..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 9 avril 2013

Au pays des gazouillis



Il y a quelques jours, histoire de voir, j’ai ouvert un compte Twitter. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça me laisse des sentiments mitigés.

D’emblée, il m’a fallu m’abonner à 10 comptes. J’ai pris quelques sites d’info ainsi que des gens de ma connaissance, comme Nicolas. D’autres sont venus s’ajouter, j’en ai moi-même ajouté quelques uns  ce qui m’a fait plus de quarante abonnements et une vingtaine de followers.  Le problème, c’est que tous ces braves gens retwittent (RT pour les initiés) ce qui fait que bien vite on se retrouve avec une foule de twitts qui partent dans tous les sens.

Je m’explique : certains followers de Nicolas, de confiance, ou parce qu’ils me connaissaient par le biais de sa blogroll, m’ont suivi et parce qu’un bon geste en vaut un autre et qu’il faut bien commencer quelque part, je les ai moi-même suivis. Du coup, je me retrouve avec tout un tas de messages gauchisants  qui sans attaquer ma bonne humeur m’agacent quand même un peu.

Et ça marche dans les deux sens. Car j’ai aussi  retrouvé quelques réacs qui m’ont mené à d’autres. Quand je mets un de mes billets en lien sur un twitt ou quand je retwitte un message de réac, je conçois que cela choque les gens de gauche qui les lisent.

 Du coup, on follow, on unfollow, le matin vous avez un fan, le soir il ne vous connaît plus! C’est mouvant en diable. Et je n’aime pas trop cela.

Après plusieurs années sur  Facebook, j’ai fini par y trouver mon équilibre. J’ai eu jusqu’à une centaine d’ « amis », j’en ai supprimé plus que la moitié, ne gardant que ceux que je connaissais dans la vraie vie où avec qui j’avais sympathisé. Il y a des mois que je n’accepte pas de nouvelles propositions d’amitié, sauf, bien entendu, si elles viennent de gens que je connais bien et apprécie. Ainsi s’est créée une petite « famille » où les amis de mes amis sont souvent mes amis.

Il est peut-être possible qu’avec le temps se crée sur twitter un cercle de ce genre… Deux questions se posent : en ai-je vraiment l’envie ? En aurai-je la patience ?  Je crains que non et que mon excursion au pays des  gazouillis tourne court.

lundi 8 avril 2013

RIP Maggy !



Alors, bien entendu, nos amis de la gauche se réjouissent de la mort de Mme Thatcher. Mélenchon l’envoie même en enfer.  Quand on a bon cœur, on ne peut pas faire moins. Pour eux, la dame de fer, c’est celle qui a été méchante avec les mineurs et qui a laissé les hommes de l’IRA, grévistes de la faim, mourir dans leur prison. 

Le bon M. Scargill, qu’est-ce qu’il voulait ?  Ben en bon communiste, il s’opposait à la fermeture des mines non rentables au nom du sacro-saint principe selon lequel on ne change pas une équipe qui perd. Maggy ne voyait pas les choses comme ça. Du coup, grève d’un an aux mines. Mais elle ne lâche rien, la p’tite dame. Il y avait du Mitterrand en elle, car à la même époque, oublieux lecteurs, en France on fermait des mines et on liquidait la sidérurgie. Mais bon, c’était pas la même chose…

Et le brave Bobby Sands, à part être un tout petit peu terroriste, qu’est-ce qu’on lui reprochait ? L’IRA, c’est des sortes de boy-scouts, c’est taquin en diable, ça met des bombes ici, ça assassine là, rien de bien méchant. Mais la Maggy n’est pas joueuse et c’est  là son moindre défaut. Elle ira jusqu’à déclarer devant la Chambre des Communes  que Bobby « a choisi de se donner la mort ; c'est un choix que son organisation ne laissait pas à beaucoup de ses victimes » ! Pas très cool, non ?

A part les mines et l’IRA, elle s’occupa de limiter l’emprise des syndicats, de dénationaliser comme un vulgaire socialiste, de prôner l’effort individuel plutôt que le collectivisme et accessoirement de montrer aux Argentins qu’elle mettait des limites à la plaisanterie. Elle fit aussi une grosse boulette avec la Poll Tax un impôts local absurde qui amena John Major à la poignarder dans le dos afin de sauver les meubles du Parti Conservateur.

On pourra dire ce qu’on voudra sur ses résultats mais moi qui ai vécu dans son pays avant puis après son  long passage au gouvernement, j’ai pu noter quelques changements. Allez, tiens, je vous offre un dessin :



Qu’y voit-on ? Alors que par rapport à la France depuis des décennies le PIB par habitant du Royaume n’avait cessé de se détériorer, après deux ans de Thatcherisme, la courbe s’inverse, le royaume nous rejoint puis nous dépasse. Dans les années 70 Londres avait quelque chose de fripé, de gentiment décadent par rapport à la ville lumière. De sempiternelles grèves y désorganisaient la vie. Vingt ans plus tard, alors que Paris prenait des airs de Clodoville-sur-Seine,  sur les bords de la Tamise, c’était devenu plus pimpant.  Oh pas parfait, mais on sentait un élan… Je crois que l’œuvre de Margareth Thatcher aura été de réveiller un pays qui s’enfonçait doucement dans la catalepsie causée par les drogues létales du collectivisme et de l’état providence. Au point que, lorsque le Labour revint aux affaires,  il s’agissait d’un New Labour, bien loin du socialisme absurde de l’ancien.

Maggy était une Femme d’État. Pas une girouette qui tourne à tout vent. Elle avait des convictions solides et de la volonté. Peut-être n’était-elle pas très « sympa », mais chez qui gouverne les qualités précitées ne sont-elles pas préférables à cette dernière ?

C’est de gens comme vous que nous avons besoin, Mme Thatcher. Reposez en paix !

M6, ou la main de la providence



L’autre jour j’ai regardé une belle émission sur M6. Ça s’appelle D&co.  Pour ceux qui ne connaîtraient pas, ça se passe à peu près comme ça : de brave gens peu fortunés ont une maison qui ne ressemble pas à grand-chose. Les plafonds s’écroulent, les peintures s’écaillent et la finance manque. Tout ça est bien triste. Que faire ? Essayer peu à peu d’améliorer tout ça par soi-même ? S’asseoir par terre et répandre d’amères larmes ?  Il existe une autre solution : écrire à la gentille dame de la télé. Elle vient, constate l’ampleur des dégâts et propose aux pauvres gens dans l’ornière de leur remettre tout ça d’aplomb en 8 jours. Seulement, il y a une condition : le montant des réparations sera fonction du poids des affaires (meubles, appareils ménagers, objets divers) que la famille méritante sera prête à jeter dans la benne qu’on leur apporte.  Enfants et parents s’empressent donc de jeter toutes leurs possessions tout en regrettant de n’avoir pas hérité d’un oncle collectionneur d’enclumes car le prix payé au kilo par leur vieux canapé ou leur frigo pourri est très conséquent pour ne pas dire faramineux. Les braves gens que j’ai vu à l’action obtinrent 110 000€ en échange de trucs que dans la vraie vie il aurait fallu payer pour se débarrasser.

Or donc, grâce à ce joli pécule les travaux vont pouvoir commencer. Il n’y a que huit jours pour transformer le taudis en palais ! Heureusement, la dame de la télévision est aidée de toute une équipe déjà aux taquets. Dans la vraie vie, on appellerait des entrepreneurs qui mettraient des semaines avant de venir établir un devis qu’ils oublieraient de vous envoyer, la synchronisation des divers corps de métiers serait approximative si bien que pour le même chantier vous seriez content si au bout de 6 mois à un an vous vous en sortiez. Mais nous sommes dans le monde merveilleux de la télé… Bref tout le monde, même la gentille dame,  se met au boulot et vous font une rénovation nickel-chrome en deux coups les gros. Vas-y que je te casse les murs, que je te pose des escaliers, que j’électrifie, plombise, carrelle, moquettise  et décore. Ils ne chôment pas les gars et les filles !  Bras-cassé n’est pas leur deuxième prénom ! Et surtout, ils ne lésinent pas. On aurait pu s’attendre, vu l’état de départ à ce qu’on se contente de remettre tout propre et net, c’eût été déjà ça. Mais là rien n’est trop beau : il ne faut pas oublier qu’outre le bonheur du peuple l’émission a pour but de promouvoir matériaux et objets de déco. Il y a d’ailleurs un site…

Pour la faire courte, la famille méritante revient (où était-elle passée ?) et, les yeux dûment fermés, découvre ébahie ce que l’on a fait de leur (not so sweet) home. Ce ne sont que ah ! et oh ! Une petite larme est toujours bienvenue. Ils ne reconnaissent plus rien ! Comme c’est beau ! Les enfants sont ravis, les parents aussi, la dame de la télévision également.

Le problème c’est que leur nouvel univers n’est qu’une vitrine de déco. Tout y est tendance, mode, gout du jour. Et tout ça passe, vite. Imaginons que dans quelque temps pour une raison ou pour une autre ces braves gens décident de changer de cieux : ils auront sur les bras (à condition de ne pas avoir tout bousillé) une maison au goût d’hier  ou d’avant-hier qui ne plaira pas à tout le monde et même que la déco soit devenue un obstacle à l’achat.

Pas de problème, M6 a tout prévu : M. Stéphane Plaza qui rend service sur cette même chaîne, viendra avec son équipe arranger tout ça dans le cadre de son émission de « home staging » Maison à vendre. Elle est pas belle, la vie ?

dimanche 7 avril 2013

Débattre sur les évidences ?



Les escargots peuvent voler…  Supposez qu’on vous dise cela. Que faites-vous ? Si vous êtes une personne normalement sensée vous passez votre chemin en haussant les épaules. Si vous êtes capable de pitié, vous plaignez le pauvre fou qui vous tient d’aussi  insensés propos.

Maintenant, imaginons que vous soyez un intellectuel moderne,  bien calibré, ouvert au dialogue, prêt à tout envisager. Que faites-vous ? Vous commencez par exprimer vos doutes : un escargot n’a pas d’ailes, comment se mouvrait-il dans les airs  lui qui ne se traîne sur son pied gluant que par temps pluvieux ? Eh bien, justement, vous rétorquera le fou, si l’escargot ne vole pas, c’est que l’air est insuffisamment humide ! Il faut donc l’humidifier, c’est une urgence, une priorité !  En personne « intelligente », vous ne pouvez que l’approuver. Si vous n’y aviez pas pensé, c’est que des préoccupations futiles vous avaient distrait.

Ému par la détresse de l’escargot privé de vol, vous vous mettrez à militer en faveur d’une humidification radicale et généralisée de l’air.  D’ailleurs vos élus, encore plus intelligents que vous, ce qui n’est pas peu dire, vous montrent la voie en proposant un texte de loi offrant à l’escargot le droit au vol. Vous ne pouvez que les applaudir et leur offrir votre militant soutien.

Ainsi va la folie moderne : rien n’est suffisamment absurde pour être rejeté.  Tout le monde a droit à tout. Refuser l’absurdité est rétrograde, fasciste et pour tout dire hitlérien (en pire).  Le brave bobo, riche de son irréflexion pseudo cultivée applaudit des deux mains, en regrettant de n’en pas avoir quatre, à toutes les plus absurdes inepties. Il aurait même tendance à en concevoir d’autres plus osées tant est grande sa peur d’avoir une rame de retard dans le grand RER de la folie ambiante.

Dans cette situation, argumenter pour défendre des évidences est un piège dans lequel il ne faut pas tomber. D’habiles dialecticiens  tenteront de vous noyer dans les flots agités de leurs absurdes divagations. Refusez le débat. Opposez-lui le rire : c’est tout ce qu’il mérite. L’évidence est l’évidence, en discuter est un manque de fermeté et d’entrée une perte de terrain.

Toute ressemblance avec des débats actuels, futurs ou passés serait purement fortuite.

samedi 6 avril 2013

Journal



S’il y a une chose dont je suis bien incapable c’est lire un  journal.  Quant à le relire… Il y en a un pourtant qui  fait exception à cette règle : celui de Didier Goux.

Ayant reçu il y a peu sa forme papier, je le pris avec moi hier matin pour m’aider à passer le temps dans la salle d’attente du bon docteur avant que ce dernier ne m’accorde son audience trimestrielle. Étant arrivé avant le début de la consultation, je notai avec plaisir que peu de patients me précédaient. Hélas, le bougre d’homme commença très en retard puis consacra tant de temps à chacun que l’attente dura deux heures.  Eh bien ces heures passèrent bien vite.

En compagnie de Didier, Catherine, Rochechouart, GdV, des chiens et de personnages de moindre graisse le temps prit son vol et les heures propices s’émurent. Le pire c’est que ces pages ne contenaient rien de nouveau. Je les avais lues dès parution, cependant ma mémoire fuyante m’épargna l’impression de déjà vu.  Cet ensemble de réflexions, d’émotions diverses, d’anecdotes, de micro-événements, de critiques littéraires a les qualités que je demande à tout écrit : il me distrait et me ravit par la forme et le fond.

J’arrêterai là le dithyrambe, n’ayant toujours pas reçu de chèque en remerciement du précédent. Surtout que ce qui motive ce billet n’est pas la flagornerie mais une question : qu’est-ce qui peut bien pousser un homme ou une femme à tenir journal ?  J’avoue que ça me dépasse.  Il ne m’est jamais venu à l’idée de le faire. Et pas seulement parce que je n’ai aucun chien duquel raconter les espiègleries, que Barbès ne me réclame aucun article ou qu’il ne se passe rien de saillant dans ma vie.  Point n’est besoin d’avoir maintes fois sauvé le monde, de posséder une meute ou d’écrire de prestigieux ouvrages pour avoir l’envie de coucher sa vie, au jour le jour, sur le papier.

Tenir un journal, c’est s’astreindre à une discipline. Il faut lui consacrer un  temps d’autant plus important qu’une éventuelle publication exige qu’on attache grand soin à sa forme.  Il me semble aussi qu’il nécessite qu’existe chez celui qui le rédige un besoin de faire le point. De pratiquer une sorte d’examen de conscience,  voire de confession.  Ce qui implique une sincérité, probablement mesurée, mais indispensable. Le désir aussi, face au temps qui s’en va et nous emporte (je tiens commerce de clichés), de laisser une trace, si infime soit-elle.

Si tels étaient  les contraintes et les  pré requis du genre, rien d’étonnant à ce que l’idée ne m’en soit jamais venue. J’ai une spiritualité de boule de flipper, un sens du dérisoire et un désir d’oubli qui me l’interdisent.

Tenir blog, quoi qu’on en dise est bien différent, même quand on y parle de soi, les textes sont plus distanciés  parce que destinés à une publication immédiate. On y défend une idée, on y cherche à distraire, on écrit en fonction d’un éventuel lectorat. Le diariste, même s’il pense publier, au moment de l’écriture écrit  d’abord pour lui-même  et ça change tout. Un journal qui manquerait de sincérité, dont le seul propos serait d’édifier une statue à la gloire de son rédacteur  serait sans intérêt. Ce n’est pas le cas de celui de M. Goux.