Comme pour tout événement, majeur ou
totalement négligeable, il existe un avant et un après. Par
exemple, ce matin, j’ai pris mon petit déjeuner. Avant j’avais
l’estomac vide, après ce n’était plus le cas. Il y a donc eu un
changement de situation. Minime, certes, mais changement tout de
même.
Il y aura donc, forcément, un avant
et un après confinement. Que cela entraîne un changement total des
rapports humains, de l’organisation mondiale de l’économie ,
permettez moi d’en douter
fortement vu qu’on nous a déjà fait le coup avec les crises
pétrolières des années 70, le 11 septembre 2001, la crise
financière de2008, les attentats djihadistes, le
climat, etc.
La question que je me pose c’est de
savoir s’il ne se pourrait pas que certains prennent goût au
confinement et/ou modifient à
sa suite et de manière profonde leur mode de vie. Je dis ça car il
se trouve que, depuis plus de 8 ans que je suis à la retraite, je
vis de plus en plus de manière quasi-confinée, ayant très peu de
contacts sociaux directs et ne
sortant de chez moi que de temps à autres, essentiellement pour
aller faire des courses alimentaires ou de matériel pour mes
activités bricoleuses. De plus, loin d’en souffrir, j’en suis
parfaitement satisfait. Sans être tout à fait standard (comme
chantait M. Goldman), il m’étonnerait que je sois un cas unique.
Imaginons donc le cas d’une femme ou
d’un homme au chômage technique se trouvant confiné en compagnie
de son ou sa conjoint(e) et de leurs éventuels enfants dans
leur appartement ou leur maison, privés des visites de leurs amis, de
ces repas et fêtes de famille qui sont censés constituer le sel de
la vie… ...et que, curieusement, elle ou il s’en trouvent très
bien. Sauf que la cohabitation constante avec époux ou épouse et
les enfants les a amenés à réaliser à quel point ceux-ci étaient
dans le meilleur cas ennuyeux comme un jour de pluie et dans le pire
carrément odieux ou insupportables.
On
peut imaginer les conséquences sociales que pourraient avoir ces
prises de conscience : divorces, abandon des enfants en forêt,
brouille avec le cousin Gaston et l’amie Mauricette, vœux de
célibat voire même poursuite du confinement une fois qu’il sera
suspendu.
Sans aller jusque là, il se peut
également, qu’une fois l’épidémie passée, les gens se
retrouvent un peu désorientés par la perte d’un sujet qui aura
pendant si longtemps monopolisé leur attention. Dans ma lointaine
enfance, le vieillard qui ennuyait tout le monde avec sa guerre de
14-18 dont personne n’avait plus rien à battre était un type
humain encore assez répandu. Est
ensuite apparu, aussi barbant que barbu, l’ancien combattant de mai
68. Verra-t-on, suite à
l’actuelle pandémie émerger une nouvelle génération de
casse-pieds ennuyer jusqu’à leur dernier jour leurs enfants et
petits-enfant avec leurs récit de la grand peur de 2020, du
confinement et
de leur héroïque combat contre le coronavirus ? C’est
possible,mais, Dieu merci, je ne serai plus là pour les entendre !