..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 19 décembre 2016

Les humoristes de France Inter

Alain Finkielkraut voici un peu plus de deux mois s'en était pris avec mesure aux « humoristes » de France Inter ainsi qu'à certain chroniqueurs de cette même station. En dehors d'un nom difficile à orthographier, il est difficile de trouver des défauts à ce brave Alain. Toutefois, je lui adresserais un léger reproche : celui de faire la différence entre humoristes, chroniqueurs et animateurs de France Inter, Radio de Service (essentiellement) Comique car tous n'ont qu'un but : amuser. Il est même à noter qu'avec leur grossièreté, leurs outrances, leur vulgarité, ce sont souvent les « humoristes » maison qui y parviennent le plus difficilement.



Sur une radio normale, on vous propose des infos avec les biais d'usage, des talk show, des chroniques, des variétés. France Inter y ajoute un plus : quel que soit le sujet, chroniqueurs, présentateurs ou journalistes parviennent à insérer un grain de ce sel qui relève leur soupe : une prise de position politique. Cela tient du running gag : plus que le contenu du commentaire, c'est sa répétition et sa prédictibilité qui déclenchent le rire.


M. Guetta, plutôt que de nous ennuyer avec des analyses de politique étrangère qui ennuient tout le monde comme il est censé être payé pour le faire, préfère n'évoquer que ses têtes de turcs auxquels il parvient à trouver chaque matin, un nouveau vice, un dessein plus noir que le précédent. Avec pour seul stock Poutine, Erdogan, Trump, Assad et quelques autres malfaisants, il parvient à tenir, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois ! Une année pousse l'autre et il tient bon. Moi je dis chapeau l'artiste !


Le chroniqueur de politique intérieure, M. Legrand, est impayable dans son numéro de pourfendeur de la droite et du FN. Depuis Don Quichotte et ses moulins, on n'a pas fait mieux.Il lui arrive bien parfois de critiquer un tout petit peu la gauche, mais on le sent triste de s'y voir contraint.


Le patron du 7/9, M. Cohen, est ordinairement inénarrable, seulement c'est quand ses invités sont du FN ou de ce qu'on appelle, à gauche, la droite dure, qu'il donne toute sa mesure. On regrette de n'avoir pas l'image ! J'imagine son visage tordu de (F) haine, la bave rabique qui noie les commissures de ses lèvres. Un pur moment de rigolade !


Mais les véritables sommets du comique sont atteints par M. Nagui et son équipe de bras cassés. Normalement, un présentateur de variétés, ça se contente de servir la soupe à ceux qui viennent à l'émission histoire de vendre quelque chose. Ce qu'il peut bien penser de la Syrie ou du Botswana, on s'en tamponne. Et c'est là que M. Fam (puisqu'il faut l'appeler par son nom) se détache du lot : non seulement il nous confie ses émois mais il pousse les invités à déclarer qu'ils les partagent. Les pauvres obéissent généralement, mettez vous à leur place... Il faut bien satisfaire le client !


Dans pratiquement toute émission, on sent le biais, le parti-pris, la haine de la droite. La manœuvre est habile car ainsi, en plus des bobos qui gobent leurs bobards, ils attirent les rieurs que tant d'âneries ravissent. Personnellement, je crains que sans ma dose quotidienne de délire convenu, la vie ne me semble bien triste. On s'en veut toujours un peu de rire à tant de connerie, on se demande si ça n'a pas un côté indigne, voire cruel. Mais qu'est-ce que ça fait du bien !

vendredi 16 décembre 2016

Amer constat

« Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
[Le socialisme] (puisqu'il faut l'appeler par son nom) » continue de faire rage en Doulce France et dans tout l'Occident. L'État nous doit tout et peut tout pensent nos Doulx François qu'ils se situent aux extrêmes, au centre ou près des bords.

Oh, bien sûr, il y a bien des désaccords de détail, de préférence sur des questions sociétales, mais on est bien d'accord sur un point : c'est à l'État, par le biais de nouvelles législations, de régler ces problèmes.

J'entends sur ma radio de référence (France Inter (Radio de Service Comique) puisqu'il faut l'appeler par son nom), le chœur de nos vierges de gauche pleurer la remise en question marginale de leur hégémonie idéologique. Comme tous les intégristes, la moindre entorse au respect de la doctrine leur est insupportable. Un brin d'herbe leur cache la forêt et déclenche une peine infinie qui se mue bien vite en colère rabique et en désir de sanglante vengeance.

Ils ont tort. Leurs affaires marchent. Très bien même. Rien ne les menace vraiment, tant le mal s'est insinué jusqu'aux tréfonds de nos êtres. Sauf pour quelques fous, la question n'est plus que de savoir s'il faut plus ou moins d'État ici ou là, qui l'on doit assister en priorité, quelles « avancées » sociétales il conviendrait de renforcer ou de contenir... Rien de fondamental : du détail !

Par exemple, M. Fillon se dit contre l'avortement, mais à titre personnel, hein ? Pas question de toucher à la loi ! Voilà nos hommes de conviction : des gens convaincus qu'un fleuve ne remonte pas à sa source et que le courant emporte comme fétus de paille. Oh, on se dit bien prêt à l'action, on joue les Matamore, flamberge au vent, mais on se sait hâbleur et ne le serait-on pas de quelles troupes disposerait-on pour vaincre ? Qui soutiendrait un gouvernement VRAIMENT réformateur ? De Thatcher ou de Poutine en carton-pâte nous ne manquons point. Ce qui manque cruellement, c'est un peuple résolu au changement, conscient que ce dernier viendra de lui et non des pantins qu'il élit.

Peut-être ne sommes-nous pas descendus assez bas ? Peut-être avons-nous dépassé le point de non-retour ?

Voilà où j'en suis. Alors, m'enflammer sur telle ou telle question, soutenir telle ou telle option me tente de moins en moins.

Ma façon de changer le monde consiste à retaper des maisons. Sans aide gouvernementale et sans me plaindre de cette carence. C'est joli une cuisine (en partie) rénovée, non ?


jeudi 8 décembre 2016

Une rénovation peut en entraîner une autre !

Une cuisine sans plan de travail peut être comparée à une belle à qui il manque un œil, un repas sans fromage, un gauchiste sans haine, une valise sans poignée ou une victoire sans péril. Et pas à son avantage. C'est ce que je me suis dit en constatant le peu d'espace qu'offrait ma cuisine corrézienne pour qu'on y préparât le moindre plat. Sans compter qu'on y manquait de rangements. Me vint l'idée de palier ces menus défauts par l'installation d'un îlot central. Seulement, un rapide coup d’œil aux prix pratiqués par les bienfaiteurs de l'humanité qui tendent à résoudre au mieux les problèmes que leurs semblables rencontrent quand il s'agit d'aménager l'endroit où se concoctent leurs repas m'amena à penser que j'aurais intérêt à concevoir et réaliser la chose par moi-même.

Ce que je fis. Je trouvai les éléments nécessaires à sa réalisation chez M. Leroy Merlin et voici ce que j'obtins :



Seulement, ces jolis meubles blanc-brillant ne s'accordaient pas avec les placards existants, lesquels réalisés sur mesure dans les années soixante-dix étaient de style « rustique » et en chêne sombre :


La solution était simple : repeindre tout ça en blanc brillant et en changer la quincaillerie afin d'en moderniser l'aspect. Je fis un essai de peinture sur les montants des meubles qui me parut concluant.



Le temps étant venu de revoir ma Normandie (c'est le pays qui ne m'a pas donné le jour), j'emportai avec moi les portes des meubles que je me mis en devoir de poncer, de peindre et d'équiper de nouvelles poignées semblables à celles des meubles de l'îlot :


Je trouvai le résultat si réussi qu'à coté, la cuisine que j'avais aménagée en janvier 2009 me parut insupportablement lugubre aussi, envisageant de la rafraîchir un peu et vu qu'il me restait des poignées décidai-je de faire un test. Du fait de sa blancheur, deux couches suffirent et en moins d'un jour voici ce que j'obtins :


Satisfait du résultat, je décidai donc de rénover l'ensemble. Ce qui aura probablement pour conséquence de souligner le vieillissement des papiers et peintures et la nécessité de remédier à ce triste constat. Me voilà sainement occupé pour quelque temps...

mardi 6 décembre 2016

Un anglicisme au cœur

Les choses se sont précisées. Je suis allé voir le gentil cardiologue et il m'a tout expliqué. Mon cœur souffre d'un « flutter ». Craignant qu'un objet destiné à favoriser la flottaison d'un autre se soit, on ne sait comment, introduit dans mon muscle cardiaque pour y provoquer la pagaille, je le priai d'épeler. Ainsi je reconnus un mot anglais utilisée dans l'expression « I'm all in a flutter »* qui signifie « je suis dans tous mes états ». Avouez que ça n'a rien de rassurant...

Rentré à la maison, je m'enquis de ce qu'il fallait entendre par là en bon français. Vu le faible niveau de mes connaissances médicales et mon total manque d'envie d'y remédier, j'ai retiré de mes lectures qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement de l'oreillette droite se transmettant au reste du cœur. Le bon docteur me confirma, comme l'avait esquissé son confrère tulliste, que par l'introduction d'un cathéter via l'artère fémorale jusqu'au cœur, on parvenait à résoudre ce problème par ablation.

Petite opération ne nécessitant qu'une anesthésie locale (ouf !) accompagnée d'une sédation car l'intervention peut parfois provoquer d'intenses douleurs. On est hospitalisé pour deux jours, l'équipe chirurgicale n'en a que pour entre un quart d'heure et deux heures, le taux de réussite y est de 95% et les complications rares . Bref, le genre d'intervention qu'on ne rechignerait pas à subir même quand on n'en a pas besoin.

Seulement, une fois le problème du flutter réglé, point ne sera question de me lancer à corps perdu dans le marathon ou l’haltérophilie comme, innocemment, je le croyais. Car mon arythmie cardiaque déjà bien installée ne disparaîtra pas pour autant, pas plus que je ne retrouverai un souffle de jeune homme, vu la légère bronchite chronique qui m'affecte depuis quelque temps. Le bon cardiologue n'a pas jugé utile de me conseiller d'arrêter de fumer. Je dois lui sembler sans espoir. Il a probablement raison.

Donc, dans un avenir plus ou moins proche, je devrais être contacté par une clinique de Caen qui me proposera une date d'hospitalisation. Avant, après les fêtes ? Nous verrons. Il va sans dire que me retrouver de nouveau incarcéré en milieu médical me ravit à l'avance mais cette fois ça ne se produira pas par surprise, ce qui est déjà ça !

* Notons que le verbe « flutter » a également le sens de « voltiger », « battre des ailes », comme le fait un oiseau ou... ...un papillon. Les fantômes des piérides détruites seraient-ils venus par esprit de vengeance s'installer en mon cœur ?

dimanche 4 décembre 2016

Un sommet de la littérature brute !


Comme chaque année à pareille époque, j'ai reçu hier la visite d'un homme dont la tenue laissait présager son appartenance au glorieux corps des sapeurs-pompiers du canton. Impression confirmée par le magnifique calendrier qu'il tenait en sa main calleuse. Le soldat du feu m'annonça que j'étais le dernier de sa tournée vu que j'étais absent lors d'un précédent passage. On n'échappe pas au calendrier comme ça !

Ce matin, ne sachant trop que faire je feuilletai ce magnifique opuscule et y découvris un petit bijou littéraire dont il serait coupable de ne pas vous faire profiter. L'auteur en est le maire d'un village que j'appellerai Mont-Saint-Frusquin. Ce brave homme, que je prénommerai Marcel, cédant à l'amicale pression des pompiers du cru, avait entrepris de brosser un rapide historique de son village. On peut supposer que de longues heures d'efforts intenses furent nécessaires pour que s'érigeât ce monument de littérature brute.

Marcel attaque fort. «  Mont-Saint-Frusquin, point culminant du canton de Saint-bidule, village attachant par son histoire très marquée, sa richesse patrimoniale, sa diversité bocagère, sa vie culturelle et festive dynamisée par 8 associations... Une commune qui vaut le détour et voit défiler, chaque année, pas loin de 50 000 visiteurs. »

Comment expliquer une telle fréquentation ? C'est bien simple : « Notre commune est attractive grâce à ses sites des plus renommés tels que le Cimetière Américain invitant les touristes à s'abandonner à la plénitude dans un silence religieux ». Et ce n'est pas tout : « A proximité de l'église, la table d'orientation offrant une imprenable vue panoramique où les passagers sont béants d'admiration devant les courbes lointaines du Mont-Saint-Michel perceptibles par temps clair ». Par temps couvert, j'espère qu'on a quand même quelque chose sur quoi béer d'admiration !

Et ce n'est qu'un début : « On peut aussi se recueillir en passant près du carré Marocain où reposent des soldats de la 2e division blindée du Général Leclerc mort pour la France » (A ne pas confondre avec un autre Général Leclerc mort sans motivation précise à moins que, malgré l'absence de « s » ce soient des Marocains qu'on parle.).

Une simple mention de la chapelle restaurée et nous en venons au clou de la fête touristique : « Le Manoir du bois Léon, , seule ferme à cour carrée du canton de Saint-Bidule vieille de … Ans (Là l'érudition de Marcel cale un peu et l'imprimeur ne sait la palier) où se dresse l'entrée austère d'une propriété privée cachant derrière elle des aménagements rapiécés fidèlement à la trame de l'ancien bâti encerclé d'une douve aux douelles empierrées où les graines ont trouvé refuge pour laisser se ramifier toutes sortes de plantes herbacées à tissu végétal verdoyant et vivace, du coriace qui s'accroche au passé solidifiant les vestiges tout en dévoilant d'autres perspectives jusqu'à susciter l'émerveillement ! ». Visiblement, après un tour de chauffe, la verve poétique de Marcel vient de passer la surmultipliée !

Tout ça donne soif : « Enfin, dernière halte au Bar du Paradis pour siroter un rafraîchissement en échangeant des impressions ou tout simplement en se laissant bercer par le flux de nouveaux touristes arrivant ». Après avoir connu les ineffables joies de la plénitude, de la béance, de l'admiration et de l'émerveillement, voilà qu'on berce le touriste ! Il est gâté-pourri à Mont-Saint-Frusquin !

Mince, on allait oublier un truc important : « Mont-Saint-Frusquin, ce bourg fleuri, quasi exempt de réminiscences guerrières (si on excepte le Cimetière Américain et le Carré Marocain) malgré la charge de son histoire, est un bourg accueillant qui aspire à la tranquillité (dommage que tant de touristes viennent la perturber!). En plein cœur, l'habit du château d'eau érigé vers le ciel sera prochainement revêtu d'une fresque pour égayer notre village."Est-ce vraiment nécessaire ?

Et puisqu'il faut conclure : « Les touristes, au gré de leurs parcours itinérants où cohabitent généreusement fleurs et douceur de vivre, partiront de ce pays Montais, nostalgiques, avec une seule envie : celle d'y revenir... » (Comme on les comprend!).