Le confinement est, comme bien des
choses, une chance pour la France. Non seulement il permettra à des
millions de gens de se retrouver dans une situation économique
désespérée, à la dette d’exploser, de peut-être limiter
l’ampleur de la pandémie et le nombre de ses victimes à
quelques millions mais il vous laisse le temps de vous adonner aux
joies de la cuisine. C’est important, car si l’anxiété vous
amenait à cesser de vous alimenter, sachez qu’au bout de quelques
semaines, contaminé ou pas, cela vous mènerait à une mort
certaine.
C’est
pourquoi j’ai décidé de vous proposer une recette simple, rapide,
d’un coût modique et roborative : celle des maquereaux au vin
blanc.
C'est si beau qu'on hésiterait à l'abîmer par une cuisson mais, cru, c'est moins bon. |
Pour obtenir cela, il vous faut un maquereau par personne, de l’oignon, de la
tomate, du vin blanc, de l’huile d’olive, du thym, du laurier, du
sel et de la poudre de piment d’Espelette. Le problème en ces
temps de confinement est de savoir si vous pouvez vous procurer ces
ingrédients car, si j’en crois le libellé de l’attestation de
déplacement dérogatoire seuls les achats de première nécessité
permettent que vous vous déplaciez. S’agit-il ici de ce genre
d’achats ? Je ne saurais le dire. A tout hasard, je vous
conseillerai de bricoler un double fond à votre sac à provision. En
cas de contrôle par les autorités vous ne laisserez apparaître
dans sa partie visible que l’indispensable (nouilles, PQ, oreilles
de pangolin, etc.) et entreposerez dans le double fond les produits
de deuxième nécessité ou d’aucune nécessité du tout. A la
guerre comme à la guerre ! Ça devrait marcher.
Supposons
le problème d’approvisionnement résolu. Videz vos maquereaux
(c’est meilleur ainsi). Disposez les dans un plat allant au four.
Salez, pimentd’espelettez. Disposez autour vos oignons découpés
en rondelles, vos tomates découpées en quartiers, vos branches de
thym. Arrosez d’un filet d’huile d’olive et de vin blanc.
Enfournez pour 20 minutes dans un four préchauffé à 220° C.
Régalez vous en bénissant mon nom.
Difficile
de faire plus simple. Un doctorant y arriverait (à condition qu’il
sache lire la recette).
Si
vous n’aimez ni le poisson, ni le vin blanc, ni les tomates,
remplacez les maquereaux par de gros cubes de bœuf, faites revenir à
feu vif dans une cocotte, ajoutez-y vos oignons émincés et des
lardons, saupoudrez de farine avant de recouvrir de vin rouge,
ajoutez votre bouquet garni et laissez mitonner trois heures en
remuant régulièrement et en rajoutant si nécessaire un peu de vin
de temps à autre. Le résultat, bien que d’un goût très
différent n’est pas cochon non plus.