..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 20 juin 2014

Terrassé par le terrassement !



J’avais annoncé le 21 avril dernier mon intention de creuser dans le potager de larges allées afin d’en limiter la surface labourable et d’y mieux circuler aux manches (elle n’a pas de volant) de ma brouette. Et depuis : rien !   Les plus sceptiques de mes lecteurs en auront conclu que je n’avais pas donné suite à ce projet pharaonique autant qu’herculéen. Ils avaient tort. Les grandes œuvres se bâtissent dans le silence de l’effort. Dès que le temps me l’a permis, je m’y suis mis. Le bon entrepreneur qui empierra allée d’entrée et parking m’avait conseillé de garnir lesdites allées de sable, jugeant que les empierrer ne serait pas une solution.  Seulement, l’idée ne me plaisait qu’à moitié : il eût fallu que je commandasse X camions de sable, pour un résultat discutable. Aussi, quand on me suggéra de les semer de gazon, j’adoptai l’idée.  J’ai, en début de semaine,  terminé de creuser et de semer l’allée principale : une longueur de 17 m sur une largeur d’un mètre à désherber, creuser, labourer, passer au croc, ratisser, ensemencer et depuis arroser chaque soir pour faciliter la germination du gazon. Ça ne paraît rien, mais ça ne se fait pas en cinq minutes… En fait, durant plus d’une semaine j’y ai chaque jour consacré plusieurs heures. Avec pour conséquence un dos en compote (d’où le titre !). Mais on n’a rien sans rien… Voilà le travail :



 Les autres allées sont bien plus avancées. Un gazon mêlé de mauvaises herbes s’y est développé qui me permettra, la pluie revenue de ne pas trop ramener de boue collée à mes sabots. De plus, la terre enlevée lors du creusement ayant été répartie sur les plates-bandes, celles-ci s’en trouvent rehaussées ce qui d’un point de vue esthétique me satisfait.


MP à Catherine : Tu pourras constater en haut à gauche la place que prend un seul pied d’artichaut de 6 ans d'âge.

jeudi 19 juin 2014

Much Ado About Nothing but All’s well That Ends Well





Beaucoup de bruit pour rien, mais Tout est bien qui finit bien comme disait le bon Shakespeare !  Suite aux précieux services rendus à l’éducation des jeunes britanniques, je reçois depuis bientôt quatre ans une maigre pension d’Angleterre. D’autant plus maigre que le cours de la Livre Sterling s’est effondrée d’un tiers de sa valeur suite à la crise de 2008. Mais qu’y puis-je ? Je m’y étais résigné. Tout se passait donc bien jusqu’à la fin du mois dernier. J’eus alors la surprise de constater que mon virement habituel (façon de parler, vu qu’il varie chaque mois en fonction du cours) avait été amputé du quart suite à la facturation de frais de virement. Je saisis mon plus beau téléphone et appelai le directeur de ma banque pour savoir ce que signifiait cette fantaisie. Après enquête, le brave jeune homme (mon banquier est non seulement jeune mais brave) n’ayant pas trouvé de réponse claire au problème s’engagea à me rembourser lesdits frais et me demanda de contacter mon organisme de retraite afin de savoir si cela ne serait pas dû à un problème de coordonnées bancaires. Je me rendis sur le site dudit organisme et, à tout hasard, remplis de nouveau le formulaire adéquat. Je leur envoyai également un mail pour signaler l’anomalie et demander s’il n’existait pas une autre raison qui pût expliquer ce dysfonctionnement.

La fin du mois approchant dangereusement et n’ayant reçu aucune réponse, je me rendis de nouveau sur le site pour voir si mes modifications avaient été prises en compte. A mon dam qui fut grand, un message m’indiqua qu’un problème s’était posé lors du traitement de ma requête et qu’il me fallait les contacter. Damned, m’écriai-je in petto et en anglais (je pratique ces deux langues) ! Vu l’absence de retour de mon mail, c’est téléphoniquement que je devrais les joindre. Or si mon anglais demeure courant, je crains que, par manque de pratique, mon niveau de compréhension orale ne soit  plus ce qu’il était. C’est donc avec une légère appréhension que je composai leur numéro. Une première tentative échoua pour cause d’encombrement des services. La seconde fut un succès complet. J’expliquai mon cas à un premier interlocuteur qui me signifia que suite au changement d’opérateur des virements, le nouveau avait par erreur facturé des frais de transfert à tous les ayant-droits vivant à l’étranger et que ces frais me seraient remboursés. Tout s’expliquait donc. Restait à régler le problème des coordonnées bancaires. Je fus redirigé vers le service des paiements où une charmante dame, après s’être assurée de mon identité m’annonça que mes anciennes coordonnées bancaires étaient conservées, qu’il n’y avait rien à y changer et que mon prochain virement se verrait augmenté du remboursement des frais indûment perçus sur le précédent.

Elle est pas belle la vie ? La banque m’ayant déjà remboursé je vais donc toucher deux fois la somme en question. J’en suis à regretter de ne pas m’être vu prélever davantage… Sans compter la vaine satisfaction que j’éprouvai en constatant que je comprenais toujours très bien la langue de Shakespeare…



mercredi 18 juin 2014

Toubon a tout faux !



Ainsi, M. Toubon (que je croyais décédé tant il s’était fait oublier ces derniers temps) ne sera pas « défenseur des droits » !  Notre bon président l’avait pourtant pressenti pour occuper ce poste. C’était compter sans la vigilance citoyenne des parlementaires socialistes. Car s’ils n’ont pas de cap, ils ont une mémoire… Ainsi le pauvre homme devra-t-il, à à peine soixante-treize ans, se contenter de sa présidence du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Eh oui, un tel poste et une telle institution existent ! Avouez que pour un homme qui fut longtemps député, maire d’un arrondissement  à Paris, plusieurs fois ministre, qui prit sa préretraite au parlement européen, se trouver réduit à consacrer son indomptable énergie à déterminer la direction que devrait prendre un établissement dont la plupart des Français ignorent jusqu’à l’existence  c’est tomber bien bas. Tout ce qu’on peut espérer c’est que ce poste est rémunéré et qu’il l’est grassement…

Mais qu’a donc fait le bon Jacques pour que la représentation nationale  s’oppose à sa nomination ? Qu’est-ce qui le rend incapable  de se voir « chargé de défendre les droits des citoyens face aux administrations (ombudsman) et [de]dispose[r] de prérogatives particulières en matière de promotion des droits de l'enfant, de lutte contre les discriminations, du respect de la déontologie des activités de sécurité. » comme le dit si bien Wikipédia ? Se serait-il opposé à la défense des droits des citoyens face aux administrations ? Aurait-il combattu les droits de l’enfant ? Prôné la discrimination ? Combattu la déontologie des activités de sécurité (Toutes choses qu’un représentant du peuple, socialiste et donc bon par nature, ne saurait tolérer) ?

Il semblerait que ses principaux crimes soient les suivants : il n’aurait pas voté la loi sur l’abolition de la peine de mort ni celle sur la dépénalisation de l’homosexualité. Tout s’éclaire !  Un gars qui voudrait qu’on coupât en deux (selon l’amusante formule du bon Badinter) de braves gens (en fait, M. Toubon a voté le premier article de la loi prescrivant la peine de mort mais a refusé le reste car il voulait qu’on révisât l'échelle des peines à travers une réforme du code pénal) et qu’on collât les homos en prison ne saurait défendre les droits, cela va de soi, non ?  On se demande même comment des êtres si profondément méchants peuvent exister !

Pourtant ces fautes remontent respectivement à 33 et 32 ans. Jacques était jeune alors, un peu foufou, pas vraiment sec derrière les oreilles. Gageons qu’il se sera repenti, qu’il aura grandi, évolué, que son esprit se sera ouvert… Un homme qui préside à l’orientation d’une structure mettant en valeur les mérites de l’immigration après avoir participé à sa création ne peut pas être totalement mauvais. Et puis ne dit-on pas « A tout péché miséricorde » ?

Eh bien justement : NON ! Pour les socialistes, le moindre faux pas, le moindre écart par rapport à la doxa sont IMPARDONNABLES autant qu’IMPRESCRIPTIBLES. Curieusement, ces gens qui pensent pouvoir changer la société refusent de croire que les gens qui la composent puissent s’amender. Sauf, bien entendu, les criminels de droit commun (qui sont à leurs yeux victimes de la violence sociale). En refusant son bout de fromage à M. Toubon, nos bonnes gens de gauche démontrent si c’était nécessaire qu’ils sont davantage guidés par la haine partisane que par la générosité et l’ouverture. De plus, en infligeant un camouflet à celui qui est censé être leur leader, ils sapent le peu d’autorité qui lui reste. Ce qui est toujours bon à prendre.

mardi 17 juin 2014

Questions à la con



Des centaines de milliers de jeunes se sont vu poser hier quelques questions particulièrement indiscrètes dans le cadre de l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Il leur était alloué quatre heures pour y répondre. Quatre heures pour écrire un tissu d’âneries en réponse à des questions qu’ils ne se sont jamais posées et dont en plus ils n’ont généralement rien à battre. Thèse, antithèse, synthèse, et dans le bon ordre s’il vous plaît !  Il y avait également pour chacune des séries un texte à commenter. Bavarder autour d’un texte ! Voilà une idée qu’elle est bonne ! L’idée de discuter tel ou tel point de la pensée de Descartes, d’Hannah Arendt ou de Karl Popper (je me demande au passage s’il est prudent de faire de la pub à un gars qui porte un nom de stupéfiant) quoi de plus fascinant ? Ça prépare efficacement à cette activité primordiale dans nos sociétés postmodernes qui consiste à sodomiser d’innocents diptères dont le niveau de consentement et l’âge sont difficilement évaluables.

Plus j’avance en âge moins je me sens enclin à répondre sérieusement à certaines questions. Désavantage largement compensé par la possibilité que j’ai de donner un avis éclairé sur d’autres. Par exemple, si je me fous complètement de savoir si l’existence précède l’essence (ou si c’est tout le contraire), je peux vous donner des réponses assez claires concernant par exemple la préparation du lapin au chou, la culture de la patate, l’installation d’un va-et-vient ou d’une cloison en Placoplatre.

Je bénis le ciel de ne plus avoir à passer le moindre examen. J’en suis même à me demander comment j’ai pu en passer tant durant mes six années d’études supérieures et en plus les réussir aisément. Je mets ça sur le compte de la jeunesse et de sa malléabilité. Si c’était à refaire, je craindrais de mourir d’ennui lors du premier partiel…

Toutefois, comme je vous sens avide de connaître mes réponses aux graves questions posées cette année, je ne déroberai pas mais le ferai de manière succincte.

"L'artiste est-il maître de son œuvre?" 
Ben oui.
"Vivons-nous pour être heureux?"
Tant qu’à faire et si possible, oui.
"Les œuvres éduquent-elles notre perception?" 
Alors là je ne saurais dire. La plupart des percepteurs (trices) que j’ai rencontré(e)s m’ont paru avoir une bonne éducation, maintenant si c’était dû aux œuvres… Quelles œuvres d’abord ? La Croix Rouge ? Emmaüs ? Le Secours Populaire ? La question me parait imprécise.
"Doit-on tout faire pour être heureux?"
Non, les tâches ménagères par exemple, doivent être partagées. Et parfois même, on a beau tout faire, on se fait quand même engueuler par son conjoint.
"Suffit-il d'avoir le choix pour être libre?"
Non. Difficile de se sentir libre quand on a le choix entre les galères et le bagne. 
"Pourquoi chercher à se connaître soi-même?" 
Pour ne pas se demander qui est cette personne chaque fois qu’on croise un miroir.