Non mais quoi encore ? Je devrais
donner ma haine comme ça ? D'abord de la haine je n'en ai pas
alors comment pourrais-je en offrir ? La haine, c'est un
sentiment fort, susceptible de pousser à nuire à autrui. Il m'est
étranger. Je dois dire que je ne ressens aucun sentiment vis-à-vis
des islamistes.
Voyons les choses en face : les
terroristes islamistes sont des nuisibles. Je sais que tolérer voire
aimer les nuisibles est très tendance. Le lion, le tigre, la hyène,
le scorpion, etc. sont de mieux en mieux vus par mes contemporains.
Pas par moi. Je ne ressens aucune haine à leur égard cependant.
Aucune haine pour l'araignée qu'avale mon aspirateur. Aucune haine
envers la guêpe ou le frelon que j'écrabouille ou les fourmis que
je gaze à la bombe. Je n'aurais pas besoin de haïr une vipère pour
lui faire regretter d'avoir croisé mon chemin. Il font leur boulot
de nuisibles, je fais mon possible pour qu'ils ne m'emmerdent pas.
De même, je ne parviens pas à
partager les mièvreries sentimentales qu'expriment les belles âmes
à l'égard des victimes. Tous ces nounours, ces marches blanches,
ces bougies, ces mots de sympathie, ces « Je suis ceci ou je
suis cela », ces lâchers de ballons me lassent . C'est bien
joli de se déclarer bouleversé à chaque nouvel attentat mais ça
ne me paraît pas plus sérieux que de s'émerveiller chaque matin en
découvrant qu'en mélangeant eau froide et eau chaude on obtient de
l'eau tiède. Que croient les foules sentimentales ? Que la
guerre se fait sans victimes ? Que les terroristes vont
s'émouvoir de leur émotion ? Que la force est dans
l’affliction ? Qu'en prétendant ne pas avoir peur ils vont
impressionner les bourreaux ?
Face au loup sanguinaire on n'a pas à
hésiter : on le détruit avant qu'il ne nous nuise. On n'essaie
pas d'en faire un végétarien à coup de prêches lénifiants. Pas
de pitié pour les impitoyables. Ceux qui recourent à la force ne
verront dans notre émotion qu'une raison de plus pour mépriser
notre décadence. J'écris cela sans haine aucune.