J'en parlais récemment, la campagne,
même la plus rase, est bruyante. Ce n'est pas pour cela qu'il y a un
peu plus d'un an j'ai décidé de la quitter pour la petite ville
voisine mais plutôt par lassitude. Dix ans de collines, c'est
long... Je me suis donc installé dans ce gros bourg de 3000
habitants et je viens d'y vivre ma première fête nationale. Je
suppose que l'an dernier j'étais sagement parti pour la Corrèze...
Hier donc, en allant acheter une
cartouche au tabac du coin, j'avais remarqué sur les trottoirs de ma
rue des panneaux d'interdiction de stationner ainsi que des
barrières. Intrigué, je m'approchai d'un de ces panneaux sur lequel
était collé une affiche. J'appris alors que, vus bien des articles
de loi, M. le maire avait, pour cause de fête nationale, de banquet,
de feu d'artifice et de bal, pris la décision d'interdire la
circulation et le stationnement non seulement dans ma rue mais aussi
sur les places environnantes. Mon sens civique me dicta donc d'aller
garer mon break dans l'entrée de mon garage, laquelle donne sur une
ruelle perpendiculaire à ma rue. Toutefois, une voiture,
probablement conduite par un analphabète, vint se stationner à
l'endroit que je venais de libérer et y passa la nuit. Comme quoi,
le civisme ne paie pas toujours.
Dès le début de la soirée, je notai
une animation inhabituelle. Des personnes âgées, en groupes ou
seules se rendaient d'un pas traînant vers la place où était
organisé pour elles un banquet. Ensuite des plus jeunes prirent le
relais. Ils se rendaient sur la même place assister au tir du feu
d'artifice. Je montais me coucher afin de passer une soirée paisible
en compagnie de M. Maugham. Peu après, la pétarade commença. Vu
sa durée, j'en conclus que nos édiles n'avaient pas mégoté sur le
spectacle pyrotechnique. Contrairement à bien des gens, ce genre de
divertissement m'ennuie profondément.
Le calme ne revint que très brièvement
car bien vite commença le bal, toujours sur la même place près de
laquelle j'ai le malheur de vivre. La sono était à fond et
l'animateur s'époumonait dans le micro. Dans ces conditions, bien
que mes yeux commençassent à piquer, me poussant à cesser ma
lecture, bien difficile de trouver le sommeil... Une, heure, deux
heures, trois heures du matin et le bazar ne s'arrêtait toujours
pas... Pour me distraire, j'étais descendu commander sur le Net des
bobines de fil pour mon taille-bordures, mais l'opération ne dura
guère. Le comprimé que j'avais pris ne m'apportait pas le sommeil.
Je finis pourtant par m'endormir, bercé par le raffut.. .
Malheureusement, la nuit fut courte et
je passe ma matinée à me traîner comme une vieille loque en me
disant que tant qu'à balancer le bon argent de mes impôts par les
fenêtres, j'aurais préféré que le maire et ses adjoints le
consacrent à un bon gueuleton entre eux (homards et vins fins) :
ça coûterait moins cher et ça ne troublerait pas mon sommeil.
Ça vous apprendra à vouloir jouer les citadins !
RépondreSupprimerÇa m'apprendra surtout à éviter d'être là le 14 juillet (ainsi que le 15 août fête patronale et commémoration de la libération avec défilés de chars, majorettes et bien entendu ma rue sera barrée (joies du centre-ville))!
Supprimer@ Fredi : Ce que j'apprécie justement dans mes fichues provinces, c'est qu'il ne s'y passe rien. Il se trouve que je suis un solitaire individualiste et que par conséquent j'ai en horreur tout ce qui est collectif. Sans compter que les fêtes coûtent aussi cher pour ceux qui y participent que pour ceux qui n'y participent pas. Dans mon ancien village, il ne se passait pratiquement rien et par conséquent les impôts y étaient très faibles : le rêve !
SupprimerVous ne voudriez tout de même pas priver le bon peuple de son seul jour de liesse autorisée ?
RépondreSupprimerJe n'en ai aucunement le pouvoir. Des jours de liesse, ce bon peuple en a plusieurs. Je les lui laisse volontiers, surtout quand elles ne me coûtent rien.
SupprimerPourtant, homards et vins fins nous coûtent plus que ces fêtes populaires, non?
RépondreSupprimerSi vous le croyez, tant mieux pour vous... Je crains que vous ne vous trompiez gravement, cependant.
SupprimerVivement qu'on vous trouve le bon traitement qui vous permettra de vous joindre à la liesse populaire et d'aller guincher au bal des pompiers !
RépondreSupprimer(j'en demande un peu trop là, peut-être ?)
En effet, un peu trop...
SupprimerJe ne sais pas pourquoi mais nos contemporains adorent le tapage, si possible nocturne, c'est encore plus jouissif.
RépondreSupprimerDieu merci le 14 Juillet ne se produit qu'une fois par an!
Amitiés.
Une fois de trop !
SupprimerLe 14 juillet peut-être… mais la fête de la musique ? Et la quinzaine commerciale "sonorisée" ? Et la foire à tout ? Etc.
Supprimer(Je suis de nouveau plongé dans le journal de Léautaud (mon délice de toujours), celui du début des années trente : il ne cesse de pester contre les voisins à TSF et à grammophones ! Comme quoi…)
En effet, nous avons également droit à la quinzaine commerciale et au vide-grenier. Pour la fête de la musique, soit ils ne la fêtent pas, soit ils la fêtent loin de chez moi...
SupprimerA Grigny ou Montbéliard, par exemple, c'était pas mal non plus parait-il...
RépondreSupprimerIl faut bien que les "jeunes" s'amusent...
SupprimerEt ça dépend de quels jeunes on parle ! Les uns, on les laisse brûler des voitures, les autres, on leur crève les yeux !
RépondreSupprimerCreveur d'yeux pour gentils jeunes : un métier d'avenir !
Supprimerquand je vois le beans semé sur les bancs de l'assemblée par des locdus récalcitrants au travail manuel je me suis fait royaliste car le 14 juillet est la preuve que quand ils ne sont pas bons les dirigeants on les raccourcis. J'ai une liste de noms et je crois qu'à Paul emploi ils vont pouvoir recruter des bourreaux ainsi que des tortureurs pour leur apprendre à nous avoir floué
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