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mercredi 14 janvier 2015

Assimilation, intégration et… quoi ?



Avertissement : cet article comme le précédent et celui qui va suivre n’a pour but que d’expliciter à qui me lit ma  conception de l’immigration. Qu’on n’y voit qu’un chapelet de truismes est sans importance. Ces billets, pas plus que ceux que j’ai pu consacrer à la piéride ou à la Mongolie, ne visent  à changer la vision du monde de mes contemporains et encore moins à exposer une de ces conceptions originales dont raffolent les « élites » de notre époque à condition qu’elles soient obscures, alambiquées, basées sur le paradoxe et qu’elles fassent fi du plus élémentaire bon sens. 

Les agneaux de Raymond broutent l’herbe et, l’assimilant, en font du mouton. La chlorophylle assimile le carbone par photosynthèse. Ce processus consiste à transformer une substance différente en sa propre substance. On peut dire que l’assimilation de populations immigrées à la nation qui les accueille est un phénomène comparable en ce qu’elle transforme l’arrivant en membre à part entière de la communauté nationale.

C’est plus ou moins facile. Prenons l’exemple d’un Polonais venu travailler comme mineur de fond dans le nord de la France. A son arrivée, il n’est pas forcément bien considéré : pauvre, accomplissant une tâche peu valorisante, parlant peu ou pas la langue, il est souvent en butte à une forme de « racisme » ou au moins de rejet. Seulement, qu’il se marie avec une de ses compatriotes ou avec une française, ses enfants apprendront le français à l’école et s’ils y réussissent  accéderont à des professions mieux considérées, et le fils ou la fille du polack, comme du rital, de l’espingouin, du portos ou du yougo deviendront respectivement Messieurs ou Mesdames Gajewski, Spinelli, Rodriguez, Da Costa  ou Nicolic. Ils se marieront entre eux ou avec des autochtones et rien ne les différenciera du reste de la population si ce n’est la consonance un brin exotique de leur patronyme.

Et c’est bien naturel, vu qu’ils partagent avec les Français une apparence physique et une culture aux racines chrétienne qui facilitent leur fusion avec le reste de la population et qu’en abandonnant leur langue d’origine ils n’ont fait qu’imiter les Français issus de provinces où l’on parlait un autre idiome.

Maintenant, l’assimilation est plus délicate lorsque l’apparence physique, une culture religieuse différente impliquant, par exemple, une vision des rapports homme/femme différente, des interdits alimentaires  ou une manière de se vêtir spécifiques. Toutefois, au prix de l’abandon de leurs particularités, rien n’empêche ces personnes de se fondre dans la masse et d’y disparaître en quelques générations. Il suffit d’en avoir la volonté, d’être prêt à en payer le prix. Nombre de Français d’origine « exotique » l’ont prouvé.

L’intégration est tout autre chose : l’arrivant, tout en s’intégrant socialement et en se sentant membre de sa nation d’accueil, conserve la spécificité de mœurs de sa culture d’origine mais confine ce respect à la sphère privée. Ainsi il constitue une « communauté » particulière au sein du pays ce qui ne pose normalement pas de problèmes à la majorité du corps social  à moins que ce dernier ne se trouve parcouru de courants totalitaires visant à la stricte uniformisation de la société. On trouvera en tous lieux et en toutes époques de nombreux exemples plus ou moins sanglants de persécutions par la majorité des communautés minoritaires. C’est pourquoi l’intégration communautariste ne peut être qu’un pis-aller.

Encore faut-il que le pays d’accueil soit économiquement en mesure d’assimiler ou de simplement intégrer les arrivants et qu’il en ait la nécessité ou la volonté.

Reste à envisager le cas où les populations immigrées ne sont ni assimilées, ni intégrées…

23 commentaires:

  1. Bon, c'est malin ! Vous avez semé le doute dans mon esprit, et maintenant je ne sais plus si je suis assimilée ou intégrée ?

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    1. Ne vous en faites pas, c'est une question qui porte en elle même sa réponse, pour se
      la poser il faut se sentir concerné.

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    2. J'avais pensé être clair. C'est à vous de voir.

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  2. "Reste à envisager le cas où les populations immigrées ne sont ni assimilées, ni intégrées…"

    Oh, rien ne presse, vu le temps qu'il faudra déjà à l'ensemble de nos compatriotes pour se mettre d'accord sur cet élémentaire mais utile rappel que vous nous faîtes.

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    1. Eh oui, ce que je considère comme des truismes ne semble pas clair à nombre e nos "concitoyens".

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  3. Sachant que nous en sommes à la troisième génération et que ça s'aggrave de jour en jour
    j'attends avec impatience le prochain article pour savoir si vous en pensez la même chose
    que moi.
    Amitiés.

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    1. Je crois que de nombreux facteurs entrent en compte. J'espère être capable de les cerner.

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  4. " Ces billets, pas plus que ceux que j’ai pu consacrer à la piéride ou à la Mongolie, ne visent à changer la vision du monde de mes contemporains"Ben vous avez touché sans viser,depuis la Mongolie je ne vis plus sur la même planète

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    1. Remettez-vous, cher Zen ! Je conçois que certains de mes billets sont de nature à bouleverser les destins mais, le choc passé, les âmes fortes retrouvent leurs repères. J'espère que vous en êtes (des âmes fortes, bien entendu) !

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    1. Corrigé. Toujours eu du mal avec certains subjonctifs présents.

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  6. Voilà qui me rappelle la belle histoire de mon ancêtre, Modesto Usseglio.

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    1. et du mien Moshé Chapira

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    2. Combien d'histoires comme les leurs ? Plus ou moins facile à vivre...

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  7. "Reste à envisager le cas où les populations immigrées ne sont ni assimilées, ni intégrées."

    Pas besoin de l'envisager, le fait est connu, documenté et même désigné dans la vulgate officielle sous le nom de "quartier sensible". Etant entendu que la sensibilité de ses habitants se manifeste très différemment de celle du citoyen lambda, puisqu'elle est à base de tabassages, insultes, et autres joyeusetés visant ceux qui sont désignés comme faisant partie des "gaulois". Appellation qui montre bien que ceux qui en font usage ne se sentent pas liés de quelque manière que ce soit à la nation française.

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    1. Reste à envisager les causes de ce constat et les possibles remèdes à cet état de fait...

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  8. J'avais remarqué dans mon ancienne Bruxelles (pour les connaisseurs, 1000 s'il vous plait ...) à l'école fort cosmopolite de ma fille que l'assimilation ou intégration des espagnols, italiens, polonais et portugais ne peut plus se faire comme au siècle dernier.
    Et ce entre autres raisons du fait des commerces communautaires et médias communautaires, des journaux de leurs pays d'origine disponibles dans tous les points de presse ou presque et des télévisions toujours de leurs pays d'origine arrivant directement dans leurs foyers par câble ou satellite ...
    Ainsi les familles sont renfermées dans leur contexte linguistique originel, ce qui ne favorise pas le phénomène que vous évoquiez et que nous avons tous connu.

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    1. L'assimilation découle de la volonté de l'assimilable. Ayant vécu plusieurs années en Angleterre, vivant à l'anglaise, avec des Anglais(es), ne fréquentant pratiquement aucun Français (es), il ne m'est jamais venu à l'idéd de devenir Anglais, de m'assimiler. Je me suis intégré, c'est tout.

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  9. Oui mais assimilé à qui? qui est un "vrai" français?

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    1. La réponse me paraît évidente : quelqu'un qui se sent, quelle que soit l'ancienneté de son établissement sur notre sol, appartenir à la nation française. Je dis bien "qui se sent appartenir à la nation française" et non qui se réfugie derrière l'acquisition fortuite d'une nationalité pour se déclarer Français quand ça l'arrange. Ça vous va comme définition ?
      Comment pourrait-il en aller autrement ? Les français ne sont pas tous semblables, ce qui les réunit au-delà de leurs différences et de leurs dissensions, c'est leur sentiment d'appartenance à un ensemble, à une culture...

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    2. Quelqu'un qui se sent français, oui. Et aussi quelqu'un que ses compatriotes reconnaissent comme un des leurs.

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    3. c'est quand même un peu compliqué pour des étrangers de trouver des gens qui se "sentent" français pour ensuite s'y assimiler... Je crois que le problème n'est pas tant dans l'assimilation que dans la perte des valeurs fondamentales (en matière d'éducation notamment). La preuve c'est qu'on trouve chez "nos" djihadistes des français de souche autant que des étrangers. Je pense que le problème vient davantage du fait que les parents, français ou non, se sentent déresponsabilisés de leur rôle éducatif et les gamins qui n'ont plus de repères, en cherchent... ailleurs. L'armée obligatoire était peut être un mal positif, finalement...?

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    4. Il faudrait peut-être que s'arrête le dénigrement systématique de la France par bien des Français, que l'on cesse de se couvrir la tête de cendres au sujet de crimes passés. Il faudrait, pour qu'existe un esprit civique, que la discipline soit rétablie dans les écoles, ce qui implique que les parents respectent les enseignants et leur accordent un minimum de confiance, il faudrait restaurer la confiance dans le pays et la conscience d'appartenir à une communauté nationale car comment faire rêver de s'intégrer à un pays qui ne croit pas en lui même ? Il y aurait tant à dire !

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