..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 28 octobre 2016

Tailler un tilleul n'est pas qu'une allitération !

Me voici de retour en belle Corrèze depuis deux jours bientôt. Il y fait beau bien qu'un peu frais. Ça change des brumes normandes ! Profitant des quelques jours de grand beau temps prévus, j'ai décidé de commencer cette nouvelle campagne de travaux par ceux du jardin. La première corvée que je me suis imposée fut la taille du tilleul. Pour plusieurs raisons je l'abordais avec un enthousiasme mitigé. La principale étant l'agrément qu'on trouve en été à profiter de son ombre. Accessoirement, j'appréciais également sa majesté. Seulement, il assombrissait la maison et surtout à l'automne ses feuilles avaient tendance à boucher les gouttières. M'étant vu assurer que bien vite les branches repousseraient sans atteindre trop rapidement le gigantisme où trente ans de négligence les avaient amenées, je passais à l'action. Me saisissant de ma fidèle tronçonneuse et à l'aide d'une échelle et de deux escabeau, je m'y attelai donc.

Le principe est simple : il s'agit de couper l'ensemble des branches près de leur base afin que de nouvelles viennent les remplacer. La mise en œuvre est plus complexe, car les branches maîtresses du vieil arbre forment un embrouillamini rendant difficile l'accès aux branches secondaires et la coupe d'icelles parfois bien malaisée. De plus, il n'est pas toujours évident de déterminer leur point de chute. J'en reçus une sur la tête et m'en trouvai tout chamboulé, pas dans mon assiette. Je ne tardai pas à réaliser l'origine de mon trouble : lors de sa chute la branche avait emporté mes lunettes. Chercher celles-ci dans l'amas de feuilles qui couvre la terrasse n'était pas évident et je ne tenais pas à les piétiner. Heureusement, dans ma grande prévoyance, j'avais pensé à me munir d'une autre paire qui me permit de les retrouver. Le plus pénible fut de trouver le moyen de s'approcher suffisamment de certaines branches afin de s'y attaquer sans trop de risques. La tronçonneuse est certes un bel outil, mais elle est gourmande de viande... Une autre corvée fut d'évacuer les ramures . Entre tenir un outil pesant à bout de bras juché sur une échelle ou un escabeau dont un espère, malgré les inégalités du terrain, qu'ils s’avéreront stables et débarder de longues branches parfois relativement pesantes, on fatigue vite.

Mais trêve de jérémiades, voyons le résultat d'un jour et demi d'efforts entrecoupés de pauses : L'arbre est taillé,



Les branches sont rangées en l'attente de se voir transformées en fagots et rondins au printemps prochain.


Cet après-midi, je débiterai les troncs d'arbres précédemment coupés, après une sieste bien méritée. Elle est pas belle, la vie ?

mardi 25 octobre 2016

Rions avec Mme Hidalgo !

Pas plus tard que ce matin, France Inter m'apprend qu'à Paris existe une brigade spéciale chargée de réprimer les incivilités. Ferait-on enfin quelque chose ? Les sauvageons devraient-ils payer leurs gamineries ? Que nenni !

En fait, les agents en question seraient chargés de verbaliser des incivilités bien plus graves comme le jet de papiers ou de mégots sur la voie publique. Les contrevenants se verraient infliger une amende dissuasive de plusieurs dizaines d'Euros. Certains membres de la brigade seraient en civil pour mieux surprendre les mal élevés. Moyennant quoi, Paris sera toujours Paris, la plus belle (et la plus propre) ville du monde (comme le chantait si bien M. Chevalier). Je comprends ce souci et même je l'approuve. Seulement, il faudrait un peu de cohérence.

Je regardais tout à l'heure une vidéo montrant la Place de Stalingrad et l'avenue de Flandres où se sont installés des camps sauvages de « migrants ». Sans vouloir critiquer ces braves gens, au vu des images, il semblerait qu'il arrive, exceptionnellement bien sûr, qu'ils se montrent quelque peu incivils et souillent les abords de leur résidence ce qui constituerait une source non négligeable de profit pour la ville en cas de verbalisation.

Et pourtant il semble que ces lieux ne figurent pas dans les priorités de la brigade. Se pourrait-il, mais je n'ose y penser, que comme dans le cas de la circulation, on ne harcèle le citoyen (plus ou moins ) normal tout en fermant les yeux sur les exactions d'allogènes aux comportements totalement inadaptés à la société et à l'ordre qu'on est censé défendre ? Démarche qui s'inscrirait alors dans le droit fil de ces politiques socialistes qui nous font tant rire (jaune).

lundi 24 octobre 2016

Vers un nouveau mode de désignation des élus ?

J'apprends avec horreur que M. Coppé s'est lourdement trompé sur le prix du pain au chocolat lors d'une émission de radio ce matin ! Il l'évaluait à 10 ou 15 cents ! Vous vous rendez compte ? Comment un homme qui ne connaît pas une chose aussi fondamentale pourrait-il aspirer à une fonction politique quelconque ? Ne doit-on pas voir là la preuve que nos élites sont complètement déconnectées de la VIE RÉELLE ? N'y a-t-il pas là matière à émouvoir nos media ?

Curieusement, en y réfléchissant, je me suis rendu compte que moi non plus je n'avais pas la moindre idée du prix de cette viennoiserie. Il faut dire que j'en achète rarement et que quand il m'est arrivé d'en acheter, ça n'a pas fait pas partie des événements marquants de ma vie, de ceux qui m'ont laissé un souvenir impérissable. Poussant plus loin la réflexion, je me suis aperçu, alors que je fais souvent l'emplette de nouilles, de plaquettes de beurre, de steaks, ou de pommes de terre, je serais bien en mal d'en préciser le prix. Non que je sois indifférent au coût des choses mais parce que je fais toujours mes courses dans le même supermarché et qu'entre les produits qu'il propose je choisis celui qui me paraît le plus intéressant en fonction de mes critères. Je suis donc moi aussi déconnecté de la VIE RÉELLE. J'en conclus que le scandale de ce matin ne suffirait pas à me détourner d'un vote Coppé si d'autres raisons m'y incitaient.

Toutefois, si ce genre de connaissances est d'un tel intérêt, ne devrait-on pas remplacer les élections par des quiz sur le prix de divers produits et services ? Au lieu d'interroger les politiques sur des questions budgétaires et autres « réalités » économiques ou sociétales, on leur demanderait le prix moyen du kilo de poireaux, celui d'un paquet de lessive, du remplacement de la courroie de distribution sur une Clio III ou d'un train de pneus sur une Bentley Continental GT, voire d'une turlute dans la forêt de Sénart par temps pluvieux. Celui qui s'en tirerait le mieux serait élu après examen de ses réponses par un collège d'experts indépendants. Bien entendu, les gros candidats seraient avantagés car des équipes de conseillers leur prépareraient des fiches et certains crânes d’œuf éblouiraient le populo en lui assénant une liste exhaustive des prix du dos de cabillaud dans plusieurs centaines de localités. « Voilà un gars qui connaît son boulot ! » s'extasierait-on dans les chaumières...

Tout cela n'est-il pas grotesque ? Seulement, vu que de plus en plus on demande à tout candidat à la présidence d'être capable de répondre, chiffres à l'appui, à toute question portant sur des sujets souvent secondaires comme si cette fonction devait être tenue par un homme orchestre connaissant le détail du moindre dossier, il me semble que nous sommes déjà bien engagés sur la route du n'importe quoi pseudo-technocratique.

A mon sens, un candidat à la présidence digne de ce nom ne devrait se soucier que des grandes orientations qu'il entend donner à la politique du pays, laisser à ses futurs ministres le souci de leur mise en œuvres et aux techniciens et autres comptables le soin des détails. Évidemment, cela supposerait qu'ils aient des idées et des projets (autres que celui de se faire élire) et qu'ils s'adressent à un peuple un peu moins abruti. On n'a que les dirigeants que l'on mérite et, vus ceux qu'on se donne, on ne doit pas mériter grand chose.

dimanche 23 octobre 2016

Pompéi

Je souhaiterais aujourd'hui vous entretenir de Pompéi. Curieuse destinée que celle de cette ville disparue sous plusieurs mètres de sédiments volcaniques au premier siècle de notre ère et redécouverte par hasard lors du creusement d'un canal plus de 15 siècles plus tard. Retracer l'histoire de la ville, de sa découverte et des fouilles qui la suivirent serait fastidieux et par cette grise journée d'octobre, je m'en garderai bien, ne serait-ce que parce que mes lecteurs sont tous d'insondables puits de science que d'inutiles rappels lasseraient. Ce dont j'aimerais traiter c'est de l'empreinte que cette ville a laissée dans la chanson.

L'irremplaçable Joséphine Baker, dans un inoubliable succès, ne déclara-t-elle pas n'avoir que « deux amours, Pompéi et Paris » ?

Plus près de nous, Enrico Macias, barde pataouète, chanta avec des trémolos dans la voix «  Ah qu'elles sont jolies les filles de Pompéi (Laï laï laï laï laï laï laï laï laï laï) ».

Dans une autre chanson, plus pathétique cette fois, ne déclara-t-il pas :

« J'ai quitté Pompéi
J'ai quitté ma maison
Ma vie, ma triste vie
Se traîne sans raison

J'ai quitté mon soleil
J'ai quitté ma mer bleue
Leurs souvenirs se réveillent
Bien après mon adieu

Soleil! Soleil de Pompéi perdu
Des villes blanches que j'aimais*
Des filles que j'ai jadis connues »

Certaines mauvaises langues ont insinué que le bel Enrico aurait éhontément pompé (sans i) ces paroles chez Pline l'Ancien, lequel, comme chacun sait, fréquentait avec assiduité les boxons pompéiens dont il apprécia la grâce des pensionnaires jusqu'au jour de sa tragique disparition. En fait il n'en est rien car c'est en vain que l'on chercherait dans les écrits des Pline des passages qu'une traduction, même inspirée, pourrait rapprocher de ces trésors de notre répertoire. Au passage, je m'interroge au sujet d'une incohérence dans la dénomination des Pline. A « l'Ancien » on aurait pu opposer « le Nouveau » ou au « Jeune » « le Vieux ». Mais ne nous perdons pas en vaines ratiocinations...

Nos cousins d'Outre-Atlantique ne sont pas en reste, quoiqu'on constate parfois une certaine confusion entre Campanie et Québec comme en témoigne ces paroles de Gilles Vigneault : « Pompéi, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver, etc. »

On pourrait multiplier à l'infini les mentions de cette ville et ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Il se peut même qu'un jour je m’attelle à la rédaction d'un docte ouvrage sur la question. Je m'abstiendrai donc d'en trop dévoiler la teneur.

* i.e. : Herculanum et Stabies

samedi 22 octobre 2016

Fidélité du lapin, détresse du coq

Le voisin est indubitablement l'ennemi de l'homme. Il n'empêche que sa proximité permet des observations que son absence interdirait. Ainsi les miens me permettent de peaufiner mes connaissances éthologiques.

Il se trouve que voici quelque temps déjà les jeunes d'à côté ont ramené de Dordogne quelques poules. Un deuxième arrivage compléta la basse-cour. Lequel comprenait également un lapin de belle taille. La cause de ce dernier ajout tient à mes yeux du mystère car n'étant visiblement destiné ni à la cuisine ni à la reproduction, à part tenir compagnie aux poules ou réjouir les enfants par sa seule présence, je ne vois pas bien quel rôle il pouvait jouer. Toujours est-il que, bien vite, ce rongeur se montra également fouisseur et, grâce à un passage qu'il s'était ménagé, sortit de l'enclos. J'appris sa fugue par la voisine. Quelques semaines plus tard, j'eus la surprise d'apercevoir un animal noir et blanc que je pris d'abord pour un chat aux abords du poulailler. M'approchant, je réalisai qu'il s'agissait d'un lapin. J'allai prévenir sa propriétaire de ma découverte mais celle-ci ne s'en montra pas impressionnée car depuis sa première fugue, l'animal ne cessait de revenir. Au début, ils l'avaient attrapé et remis dans l'enclos, mais vu sa hâte à repartir gambader ils avaient fini par se résigner à son côté vagabond et le laissaient vivre sa vie. Ainsi, depuis quelques mois je l'aperçois de temps à autre au milieu de ma pelouse ou ailleurs. Quand Elphy me fait l'honneur de sa présence et qu'elle l'aperçoit, elle se met en devoir de le courser mais, pour le plus grand bien de tous, ce n'est pas demain qu'un yorkshire surpassera ce lagomorphe en vélocité. Je conclus de cette histoire que le lapin est d'âme fidèle contrairement à ce qu'en dit la rumeur. Va-t-il, s'accouplant avec quelques femelles rustiques, peupler les prés environnants de lapereaux bi- voire tricolores ? Dans ce cas, je vous en ferai part...

Photo prise hier matin

Le coq, c'est une toute autre histoire. Je le crois sujet à la neurasthénie. Dès le lever du jour et même avant, il lance vers le ciel un cri désespéré autant que dis-harmonieux. J'ai peine à l'entendre. Il arrive que ses crises de spleen le prennent à tout moment et que lui échappe son lamento criard. Quelles tristes pensées le lui arrachent ? Quels tourments le torturent ? Pourtant, certains l'envieraient. Au début entouré de cinq poules, son harem s'est agrandi suite à des naissances. Ne le soupçonnant pas très sourcilleux sur la question de l'inceste, le gaillard dispose d'une dizaine de compagnes dont aucune ne semble farouche. Certaines, à peine nubiles, devraient titiller sa libido. Eh bien malgré tout ça, Monsieur n'est pas heureux, Monsieur lance de poignants appels auxquels personne ne répond si ce n'est quelque lointain coq par un cri plus lugubre encore. MALGRÉ ou A CAUSE de tout ça ? Et si cette surabondance de partenaires ne faisait qu'aggraver sa dépression ? « Omne animal triste post coïtum, praeter gallum mulieremque.* » Je crains que le bon Galien de Pergame ne se soit mis le calame dans l’œil en écrivant ces mots : doté d'un appétit hors normes, ce malheureux volatile ne verrait-il pas se multiplier les épisodes dépressifs ? Dans ce cas, le paradis qu'Allah promet aux martyrs ne s'avérerait-il pas plutôt un enfer ? La récompense une punition ? N'en sachant rien, je me contenterai de constater à quel point l'observation des mœurs animales peut plonger l'homme dans un abîme de vains questionnements.

* « Après le coït tout animal est triste à l'exception du coq et de la femme ; » On peut également en inférer que Mme Galien éclatait de rire après (voire même au cours de) leurs ébats.