..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 1 août 2018

Certains s'ennuient dans la vie...

A leurs yeux, l'existence n'est qu'une longue et monotone suite d'événements prévisibles autant qu'inintéressants. Ils n'ont pas ma chance, ou plus précisément, ils n'ont pas celle de connaître ma banque et mon notaire.

Ma banque, pour ne pas la nommer, est un établissement coopératif et mutualiste ayant pour cœur de cible l'agriculture. Du fait de son implantation dans les milieux ruraux, elle draine cependant une clientèle dont les connexions avec le monde agricole sont anecdotiques. C'est mon cas. Mais venons-en aux faits.

Tout commença en début décembre de l'an dernier. Lassé, quand elles n'étaient pas nimbées de brouillard, de voir tomber la pluie sur les collines, je décidai d'aller voir si la regarder tomber sur les rues du gros bourg voisin ne serait pas plus agréable. Je me mis donc en quête d'une nouvelle maison. La deuxième que je visitai emporta mes suffrages. Ainsi commença une aventure qui ne prit fin, du moins je l'espère qu'hier. Presque huit mois plus tard.

Afin de financer partiellement ma nouvelle acquisition, je décidai d'avoir recours à un prêt relais. Ma bonne banquière me demanda donc une estimation notariale de mon bien d'alors. Je me rendis à l'étude afin d'y prendre rendez-vous. Hélas, le notaire étant débordé ne pouvait me rendre ce service avant que deux semaines de congés de fin d'année n'arrivent. C'est donc un mois plus tard que l'évaluation eut lieu. En y ajoutant le délai de rédaction du rapport, la date de signature inscrite sur le compromis commençait donc à paraître problématique. Mais ce n'était qu'un début...

Lors du dépôt de ma demande de prêt, il fallut remplir un questionnaire de santé en vue d'être assuré. L'historique de mes problèmes cardiaques y fut donc retracé et le dossier envoyé. Quelque temps après un courrier vint m'apprendre que ma demande d'assurance avait été rejetée en première instance. Mais un espoir subsistait car il existait des recours. On pouvait être accepté au deuxième ou au troisième niveau de la commission . Évidemment, cela entraînait des délais. La date de signature fut donc repoussée sine die. La commission persista dans son refus et finalement, tous les recours ayant été épuisés, mon cas me sembla désespéré. Ma conseillère m'indiqua que la banque faisait en des cas semblables appel à des courtiers et s'engagea à me mettre en contact avec eux. Je reçus un peu plus tard des documents à remplir mais il y apparaissait que l'obtention de l'assurance était soumise à l'accord de cette même commission qui avait rejeté ma demande. Je ne voyais pas tellement l'intérêt de renouveler cet échec, sans compter que les tarifs d'assurance proposés étaient prohibitifs. L'agent immobilier en charge de mon achat s'impatientait, comme la vendeuse du bien. Il me proposa de passer par son courtier. Je rencontrai la personne, mais elle ne trouva pas de solution.

Des mois avaient passé et lassé, je me résignai à voir la vente annulée, ce qui posait problème vu qu'entre temps un acheteur avait signé un compromis pour l'achat de ma maison. Pour en avoir le cœur net, je pris rendez-vous à la banque et là ma conseillère m'apprit qu'il était possible d'obtenir un prêt SANS assurance. La demande en fut faite et acceptée. Début juin, la vente fut enfin signée. L'important n'était-il pas d'enfin aboutir même si ça avait pris 6 mois ?

Mon client ayant obtenu son prêt, je me hâtai de déménager et de mettre maison et terrain au top. J'atteignis le 10 juillet, jour de la vente, dans un état semi-comateux et décidai dès le lendemain de prendre la route de la Corrèze où ma fille et son ami devaient venir passer le week-end du 14 juillet. Je croyais y trouver la paix mais, alors que je faisais une sieste réparatrice, le téléphone sonna.

C'était ma directrice d'agence bancaire qui, sur un ton peu amène, m'annonça que le notaire ne pouvait virer les fonds de ma vente, vu que la maison était hypothéquée. J'avoue que la nouvelle me parut, dans mon demi-sommeil, incroyable. Elle me parla d'un prêt d'une quarantaine de milliers d'euros ainsi garantis et c'est tout juste si elle ne me traita pas d'escroc. Je le pris très mal, lui demandai des précisions et lui dit que je la rappellerais après avoir regardé mes comptes. Je pus constater qu'en 2011, j'avais bel et bien soldé ce crédit et pris donc contact avec mon ancienne caisse afin d'en savoir plus sur cette affaire. L'employée qui me répondit me promit de me rappeler une fois qu'elle aurait obtenu des précisions du siège. Quelque temps après, nouvel appel : ma banquière, ayant pris contact avec le siège de mon ancienne caisse, s'était vu confirmer que l'emprunt en question avait bien été remboursé mais que l'hypothèque l'accompagnant n'avait jamais été levée, personne ne m'ayant à l'époque parlé de ce détail. Après que je lui eus vertement signalé mon mécontentement concernant la manière dont elle m'avait parlé, elle me dit avoir envoyé au notaire, seul habilité à le faire, un mail lui demandant d'opérer la levée de l'hypothèque et m'en fis parvenir la copie. Moins d'une semaine plus tard je reçus la partie des fonds me restant après remboursement du prêt relais. Pour moi tout était bien qui finissait bien. Sauf que...

Hier midi, le téléphone sonna. C'était ma chère banquière qui me demanda de régler mon prêt à court terme. Ne comprenant pas pourquoi elle me proposait cette action et pensant qu'elle me parlait du crédit de ma voiture, je lui dis que ce n'était pas dans mon intention, que j'envisageais plutôt de solder le crédit de ma maison de Corrèze mais que de ça non plus je n'étais pas sûr... C'est alors qu'une nouvelle fois je sentis le sol se dérober sous mes pas : elle me déclara vouloir rembourser mon crédit relais avec les fonds de mon compte courant. J'hallucinai. Je lui expliquai que le notaire ne m'avait viré que le reliquat de la vente et que je ne comptais nullement payer deux fois mon emprunt. Je lui demandai de vérifier mes dires sur mes comptes et sur ceux de la banque, trouvant curieux qu'on ait pu lui virer 40 000 € sans qu'elle s'en aperçoive. Après vérification, elle constata que le notaire avait bel et bien viré la somme sur un compte provisoire sans l'en prévenir et qu'elle s'employait donc à régulariser le tout. Quand je lui signalai que grâce à cela j'aurai continué de payer des intérêts sur une somme depuis une quinzaine de jours remboursée, elle m'annonça un geste commercial qu'elle fit. Ainsi semble s'être terminée l'aventure à moins que banquière et notaire ne me mitonnent de nouvelles surprises...

Comme quoi les banquiers négligents et les notaires ne faisant pas les vérifications élémentaires font le sel de la vie.

samedi 28 juillet 2018

Grand moment de solitude !

Je sens que je vais me faire des amis : 

« Toute situation qui met une personne dans l’embarras, lui causant un sentiment d’impuissance ou qui la rend incapable de réagir. », telle est la signification que M. Wiktionnaire donne à mon titre. En fait, face à l' « affaire » Benalla, je me sens bien seul tandis que beaucoup s'émeuvent. En effet quand mes amis réacs (en total accord avec des media qu'en général ils fustigent) y voient une affaire d'État, j'ai du mal à considérer qu'il y a là de quoi fouetter un chat. J'ai même tendance à considérer que le président exagère son importance en y voyant une tempête, fût-ce dans un verre d'eau. Un pet dans la toundra un jour de grand vent me semblerait même excessif pour ce qui à mes yeux constitue un non-événement.

Si j'ai bien compris, M. Benalla, entraîné par son tempérament fougueux aurait participé à l'interpellation de deux braves jeunes qui, comme tout bon citoyen a coutume de le faire histoire de se désennuyer en ce jour d'oisiveté qu'est le 1er mai, jetaient des projectiles sur les forces de l'ordre. Incroyable, non ? On croit cauchemarder, c'est un indéniable retour aux heures les plus sombres non seulement de notre histoire mais aussi de celle de l'Univers et de son voisinage ! Du moins pour certains.

Ce qui serait surprenant, si l'on n'était pas complotiste (un complotiste étant quelqu'un qui ne gobe pas sans ciller ce que les media veulent qu'il ingurgite), c'est qu'il ait été fait la moindre mention de cet incident. Sauf que, le soir même du drame circulait sur les réseaux sociaux une vidéo sur laquelle apparaissait, curieusement identifié, M. Benalla. A croire que les gens ayant mis en circulation ledit document visuel étaient parfaitement au courant de l'identité et de la fonction tenue par ce personnage et considéraient qu'il était de nature à lui nuire, ce qui ne manqua pas, si on en croit certains, de se produire : prévenu des dangers potentiels que l' « affaire » pouvait représenter pour l'Élysée si des malfaisants s'en emparaient, le ministre de l'intérieur en référa à la présidence et des sanctions, que je juge personnellement disproportionnées au non-événement, furent prises. Sûrs de se trouver ainsi à l'abri de la tourmente, chacun retourna tranquillement à ses occupations.

Hélas, quelque deux mois et demi plus tard, alors que commençaient à lasser les résultats de la coupe du Monde de baballe, l' « affaire » resurgit, présentée comme susceptible de saper les fondements de notre république ! Les rumeurs les plus folles et de toute espèce se répandirent, acceptées comme argent comptant par tout ce que le président compte d'ennemis. Et ça fait du monde ! On monte des commissions d'enquête parlementaires, on somme ministre et hauts fonctionnaires de s'expliquer. On accuse certains de mentir. On blame la présidente de la commission pour n'avoir pas convoqué les bonnes personnes (qui seraient en fait de bien mauvais sujets!). On dépose des motions de censure ayant autant de chances d'aboutir que votre serviteur d'être nommé archevêque de Canterbury* d'ici la fin du mois. Bref, le tout-république est en grand émoi. Et c'est inquiétant.

Car de plus en plus, ce qui fait recette en politique, ce ne sont pas des débats sur les problèmes de fond que connaît notre pays mais des « affaires » totalement anecdotiques artificiellement montées en épingle par les media. Et pendant ce temps, l'inexorable dérive vers l'abîme de notre pays continue. Pauvre France !

*Ou plutôt de Cantorbéry, restons Français !

mardi 24 juillet 2018

Vu d'où au juste ?

Ma fidèle Nicole, retenue à Saint-Lô pour cause de garde de petit-fils, me fit hier remarquer que la photo surmontant mes articles n'était plus valable. Je ne pus qu'en convenir. Il est également vrai que, même si l'antique et glorieuse cité de Sourdeval est sise à flanc de colline, on ne peut pas dire que l'on puisse y envisager les choses avec la même hauteur de vue que depuis ma précédente demeure. Si j'y regarde par les fenêtres de l'étage j'aperçois les collines environnantes mais je ne me trouve pas vraiment près de leur sommet...

Devrais-je pour autant changer l'intitulé de mon blog pur « Vu du flanc d'une colline » ? Devrais-je, hypocritement, le renommer « Vu du Massif Central » alors que je ne passe peut-être qu'un quart de mon temps en Corrèze ? Ça ne me paraît pas très franc du collier... Quant à « Vu de la Manche ou de la Corrèze, suivant les moments » ce que j'y gagnerais en honnêteté, je le perdrais en concision. Je crains donc de devoir conserver ce titre original qui m'a valu une renommée internationale et dont jusqu'ici personne ne s'est réellement plaint. Surtout que la situation géographique d'où je considère les choses et les êtres ne saurait aucunement affecter le sérieux des contenus. Je garderai donc mon titre.

Maintenant, la grave question de la photo reste sans réponse. L'idéal serait de combiner une vue de mes maisons manchotte et corrézienne mais vu que l'une est à étage et l'autre de plain-pied, le résultat ne serait pas forcément heureux. Une photo de chatons pourrait faire l'affaire sauf que l'honnêteté me contraint à avouer que ces créatures ne provoquent pas chez moi un enthousiasme particulier, mes préférences allant plutôt à des animaux comestibles dont l'apparence physique est moyennement attrayante . Un portrait du quasi-vieillard que je suis ne saurait qu'augmenter la morosité d'un lectorat dont l'optimisme se montre déjà mesuré. Des photos de femmes nues pourraient plaire à certains (voire à certaines) mais, outre l'accusation de sexisme qu'elles pourraient me valoir, force m'est de reconnaître que pas plus en Normandie qu'en Limousin il n'en passe beaucoup devant mes fenêtres. Mon maître à penser ? Je n'en ai point. Je me demande même parfois à quoi il me servirait, vu que je pense très peu. Des stars actuelles du petit ou du grand écran pas plus que de celles du foot ou du bilboquet je ne suis fan. Quant aux vrais talents du passé comme Pauline Carton, Dario Moréno ou Jean Lefebvre, afficher leur portrait donnerait à mon blog des airs de cimetière.

Des suggestions* ?


*Seules les propositions sérieuses seront examinées.

lundi 23 juillet 2018

Une bien curieuse affaire

Personnellement, de ce qui a provoqué l'affaire Benalla je me fous comme de l'an quarante. Ce qui m'étonne, c'est le retentissement qu'on lui donne. Or donc, un ex-garde du corps du candidat Macron et d'autres personnages de moindre importance, depuis chargé de la sécurité du président, probablement parce qu'il s'ennuie à mourir, se porte volontaire, alors qu'il est en congé, pour observer un peu les manifs. On lui prête obligeamment un casque de CRS et un brassard de police (les rues sont peu sures!) et le voilà qui se prend au jeu et colle une peignée à un manifestant pacifique comme ils le sont tous. Jusque là rien de très extraordinaire, les gardes du corps ayant parfois la tête près du bonnet comme a pu le constater une personne de ma connaissance.

Ce qui est curieux, c'est que quasi-immédiatement on aurait prévenu de cette « bavure », qui n'a pas entraîné de blessures conséquentes et encore moins de décès, le ministre de l'intérieur qui en aurait réfère immédiatement au président. Cela ne peut s'expliquer que si la personne en question a été identifiée comme un proche de M. Macron et que, craignant le scandale le tout-Élysée s'en soit ému. Or M. Benalla n'est pas doté d'un physique extraordinaire et ne bénéficie pas d'une notoriété telle que le premier quidam venu puisse voir en lui un proche du président au simple visionnage d'une vidéo. On serait donc tenté de penser que seule une personne au courant des fonctions qu'il occupait, ayant vu les vidéos l'incriminant et sachant que celles-ci seraient communiquées à la presse a jugé bon d'avertir les plus hautes autorités. Lesquelles si elles n'avaient pas craint de se trouver éclaboussées par une « affaire » n'y auraient pas prêté attention.

J'imaginerais très bien, au cours d'une rencontre, le gars Emmanuel dire à son collaborateur : « Alors, Alex, on a fait son foufou à la Contrescarpe ? Fais gaffe quand même, vu le rôle que je compte te voir jouer dans la réorganisation de ma sécurité, faudrait pas trop te laisser entraîner par tes justes colères... » et puis passer à autre chose. Mais non, il paraîtrait qu'on ait accordé de l'importance à l'incident. Un peu comme si on subodorait comme un début de commencement de complot...

Plus d'un mois et demi plus tard l'affaire éclate. Comment expliquer un tel délai alors qu'à l'Élysée on aurait immédiatement senti le coup venir ?

Une autre chose qui me laisse pantois, c'est le bisounoursisme affecté des media et des politiques. C'est à qui s'affligera le plus fort que dans un pays comme la France de tels agissements puissent exister. Ignoreraient-il qu'il existe des forces TRÈS spéciales chargées de missions TRÈS spéciales aux conséquences bien plus sanglantes que l'incident du 1er mai ? A force de prôner une morale rigoureuse et de s'écouter parler auraient-ils fini par croire en leurs propres discours ?

Tout cela m'inquiète. Si un incident si minime peut prendre des allures d'affaire du siècle, c'est que nous sommes tombés bien bas.

dimanche 22 juillet 2018

Le godelureau pêchu

Après une longue absence, me voici revenu avec une de ces chroniques éthologiques qui ont fait de ce blog le rendez-vous des amis des animaux comme celui de tout personne avide de connaissances.

Ce magnifique oiseau a malheureusement disparu, tellement disparu que c'est en vain que vous en chercheriez la trace dans la plus documentée des encyclopédies ornithologiques. Le seul souvenir que l'on garde de lui, c'est un nom commun passé de mode désignant, selon M. Larousse (le frère de cette Julie que chanta avec talent René-Louis Lafforgue dont quelques vieillards chenus gardent encore un vague souvenir), un « Jeune homme qui fait le joli cœur auprès des femmes. ». Ce distingué lexicographe donne d'ailleurs pour étymologie à ce vocable l'Ancien Français Galureau signifiant « Galant » et qu'on peut rapprocher du galurin (ou galure) que portaient sans doute les jeunes gens avides de charmer.

Mais revenons à notre emplumé. Cet oiseau dont le plumage faisait paraître terne celui des plus colorés aras était animé d'un tel appétit de séduire que cela l'amenait à ne pas se contenter des femelles de son espèce et à chercher les faveurs de tout ce qui, du sexe opposé, portait plume. Il est évident que cela ne lui faisait pas que des amis parmi la gent ailée. Les pères mettaient leurs oisillonnes en garde contre les godelureaux tandis qu'à ces discours les yeux des mères s'embuaient. Combien d'entre-elles avaient été séduites puis abandonnées par un godelureau ? Et ce n'est pas pour rien qu'on lui avait attribué l'épithète de « pêchu » car le gaillard était d'une vigueur inouïe. Seulement les mises en garde des géniteurs avaient à peu près le même effet que celles de M. Seguin eurent sur Blanchette : celui d'un pet dans la toundra par un jour de grand vent.

Le godelureau continuait de faire le joli cœur avec, ce qui pis est, un immense succès. Les mâles des autres espèces de volatiles et jusqu 'aux émeus et autres autruches en concevaient une haine sourde à l'égard de ce redouté rival. Quand ils l'apercevaient, ils s'unissaient pour le chasser mais dans le meilleur des cas ça ne faisait que déplacer le problème. Sans compter que le bougre était doué de mimétisme et que ses riches couleurs se transformaient à volonté en vert-feuillage en forêt ou se faisaient glauque en bord de mer ce qui rendait sa poursuite malaisée et donnait au hibou comme au cormoran l'impression de l'avoir éloigné tandis que le rascal, ayant retrouvé ses couleurs, honorait avec fougue leur légitime.

A force de couver, la colère éclata. Elle n'est pas toujours mauvaise conseillère. Puisque chasser l'intrus s'avérait inutile, il fallait trouver une solution drastique au problème. Et on la trouva. Plutôt que d'agresser ce prédateur sexuel, ne valait-il pas mieux prétendre s'en faire un ami ? Ainsi, tous les mâles conseillèrent-ils à leurs compagnes de recevoir le godelureau à draps ouverts. Ils allèrent jusqu'à lui payer des canons après les séances. Le misérable, peu à peu, vit sa méfiance naturelle autant que justifiée s'estomper puis se transformer en amitié. Mal lui en prit, car le but final de ses nouveaux « amis » était son éradication. Un jour où l'on fêtait Barthélémy (pure coïncidence), on passa à l'attaque. La quasi-totalité des godelureaux fut éliminée. Le peu qui resta était en nombre insuffisant pour assurer la pérennité de l'espèce. Ainsi disparut ce diable de volatile.

Cette triste histoire fut transmise dans ma famille de génération en génération des siècles durant, faisant de nous les seuls à garder le souvenir de cette espèce. A l'adolescence, les pères la contaient à leurs fils, leur faisant jurer de ne jamais se comporter en godelureau. Ce à quoi je me tins.