Les challenges que l’homme a dû
relever afin d’accéder au bonheur sont légion. Il a fallu créer
et perfectionner l’agriculture et l’élevage afin de s’assurer
une nourriture abondante et de qualité, il a fallu maîtriser les
techniques du bâtiment afin de se mettre à l’abri des rigueurs du
climat, il a fallu inventer des moyens de transports, de
communication, de transmission des savoirs, il a fallu développer la
médecine, il a fallu trouver des sources de divertissement et bien
d’autres choses encore. Une fois ces problèmes résolus, l’homme
put enfin mener une existence confortable et regarder les
passionnantes émissions de M. Hanouna à la télé (privilège dont
seuls les Français et leurs voisins francophones peuvent bénéficier
et que le monde entier leur envie).
L’homme
moderne peut profiter pleinement de la vie, à un détail près. Si,
comme moi, il habite une maison individuelle à étage (s) (ou un
duplex) une ombre plane sur son bonheur : lorsqu’il contemple
avec tristesse le papier vieillissant de sa cage d’escalier, une
angoisse l’étreint et son bonheur tranquille cède la place à la
morosité. Comment pourrai-je remplacer ce papier quand ni
mon échelle ni mon escabeau ne sauraient me permettre d’atteindre
le plafond ? A quoi a-t-il servi que je rénove les
pièces de l’étage si l’escalier qui y mène demeure cette
affreuse mouche dans le lait de ma félicité ? De
là à ce que l’homme moderne se pose des questions sur le sens de
sa vie, il n’y a qu’un pas (De droite à
gauche ? De gauche à droite ? De haut en bas ? De bas
en haut ? Etc?)
Il
doit bien exister une solution ! Ses doigts fébriles pianotent
le clavier espérant que M. Google saura lui fournir des pistes. Il
en trouve. Mais entre les
échafaudages coûteux
et difficiles d’accès et
le système D des bricolos du dimanche qui n’hésitent pas à
courir le risque de se retrouver, suite à une confrontation avec la
rude loi de la gravitation, en train de baigner dans une mare de sang
au bas de leur escalier après avoir tendu une planche entre escabeau
et échelle, que choisir ? MM.
Mano-Mano et Amazon s’étant montré décevants, il tente, sans
trop d’espoir, une dernière recherche chez M. C-discount et sous
ses yeux éberlués apparaît la solution : le pied réglable
pour échelle ! Comme toute les grandes idées nées du génie
humain (fil à couper le beurre, masse
d’arme, râpe à fromage) l’objet est simple, d’un coût modéré
et efficace. En effet, vissé
sur l’un des montants de
l’échelle, il permet de
compenser un dénivelé d’une ou deux marche. Les
avis clients, pour une fois, sont unanimes : l’appareil donne
entière satisfaction, pas un
pour se plaindre de graves
chutes suite à son
utilisation.
Alléluia !
m’écriai-je en tapant ma commande de deux doigts rassérénés.
Quelques jours plus tard j’allai récupérer mon achat au point
relais et à moi les accès faciles, à moi les
ivresse ineffables
de la tapisserie ! Il
me suffisait de réaliser quelques travaux d’installation
électrique avant d’en jouir pleinement, mon pied réglable m’en
facilita l’achèvement. Mais trêve de discours, place aux images :
Magnifique,
non ?