Il y a des années à pommes, des années à fraises, des années à haricots, des années à courgettes, des années à tomates, des années à patates, des année à escargots, des années à fourmis, des années à cloportes… La vie du jardinier est variée.
L’an dernier, ce furent les pommes. Des dizaines de kilos dont je ne savais trop quoi faire. J’en donnais des cageots entiers à qui en voulait, j’en faisais de la compote. Cette année peu de pommes mais des fraises à foison. J’ai beau les apprécier, quand j’en récoltais plus d’une livre par jour, je ne parvenais pas à les consommer. Je les congelai donc mais le résultat fut, comme m’en avait prévenu Le Rabouilleur décevant : décongelée, la fraise, si elle conserve ses arômes devient molle et peu présentable. Tout juste en la mixant puis en la mélangeant avec du yaourt à la grecque et un peu de sucre en faire un entremet acceptable mais une tarte aux fraises molles ne ressemblerait à rien.
C’est alors que me vint l’idée d’en faire des crèmes glacées. Ma mère en confectionnait mais s’y formaient des cristaux. Pour les éviter, une sorbetière s’imposait. J’en trouvai une quasi neuve à un prix dérisoire sur Le Bon coin. Admirez la bête :
Je trouvai une recette, préparai ma pâte à crème, la laissai reposer 4 heures dans le frigo avant de la verser dans le récipient à glace qui sortait frigorifié après 24 heures passées dans le congélateur, laissai le moteur tourner pendant 40 minutes et obtins un bon litre de crème glacée que je mis au congélateur :
Le sucré, c’est bien mais il n’y a pas que ça dans la vie. Me souvenant des paroles prophétiques du bon André Malraux selon lequel « l’année 21 sera charcutière ou ne sera pas » (je cite de mémoire), je me suis empressé de conforter son opinion en confectionnant des terrines de pâté, de rillettes, des rillons, des magrets de canard séchés des filets mignons du même métal. Avant hier et hier, j’ai employé mes loisirs à préparer la terrine de pâté de campagne de deux kilos que voici :
Des semaines de délices en perspective ! Demain, je passe à une nouvelle fournée de rillettes. Mais je n’en resterai pas là. Pour honorer la mémoire du vieil André, viendra le temps des pâtés de lapin, de sanglier et peut-être même de pangolin...