J’avais dans un
précédent billet consacré à l’ennemi
mortel de mes choux et de mes capucines signifié
ma décision d’en finir avec lui (non contente de ravager le chou, l’infâme
boulotte également les feuilles de ces fleurs qui recouvrent un parterre
derrière la maison, n’en laissant que les nervures).
J’y annonçais
ma décision de me procurer un produit à base de Bacillus thuringiensis. Homme de parole, c’est
ce que je fis. Bacillus thuringiensis est, comme son nom l’indique un
bacille. Admis par l’agriculture biologique, Il a la particularité, après ingestion, de faire passer au goinfre le goût de s’alimenter
et partant sa raison de vivre. Il suffit
de pulvériser sur les feuilles des plantes concernées (dessus et dessous) ledit
produit dissout en quantité adéquate dans de l’eau.
J’attendis mardi matin
pour me lancer dans l’entreprise. Certains pieds de capucines étant littéralement
envahis par ces larves bâfreuses je dirigeai d’abord mes efforts et mes
pulvérisations vers ceux-là. La réaction ne se fit pas attendre : dès que
les fines gouttelettes les atteignirent, les bestioles se mirent à se dresser
et à s’agiter de manière syncopée comme pris d’une soudaine et irrépressible envie de danser le jerk. Fallait-il voir là un signe de l’efficacité
du traitement ou bien, heureuses de se voir rafraîchies, se lançaient-elle dans une danse de la pluie afin d’en remercier
les dieux ? Ou bien encore, comme font les enfants quand ils s’éclaboussent
d’une eau trop froide, s’agitaient-elles comme autant de vers coupés en criant
en leur langue inaudible à l’oreille humaine « Ou la la elle est froide ! » ? Difficile à dire.
Je repassai dans l’après-midi, histoire de voir
ce qu’elles devenaient. Elles avaient l’air plus calme. Très calmes même. Une
nouvelle inspection, le lendemain matin me rassura complètement quand à l’efficacité
du traitement : les bougresses avaient visiblement passé l’arme à gauche
et beaucoup n’était déjà plus que des cadavres séchés par l’ardent soleil du
Sud-Manche.
Seulement, il y a
un hic. Il semblerait que la pluie lave les feuilles et que l’opération soit
par conséquent à renouveler après de fortes précipitations. Or, ici, à la belle
saison, il pleut en moyenne plusieurs fois par jour (à la mauvaise aussi). Il est également déconseillé de pulvériser
quand une pluie est attendue dans les heures qui suivent… Quand trouver une fenêtre météo si favorable
en nos vertes collines ?
Le dossier piéride
n’est donc pas nécessairement clos…
Il faut reconnaître que vous êtes incomparable pour donner de fausses joies à vos lecteurs.
RépondreSupprimerBon ! Il vous restera pour l'an prochain la solution du filet du couple Dandel !
Merci d'être revenu à un sujet plus consensuel qui, je l'espère, saura éloigner les fâcheux à la souris trop bien pendue.
Wouah ! A un tel niveau de maîtrise, ce n'est plus de la lèche, c'est du panégyrique artistique.
SupprimerMildred
SupprimerC'est pas sympa de dire ça quand on a soi-même subi un éloignement de fâcheux/cheuse !
On est toujours le fâcheux/cheuse de quelqu'un. Croyez-en une experte ^^
Carine
SupprimerVous me remettez en mémoire une histoire vécue dans un train.
Une petite fille de six ou sept ans, sautillait en disant : "Benjamin il m'énerve ! Elodie elle m'énerve ! Vanessa elle m'énerve! Kevin il m'énerve !"
Un temps d'arrêt, puis :
"Y a que moi que je m'énerve pas !"
Belle histoire, rien ne vaut le vrai cul.
SupprimerMildred
SupprimerC'est exactement ça ^^
jazzman
SupprimerCette remarque d'un connaisseur me va "droit au cul" comme disait le poète !
Carine
SupprimerJ'ai vu que vous étiez allée faire un tour chez "qui vous savez" !
Avouez qu'il y a de quoi s'énerver !
Échange amusant !
SupprimerEntre vos plans de choux pourquoi ne mettez vous des plantes carnivores comme les Dionée, les Héliamphores,les Byblis d'une magnifique couleur bleue.
RépondreSupprimerIl y a bien le lance-flammes mais là il faut replanter.
Bonne journée
Se poseraient-elles sur ces plantes ?
SupprimerAvec ces bestioles vous pouvez pas recourir à la sélection naturelle? Comme on chasserait des pucerons avec des coccinelles.
RépondreSupprimerJe viens de voir que grandpas propose des plantes carnivores.
Il a pas tort. Une plante auto-nettoyante.
Autant faire d'une pierre deux coups, un élevage de plantes carnivores, pour le soir se régaler autour d'une bonne salade de feuilles de plantes carnivores!
Croquante à souhait!
Ces méthodes naturelles n'ont que le défaut d'être inefficaces !
SupprimerQue de produits nocifs vous utilisez maître Jacques!
RépondreSupprimerTout cela n'est pas très développement durable et tutti quanti.
Mais ça devrait changer. Je me suis laissé dire que notre bon Président Normal préparait un décret aux termes duquel le seul mode autorisé de chasse à la piéride serait la pince à épiler et l'aiguille à tricoter.
Vous saisissez délicatement chaque bestiole à l'aide de votre pince et ensuite, tchac! vous l'empalez sur votre aiguille. Et vous recommencez.
Et songez au nombre considérable d'emplois que cela permettrait de créer!
Ne pas oublier le grain de fleur de sel avant l'empalage, si l'on doit prendre celui-ci au sens "propre".
SupprimerCa facilite l'opération.
Dois-je détailler ?
Aristide, je sens que les chômeurs vont vous remercier de penser à eux ^^
SupprimerVotre idée me paraît excellente, Aristide. Mais que feraient les empaleurs l'hiver venu ? Chômage technique ?
SupprimerAvec les compétences ainsi acquises ils pourraient aisément diversifier leurs activités : enfileurs d'asticots pour les hameçons des pêcheurs, piqueurs de saucisse cocktail pour l'apéritif, par exemple.
RépondreSupprimerJe ne comprends d'ailleurs pas que ces activités ne soient pas encore réglementées.
Un gouvernement socialiste qui se respecte devrait mettre fin à cet ultralibéralisme sauvage.
Mais j'ai confiance, le progrès est en marche et le changement c'est maintenant.
D'autant plus qu'ils ont accepté les écolos dans leur grande et sympathique famille.
SupprimerIls pourraient également être employés à jouer au bilboquet dans les rues piétonnes. Spectacle divertissant, non violent et éducatif qui ne saurait manquer de captiver notre belle jeunesse.
SupprimerIls ont toutes les cartes en main pour donner suite à leur imagination.
SupprimerJe suis d'accord Jacques, qu'ils trouvent des activités intéressantes. J'avais pensé à des concours de billes sur les aires d'autoroute, avec conférence sur le climat en audio.
Prévenir et divertir.
Quoiqu'il puisse en être, vous avez bien raison de mettre au point des techniques de sauvegarde des choux et autres légumes nourriciers. Avec ce que nous prépare l'avenir et
RépondreSupprimerle traitement que les socialos nous réservent, celui qui
pourra compter sur les produits du potager possèdera un
avantage compétitif non négligeable.
Persistez, vous êtes dans le vrai.
Amitiés.
Notre salut est dans le chou !
SupprimerPour ne pas dire dans les choux !
SupprimerOui, je sais, j'ai honte, elle était trop facile, celle-là !