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mardi 9 août 2022

Des crapauds, des princesses et des amerloques


Cette image semble illustrer de près ou de loin le conte des frères Grimm racontant l’histoire d’une jolie princesse qui, jouant près d’une fontaine avec sa balle en or la fait malencontreusement tomber dans l’eau. C’est ballot. Survient un crapaud bien laid (en existe-t-il de beaux?) qu’on devine libidineux. Il lui propose un marché : il se fait fort de récupérer la balle, de la lui remettre et en échange lui demande de devenir sa compagne. La princesse accepte. Le crapaud la lui ramène et, comme on pouvait s’y attendre, la rouée prend ses jambes à son cou et rentre au château du roi son père. Si le crapaud avait eu un minimum de jugeote, il aurait laissé la belle fille chialer, attendu qu’elle s’en lasse et parte, aurait récupéré le précieux objet, quitté le pays et serait allé dépenser le fruit de sa rapine en compagnie de roturières peu farouches. Le crapaud étant aussi têtu que sot, se rendit au château pour y réclamer son dû. Elle l’envoya dinguer mais son père, homme de parole, lui enjoignit de tenir sa promesse. Ils passèrent la nuit ensemble et au matin, la princesse éblouie constata que le crapaud s’était transformé en prince charmant. Comme quoi la vie réserve bien des surprises.

De cette histoire absurde on a retenu que par un baiser les princesses pouvaient transformer les crapauds en princes. Il faut croire que les amerloques, toujours prêts à croire en n’importe quoi, ont pris l’histoire au pied de la lettre et que d’une certaine manière ça a marché. Il se trouve que dans leur merveilleux pays, vit une espèce de crapauds qui exsude des substances hallucinogènes que l’on peut ingérer en le léchant. Toujours, comme les y incite leur constitution, à la recherche du bonheur fût-il artificiel il faut croire qu’influencés par le conte des frères Grimm certaines jeunes amerloques ont tenté le coup du baiser et que leurs hallucinations ont pu prendre la forme d’un prince (ou d’un trader). Toujours est-il que la pratique s’est développée et que l’on peut aujourd’hui acheter un de ces crapauds en Europe et s’offrir ainsi des excursions dans le bizarre.

Vous ne me croyez pas ? Ce lien vous mènera à un blog suisse où vous pourrez entendre une émission où le professeur Kurt Hostettman parle de cette curieuse pratique et d’autres tout aussi étonnantes que répugnantes. Redoutant une mystification, j’ai tapé « Kurt Hostettman crapaud » sur Google et j’ai pu vérifier que le personnage non seulement existait mais était un scientifique internationalement reconnu expert en drogues naturelles.

Si vous vous interrogiez sur ce qui a pu m’amener à ces étranges découvertes je ne vous le cèlerai pas plus longtemps. L’épidémie de variole du singe qui frappe notre malheureux continent m’a grandement inquiété et fait songer que si la pratique qu’eurent un temps les princesses d’embrasser des crapauds perdurait, il serait bon de vérifier que cela ne risque pas de faire se répandre la vérole du crapaud ou toute autre maladie sexuellement transmissible. Si tel était le cas mon devoir eût été d’alerter les membres des familles régnantes ou déchues sur les risques que cette tradition leur ferait encourir.


17 commentaires:

  1. Limiter le léchage de crapaud aux aspirantes princesses me semble devoir heurter la sensibilité de certains réhabiliteurs de maisons en bande, en groupe ou en enfilade. Si, selon Bachelard, il n'y a guère de huttes mitoyennes dans les pays de légende on y croise moult batraciens à la sexualité, changeante voire hybride.

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    1. Il manque la virgule après légende (pardon Mildred !)

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    2. Mon commentaire a mystérieusement disparu (à moins que je n'aie oublié de le publier). Pas grave vu que je me contentais d'approuver vos critique sur mes exclusions.

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  2. Te absolvo, Leo, a peccatis tuis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti !

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  3. Des crapauds peut-être un peu trop léchés par de fausses princesses amerloques, il n'en aura pas fallu plus que l'Oncle Jacques change de sexe ! C'est ballot, ou bien ?

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  4. Le Rabouilleur9 août 2022 à 15:27

    Comme c'est étrange.
    Je fais un billet sur le conte de Cendrillon, et quelques jours plus tard, vous faites aussi un billet sur un conte de fées.
    Si j'étais megalomane, j'en déduirais que vous êtes un petit wagon qui tente de s'accrocher à une puissante locomotive.
    Je vous rassure : votre copie ne vaut pas un centième de l'original.

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    1. Il se trouve, cher Rabouilleur que vous ne figurez pas dans ma blogroll et que j'ignorais par conséquent tout de votre billet que je suppose excellent mais peut-être pas au point qu'on le lise.

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  5. Vous avez tout à fait raison, oncle Etienne, de mettre en garde les princesses d'aujourd'hui sur les abus de léchage de crapaud. J'espère que la plupart d'entre elles lisent votre blog. Mais si nous devons nous inquiéter des zoonoses, ces maladies qui se transmettent des animaux aux hommes, pensons également aux zooanthroponoses, ces maladies que nous transmettons aux animaux qui n'ont rien demandé. Savez vous qu'aujourd'hui des vendeurs de vaccin anti-covid désœuvrés en sont réduits à vacciner les singes des zoos, a recommander la vaccination des pangolins domestiques et sont prêts à venir chez vous pour vous aider à protéger vos chauves-souris de vos miasmes ...

    La Dive

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    1. Vous faites bien de nous alarmer sur ce grave problème, La Dive. C'est dramatique car les animaux sont rarement, voire jamais, en mesure de découvrir les vaccins contre ces maladies.

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    2. Mais pas du tout, c'est écrit dans le journal ! https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-des-zoos-americains-ont-commence-a-vacciner-les-animaux-et-en-france-11-08-2021-VULXRZCMONBHJIQ3S3H7U4PDGQ.php

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    3. Que les humains puissent vacciner les animaux captifs ou domestiqués est une chose, que les animaux sauvages puissent de leur propre chef mettre au point des vaccins en est une autre. Il est vrai que les contacts entre ces derniers et les humains sont rares mais le principe de précaution devrait jouer.

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