Un des grands plaisirs de l'automne
consiste à faire griller des châtaignes, Que ce soit dans l'âtre
ou sur votre gazinière, bien vite votre logis s'emplit d'une douce
odeur de châtaignes grillées (ou de gaz en cas de piezo
défectueux). Le mieux est d'organiser une soirée châtaignes avec
de bons amis. Ainsi,on renoue avec ces veillées de jadis où les
vieux racontaient pour la énième fois des anecdotes auxquelles la
répétition ne retirait rien de leur intérêt vu qu'elles en
étaient totalement dénuées au départ. Mais bon, en ces temps
d'avant Hanouna, on meublait avec ce qu'on avait.
Hélas, comme bien des activités
humaines, il faut pour pouvoir s'y livrer remplir certaines
conditions : bénéficier d'un appareil de cuisson au gaz ou
d'un âtre, posséder une poêle spéciale et se procurer des
châtaignes. La poêle à châtaigne présente la particularité
d'être percée de trous, ce qui la rend inadaptée à bien d'autres
cuissons comme, par exemple, celle de l'omelette. Faire construire un
âtre rien que pour quelques soirées par an, n'est peut-être pas
très rentable. Contentez-vous alors de saloper votre plaque de
cuisson au gaz.
Pour ce qui est des châtaignes, la
saison venue, vous en trouverez dans le commerce. Seulement vous
vous priveriez des ineffables joies que procure leur chasse. Bien
qu'elle se fasse au péril de votre vie quand pour vous rendre sur
son lieu vous utilisez un véhicule quelconque ou que vous y allez à
pied (les victimes de la route sont en augmentation!), c'est une fois
arrivé que les véritables difficultés commencent. Il vous faut
avant tout savoir identifier l'arbre à châtaignes. En effet, si
vous cherchez ce fruit sous un chêne vous ne récolterez que des
glands, fruit dont le goût est très différent. Une
fois l'arbre repéré, évitez de marcher sur les mains ou de quitter
vos chaussures car pour une raison qui m'échappe, le Créateur a
jugé utile de l'entourer d'une bogue hérissée de piquants fort
désagréables pour les paumes et les plantes de pied sensibles. Selon
certains, la bogue protégerait la châtaigne des agressions
sexuelles de hérissons pédophiles, daltoniens, myopes et
libidineux. Seulement, ça ne tient pas, car sans la bogue même le
plus abruti des hérissons ne saurait confondre ce fruit avec un de
ses jeunes semblables.
Donc,
il faut sortir le fruit de la bogue sans trop se piquer les doigts.
Ou se contenter de châtaignes bien mures sorties de leur enveloppe.
Dans cette dernière, on trouve 2 ou trois châtaignes. S'il n'y en à
qu'une, vous êtes en présence d'un marron. A ne pas confondre avec
le marron d'Inde qui est au marron ce que le cochon du même nom est
au porc et la dinde à rien du tout.
La
châtaigne se récoltant à l'époque de la chasse, évitez de trop
vous enfoncer dans les bois à sa recherche. Si la nature vous a doté
d'un corps trapu, d'un visage hirsute et que vous portiez des
vêtements sombres, quelque chasseur pourrait vous prendre pour un
sanglier dans la pénombre des frondaisons sans qu'on puisse vraiment lui en faire reproche. Restez donc à l'orée,
on n'a qu'une vie.
Si
vous suivez mes conseils, vous pourrez comme moi en une petite heure
ramener un sac garni de 5 kilos de châtaignes :
Et
comme moi, vous vous demanderez : « Mais qu'est-ce que je
vais bien pouvoir faire de toutes ces châtaignes ? »
Pour ceux que décourageraient tous les obstacles que vous décrivez avec une maestria inégalable, je proposerais de remplacer la soirée châtaignes par une soirée single malt.
RépondreSupprimerCe qui fait la la grandeur de l'homme n'est-ce pas sa capacité à surmonter les obstacles si décourageants soient-ils ?
SupprimerD'un autre côté, la chasse au single malt ne va pas sans dangers...
N'écoutez pas le conseil de Didier, dans lequel je sens une certaine dose d'envie. Ramenez vos châtaignes en Normandie, faites-les rôtir dans votre cheminée, offrez-en à vos voisins, si ça se trouve ils n'en ont jamais vu !
RépondreSupprimerMais il y a des châtaignes en Normandie, chère Mildred ! Moins qu'ici, mais il y en a.
SupprimerUn blog sur les bogues ne manquant pas de piquant !...
RépondreSupprimerJ'ai compris !
SupprimerJe ne parle pas QUE de bogues !
Supprimer@Dominique
SupprimerPlutôt une blogorrhée de bocks de la "Brasserie du Pêcheur" pour psycoler en toute quiétude afin de noyer ses états d'âmes en se livrant à la proustitution à l'ombre des jeunes filles en fleurs.
« Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toutes ces châtaignes ? » : c'est fondamental en effet, et c'est pour ces mêmes raisons que je ne vais plus aux champignons depuis des lustres, la corvée de les manger étant au dessus de mes forces. Il n'y a plus que pour les brocantes que je chasse encore, mais actuellement j'éprouve ce même doute "mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir foutre de tout ça.."
RépondreSupprimerNe pas confondre la chasse au aux champignons (laquelle n'est pas très sorcier dans les parages de Champignac !) avec la chasse aux papillons chère à Georges Brassens !...
SupprimerVu que je ne connais rien des champignons, je n'ai pas ce problème.
SupprimerAvez-vous dans vos collines assez d'amis pour consommer cinq kilos de châtaignes?
RépondreSupprimerNon.
SupprimerIl est vrai qu'aujourd'hui nous avons Hanouna, lequel d'ailleurs a quelque chose de la poêle à châtaignes, et comme il a aussi un faux air de sanglier le mieux consiste à fermer la télé, puis à manger autre chose...les bogues, peut être...
RépondreSupprimerAmitiés.
surtout ne pas oublier d'entailler les chataîgnes avant de les mettre dans la poêle sinon, elles éclatent....
RépondreSupprimerensuite , avec un peu de beurre , une assiette ébréchée , une pincée de cannelle ....