Un des rares reproches que l’on puisse adresser aux collines du bocage normand est l’absence
totale de gnous qu’on y constate. La découverte d’ossements, fossilisés ou non,
de ce sympathique herbivore étant, du moins à ma connaissance, exceptionnelle
au point qu’on pourrait la qualifier d’inexistante, tendrait à prouver que l’animal
n’en est pas disparu suite aux prélèvements abusifs de chasseurs peu
respectueux de la diversité naturelle mais qu’il n’y aurait jamais vécu. Et c’est
fort dommage pour lui comme pour (g)nous. Car s’il est une région qui
permettrait au connochaetes qu’il
soit taurus ou gnou de mener une vie saine, honnête et toute entière consacrée au bien ce sont les collines viroises et
mortainaises.
Hélas, le Créateur a voulu qu’il naisse sous les cieux bien
moins hospitaliers d’Afrique du Sud, du Kenya et de la Tanzanie où ses voies
que l’on sait impénétrables l’ont amené à placer également d’autres animaux qui
ne lui veulent aucun bien comme le lion, le guépard, le léopard, la hyène, le
lycaon et le crocodile, toutes espèces que l’on chercherait en vain dans le
bocage et qui ont entre autres défauts celui d’apprécier la chair des jeunes
gnous et des adultes affaiblis. Ces nuisibles dont on ne flétrira jamais assez la
lâcheté, se gardent bien de s’en prendre aux gros mâles car ils savent qu’un coup
de gnou dans les parties est de nature à calmer les plus agressifs prédateurs.
De plus, l’alternance en ces contrées d’une saisons sèche et d’une saison des
pluies contraint parfois ce bovidé à de
longues et épuisantes migrations où l’accompagnent zèbres, élands et gazelles (il
a d’excellentes fréquentations ) formant
des groupe pouvant atteindre 2 millions d’individus. Ces pénibles migrations lui
seraient épargnées vu qu’ici la saison sèche n’existe pas.
Mais il se peut que certains de mes lecteurs dont l’instruction
a été bâclée par des enseignants marxistes plus enclins à critiquer le système
capitaliste qu’à orner leurs jeunes
esprits de connaissances sur la faune africaine se disent : « Il parle du gnou (ce qui est plus
rare que de parler du nez), mais qu’est-ce qu’un gnou, au juste ? » Voici
à quoi ça ressemble :
Belle bête, n’est-ce pas ? Il y a en elle du cheval, du
taureau et de l’antilope. Sa chair est savoureuse : seul le poumon n’est
pas consommé par les autochtones peu attirés, et on les comprend, par le mou du gnou. Selon les espèces, sa
hauteur au garrot va de 98 à 147 cm, le
poids du mâle adulte varie de 130 à 270 kilos, et il peut se déplacer à des allures
qui lui vaudraient des retraits de points sur son permis (ils sont capables de
pointes à 100km/h !). Un mâle dominant serait capable de s’accoupler avec
cent-cinquante femelles, nous dit-on, ce qui est bien supérieur aux capacités
de la majorité des Bas-Normands, surtout si ces rapports sont quotidiens.
On se demande donc ce qu’on attend pour accueillir ce
merveilleux bovin en terre normande. J’imagine déjà nos campagnes parcourues par
des troupeaux de gnous. Serai-je suivi ?
J’en doute car malgré les avantages touristiques et cynégétiques évidents d’une
telle introduction, son côté novateur risque de susciter l’opposition des
conservateurs de tout poil (au gnou).
Oui mais peut on faire du fromage avec le lait de dame gnou (maroufle), on fait avec celui de la bufflonne.
RépondreSupprimerLe gnou est moins docile que la prim’Holstein, que la normande et même que la bretonne...
Supprimer"Pauvres de gnous!"
RépondreSupprimerGnous sommes mal partis !
Supprimer"Un mâle dominant serait capable de s’accoupler avec cent-cinquante femelles, nous dit-on, "
RépondreSupprimerd'ou, sans doute, l'origine du nom; il est sur les g'noux...
Majeur
Ça doit être ça !
SupprimerJoli le coup de l'éland....
RépondreSupprimerEt en Mongolie il n'y en n'aurait pas des fois?Ne serait'il pas judicieux d'aller s'en assurer?
L'éland est un animal aussi impressionnant que fascinant. Peut-être l'évoquerai-je un jour...
SupprimerGnou m'en direz tant...
RépondreSupprimerVoire plus...
SupprimerQuand on parle de gnous je pense toujours à Giscard. Le souvenir fumeux d'un sketch probablement.
RépondreSupprimerParce qu'il s'occupait bien de gnous ?
SupprimerOui, au bout d'un fusil.
SupprimerJ'ai beau me raviner la cervelle en tous sens, je crois bien qu'elles ont toutes été faites.
RépondreSupprimerTant pis de gnousettes, ce sera pour la prochaine fois, si Dieu est avec gnous.
Amitiés.
Prions à gnoux pour qu'Il y soit !
SupprimerVotre billet élude judicieusement l'origine de la prononciation, pour le moins surprenante pour le fin lettré que vous êtes, de son nom, qui sort de tous les sentiers battus de la phonétique classique. L'Université Supérieure des Arts des Lettres Rosaëllienne de Romorantin-Lanthenay enseignerait-elle quelque chose à ce sujet ?
RépondreSupprimerVous savez que j'ai acquis l'essentiel de mon savoir de ce prestigieux établissement. Je peux donc vous indiquer que "gnou" vient de l'arabe "al ginouss" qu'on pourrait traduire par "gnou.
SupprimerVous ne parlez heureusement pas de l'expression raciste, à rapprocher de "un bon Indien est un Indien mort" de Custer, qu'est "no gnou, good gnou".
RépondreSupprimerCélestin
Aucun propos raciste ne saurait être toléré sur ce blog !
SupprimerLe cinéaste Eric Rohmer avait consacré à cet aimable quadrupéde son divertissant chef d'oeuvre : "Le gnou de Claire".
RépondreSupprimerDélicieux film animalier qui démontre que pour qui ne craint pas de se faire encorner le gnou est un excellent animal de compagnie.
RépondreSupprimer"J’imagine déjà nos campagnes parcourus par des troupeaux de gnous"
RépondreSupprimerJ'aurais plutôt imaginé des campagnes parcouruEs!
Surpris qu'aucun de vos commentateurs n'ait suggéré une variation autour du patronyme d'un certain D. G., blogueur.
Je n'ai appris que récemment que les antilopes étaient des bovidés (et le bœuf musqué un ovidé).
Y.B.
L'erreur est réparée. Merci de l'avoir signalée.
SupprimerPour la variation, j'avoue qu'elle m'a tenté...