Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
Le Covid, puisqu’il faut l’appeler par son nom,
Capable de vider en un jour les Ehpad,
Faisait au monde entier la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés
Et c’est bien là le problème.
Ceux qui me suivent régulièrement ont dû le remarquer : j’ai, depuis le début, eu du mal à prendre vraiment la « pandémie » au sérieux. Bien entendu des gens mouraient (Paix à leur âme, si elle existe!) . D’autres en souffraient puis gardaient des lésions. Tout cela était bien triste, certes, mais l’état de sidération dans lequel cette épidémie plaçait bien des pays m’étonnait tout de même. Qu’on mît pour autant l’économie à genoux, qu’on compromît gravement l’avenir de centaines de milliers de femmes et d’hommes pour sauvegarder la « bonne marche » du système hospitalier m’a toujours paru excessif.
Mais que faire quand la folie saisit des peuples qui conçoivent que des épidémies puissent exister mais rejettent l’idée que celles-ci causent des morts ? Qu’attendre de gouvernants que la peur de mal faire et des conséquences que cela entraînerait pour eux pousse à imposer des précautions parfois absurdes ? Quelle confiance accorder à un corps médical qui étale au grand jour ses visions contradictoires et dont les membres, tous éminents spécialistes, se battent comme des chiffonniers ?
Le Covid aura, à mes yeux, plus que tout autre chose révélé la fragilité d’une civilisation sur le déclin : pusillanimité, exigences contradictoires, louvoiements de dirigeants au gré des opinions et autres statistiques, etc. En maintenant plus de dix mois, on s’est installé dans la peur. Un peu plus d’un Français sur mille en sont morts mais aucun n’aura traversé la crise sans que peu ou prou sa vie et son équilibre n’en ait été perturbé.
Ainsi, moi qui vous parle, je viens, pour la troisième fois en six mois de connaître une période de fortes fièvres. En juillet, la première se solda par un séjour hospitalier d’une semaine, un diagnostic de pleurésie et un rapide retour à la santé. A la mi-octobre, ma température se remit à flirter avec les 40°. Mon bon docteur, une femme qui sait garder la tête sur les épaules, me diagnostiqua une bronchite et me prescrivit des antibiotiques. Deux jours plus tard j’avais retrouvé ma bonne humeur et ma fièvre n’était qu’un mauvais souvenir. Jeudi dernier, je me sentis à nouveau tout chose. Une prise de température m’indiqua plus de 38. Je m’endormis sans peine et au matin je pensai que le repos m’avait été salutaire. L’illusion se dissipa quand je réalisai en me levant que je tremblais comme une feuille, que j’étais perclus de courbatures, parcouru de frissons et quand, consulté, ce coquin de thermomètre afficha un 39,8° qui ne laissait rien présager de bon. Et là, la paranoïa ambiante me saisit. J’hésitai à appeler mon médecin. Je me jurai que, quoi qu’il advienne, je refuserais toute hospitalisation. Je prévins ma fille de mon état. Elle me conseilla de consulter. Ce que je fis finalement. Ma praticienne me reçut en priorité après que j’eus, pas fier de moi, pris le volant pour rejoindre son cabinet dans un bien triste état. Elle me prescrivit un traitement et me pria de la recontacter lundi afin de l’informer sur la bonne ou mauvaise évolution de la situation. Dès le lendemain matin, je commençai à me sentir mieux, la fièvre avait baissé, je ne tremblais plus. Le dimanche tout allait bien.
Tout ça pour dire que moi qui d’habitude ne tiens aucun compte des alertes de santé et des conseils qu’elles me valent de la part des praticiens, j’ai connu, l’espace d’un jour, une panique totale qui me fit craindre le pire au point d’envisager de renoncer à tout soin et que le climat anxiogène dans lequel on nous fait baigner depuis des mois a fini par m’affecter plus que je le pensais.
Je m’interroge cependant sur l’origine de ces accès fiévreux à répétitions. S’agit-il de rechutes de la première infection ? Sont-ils d’origine psychosomatique ? Dieu seul le sait mais je ne suis pas trop pressé de le rencontrer pour avoir la réponse. Un prochain scanner et une visite chez le pneumologues prévus de longue date éclaireront peut-être ma lanterne...