..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 20 juillet 2020

La pleuro-pneumopathie


Ce serait un joli nom pour deux républiques unies suite à la dislocation du bloc soviétique mais il s’agit plutôt d’une affection respiratoire qui s’est attaquée de manière plutôt marquée à ma plèvre et mes poumons. Le 2 juillet, mon réveil fut un peu pénible. Descendre l’escalier me demanda beaucoup d’efforts, vu que de violentes courbatures rendaient ma progression délicate. Grâce à ma fidèle rampe j’y parvins cependant. Mes dents avaient une légère tendance à claquer, mais je n’y prêtai pas plus attention que ça. Quand le téléphone sonna et que l’agent immobilier m’annonça que ma maison corrézienne était vendue, je me mis à penser à autre chose.

Subsistait cependant un léger malaise. Mon front me paraissait un peu chaud au toucher. Une prise de température dissipa tout doute : 39 ° ! Je contactai mon médecin qui me prescrivit un scanner thoracique et un test Covid ce qui fut fait deux jours plus tard. Pas de Covid en vue mais des poumons en bien piètre état. Mon médecin me prescrivit des antibiotiques et du paracétamol et me conseillant de la recontacter le lundi si les choses ne s’arrangeaient pas. La fièvre s’entêtait. Il lui arrivait d’atteindre les 40 °. Le samedi, ma respiration se fit plus rapide, j’appelai le 15. Un médecin m’interrogea et comme je lui dis que mon rythme respiratoire s’était calmé, il me conseilla de rester à me reposer chez moi et à ne recontacter le 15 qu’en cas de sensation d’étouffement. Je suppose qu’ils ne prennent en charge que les moribonds, ce qui réduit leur temps d’hospitalisation…

Je passai le dimanche à dormir. Après, j’ai un peu perdu le fil des événements. Ma fille est arrivée de Paris par le train mardi soir. Ce jour-même me sentant un peu fatigué, je m’étais étendu un peu avant le RV avec mon médecin et ne m’étais réveillé que 2 heures et demie plus tard, manquant le rendez-vous. La praticienne ne m’en tint pas rigueur et jugea préférable de passer à mon domicile le lendemain matin.

Ma fille la reçut, une ambulance fut commandée et c’est en pyjama, alité, que j’atteignis les urgences de l’hôpital de Vire où je passai des heures pénibles sur un brancard avant d’être emmené au service idoine. Suite à des antibiotiques en perfusion et malgré des premières nuits agitées par les multiples contrôles de surveillance, ma situation s’améliora : la fièvre chuta je pus me lever et aller fumer une ou deux des cigarettes que ma fille avait judicieusement placées dans mes bagages pendant que mon médecin regardait ailleurs. Bref, la vie revînt bien vite. Même la nourriture à laquelle je n’avais quasiment pas touché les premiers jours finit par me plaire (enfin, presque).

J’espérais sortir le lundi 13 mais le résultat des radios pulmonaires n’ayant qu’à moitié convaincu le pneumologue, une fibroscopie fut programmée pour le jeudi 16. Cet examen ayant conjuré les éventuelles craintes des médecins, je sortis le jour même et retrouvai une maison laissée en parfait état par ma fille qui était retournée aux miasmes parisiens.


mercredi 15 juillet 2020

Mémoires d’un fugueur

Bracelet permettant d'identifier avec exactitude l'éventuel fugueur  et de le ramener au bercail.


Je dois le confesser, en ce matin du 15ième jour de juillet 2020, je suis devenu fugueur. Il doit s’agir d’une vocation tardive. J’ai entendu parler d’enfants et surtout d’adolescents qui partageaient avec M. J-S Bach un goût certain pour cette innocent passe-temps. Il me semblait qu’avec l’âge afin de se changer un peules idées, on passait à d’autres choses comme l’abandon de domicile conjugal, le désir de changer d’atmosphère ou le simple départ sans laisser d’adresse. Il faut croire que je me trompais.

Plantons le décor : il se trouve que depuis huit jours, suite à une pneumopathie qui n’a rien à voir avec la Covid qui, bien que sur le déclin, connut ses mois de gloire, je me trouve être l’heureux pensionnaire du service de pneumologie de l’Hôpital de Vire. En tant que tel, je bénéficie d’une chambre spacieuse, de repas copieux, de prises de sang, de température, de tension, c’est sans barguigner qu’on me fournit force médicaments, qu’on m’injecte de merveilleux antibiotiques en intraveineuses et qu’on me fait inhaler des aérosols. Si on ajoute à cela que ces multiples soins me sont dispensés par de jeunes et souvent jolies soignantes dont je suis parvenu à me concilier les bonnes grâces on approche du Paradis. Seulement, l’approche du Paradis tient souvent de l’asymptote : on pense y être presque mais on ne l’atteint jamais.

Car même en ce lieu idyllique existent des manques : j’en veux pour preuve l’absence d’une boutique permettant à tout(e) malade masculin (e) soucieux (se) de rester glabre de se procurer des rasoirs. Bien qu’elle fût accourue à ma rescousse avant même l’hospitalisation, j’avais négligé de demander à ma fille de m’en procurer. J’étais bien parvenu à obtenir des femmes de service qu’elles me prêtent un rasoir électrique appartenant à l’hôpital. Malheureusement, ce dernier coupait comme un genou. L’heure de l’action était venue.

Il m’avait semblé entendre dire que sortir de l’enceinte hospitalière était interdit. Du moins aux patients, personnels et visiteurs y étant tout de même autorisés. Mais nécessité faisant loi, les règlements tatillons n’étaient pas de mise. Je me dirigeai donc vers la sortie, laquelle n’était pas plus contrôlée que ne le sont nos enrichisseurs papiérophobes. Je me rendis donc d’un pas allègre au centre ville, y fit l’emplette de rasoirs et revins d’un pas non moins allègre retrouver mes provisoires pénates.

Au passage, en remontant la pente raide qui reliait le rond-point du centre à l’hôpital, je pus constater que je le faisais sans m’essouffler ce qui était encourageant. Quelque temps après, la jeune médecin dont j’apprécie la clarté et la précision vint me visiter. J’avais beaucoup de questions à lui poser concernant la suite des événements. Pour lui faire part des progrès constatés, je fis allusion à ma récente sortie. Que n’avais-je pas dit là ! Mais c’était INTERDIT ! Je ne me rendais pas compte des RISQUES pris ! Il s’agissait d’une FUGUE ! On aurait pu me faire RECHERCHER ! A quoi je répliquai qu’il eût été facile de me trouver vu que je ne me cachais nullement et qu’il était probable que je serais rentré avant que les recherches n’aient commencé. Visiblement, mon absence de remords et d’adhésion au bien-fondé de ce genre de réglementations décevait. Je n’y vois qu’une manière pour les institutions de se mettre à l’abri en cas d’éventuelles poursuites par des familles en désir d’indemnisation pour conduite négligente. Si la sortie est interdite, c’est à l’Institution de contrôler son impossibilité ou de limiter sa possibilité.

Cela dit, quelle suite d’événements plus ou moins fortuits m’amena à bénéficier des soins jaloux de ce cher hôpital ? Je vous le conterai bientôt.

jeudi 2 juillet 2020

Surprise immobilière



On peut dire que l’affaire fut rondement menée. Le 16 juin, je signai un mandat de vente. La maison étant occupée jusqu’au 24, l’agent immobilier groupa deux visites le 29 . Ce matin, vers neuf heures le téléphone sonna et ce dernier m’annonça que la maison était vendue. Il aurait même pu en vendre deux, vu que le premier visiteur, moins rapide que le second se déclara également preneur. Ni l’un ni l’autre ne proposèrent de négociation. D’autres visites, prévues pour vendredi furent donc annulées.

Ce sera la cinquième maison que j’aurai vendu. Avec de plus ou moins grosses pertes. Avec plus ou moins de bénéfice. Là, si je ne compte pas mes heures ,l’opération, une fois payés 4700 Euros de plus-value, est quasi-nulle ce qui, à la campagne, aujourd’hui, n’est pas si mal.

Ce qui me frappe le plus, c’est la rapidité avec laquelle l’affaire s’est conclue. Le prix était raisonnable, l’agent immobilier expérimente et efficace (c’est lui qui m’avait vendu la maison). Il n’y avaait donc pas de raison que l’affaire traîne en longueur. Mais de là à trouver deux acquéreurs en 15 jours…

On pourrait s’attendre à un pincement de cœur. Il n’en est rien. Ma décision étant prise la nostalgie n’étant pas une spécialité de la maison inutile de regarder en arrière. Quelques détails me prèoccupent cependant un peu. Il va me falloir vendre l’ameublement et l’électroménager vu que je n’en ai aucun besoin ici. Vide maison ? Vente sur le bon coin ? Don à des associations ou à un brocanteur de ce qui restera ? J’ai trois mois pour aviser. Ça devrait suffire.

Ma principale inquiétude en étonnera certains : que faire avec les fonds ainsi engrangés ? Je n’ai aucun besoin d’argent, aucun désir d’objets ou de plaisirs coûteux. Placer de l’argent à l’heure actuelle ne rapporte rien ou est périlleux. Mes disponibilités sont trop faibles pour envisager un placement immobilier dans un endroit où les prix montent.Le distribuer à de bonnes œuvres ou à mes lecteurs impécunieux ou avares dépasse les bornes de ma générosité. Je suis comme la poule qui a trouvé un couteau et qui ne sait pas l’ouvrir...

lundi 29 juin 2020

Vague(ment) pastèque


Hier, je ne suis pas allé voter. Trois listes s’affrontaient mais vu qu’elles étaient toutes trois totalement dépourvues d’étiquette et que je ne connaissais pas les candidats, je craignais de voter à gauche par ignorance. De plus, j’ai du mal à m’intéresser aux municipales. Il faut croire que beaucoup de gens se trouvaient dans mon cas car pour une raison ou pour une autre le taux d’abstention a été historique. Et les résultats surprenants car plusieurs grandes villes sont tombées dans l’escarcelle des pastèques. Certains ont parlé d’une vague verte. Ce ne sont pourtant pas des vagues de cette ampleur qui vont mettre le navire en péril.

Bordeaux aurait viré au vert ! Tu parles d’un virage : quand on obtient 46,48 % des suffrages exprimés par 38,33 % de participants, dans le meilleur des cas (car il y a des blancs et des nuls) on a plus ou moins enthousiasmé 17,8 % des inscrits. Pas vraiment de quoi pavoiser. Quelle légitimité peut-on accorder à quelqu’un qui ne représente même pas un électeur sur cinq ? Je ne vais pas m’amuser à faire ce genre de calculs pour toutes les villes concernées. Certaines listes auront fait un peu mieux, d’autres auront fait encore pire mais de manière générale les prochains maires ne représenteront pas grand monde.

Vous me direz que qui ne dit mot consent. C’est mon cas mais est-ce celui de tous ? Je crains que qui ne dit mot soit ne sait trop quoi dire, soit est écœuré au point de s’enfermer dans le silence. Cette désertion des bureaux de vote, certains l’attribueront au Covid, d’autres au degré de salinité très élevé pour la saison de la mer des sargasses ou au tarif prohibitif du kilo de pangolin écaillé. Les experts ne manquent pas plus en politologie qu’en virologie ou en bilboquet ; ils sauront nous expliquer doctement que s’il y a eu si peu de votants c’est que beaucoup se sont abstenus.

Il n’empêche que faute de s’exprimer dans les urnes, il faudra bien que les innombrables et contradictoires mécontentements qui parcourent le pays se manifestent autre part. Ce qui n’est pas très rassurant pour une paix publique déjà menacée de toutes parts. Le résultat le plus significatif de cette élection aura été de confirmer le désenchantement croissant que ressentent les Français vis à vis de la politique. Si les commentateurs préfèrent y voir des changements de priorités, l’annonce d’un monde nouveau, libre à eux : ils sont dans leur rôle qui consiste à discourir sur le sexe des anges et sodomiser des diptères afin de nous distraire de problèmes bien réels qui se posent au pays.


samedi 27 juin 2020

Marmiton (s), il en restera toujours quelque chose


Poulet tandoori massala accompagné de riz basmati et de sauce au curry, oignon crème et yaourt

Je traverse une période culinaire de style « Indien ». Pas les méchants Indiens qui affrontaient les gentils cowboys venus les déposséder de leurs terres mais les Indiens de l’Inde. Ma rencontre avec cette cuisine qui fait paraître la chinoise un brin fade, remonte au début des années soixante-dix, ce qui ne nous rajeunit pas. Pour une raison qui m’échappe m’est revenu récemment le goût du curry. J’en commandai un kilo de poudre sur le net et commençai à me préparer, crevettes, poulet, riz, courgettes, pommes de terre au curry. Ma fille qui vit dans la capitale où l’épicerie exotique abonde, m’a de plus apporté en Corrèze tout un assortiment de sauces et de poudres permettant de cuisiner à l’indienne (Tandoori massala, vindaloo, tikka massala, etc.). Je m’amuse comme un petit fou et ne désespère pas d’inventer la recette suprème : le curry de curry au curry. 


Pour m’aider dans la confection de mes marinades et de mes sauces, je m’inspire souvent de recettes trouvées sur le site Marmiton où des dizaines de milliers de manières d’accommoder  viandes, légumes, ou tout autre aliment sont expliquées (curieusement, c’est en vain qu’on y chercherait celle d’un plat de pangolin). Les recettes y sont souvent simples à réaliser et je me permets de combiner plusieurs afin d’obtenir un résultat plus conforme à mes goûts. Je ne suis pas le seul à « améliorer » les plats. Cependant, si je modifie une recette, je ne vois pas l’intérêt de la déclarer  excellente alors que ce que j’ai concocté n’entretient qu’un rapport lointain avec la formule initiale. Cela ne semble pas poser problème à certains commentateurs. Au point qu’on pourrait se demander si leurs interventions sont sérieuses.

Par exemple, suite à une recette de curry de courgette consistant, après avoir fait revenir un oignon cinq minutes dans l’huile, à y ajouter le curry et les rondelles de courgettes que l’on laisse mitonner quarante-cinq minutes à feu doux et en toute fin de cuisson à incorporer de la crème, je trouve ce commentaire enthousiaste : « Très bonne recette, je l'ai réalisée avec une boite de tomates pelées à la place de la crème fraîche et j'ai ajouté 2 pommes de terre qu'il me restait. Cuisson 8mn à la cocotte minute : parfait! » Etonnant, non ? On remplace la crème par des tomates pelées, on ajoute des patates, on passe le tout très vite à la cocotte minute et on s’extasie d’un résultat qui doit tout de même être très différent de celui obtenu par la méthode préconisée.

Mais peut-être me montré-je trop tatillon : dans le fond, si s’inspirant d’une recette de canard à l’orange, on remplace cette volaille par de la morue et la sauce à l’orange par une purée de pommes de terre on peut obtenir un  plat que des esprits chagrins auraient tendance à nommer brandade de morue mais dont le goût, bien que différent n’en reste pas moins agréable...