Bon, je reconnais que mon titre peut
faire penser que je me donne plus d'importance que je n'en ai
réellement. Et dans un certain sens on a raison. Seulement, ce
sauvetage et ce changement ne sauraient être l’œuvre d'un seul,
d'un groupe, d'un pays, d'un continent. Chacun, est concerné et
chacun donc sauve ou fait périr cette malheureuse planète ou
participe au changement. C'est uniquement dans ce sens qu'il faut
comprendre mon propos. Tel le colibri, si cher à M. Rabhi et à Mme
Taubira, ces phares de la pensée universelle, j'ai fait ma part.
En quoi consiste au juste cette part,
vous demanderez-vous peut-être ? Parce qu'il est préférable
de répondre à une question non posée que de laisser sans réponse
une question qui l'est, je vais vous l'expliquer : j'ai installé
dans mon jardin deux poteaux qui, munis de fils, me permettront,
lorsque le temps s'y prêtera, de sécher mon linge sans avoir à
faire appel au sèche-linge. D'où économie d'une énergie, qui est,
selon un slogan bien connu, notre avenir. J'ai du mal à comprendre
comment on peut économiser son avenir, mais des gens bien plus futés
que moi en parlent et ils savent ce qu'ils disent.
Ce ne fut pas facile. Il fallut creuser
des trous à l'aide d'une tarière dont je fis l'emplette, assurer la
verticalité des poteaux à l'aide de tasseaux avant de couler à
leur pied du béton :
Une fois sec, les fils installés, j'ai
pu y étendre une première lessive :
Il faut dire, pour être tout à fait
honnête, que ces poteaux, je les avais trouvés gisant sur le
terrain et que chaque fois que je tondais, il fallait que je les
déplace, ce qui, vu leur poids était plutôt pénible. Et qu'en
les mettant en place je me débarrassais d'une corvée. Mais ne
s'agit-il pas, là encore, d'une économie d'énergie et donc
d'avenir ?
Venons-en au monde. Encore une fois, il
ne s'agit pas de le refaire seul ou à plusieurs. Le dernier
changement que j'y ai apporté pourra sembler minime mais que peut-on
attendre d'autre d'un colibri ? Parlons des faits. Lorsque
j'ai pris possession de ma demeure, sur son terrain se trouvait un
vieux poirier fournissant de petits fruits sans grand goût et peu
sucrés qui n'avaient pour avantage que d'attirer moult guêpes,
insectes sympathiques certes mais auxquels je suis allergique. Je
décidai donc de l'abattre et le fis. Seulement, que faire de
ses branchages ? Je les entassai en l'attente d'une solution.
Ensuite, je taillai les haies que plusieurs années de négligence
avaient rendues hautes et denses. Que faire de ces volumineuses
tailles ? Vu la multiplicité des voyages à la déchetterie que
cela eût impliqué, je me contentai de les ajouter au tas. Ainsi me
retrouvai-je avec un tas de branchage de sept mètres de long sur
deux de large et de près d'un de haut. Trois ans durant, à mon
grand dam, les choses en restèrent là. Mon jardinier montra un tel
enthousiasme à se charger de cette pénible (et pour moi coûteuse)
corvée que je n'insistai pas. De plus, sur les bords se
développaient de grosses et hautes touffes d'herbes diverses
particulièrement disgracieuses. Je pris donc, avant que la
végétation ne reprenne, la décision de résoudre le problème. Armé de mon
ratatineur de branchages, j'entrepris de réduire en copeaux cette
masse végétale. Malheureusement au bout du deuxième jour de
ratatinage la machine rendit au dieu de l'outillage son âme épuisée.
Mes tentatives de la ramener à la vie furent vaines. Je décidai de
la remplacer et au bout de trois autres jours voilà ce qui resta du
tas :
Emplacement |
Sacs de copeaux |
Buches |
Pendant que j'étais à tronçonner, je
débitai le gros du tronc :
Enfin, je mis en sacs les débris de branchages restant, me défis des touffes
d'herbe avoisinantes d'abord à la débroussailleuse puis en passant
la tondeuse et voici le résultat final : quelques mètres
carrés qu'à terme viendront recouvrir de nouvelles herbes rendant
au terrain son unité et son ordre :
Vous me direz que mes actions sont bien
modestes et leur narration oiseuse. Que voulez-vous ?
Colibri je suis aussi dans le domaine de l'écriture et de la
pensée...