La différence entre moi et le gars Verlaine est frappante et cela
pour plusieurs raisons : il est mort à cinquante-deux ans, il a couché
avec Rimbaud et quand il veut évoquer la
mélancolie qui l’étreint à l’approche de la mauvaise saison voilà ce que ça
donne :
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
C’est peut-être que je suis sourd ou que dans les collines, en automne ou pas, le
violon se fait rare mais de sanglots longs je n’entends point. Quand à suffoquer, devenir blême et pleurer le
souvenir des jours anciens, ce n’est pas encore, Dieu merci, le genre de la
maison. Pour finir, ce n’est pas demain la veille que le vent mauvais emportera
deçà, delà, des feuilles mortes de 83 kilos.
Quand vient l’automne, je fais plus simple et me dis : « Merde,
il pleut ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir foutre de ma peau ? »*
et c’est là que je ressens comme le Paulo, une certaine langueur m’envahir et qu'elle devient vite monotone.
Après une fin de printemps et un été prolongé
particulièrement actifs au jardin, se pose la question de ce qui pourrait bien
occuper mes journées. D’autant plus qu’il me reste peu de choses à faire dans
le domaine du bricolage. Je pourrais lire, mais le bon bouquin se fait rare ou
mes gouts trop sélectifs. Je pourrais attaquer au scotch dès potron-minet, mais
ce serait dommage, à mon âge, d’en tomber en esclavage. Je pourrais regarder la
télé, mais ça m’ennuie. Le macramé ?
Bof ! La pâte à modeler ? Re-bof ! Les mots croisés ? Pas plus d’une grille par jour m’a conseillé
le bon docteur R. que sur ce point j’écoute.
J’avais bien eu l’idée de regrouper un florilège de mes
meilleurs billets en une plaquette (ou 2 gros volumes, suivant le degré de
sélection). Mais pour cela il faudrait que je me relise et ça m’apparaît
plutôt comme une interminable corvée qu'une partie de plaisir…
Je pourrais devenir blogueur politique, analyste en petites
phrases et bévues gouvernementales ou autres mais ma capacité d'indignation est émoussée et tant d'autres le font déjà si bien…
Du coup même si les mauvais jours sont là pour qu’on
apprécie mieux printemps et été, je ne
peux m’empêcher d’en déplorer le nombre. Quinze suffiraient largement…
*Mon langage se relâche quand personne n'est là.
Je puis vous confirmer que relire tous ses propres billets de blog est une activité hautement déprimante…
RépondreSupprimerSinon, pour rendre l'automne plus supportable, vous avez toujours la ressource d'aller écluser quelques godets chez de braves bougres ne créchant pas trop loin…
C'est en effet un moyen efficace pour lutter contre la morosité automnale. Et même un grand plaisir !
Supprimer"il a couché avec Rimbaud", chose que nous, étudiant le Lagarde et Michard, ne savions ni ne soupçonnions, la question n'étant pas là.
RépondreSupprimerUne anecdote à ce sujet: arrivant dans ma classe de 4°, les gamins m'assaillent: "Madame, vous saviez que Vrlaine et Rimbaud étaient deux pédés?" Et c'est tout ce que cet abruti de prof de français trouvait à leur dire? Misère et décadence.
"des feuilles mortes de 83 kilos": comment ça?.
83 kg est mon poids actuel et je tiens bien au sol, même par grand vent.
SupprimerPour le reste, que Verlaine ait eu des rapports avec Rimbaud était un secret bien gardé par MM. Lagarde et Michard. Le manuel de littérature de mon père était bien plus explicite à ce sujet. Que cela n'ait aucune influence sur leurs œuvres respectives est évident (si on met à part le fait que Verlaine passa sa triste et courte vie à se déplorer...)
Mon Cher, je peux vous initier aux joies du point compté (dit point de croix) !
RépondreSupprimerNicole
Je ne suis pas certain d'en avoir la patience...
SupprimerComme Nicole, j'entre en période brodeuse , je prépare les travaux d'hiver , je vous assure qu'apprendre le point compté est d'un grand bénéfice pour l'activité cérébrale, comme la broderie traditionnelle, elle conduit vers le calme et la sérénité ' ( et comme le dit l'homoconjointus, pendant ce temps-là, je t'entends pas......)
RépondreSupprimerJe n'en doute pas, mais comme je le disais à l'anonyme Nicole (que je soupçonne, allez savoir pourquoi ?, d'être une personne de ma connaissance) je suis plus enclin à des activités plus physiques et moins minutieuses...
SupprimerLa construction de petites maquettes et pourquoi devenir ferrovipathe en anglais britannique, « trainspotter » , en plus c'est mimi comme tout dans une pièce innocupée
RépondreSupprimerVu que la gare la plus proche est à km et que le trafic y est très réduit, ce n'est pas forcément une solution.
Supprimer"Les longs sanglots des violons de l'automne ..."
RépondreSupprimerEcouteriez-vous la BBC ?
Non, n'importe comment à l'époque je n'étais pas né (comme les escalopes).
SupprimerEt comme complément des escalopes, les pois sont pas nés de la dernière pluie ...
SupprimerQuand cesserez-vous dans vos billets de discriminer les amateurs de macramé?
RépondreSupprimerTout de suite les grands mots !
SupprimerSacré Paulo !
RépondreSupprimerA propos de scotch dès potron-minet ou pas, je ne saurais que trop vous conseiller le Zophrène, le whisky faisant voir double et en triple dimension !
RépondreSupprimerEt le Capitaine Haddock était-il Chevalier de l'Ordre de Malt ?
* Comme nous sommes là - même si vous ne nous voyez pas -, veuillez, je vous prie, ne point relâcher votre langage !
RépondreSupprimersigné : une groupie
Je vais tenter un effort !
SupprimerMettez-vous à la construction de tours eiffel en allumettes mais méfiez-vous si des gens semblant bien intentionnés vous convient à diner le mercredi!...
RépondreSupprimerPour un don de ciné ?
SupprimerPourquoi me méfier ? Il existe encore,Dieu merci, de véritables amateurs de belles choses...
SupprimerCreusez un trou dans votre jardin. C'est une activité physique gratifiante. Et puis, un trou, ça peut toujours servir (visite de l'huissier, des témoins de Jéhovah et autres importuns de même farine). Si vous n'en avez pas l'usage à l'arrivée du printemps, vous pourrez toujours le reboucher et vous remettre au jardinage.
RépondreSupprimerLe problème avec les trous dans le sol c'est que lorsqu'on les rebouche, il reste toujours un surplus de terre... Il faudra creuser un autre trou pour y mettre cette terre et ensuite... de suite, de suite, de suite...
SupprimerLes conseils complémentaires de Pangloss et d'Adamastor me sont précieux : grâce à eux, l'hiver passera vite ! le seul problème est qu'à sa fin, et si je me montre zélé, je me trouverai en possession d'un immense tas de terre dont je ne saurai trop quoi faire...
SupprimerLa bonne solution, apprenez à ne rien faire. Ça m'a pris six mois d'efforts incessants, mais j'y suis parvenu et je peux dire avec fierté maintenant que ne rien faire c'est un métier....
RépondreSupprimerL'oisiveté étant mère de tous les vices, je n'ai pas envie de recomposer avec elle une famille nombreuse.
SupprimerVoilà ce que c'est que de n'avoir pas la fibre poétique!
RépondreSupprimerSi la mélancolie automnale vous inspirait de jolis vers finement ciselés vous n'en seriez
pas à vous chercher des occupations à tuer le temps qui nous le rend bien. Sinon, à
condition de ne pas commencer trop tôt le matin, le whisky me paraît constituer une bonne
solution pour tenir jusqu'au printemps. Et les économies de chauffage vous compenseraient
largement la petite dépense supplémentaire.
A votre bonne santé!
Et amitiés.
D'autant, cher Nouratin, que pour ce qui est de tuer le temps qui nous le rend bien, nous remarquons ici que dès que le soleil s'y remet, le taulier déblogue. Pour tout vous dire, je trouve cela fâcheux -et lassant.
SupprimerQue voulez vous, nous sommes tous peu ou prou sensibles aux conditions climatiques,
Supprimercela me rappelle la carte postale baromètre qui donnait le temps en fonction de l'état
de la queue de l'âne. Encore un fantôme du passé lointain et révolu...
Ma courte absence n'est pas due aux variations météorologique mais à un voyage exploratoire en contrées inconnues, comme je vais le montrer tout à l'heure.
SupprimerJe retiens la suggestion de Nouratin : remplacer le chauffage électrique par le chauffage interne est non seulement excellent pour le portefeuille mais salutaire pour la planète. A quand une campagne de promotion du picolage éco-responsable ?