Tout le monde le sait, Berthe (au grand pied) était femme de
Pépin (le bref) et mère de Charles (le grand ou Carolus magnus) plus connu sous
le nom de Charlemagne. Seulement, si on savait peu de choses de la vie de
Bertrade de Laon (son véritable nom) on connaissait encore moins sa légende. Car, qui de vous, érudits lecteurs, a lu les
quelque trois mille cinq-cents vers du Berte as grans piés d’Adenet Le Roi ? Aucun ? C’est bien dommage, car
l’histoire n’est pas commune.
Rémi Usseil, blogueur
et savant amateur des chansons de geste de la Matière de France, a entrepris de
pallier ce manque. Il s’en est suivi un ouvrage
que vient de publier la société d’édition Les Belles Lettres et que je ne
saurais trop vous encourager de découvrir.
Je ne vous dirai rien de l’intrigue sinon que les
rebondissements, attendus ou surprenants, y abondent et que s’y mêlent trahison, vertu, cupidité, bonté, perfidie, piété, miracles, fidélité, rouerie, amour, longues chevauchées, foi chrétienne,
générosité, bref, tous les ingrédients
nécessaires au XIIIe siècle à une histoire digne de ce nom. Seuls y manquent
les combats sanglants mais nous en plaindrons-nous ?
M. Usseil a pris le parti de nous conter cette légende par le truchement d’un
narrateur médiéval et cela n’est pas sans influence sur le style du
récit : archaïsmes syntaxiques et
mots d’ancien français, sans nuire à la compréhension (un glossaire vous est
aimablement fourni !), l’ancrent dans ce
Moyen Âge central qu’on a longtemps voulu faire passer pour
obscurantiste mais qui produisit tant de merveilles architecturales et
littéraires. Le récit s’agrémente de ci-de là de pièces en vers (octosyllabes,
décasyllabes, alexandrins et mètres mêlés) qui s’y intègrent harmonieusement et participent
avec bonheur à créer le « dépaysement temporel » souhaité par
l’auteur.
Herbert George Wells avait jadis rêvé La Machine à explorer le temps… Rémi Usseil vous invite aujourd’hui à un voyage de découverte des temps
carolingiens tels que les concevaient les trouvères du XIIIe siècle dont vous
reviendrez, je l’espère, charmés comme moi.
J’allais oublier de le signaler mais le livre en tant
qu’objet est très agréable : reliure, papier couché, typographie et
iconographie font, alors qu’approchent les fêtes, qu’il aurait toute sa place au pied du sapin…
A propos de moyen-âge et donc de chevaliers, rien sur Valentine ?...
RépondreSupprimerValentine, c'est l'anti-Berthe par excellence :"Elle avait de tout petits petons" !
SupprimerMais pourquoi donc voulez-vous mettre ce bel ouvrage au pied d'un plug anal maitre Jacques? Oh! fi, fi...
RépondreSupprimerNe confondez pas tour, Aristide ! Les épines vous feraient du mal !
SupprimerFuck and shit ! J'espérais bien être le premier à rendre compte de l'ouvrage ! Mais je me suis arrêté juste avant le début de la chasse à courre : ce sera donc pour un peu plus tard…
RépondreSupprimerJe me suis laissé entraîner par le récit...
SupprimerÇa y est ! Je viens de combler mon retard…
SupprimerOui, mais y est-il question de koalas ? En ce qui me concerne, je n'achète que les livres qui parlent de koalas.
RépondreSupprimerÇa fourmille littéralement de koalas !
SupprimerOn pourrait même aller jusqu'à dire que cette pauvre Berthe n'est qu'un prétexte transparent pour ne parler que de koalas.
SupprimerJe l'ai commandé à ma gentille libraire (non pas à Amazon), je l'attends.
RépondreSupprimerÇa risque de prendre du temps...
SupprimerJe suis patient. J'ai attendu plus de soixante-dix ans pour lire ce livre. Je peux attendre quelques jours de plus. Et Amazon ne me téléphone pas pour me faire part des nouvelles parutions qui pourraient m'intéresser ni ne me met des bouquins de côté, ni ne me donne son opinion sur les livres qu'il lit etc
SupprimerSi vous avez un libraire digne de ce nom, ça change tout... Mais avouez qu'ils sont rares.
SupprimerCher Jacques, je crains que vous n'ayez pas saisi la subtilité afférente au genre (exprimons nous moderne) du libraire pouvant expliquer qu'Amazon (et non pas Amazone) soit hors compétition ...
SupprimerBonne idée, en effet. Juste un détail qui a son importance, est-ce qu'ils traitent aussi de l'autre
RépondreSupprimerpied, le petit veux-je dire?
Amitiés.
Sans vouloir déflorer l'intrigue, la taille relative des pieds de Berthe ne joue pas grand rôle dans l'histoire
SupprimerMazette ! ça a l'air rudement bien !
RépondreSupprimerVous devriez le lire !
SupprimerExact cher Mat, il y'est question de roi, de fou (du roi), de reine, de cavaliers ...
SupprimerC'est bien gentil, cette panzer-offensive de la réacosphère en faveur d'une Berthe en situation de handicap podologique, mais moi j'ai une question plus importante : est-ce que ce bouquin est relié (comme le prétend son éditeur) ou bien est-ce qu'il est broché (comme l'assure Amazon) ?
RépondreSupprimerEst-ce que par hasard il serait affligé de cette horreur moderniste aussi haïssable que le pentacourt, le kiwi ou le strapontin en pente de la RATP, j'ai nommé la couverture cartonnée, mais souple ? Cet équivalent de la théorie du genre dans l'ordre bibliophilique, ce truc de fiotte incapable de se décider entre la couverture brochée (qui est souple, évidemment) et la couverture reliée (qui est rigide, naturellement) ?
Ah, on les sent bien, les progressistes de mes deux, tentant un timide retour à la bonne vieille édition reliée des familles, mais n'osant pas aller jusqu'au bout, parce que, tu vois, le carton rigide, c'est un peu trop patriarcal, pas assez ouvert à l'Autre, et que moi ça me rappelle un peu trop les Zeurs les plus sombres de Notristouâr ! Alors que je suis bien certain qu'une couverture demi-molle de ce type, ça ne coûte pas un centime de moins qu'une couverture en carton normale, blanche, rigide, quoi ! Une couverture street-crédible à l'ancienne, bande de fils de pute !
Que les éditeurs français aillent tous se faire enculer !
La couverture est bel et bien rigide, voire turgide !
SupprimerEt, moi vivant, personne n'enculera les Belles Lettres ! Non mais, c'est vrai, quoi…
Que voulez-vous cher Robert ? M. Amazon est rongé de remords à la vue de tout le mal qu'il fait à de consciencieux libraires tout dévoués à la cause du livre. Il tente de noyer sa peine dans l'alcool. Aussi est-ce pourquoi, son esprit se faisant confus, il voit du broché là où il n'y a que du relié. Plutôt que de le blâmer, joignez-moi en mes prières pour que se rétablisse son jugement naguère si sur !
SupprimerAh, c'est donc ça qu'on appelle une demi-molle...
SupprimerFils de pute ou pisse du fût ?
SupprimerLa canne est reliée au brochet par le fil et l'hameçon ...
"Demi-molle": pour tirer la couverture à lui, notre hôte pourrait-il nous éclairer sur la classification des fromages normands à cette aune de pâte ?