J’ai mauvais cœur. Je n’en ai même pas honte : la seule
chose qui m’ait bouleversé ces derniers temps, c’est le flot de conneries qui a
submergé la France, façon tsunami, suite
aux récents attentats. Il y aurait un
avant et un après 11 janvier 2015 ! C’est l’évidence même. Comme il y a eu
un avant et un après le lendemain de ce jour ou de tout autre jour passé. Les
événements qui ont provoqué cette formidable mobilisation n’ont même pas fait
chavirer mon cœur. Il est mauvais, jusqu’au trognon, je ne le répéterai jamais
assez. Je n’arrive pas à m’indigner, même quand on m’y engage instamment. Et
cela pour une bonne raison : j’ai également mauvaise tête. C’est comme ça,
je n’y peux rien.
Peut-être me suis-je trop intéressé à l’histoire, laquelle est,
qu’on le veuille ou non, largement parsemée d’épisodes autrement sanglants. Pour tout arranger, j’ai de la mémoire. Des trente glorieuses, je
n’ai manqué que les toutes premières. On
les présente comme un paradis irrémédiablement perdu. N’empêche qu’à la radio,
à la fin des années cinquante et au tout début des soixante, j’entendais parler
des « événements » d’Algérie lors de chaque bulletin d’information. J’apprenais
qu’un « accrochage » dans la région de Blida, de Sidi Bel Abbès ou de
tout autre lieu avait infligé aux fellaghas de lourdes pertes tandis que les
nôtres étaient sempiternellement légères. La légèreté des pertes humaines est une notion bien relative.
A force d’être légères les pertes accumulées finissaient par chiffrer : 25 000
soldats tués, 70 000 militaires blessés, 400 000 victimes civiles des
deux bords, tout ça en moins de huit ans. Une paille ! Pas de quoi
troubler une époque idyllique ! Vous me direz que ces plus ou moins braves
jeunes gens ne dessinaient pas des dessins finement rigolos, qu’ils ne symbolisaient
pas-la-liberté-d’expression-à-laquelle-notre-chère-république-est-si-attachée.
Non, ce n’étaient pour plus de la moitié des tués que des ploucs qu’on
arrachait à leur cambrousse pour les envoyer découvrir les charmes du bled. 13 000
appelés du contingent n’en revinrent jamais. Près de 150 par mois. Pour eux, pas
de légion d’honneur à titre posthume. Aucun ministre ne venait partager la
peine de leurs parents ou alliés. Pas la queue d’une cellule de soutien
psychologique pour les survivants. Pas le plus restreint défilé unanime. Le bon temps, je vous dis !
Alors, ma mauvaise tête prend toujours le pas sur un cœur irrémédiablement
mauvais et m’oblige à mettre en
perspective les drames d’aujourd’hui, d’en voir le côté relatif et m’interdit
de verser des larmes de crocodile. Plutôt que l’émotion tout drame devrait
susciter la réflexion. On y vient, timidement, mais n’importe comment, quand on
part sur des bases fausses, il est difficile d’arriver à de justes conclusions.
Trop d’antipodisme fait oublier comment on marche sur ses pieds.De même, offrir des jumelles à une autruche n'est pas très utile...
Comme le dit un blogueur, ce n'est tout de même pas la Wehrmacht qui a débarqué à Paris, mais trois jeunes Français - connus de la police - passés par le banditisme, convertis à l'islamisme et relâchés par la justice avant d'avoir expié leur peine.
RépondreSupprimerFinalement pas de quoi en faire tout ce fromage !
Zut ! Aurais-je mauvaise tête et mauvais coeur, moi aussi ?
Je commence à me le demander !
Supprimer"passés par le banditisme, convertis à l'islamisme":
Supprimer1/ Etes vous sûr de l'ordre ?
2/ Ils étaient musulmans avant que d'être bandits ...
@ Dominique
SupprimerQue faites-vous du "padamalgam" ? "Ils étaient peut-être musulmans avant que d'être bandits" mais c'est en prison qu'ils sont devenus islamistes. Nuance !
Nous avons les mêmes tristes souvenirs (de jeunesse) !
RépondreSupprimerCe n'est pas avoir mauvais cœur que de ne pas pleurer en "chœur" avec des faux-culs ou bêler en troupeau avec des grégaires manipulés.
C'est un signe de lucidité, et il va en falloir pour tirer la France du mauvais pas dans lequel elle se trouve.
Et là, ce n'est pas gagné compte-tenu de l'idéologie dominante qui règne dans les sphères de décision.
Quant à la tête, mieux vaut l'avoir mauvaise que vide.
André
En effet.
SupprimerC'est bon d'être mauvais et puis quand on est plusieurs, on peut former une compagnie.
RépondreSupprimerSerait-il mauvais d'être bon ?
SupprimerDe bon à con, il n'y a pas loin !
SupprimerMon Dieu qu'a fait l'éducation nationale pour produire tous ces gens sans esprit critique, ces moutons de Panurge ? Je me laisse aller, je ne devrais pas parler de Dieu mais d'Allah car chacun sait qu'il est beau, qu'il est grand et qu'il sent le sable chaud...
RépondreSupprimerHélas ce samedi soir Basket-Landes a perdu dans sa salle ...
SupprimerJe ne sais pas s'il faut en blâmer l'E N. Je crains que l'on n'écoute guère son discours.
SupprimerOui, la guerre d'Algérie et ses milliers de morts qui n'ont pas eu droit à une cérémonie aux Invalides ... Aussi scandaleux que les hommages d'aujourd'hui aux soldats tombés loin de chez nous et qui sont plus des occasions pour Pépère de se montrer et de jouer au chef de guerre que les manifestations d'une peine sincère.
RépondreSupprimerMais c'était une autre époque. Il est sain de se scandaliser aujourd'hui pour les morts d'il y a quinze jours (déjà! ça paraît loin). On peut espérer qu'il restera quelque chose de la réaction qu'ils ont provoquée.
Il faudrait aussi se scandaliser de ces morts à venir, victimes de NOS soldats passés au djihad qui retourneront leurs armes contre leurs anciens camarades. Bizarrement un pieux silence a suivi cette révélation, et notre bon ministre Cazeneuve n'a pas voulu communiquer sur le nombre de ces soldats félons.
Supprimer@ Pangloss : De quelle réaction voulez-vous parler ?
Supprimer@ Mildred : M. Cazeneuve est en accord avec son parti : il nie ou ignore tout ce qui le gène.
De quelle réaction? Celle de tous ceux qui -tout en étant ou n'étant pas Charlie- venaient de prendre conscience du danger de l'islamisme et du nombre croissant de ses adeptes et à se dire, in petto ou à haute voix que, peut-être, ça commençait à bien faire..
SupprimerPour moi, les "Charlie" en ont surtout tiré la conclusion que tout ça était la faute des "mauvais Français"...
SupprimerIdem à propos de charlie " Aurais-je mauvaise tête et mauvais coeur, moi aussi ? "
RépondreSupprimerEn début d'année ce journal vulgaire, obscène et provocateur était en faillite ... est ce la stupidité ou la cupidité qui mousse les ventes à présent ?
Pierre
Le c'humidité pousserait les ventes de certains titres de presse ?...
SupprimerCet "engouement" ne durera pas.
Supprimer@ Aristide: brillant-issime propos (hormis certains pluriels manquants, "Soyons bien Français, laïcards, bouffeurS de porc et buveurS de gros rouge, paillards et irrévérencieux, affirmons notre caractère national, même dans ses côtés caricaturaux"
RépondreSupprimer@ Jacques: certes "Damned", mais et alors "By jove" ?...
@ Nicolas Bulte:
(les choses étant c'caleçon, que je ne souhaite en aucun cas bulte ...)
Vous "parliez" de "réac-tifs", tels ceux qui ont tondu en 1944 ?
Mauvaise tête et mauvais cœur, peut-être (si vous le dites), mais depuis que je connais votre beauté intérieure, je ne puis m'empêcher de penser que vous avez bon fond.
RépondreSupprimer-)
Mais même s'il a bon fond, celui qui aurait l'idée de se saisir d'une kalach peut faire du dégât !
SupprimerQu'est-ce qui vous permet de croire, cher Al, que la liste de mes nombreux défauts n'inclurait pas l'hypocrisie ?
Supprimermoi je suis une vraie teigne, alors vous pensez que mon bon fond est un vrai gouffre ! je me suis bien amusée à voir ce défilé de moutons bêlants leurs bons sentiments sur commande , ils n'ont encore rien compris, habiter un quartier du fameux vivrensemble et 15 ans de travail social dans une cité aux lendemains qui ont oublié de chanter, ça vous permets de voir les réalités, mais il parait qu'il ne faut pas faire d’amalgame
RépondreSupprimerPourquoi tant de méchanceté dans un monde déjà cruel ?
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