..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 20 novembre 2012

On ne peut pas être partout !



Un de mes nombreux lecteurs d’Oulan-Bator m’écrit pour m’exprimer ses regrets de voir le peu de place que je fais à l’actualité de son pays dans mon blog. Mais laissons-lui la parole : 

Тэр үед хятадын луужин шаазан зэрэг томоохон нээлтүүд бий болсон.Иймээс Монголчууд дэлхийн хөгжилд маш том хувь нэмэр оруулсан Гэвч дунд үеэс дотоодын зөрчил тэмцэл, гадны бодлого, явуулга нь Монголын эзэнт гүрэн, Юан улсыг задлан бутаргаж, бусдын эрхшээлд ороход хүргэсэн.

Il est difficile de ne pas être d’accord. Bien sûr, j’eusse comme vous préféré qu’il s’exprimât avec un peu moins de verdeur, mais l’homme des steppes est rude et la langue de bois est bannie des yourtes. Je ne m’en formaliserai donc pas.

Il est vrai que dernièrement  je n’ai consacré que peu de temps  à évoquer les débats qui agitent  le Grand Khoural.  Ce n’est pas que la contestation par le PRPM de la nouvelle réglementation sur la vente aux mineurs de lait de jument fermenté n’ait retenu mon attention mais plutôt que, vu l’écho que connut l’affaire tant dans la presse nationale que sur les blogs, j'ai craint de me montrer redondant.

Et puis, sans vouloir vexer mes amis Mongols, et ils sont légions, les débats d’ici, sans égaler les leurs, ont tendance à monopoliser mon attention souvent fugace.  Comment pourrais-je ignorer le martyre qu’a connu, pas plus tard que dimanche, Caroline Fourest ? Elle venait filmer  d’innocentes jeunes filles vêtues de tenues religieuses (voile, seins-nus et porte-jarretelle comme c’est la règle depuis Vatican II) le torse portant d’aimables slogans du genre « Fuck God » ou « In gay we trust » qui s’occupaient à arroser humoristiquement des manifestants intégristes  à l’aide d’extincteurs sur lesquels elles avaient peint « sperm ». Peut-on se montrer plus élégant ? Pourtant d’horribles fascistes n’hésitèrent pas à les bousculer ! Dans quel monde vivons-nous ?

Mais je me laisse distraire. Revenons-en à la Mongolie. Le cours du tugrik me préoccupe. Il serait éminemment regrettable qu’une chute de ce dernier n’entraîne le dollar, le yen, le sterling et l’euro dans une plongée fatale. Heureusement les exportations de poil de chameau semblent devoir  venir consolider la balance commerciale de cette vaillante république ou la qualité compense la quantité : 2,7 millions d’habitants y occupent un territoire approchant le triple de la superficie de notre beau pays. Vu que la moitié de la population vit dans la capitale, le reste bénéficie de l’avantage considérable de ne pas trop être emmerdé par ses voisins.

Il y aurait tant à dire sur ce pays que sa situation continentale met à l’abri des tsunamis les plus intempestifs que je craindrais, en m’étendant, de lasser ceux de mes lecteurs qui ne sont pas des Mongols francophones. Je promets cependant à ces derniers de revenir désormais plus souvent sur les problèmes de leur vaillante nation.

34 commentaires:

  1. Vos lecteurs vous pardonneront cet altruisme, qui vous honore et fait si bien mentir vos contempteurs.

    Tiens, à propos, des nouvelles de Léon ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Léon ? Non. Je constate également une disparition particulièrement inquiétante...

      Supprimer
  2. Je m'étonne que dans vôtre subtil commentaire vous n’évoquiez l' exploitation des mongoles dans le sumo, ils sont obligés d'être Yokozuna pour les moins chanceux mais que fait S.O.S Racisme car c'est la pauvreté de ce pays qui obllige les meilleurs de ce pays de s'expatrier au pays du soleil levant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis bien entendu très préoccupé par le sort des sumos mongols. Je reviendrai certainement sur ce problème dans un prochain billet. J'évite de faire trop long afin de ne pas lasser mon lectorat, surtout les Papous qui, s'ils sont fascinés par l'élection du président de l'UMP ne trouvent que moyennement intéressants les billets consacrés à la Mongolie Extérieure. Nombre d'entre eux me l'ont signalé par MP ce matin même.

      Supprimer
  3. Voilà un billet qui va rendre jaloux plus d'un blogueur.
    Surtout ceux qui ces derniers temps ont tendance à se répandre, billet après billet, sur les films qui les ont le plus ennuyés, et qui du coup...
    Encore bravo !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La jalousie est mon lot quotidien. Je parviens à surmonter les désagréments que cela entraîne en me disant que rien ne doit me distraire de la mission éducative que je poursuis grâce à ce blog.

      Supprimer
  4. "Ungern le baron fou" raconte une tentative désespérée de bâtir un royaume en Mongolie, sorte de contrepouvoir à la Russie soviétique en expansion. un très beau livre, pas aussi amusant que votre texte, évidemment...

    RépondreSupprimer
  5. (Il a fumé des feuilles de chou transgénique où s'accrochaient quelques cocons de piéride, lesquels, séchés et brûlés dégagent des substances qui ne sont pas sans rappeler le LSD)

    RépondreSupprimer
  6. J'voudrais pas douter de votre réseau de correspondants, mais pourquoi votre mongole à l'air de causer bulgare (oui, semble-t-il, bulgare, même pas russe...)
    Mais j'ose pas traduire...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Envoyez-lui un mot gentil J'sais pas moi, par exemple : ще ви или дори

      Supprimer
    2. C'est pourtant bien du Монгол ! Ou alors le gars qui m'a refilé la méthode "Le Mongol en 3 leçons" m'a bien eu ! Après tout, si un Bulgare tient à ce que je parle Mongolie, pourquoi n'exaucerais-je pas ses vœux ? Ne suis-je pas au service de mon lectorat ?

      Supprimer
    3. Exactement ! il ne faut pas se laisser impressionner par le manque d'ouverture d'esprit et de curiosité intellectuelle de Papous ! d'ailleurs c'est superbe la Mongolie

      Supprimer
  7. Les Femen....
    Leur première apparition pouvait surprendre, amuser, un peu comme une pub bien ficelée. Mais la récurrence de leurs actions lasse et interroge. Qui sont-elles vraiment et que veulent-elles ? Qui les manipule ? Si c'est une façon de promouvoir en Ukraine la démocratie et le féminisme ça tombe à côté de la plaque.
    Qui paye les billets d'avion, l'hébergement, les 1000 dollars dont on dit qu'elles sont rémunérées ? Qui les maquille et peint sans faute d'orthographe les slogans sur leurs corps dénudés ? Il y a beaucoup de zones d'ombres comme disent les journalistes.
    Quelque chose me dit que derrière ces actions qui n'ont rien de spontané ce cache quelque chose de moins sympathique et d'assez détestable.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A propos de faute: qui paie et non qui paye.

      Supprimer
  8. "Qui les maquille et peint sans faute d'orthographe les slogans sur leurs corps dénudés ?"

    C'est mon éclat de rire de la journée.

    Pour une fois, merci Fredi !

    RépondreSupprimer
    Réponses

    1. Qui sont leurs relais partout dans le monde, si vous préferez Suzanne.
      Mais ravi de vous avoir fait rire.

      Supprimer
    2. Mais peut-être est-ce moi qui en ai commis une de faute...
      Où chère Suzanne ?

      Supprimer
    3. Fredi, vous voyez le mal partout !

      Supprimer
  9. Non non, pas de faute, c'est la formulation qui commence par un alexandrin:
    Qui les maquille et peint sans fautes d'orthographe
    Les slogans sur leurs corps dénudés...
    (disons le à voix haute (et à la façon de Sarah Bernard si possible), c'est sublime!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suggère un adjectif à trois pieds pour qu'il y ait deux alexandrins.

      Qui les maquille et peint sans fautes d'orthographe
      Des slogans agressifs sur leurs corps dénudés ?

      Supprimer
    2. Ah oui. C'est bien "agressifs". En plus ça correspond à la réalité.

      Supprimer
  10. On ne peut pas être partout, dit Jacques.

    Une amie commune a abandonné son blog, et planté là ses admirateurs en plein désarroi. Je vois dans ce billet une allégorie de la transformation. Le changement de vie, avec Jupiter en première maison, Saturne en hôpital et Vénus en maison morose. Une amie commune nous a quittés, qui est partie en Mongolie, les seins nus peints de slogans sans fautes d'orthographe, pour aller expliquer aux Mongols que le monde change, et qu'elle va les en informer.
    Hélas, il fait froid, en Mongolie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous reviendra-t-elle un jour, frétillante de la plume, de ces steppes glacées ? Heureusement, je constate ici, avec bonheur, la résurrection d'un commentateur disparu...

      Supprimer
    2. Commentateur lointain, absent ou disparu, quel bel engagement, si tard t'a retenu ? Serait-ce une Rosa qui t'aurait emporté,t'aurait-elle envoûté du dessous des aisselles, que j'imagine drues, tout comme la toison, que j'imagine belle (tout comme l'est son ._. ) ?

      Supprimer
  11. Et rien sur la Fourest qui s'est fait tabasser
    Alors que pas un bleu sur son visage n'est vu ?

    Oui, bof !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ben voilà: la maquilleuse c'est Fourest !

      Supprimer
  12. Mongole Fourest? Ca j'ignorais, je la croyais juste un epu félée.

    RépondreSupprimer
  13. Ce qu'il y a de bien avec le Beaujolais nouveau c'est qu'il est rare de tomber sur une bouteille bouchonnée...
    Hic !

    RépondreSupprimer
  14. On ne saurait dire mieux. Même si je ne perçois pas très bien le rapport avec le sujet qui nous occupe aujourd'hui.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi non plus.
      Un article sur ces femelles enragées.
      Elles sont sous coke assurément. Jamais buveur de Beaujolais s'en est allé détruire une croix.

      Supprimer
    2. Merci pour le lien.
      La vidéo est gratinée.
      Mais c'est vrai ça qui c'est qui paye ou paie, parce que l'un ou l'autre se dit ou se disent, enfin je crois ?

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.