Suite à une perturbation trouvant son origine dans le XIe
arrondissement de Paris, une avalanche de conneries va submerger la France dans
les jours qui viennent. Il est fortement conseillé à ceux qui le peuvent de se
tenir à l’écart des media, des blogs et des réseaux sociaux. Cette perturbation
pourrait être suivie d’autres, de plus ou moins grande intensité. Toutefois, un
retour à la normale devrait se produire avant la fin de la semaine prochaine.
..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.
jeudi 8 janvier 2015
mercredi 7 janvier 2015
Extension du domaine du sport
Avant qu’ils ne découvrent les joies du labourage et du
pastourage qui, comme Maximilien de Béthune, duc de Sully, l’avait si justement
souligné étaient devenus les deux
mamelles de la France de son temps, nos lointains ancêtres vivaient de chasse, de
cueillette et de pêche.
Les temps ont bien changé : cueillir de ci-de là expose
aux coups de fusil, chasser est devenu un crime et pêcher s’est mué en passe-temps, voire en sport. Compter sur ces
activités pour subsister a perdu de sa pertinence au temps des restaus du cœur et
de la banque alimentaire.
Le dernier cri en matière de pêche consiste à relâcher les
poissons qu’on vient d’attraper. Personnellement voir à la télé un pêcheur remettre
avec tendresse à la rivière la truite, la perche ou le brochet qu’il s’est
donné tant de mal à amener à la rive me laisse pantois. Je me demande quel peuvent
être alors les pensées du poisson quand il s’éloigne de celui qui, de longues
minutes durant, après lui avoir enfoncé dans la gueule un crochet d’acier l’a,
en dépit de ses efforts désespérés fournis au prix d’une douleur intense, ramené
vers lui, capturé dans une épuisette et extrait brutalement de son milieu
naturel avec les conséquences fatales qu’on peut en attendre, l’a remis à l’eau.
Peut-être ne pense-t-il pas, mais s’il
avait deux sous de jugeote, il se dirait certainement : « Tout ça
pour ça ! Quel sale con ! ». En ce cas, il se montrerait
ignorant du mode de pensée de l’homme moderne et la place primordiale que tient
chez lui la notion de sport.
Car qu’est-ce que le sport, en dehors d’une source de
revenus parfois importants pour quelques professionnels, sinon un effort pour l’effort ? Le sportif court alors
qu’aucune créature menaçante n’est à ses trousses, il saute des obstacles qu’il
a lui-même dressés sur son passage, il pédale sur des dizaines de kilomètres
dans le seul but de revenir chez lui, etc. Le seul avantage qu’il tire de ces
exercices, c’est qu’ils le maintiennent suffisamment en forme pour continuer de
s’y livrer. Je n’ai rien contre l’effort physique à condition qu’il ait un but,
qu’il ne soit qu’un moyen d’obtenir un résultat concret. Je bêche pour préparer
la terre qui me fournira des légumes et non pour pouvoir bêcher avec plus d’ardeur
ou pour maintenir ma capacité à la faire.
Pour en revenir à nos pêcheurs qui relâchent, on pourrait
extrapoler leur démarche à d’autres domaines.
Par exemple la drague. Paulo rencontrerait Gwendoline,
attirerait son attention d’une manière quelconque, l’enthousiasmerait par son
habileté à manier le bilboquet ou en la faisant rire aux citations les plus
hilarantes d’Emmanuel Kant ou de Martin Heidegger, la couvrirait de fleurs, l’inviterait
à quelque bonne table, lui proposerait de prendre un dernier verre chez lui et
quand la jeune femme, sentant son intimité se muer en marécage après quelques
attouchement lui murmurerait la voix rauque : « Fous-la moi
toute, mon gros salaud » le séducteur lui répondrait « Mais vous n’y
pensez pas Gwendoline ! Je fais ça pour le sport ! Rentrez bien vite
chez vous ! »
De même pour la recherche d’emploi. Kévin répondrait à des
annonces, se verrait convoqué pour un premier entretien, un second où le poste
lui serait offert, arracherait après d’âpres tractations un salaire élevé,
déterminerait la date du début de son activité et, au moment de signer son CDI
déclarerait au DRH : « Signer ? Il n’en est pas question, vous
pouvez le garder votre boulot de merde, je suis très bien où je suis ! Je
fais ça pour le sport !»
Ainsi bien des aspects de la vie pourraient-ils prendre un
caractère ludique et pour tout dire moderne…
mardi 6 janvier 2015
Incivilité
J’ai commis une incivilité. Oh, pas du genre pardonnable
comme voler une voiture ou rouer de coups une vieille dame, non, quelque chose d’irrémédiable.
Hier, tandis que je mettais à profit l’absence de pluie pour
tailler les branches mortes des fuchsias et débarrasser les plates-bandes de plantes
mortes de froid, j’aperçus mes chers voisins Guy et Arlette qui se rendaient à
bord de leur beau tracteur orange vers leur pré de la Nouette, lui au volant,
elle fièrement campée dans la benne. Ma réserve de bois étant épuisée, j’attendais
une occasion pour leur demander s’ils pourraient m’en céder un stère. Ce
passage en étant une, je la saisis aux cheveux et leur adressai de grand
signes. Croyant d’abord à une simple salutation, ils me rendirent la politesse
mais mon insistance alerta Arlette qui ordonna à Guy de stopper son bolide. D’un
bond preste, elle sauta de la benne et se dirigea vers moi. Je lui formulai ma
requête qu’elle m’annonça être en position de satisfaire. Je lui précisai que
je préférais être livré un jour où il ne pleuvrait pas. La brave femme, toujours empressée d’empocher un petit billet de cinquante
Euros de rendre service à son prochain, consulta sans délai son cher mari
et m’annonça qu’ils arrivaient avec mon bois, le temps d’en charger la benne.
Ce qui fut dit fut fait et quelques minutes plus tard le
combustible se trouvait sur ma pelouse en attente d’être rangé. Me trouvant en
possession de rhizomes d’iris surnuméraires, je demandai à Arlette si ça l’intéresserait
que je lui en fasse don. Elle accepta après avoir vérifié qu’il s’agissait bien
de fleurs bleues. Puis ils partirent me laissant aux joies de l’entreposage et
du sciage.
Le soir alors que je narrais cette aventure à ma compagne,
elle me demanda si je leur avais offert le café. Je lui répondis que non. Elle
me dit que j’avais commis là une grave incivilité car en de telles circonstances
il est de rigueur d’offrir café et biscuits. J’ai beau avoir été maintes fois chapitré
sur la question, détenir une provision de biscuits en vue de telles occasions,
je n’y pense jamais. Parce que je ne bois jamais entre les repas. Seulement un
tel manquement aux règles de la bienséance ne saurait se voir effacé par une si
faible excuse. Selon mon éducatrice en mœurs rurales, je finirai mal considéré
si ce n’est chose faite.
J’espère que le fait que je paye rubis sur l’ongle et en
espèces tout ce que j’achète à mon voisinage m’évitera d’être voué aux gémonies
mais sera-ce suffisant ?
lundi 5 janvier 2015
De quoi se nourrissent les colibris ?
Samedi dernier, j’entendis M. Pierre Rabhi discourir sur
notre société. Selon lui, il faudrait tout changer. Quitter un système où
chacun court après une croissance susceptible de lui procurer plus d’objets en
détruisant au passage la planète et sa merveilleuse nature.
Il évoqua à maintes reprises la multiplication des « colibris ».
Peut-être que mon oreille s’était montrée distraite quand il a expliqué ce qu’il
entendait par « colibris », n’empêche que son discours m’intrigua. Je
googlai donc « Pierre Rabhi » et fus éclairé par M. Wikipédia : « Un jour, dit
la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés,
atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait,
allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après
un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes
d’eau que tu vas éteindre le feu ! Et le colibri lui
répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Magnifique métaphore ! Peut-on
rêver plus meugnon ? Ainsi, il serait utile que chacun, à son modeste
niveau, participât à l’extinction de l’incendie qui ravage la planète. Un
cynique se demanderait quel nombre de colibris serait nécessaire afin de l’éteindre.
Plusieurs millions ? Plusieurs
milliards ? Quelle est la puissance
en équivalent-colibris d’une motopompe moderne pourtant incapable à elle seule
de venir à bout d’un immense incendie de forêt ? On pourrait même se demander
si les « colibris » malgré toute leur bonne volonté ne seraient pas
les oiseaux-mouches du coche.
J’avais auparavant appris que M. Rabhi
et sa digne épouse, écologistes de la première heure étaient allés dès 1960 s’installer
en Ardèche afin d’y pratiquer un élevage non productiviste de chèvres et une agriculture
biodynamique, concept plutôt filandreux où l’ésotérisme aurait sa part.
Tout cela est bel et bon, seulement j’appris aussi que QUINZE ANS s’écoulèrent avant que ce couple méritant puisse vivre
de sa ferme ! Ce n’est pas rien ! S’il m’avait fallu attendre tant de
temps avant de pouvoir vivre d’une activité quelconque, je crains que le doute
puis le découragement ne se soient emparés de moi. Sans compter que, n’ayant
jamais disposé de fortune personnelle, je serais probablement mort de misère et
de faim avant de voir mes efforts
récompensés. De quoi donc M. Rabhi vécut-il durant ce temps ? Aurait-il d’une manière ou d’une autre
bénéficié du soutien que la société productiviste qu’il vomit est en mesure d’apporter
même à ceux qui la combattent ? Mystère !
N’empêche que si, suivant ses
exhortations, une partie importante de la population suivait son exemple avec
les mêmes résultats, il y a fort à parier que le problème de la surpopulation
serait rapidement réglé.
Les « colibris » qui occupent
des mois, voire des années les ZAD afin d’y sauvegarder le pantouflard à burnes
rousses et la bouzinette caqueteuse, de quoi vivent-ils au juste ? Plus
que les adversaires irréductibles d’une société productiviste qu’ils proclament
être ne sont-ils pas, à l’instar des joueurs de flutiau qui les inspirent, justement les parasites de ce qu’ils disent combattre,
d’une économie suffisamment prospère pour leur permettre de subsister ?
dimanche 4 janvier 2015
Il va causer, et puis après ?
M. Hollande, devra se lever tôt demain. Dès 7 heures du
matin, sur France Inter et cela deux heures durant, il s’adressera aux Français.
Enfin, aux Français, n’exagérons rien. Aux auditeurs de cette radio qui ne sont
pas vraiment représentatifs. Car cette radio de « service public »
est, et depuis des décennies, totalement inféodée à la gauche. J’ai déjà
suffisamment fustigé le scandale que constitue, alors qu’elle est financée par
l’ensemble des contribuables, la
confiscation de cette station par les diverses factions de la gauche (de la
molle à l’extrême) pour ne pas revenir sur la question. La moindre des
honnêtetés voudrait qu’elle se nommât Radio-Gaucho (ou –Bolcho) et qu’elle
cessât de revendiquer implicitement je-ne-sais-quelle ambition de parler au nom
d’une France à laquelle ses animateurs, chroniqueurs, « amuseurs »
portent une affection pour le moins mesurée.
Or donc, Sa Majesté François II de Socialie va s’adresser à
son bon peuple, celui de gauche, le seul qui compte à ses yeux. Comment
expliquer ce nouveau type d’adresse ? Car il n’est pas courant qu’un
président en exercice monopolise si longtemps l’antenne d’une radio, fût-elle d’état.
Je ne me souviens d’aucun exemple passé. Aurait-il cédé au harcèlement de M.
Patrick Cohen qui, à force d’assiéger son service de communication, aurait fini
par obtenir l’extraordinaire privilège d'être à même de lui servir la soupe moins
indirectement ? Ou bien, lassé de la piètre audience que recueillent ses
interventions télévisées, aurait-il lui-même sollicité cette faveur ? Je n’ose
l’imaginer : les journalistes du « service public » se déclarant
indépendants du pouvoir politique, on ne voit pas comment ils auraient pu céder
à une pareille invite qui les ramènerait au
statut d'esclaves qu’avaient leurs malheureux prédécesseurs aux heures les plus noires de
l’ORTF.
Quoi qu’il en soit, il va causer. L’équipe de la rédaction
lui posera des questions propres à le mettre dans l’embarras. Enfin pas trop.
Les auditeurs en feront de même (après que l’on aura comme chaque jour
sélectionné les questions les plus pertinentes au sens que les zélateurs du « service
public » donnent à ce terme). Ceux qui imagineraient que les dés pourraient
être pipés sont de mauvais esprits. Car on peut parier que la parole sera largement
accordée aux gens de la vraie gauches, à ceux qui, déçus de sa « dérive
droitière » ont, non comme des rats mais comme de fiers mutins (de
Panurge) quitté son rafiot. C’est à eux que le président va principalement s’adresser,
dans une tentative probablement pathétique de les ramener au bercail.
Il va, comme le triste manœuvrier qu’il fut à la tête du PS,
essayer de les convaincre que faute d’incarner l’idéal, il constitue un moindre
mal. Que nul autre que lui ne saurait empêcher le retour d’une droite avec
laquelle les homosexuels seraient encore condamnés au PACS, les criminels
multirécidivistes à la prison, les écoliers aux stéréotypes du genre et les
immigrés, à qui nous devons tout, à l’assimilation. Combien, devant ce tableau
apocalyptique réaliseront à quel point ils ont erré ? Combien repentants
se rallieront à son panache rose ?
Aux moins rabiques il promettra un frémissement de la
croissance (qui ne lui devra rien s’il se produit), moins de pertes d’emplois,
plus de réformes sociétales. A tous il tentera d’apparaître comme LE rempart
contre la menace fasciste. Ne nous y trompons pas : M. Hollande est entré
en campagne.
Tout ça est sans intérêt. Aussi, vu que le soleil
se lève bien tard, risquerai-je de ne pas être réveillé pour entendre sa voix
hésitante débiter pour la Nième fois les mêmes vieilles balançoires et vérifier
si mes prédictions s’avèreront.
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