perdu, en l’espace de deux jours, les 8 et 9 de ce mois, la plus que coquette somme de 50 milliards (50 000 000 000) de dollars US !

A quoi est due cette colossale perte ? Eh bien, à un simple Tweet. Comme quoi, avant de balancer une connerie sur les réseaux sociaux, mieux vaut réfléchir aux possibles conséquences qu’elle pourrait entraîner. En quoi consistait ce Tweet ? Elon est un anxieux et semble avoir du mal à prendre des décisions. C’est pourquoi il consulta ses followers sur l’opportunité de vendre 10 % de ses actions afin de payer ses impôts. Ces braves gens l’incitèrent à le faire et, dès le lendemain ses actions plongèrent de 7 % et le jour suivant de 12.

Résultat des courses, M. Musk ( à ne pas confondre avec M. Muscle) voit sa fortune réduite à 323 milliards (323 000 000 000) de dollars US. Il demeure ainsi l’homme le plus riche du monde, bien devant Jeff Besos (Amazon) et (Cocorico!) Bernard Arnaud (LVMH). Il n’empêche que 50 milliards de moins n’est pas rien.

Cette anecdote montre à quel point les coquettes fortunes industrielles sont volatiles. Pour mémoire, ce n’est qu’en septembre de cette année que l’entreprenant Elon avait relégué le non moins entreprenant Jeff à la seconde marche du podium. C’est dire si ces « fortunes » sont fluctuantes et soumises à la spéculation boursière.

Curieusement, cette moins-value ne semble avoir provoqué que peu d’apitoiement chez le bon peuple pourtant si prompt à s’indigner des colossales plus-values (justifiées ou non) soi-disant « encaissées » par ces titans de l’économie. C’est que les braves gens ont du mal à comprendre que ces fortunes sont largement virtuelles et qu’il ne s’agit pas, pour reprendre l’expression des Inconnus de « soussous dans la popoche » et que, comme ont pu le démontrer par le passé M. Boussac (un temps l’homme le plus riche d’Europe mort ruiné) et à un moindre degré M. Tapie, la Roche Tarpéienne du capitalisme est proche du Capitole boursier.

*Ne pas traduire hâtivement par « La société où on s’emmerde » ! Il s’agit en fait d’une société de construction de tunnels, le verbe anglais « Bore » ayant deux sens : « ennuyer » et « percer ».

jeudi 11 novembre 2021

"Coupable" maladresse !


Dire qu’entretenir de bons rapports avec sa pharmacienne peut être le but de toute vie serait abusif. En même temps, pourquoi le refuserait-on ? Ce fut mon cas jusqu’à ce que j’aille, hier soir,comme tout bon vieillard cacochyme qui se respecte, chercher mon vaccin antigrippal à l’officine de mon village. En fait, parler d’officine laisserait imaginer une surface modeste . Alors que, voici déjà quelques années les deux pharmaciens de la commune se sont associés, ont acheté un ancien commerce de meubles dont la superficie leur permit d’ouvrir un établissement conséquent entièrement robotisé et comptant cinq ou six comptoirs derrière lesquels s’affairent pharmaciens et préparateurs. Bien qu’ayant apparemment atteint avant de le dépasser un âge raisonnable pour faire valoir leurs droits à une retraite bien méritée, M. X et Mme Y en firent probablement le commerce le plus prospère de notre grosse bourgade leur permettant d’engranger encore plus de pognon en vue d’on ne sait quoi. Il faut dire que l’âge moyen de la population communale facilita leur succès.

Mes rapports cordiaux avec la pharmacienne dataient de bientôt 5 ans. Du jour où, me rendant à la primaire des Républicains et du Centre j’allai voter pour M. Fillon dont la campagne très droitière m’avait séduit. Vu que jusqu’à nouvel ordre, l’ex-premier ministre n’avait pas été exclu par son parti, je n’eus aucun scrupule à me déclarer en accord avec les « valeurs républicaines » dont il était censé se réclamer. La présidente du bureau se trouvait être la pharmacienne. Y était-elle la représentante des centristes ou de LR ? Va savoir… Toujours est-il que m’assimilant à son camp, elle se montra plus joviale et causante lors de mes visites.

Or donc, hier soir après avoir longtemps patienté dans la file d’attente que provoquait la fermeture du lendemain, je fus servi par la maîtresse des lieux. Elle me remit le précieux vaccin. Je lui demandai de me confirmer que je pouvais me le faire inoculer par les infirmières sans rendez-vous. Ce qu’elle fit. Je lui dis donc, que ce serait chose faite le premier jour où je me lèverais avant la fermeture de la permanence. La brave dame me rétorqua que je pourrais me rendre à celle du soir. M’enquérant de son horaire, elle me dit : « Entre 19 h et 19 h 30. » . Déçu je lui expliquai que c’était impossible vu qu’à cette heure-là j’avais rendez-vous avec Christine, pour sa belle émission. « Bravo ? » s’enquit-elle, « Non, la BELLE Christine, Christine Kelly », lui répondis-je. « Je ne connais pas, me dit-elle, je travaille encore à cette heure-là*. C’est sur qu’elle chaîne ? » « Sur Cnews, la chaîne maudite, précisai-je avec un sourire. ». Son air se fit moins jovial et elle ajouta : « Alors je ne regarderai pas ! » J’eus la sensation d’avoir commis comme un dérapage et que désormais, si je continuais à avoir les médocs tout en gardant l’argent des médocs, le sourire de la pharmacienne serait moins affable.

Je pense que je m’en remettrai.

*C’est incroyable ce que leur âpreté au gain impose à certaines personnes âgées !