J’ai, avec les assassins, un point commun : nous sommes pour la peine de mort.
Entendons nous bien : il ne s’agit pas de l’infliger à qui aurait traversé en dehors des clous, aurait été soupçonné de mal voter, n’aurait témoigné qu’un amour modéré pour la république, aurait émis des restrictions sur l’utilité du passe vaccinal, n’aurait pas fait ses pâques ou aurait bu et mangé avant le coucher du soleil durant le Ramadan, aurait dépassé son découvert bancaire sans en référer à son conseiller, aurait dépassé un tracteur en franchissant une ligne blanche, aurait… ...mais j’arrête là vu qu’un recensement exhaustif de toutes les vilenies dont l’être humain est malheureusement capable est impossible à établir.
Je pense qu’elle devrait être réservée aux assassins et à certains meurtriers n’ayant aucune circonstances atténuantes et dont la culpabilité serait clairement avérée, l’intime conviction des jurés ne pouvant s’y substituer.
Un des arguments contre la peine de mort est qu’elles ne serait pas dissuasive. C’est l’évidence même. Bien que n’étant pas moi même criminel, je suppose que l’assassin lorsqu’il planifie son crime pense pouvoir le perpétrer sans être pris. Savoir qu’entre les XVIe et XVIIIe siècles ils risquaient d’être roués puis écartelés à quatre chevaux après avoir été dûment torturés ne semble pas avoir dissuadé les malandrins et autres bandits de grand chemin de l’époque. Je crains qu’aucune peine ne soit vraiment dissuasive. La question n’est pas là.
J’entends dire qu’en mettant à mort la société se ravalerait au rang des assassins. Et que fait-elle en emprisonnant ? Elle opère une séquestration ! Certes légale, mais la loi autorisant l’exécution des assassins rendrait ce « crime » légal. De même, les multiples amendes pour non observation de certaines injonctions ne s’apparentent-elles pas à une forme légale de racket et dans le cas de la fraude fiscale à une forme de loi du talion : tu m’as dérobé (ce que je considérais être) mon argent, je te ruine ? On m’objectera que c’est pour le plus grand bien de la société. Certes, mais la peine capitale, remède souverain contre la récidive, ne participe-t-elle pas d’une amélioration de la sécurité publique ?
L’abolitionnisme est basé sur le « Tu ne tueras pas » de la loi mosaïque, sur le principe rousseauiste que l’homme est intrinsèquement bon et surtout sur le désir d’être mignon qui pousse de plus en plus de nos contemporains à devenir végans. Tuer un animal ? Quelle horreur ! Alors, un être humain, je vous dis pas ! Quel dommage que les assassins n’aient pas ces scrupules !
Surtout qu’enfermer à vie un humain, quoi qu’il ait fait, ne me paraît pas moins cruel. De plus, ça nous coûte des sous.