Ce pays ne se contente pas d’être inutile, il est gênant. En
effet, si la presqu’île du Jutland et les 443 îles qui le composent n’existaient
pas, la navigation entre la Mer de Nord (à l’ouest) et la Mer Baltique (à l’est)
en serait grandement facilitée. On pourrait même envisager la fusion de ces
deux mers avec les économies d’échelles que ça impliquerait. Je m’étonne que
personne n’ait songé à éliminer les disgracieuses excroissances que constitue
ce royaume. La tâche ne serait pas difficile vu que le pays est plat comme ma
main avec un point culminant, à 170,86 m (plus quelques centimètres quand une
taupe s’y aventure). Quelques pelleteuses et camions nous en débarrasseraient
en peu de temps et on pourrait vendre la terre ainsi récupérée aux Pays-Bas, histoire
de relever un peu leur niveau. Seulement,
pour cela il faudrait un minimum de clairvoyance et de détermination, qualités hélas
rares au sein de l’Union Européenne. Donc, aussi regrettable que cela soit, ce pays
existe encore. D’une superficie plus de douze fois inférieure à celle de la France
(par pitié nous éviterons la comparaison avec la Russie), il est peuplé de 5, 6
millions d’habitants appelés Danois et d’on ne sait combien de chiens du même
nom dont la taille est sans rapport avec sa superficie. Le climat y est adouci
par la proximité du Gulf Stream ce qui donne des hivers pourris et des étés qui
ne valent guère mieux. Quelques petits fleuves le parcourent. On ne soulignera
jamais assez le mérite qu’ils ont de parvenir à la mer vu la faible déclivité.
Remonteraient-ils à leur source qu’on ne saurait leur en vouloir.
Petite parenthèse :
Les Danois ayant eu, comme nous le verrons dans la partie historique la sale
manie d’aller ennuyer un peu tout le monde, ils ont rattaché à leur couronne le
Groënland, vaste île d’Amérique où grâce au réchauffement climatique ils ont
pour projet de faire pousser des bananes et autres fruits exotiques. Les îles Féroé,
archipel de peu d’intérêt situé au diable vauvert lui sont également liées.
Mais, vu le peu d’intérêt de ces territoires, nous n’en dirons pas plus.
Du point de vue de l’histoire, comme nous l’esquissions plus
haut, la constante principale de cet état a été d’emmerder ses voisins. A
partir de son territoire, comme autant de vols de gerfauts hors de leur
charnier natal, des Vikings partirent piller l’Europe. Unifié et converti au
christianisme sous le règne d’Harald à la dent bleue (bonjour l’hygiène buccale !),
il put donner libre cours à sa nocivité. Ainsi, un certain Knut le Grand
parvint même un temps à régner sur l’Angleterre et la Norvège. Le Danemark
parvint longtemps à unifier sous sa férule l’ensemble de la Scandinavie. A partir
de 1814, cependant, son influence dépérit et il se trouva encore plus réduit
par la guerre des duchés qui lui arracha 1864 le Schleswig-Holstein au profit de la Prusse.
Suite à la défaite de l’Empire allemand, les Danois parvinrent à récupérer une partie
du Schleswig en 1920 alors que, pleutres, ils étaient restés neutres lors du
premier conflit mondial. Occupé par son puissant voisin du sud durant le
second, le Danemark abandonna ensuite sa
neutralité et rejoignit l’Otan. Membre de l’Union Européenne depuis 1973, il n’alla
cependant pas jusqu’à rejoindre l’Euro.
L’économie danoise est florissante, classant ses habitants
parmi les plus riches du monde, ce qui prouve si besoin était qu’il n’y a de
succès que pour la crapule. 32% de son PIB provient des exportations. On y
produit en quantité des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, du beurre, du bacon,
des rollmops, de l’ameublement, du matériel médical, des machines, de l’électronique
et même de la bière que les étrangers ont la coupable folie de leur acheter.
Pour ce qui est de la culture, disons que ce n’est pas le
Pérou (et pourtant, le Pérou, pour la culture…). On y parle une langue gutturale
qui donne à tout être accessible à la pitié l’envie de taper dans le dos de ses
locuteurs tant elle laisse penser qu’ils ont avalé de travers et sont sur le
point de suffoquer. La religion traditionnelle est le luthérianisme. On y est
traditionnellement social-démocrate même si entre 2001 et 2009 une alliance
libéralo-conservatrice avait laissé poindre une lueur d’espoir. La littérature
danoise est quasi-inexistante. Mis à part Hans Christian Andersen qui fit beaucoup pour l’alarme incendie et Herman
Bang, célèbre pour son gang, rien à signaler. Côté musique pas grand-chose non
plus. Cinéma : à part Carl Theodor Dreyer qui nous fit beaucoup rire et un
certain Lars von Trier dont les déclarations font frémir ceux qui se plaisent à
frémir, rien. Quant à sa peinture, seuls ceux qui pensent que Leonardo Da Vinci et
Vincent Van Gogh étaient danois la vantent.
Alors un petit voyage à Copenhague ? Est-ce vraiment
envisageable ?
PS. Ouf, j’en ai fini avec la Scandinavie, région que ceux
qui veulent nous voir mourir d’ennui souhaiteraient nous faire imiter !
Quel soulagement !