Il ne s’agit point
ici d’exprimer une quelconque colère. Pourquoi m’échaufferais-je ?
Certes, la situation est désespérée mais est-elle grave ?
Quand je parle de bois, c’est du bois dont on fait les feux
lesquels n’ont rien de superflu vu la pause que fait depuis quelque
temps ce foutu réchauffement global.
Dans ma supposée
grande sagesse, m’était venue l’idée de passer l’hiver en
Corrèze, où, vu que je peux m’y chauffer au bois, j’effectuerais
de substantielles économies. Le programme de mon présent séjour
était bien défini. Dans un premier temps, élaguer ce prunus qui
m’avait joué l’été dernier le tour de produire des monceaux de
prunes dont je n’avais que faire. Ce fut vite fait.
Malheureusement, si le débitage des branches en bûches et en petit
bois fut rondement mené entre deux averses, la réduction des
branchages restants en copeaux fut remise à plus tard parce que
nécessitant beaucoup de temps dont la fréquence des averses ne me
laissait pas disposer.
Se chauffer au bois,
est certes bel, bon et économique mais il faut l’entreposer. Le
sous-sol me l’eût permis depuis que je n’y gare plus mon break
si ce n’était son humidité qui favorise l’apparition de mérule.
J’avais donc pris la sage décision de faire l’emplette d’un
abris à bois. Seulement quand il arriva, je me mis à douter de ma
capacité à le monter seul. Je réclamai l’aide du beau-fils de
mon couvreur pour ce faire, mais le bougre était parti s’installer
à Limoges. Un sien cousin eût pu le remplacer, mais il s’était
fait une blessure à la jambe et le médecin venait de lui prescrire
une semaine supplémentaire d’arrêt maladie. Quinze jours plus
tard, n’en ayant aucune nouvelle, je décidai de tenter seul le
montage et y parvins. Seulement, le mettre en place sur les supports
prévus m’était impossible. Je m’ouvris de mon désarroi à un
paysan ami qui me proposa le coup de main salvateur. L’abri en
place, j’achetai un fagot d’un stère auprès du fabricant de
merrains local et, au cours des rares éclaircies séparant les
sempiternelles averses, me mis en devoir de couper le bois en
morceaux de 50 cm. Cela fait, je pus mettre mon bois sous l’abri.
Malheureusement, y ranger le bois du prunus fut impossible. Il
attendra donc sous la pluie que l’endroit se dégage.
Je ne m’étais
auparavant jamais chauffé au bois. A part une flambée de-ci de-là,
cheminées ou inserts n’avaient joué dans ma vie qu’un rôle
décoratif. Depuis trois semaine que je suis passé à ce type de
chauffage, j’ai pu en découvrir les nombreux inconvénients :
il faut rallumer chaque matin le feu, l’entretenir, nettoyer le
foyer, commander et couper le bois et surtout, quand le temps nuit au
tirage, le tisonner tandis que du foyer s’échappe une âcre fumée.
De plus, cendres et bois salissent vite la maison. Il fallait essayer
mais je crains de ne pas donner suite à mon projet d’hiver
corrézien. Tant pis pour les éconocroques ! Je me demande
d’ailleurs si posséder deux lieux de vie est une si bonne idée.
Ma décision n’est pas prise mais je me pose la question : mon
rêve vieux de 30 ans d’habiter la Corrèze s’est réalisé n’est
ce pas là l’important ? Le poursuivre est-il vraiment utile ?
Préparation de l'emplacement de l'abri |
L'abri est en place |
La toiture en bardeaux bitumeux est installée et le bois rangé |
Bûches, petit bois et branchages attendront des jours meilleurs sous la pluie |