Une chose m'étonne sur Le Bon coin : l'énorme disparité des prix. On peut y voir des objets identiques proposés par l'un à 50 € et par l'autre à 200 €. Ça me laisse pantois. Qu'est-ce qui peut pousser une personne à croire qu'il pourra vendre quoi que ce soit au double ou au quadruple du prix qu'affiche un autre vendeur ? Ne renseigne-t-elle pas sur les prix pratiqués sur le site ? Ne veut-elle voir que ceux qui encouragent sa folie ?
Il faut bien se le dire : si un
objet ne part pas très vite, s'il ne provoque aucune demande de
renseignements, si l'annonce n'est regardée par personne, c'est
qu'on propose un bien qui n'intéresse personne ou que son prix n'est
pas adapté. Je conçois que vendre pour une poignée de cerises la
magnifique salle à manger « Louis XV » en merisier que
l'on a acquis à un prix très élevé soit un crève-coeur. De même,
vendre une voiture dont on a changé l'embrayage, le moteur, refait
les freins, changé les pneus au même prix qu'un même véhicule sur
lequel le propriétaire n'aurait fait pratiquement aucun frais est
frustrant. C'est qu'on aimerait sinon récupérer sa mise du moins
limiter les dégâts. Et on a tort car la seule chose qui compte
c'est le prix du marché. Il est bien triste que peu de gens rêvent
aujourd'hui de ces armoires normandes qui se négociaient à prix
d'or quelques décennies auparavant, il est bien dommage que l'on ait
bien du mal à vendre une voiture sans moteur ni freins. Mais
l'acheteur est égoïste et se fout bien de ce que vous a coûté
telle ou telle chose : il veut payer un prix minimum pour le meilleur
des objets. C'est tout.
J'ai de nouveau fait l'expérience de
cette réalité en mettant en vente mon magnifique break Focus (un
peu plus de 15 ans, seulement 181 000 km, bref comme neuf). J'ai
regardé les offres concernant des modèles similaires à ce véhicule
et me suis aligné sur les prix les plus bas. Mon idée n'était pas
de le vendre le plus cher possible mais de m'en débarrasser au plus
vite. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça a marché, vu qu'en
moins de 48 h l'affaire était conclue. Si je n'avais pas été homme
de parole, il serait parti en moins de vingt-quatre heures. J'avais
prévu une marge de négociation : mes deux acheteurs potentiels
n'ont même pas suggéré une réduction. Je pense même que si
j'avais été plus âpre au gain, j'aurais pu la vendre plus cher. En
effet, après qu'un client m'eut dit qu'il était intéressé et
qu'il viendrait le chercher le lendemain, un autre vint le voir
l'après-midi même, l'essaya, fut conquis et me proposa un paiement
immédiat en espèces. Seulement, ayant assuré le premier que je le
lui réservais, il était hors de question que je ne m'y tienne pas.
Je ne pus qu'assurer le deuxième qu'en cas de non-vente je le
contacterais. La vente se fit, j'en prévins l'amateur malheureux.
Il n'est pas toujours suffisant de
s'aligner sur le prix le plus bas (à qualités comparables) que l'on
a constaté. Encore faut-il qu'à ce prix l'objet ne soit pas resté
des semaines sans acquéreur. Car rien n'interdit de penser que
d'autres, similaires, se sont vendus rapidement et que le juste prix
est inférieur au minimum constaté.
Ainsi, j'ai pu, en dehors des frais
d'entretien normaux, bénéficier d'un véhicule fiable plus de sept
ans durant pour un prix de 2700 € ( une fois le prix de revente
déduit du prix d'achat). C'est raisonnable, non ?