..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 7 février 2013

God save the Queen ? King ?



Les anglais sont des gens nettement moins  coincés que nous. Ce sont des progressistes pur jus. Ils sont multiculturalistes comme des fous et vous créent des tribunaux islamiques comme on se mouche. Ils sont modernes.

Aussi ne faut-il pas s’étonner que nos bons socialistes nous les donnent en exemple. Pas pour les tribunaux islamiques, du moins pas pour l’instant, mais pour la question qui en ce moment agite le parlement et fait pouffer Mme Taubira et M. Gosselin (un mariage en vue ?) : le « mariage pour tous ». Nos chers Britanniques auraient pris la décision d’accorder le droit de convoler en justes noces aux homosexuels en une journée ! Si c’est pas de l’esprit de décision, ça ! Ce n’est pas comme nos dort-en-chiants de députés vétilleux, qui font tout un fromage d’une décision aussi évidente qu’utile et urgente à prendre.

Seulement, il y a un petit détail que nos chers amis d’Outre-Manche ont négligé, oh, un rien, mais que, étant Français, donc chercheur éhonté de petite bête, je voudrais soulever. Que se passerait-il au cas où leur souverain (e) pour montrer l’exemple ou par inclination naturelle déciderait d’épouser une personne de son sexe ? Plus précisément, quel titre porterait ledit conjoint ?

Traditionnellement, le conjoint  du roi devient reine tandis que celui de la reine n’est que prince consort. Dans ce dernier cas, pas de problème, si une reine d’Angleterre épousait une de ses copines,  celle-ci serait princesse consort. En revanche, dans le cas d’un roi, il serait impossible sauf à frôler le ridicule de rendre « Queen » son conjoint. D’abord parce que cela laisserait deviner qui est qui dans le royal couple et surtout parce qu’un des sens  de ce substantif se traduit par « pédé, tantouze ou folle ». Ce n’est pas moi qui le dis, mais M. HARRAP dans son French Dictionnary, Unabridged edition, Volume 1,Chambers Harrap Publishers, Ltd, 2001, P. 953, « queen », 1(e), .

La loi si promptement  adoptée par le parlement britannique envisage-t-elle ce point délicat ? Propose-t-elle que le conjoint du roi soit lui aussi nommé « King » ou simplement  « Prince consort » ?  Le diable est dans les détails !

mercredi 6 février 2013

Ouverture de nouveaux droits et autres fariboles



Un des arguments des pro-mariage pour tous  contre ceux qui on le mauvais goût de ne pas partager leur opinion est qu’il ne s’agit que d’étendre un droit à une catégorie qui ne l’avait pas. Ceci n’enlève donc rien à ceux qui l’avaient auparavant. L’argument est imparable.

Ainsi l’ouverture de la conduite à ceux qui n’ont pas le permis ne retire rien à ceux qui ont passé l’examen et n’est que l’extension d’un droit.

Ainsi, l’ouverture de la carrière de chirurgien à ceux qui n’ont jamais étudié la médecine ne retire rien aux praticiens diplômés et n’est que l’extension d’un droit.

On pourrait multiplier les exemples.

Mais, bougre d’âne, m’objectera-t-on, vous mettez sur le même plan des choses qui n’ont rien à voir entre elles : dans le cas du conducteur, ou du chirurgien, il s’agit de vérifier, par le biais d’examens, l’aptitude des impétrants à correctement exercer l’activité qu’ils visent. Or chacun sait que la vie conjugale ne requiert aucune capacité particulière.

Et certainement pas celle de procréer, vu qu’il existe des hétéros qui s’épousent alors qu’ils sont stériles ou trop âgés pour espérer donner le jour au moindre rejeton. De plus, certains se marient en se promettant bien de ne pas avoir d’enfant. L’argument, utilisé par les pro,  est encore une fois imparable : mariage et capacité à avoir des enfants  n’ont donc dans leur conception moderne AUCUN rapport.

Suivant cette logique (imparable !) on se demande donc au nom de quoi on continuerait d’associer mariage et droit à l’adoption, à la PMA ou la GPA. En effet, si le but du mariage n’est pas d’avoir des enfants pourquoi permettrait-il d’en adopter ou d’en faire concevoir artificiellement ?

Tout ça a des relents passéistes qui n’honorent pas la modernité. A moins que celle-ci ne consiste à conserver dans les institutions traditionnelles  ce qui arrange et à en évacuer ce qui gêne ?

mardi 5 février 2013

Relire Céline



Pour me changer les idées, je me suis lancé, une fois lue La Guerre et la paix, dans le Céline de Maurice Bardèche. Il m’avait été offert par mon ex-épouse pour Noël 1986 («  du temps heureux où nous étions amis »). Je suppose l’avoir lu alors, mais vingt-six ans plus tard il ne m’en restait pas le moindre souvenir. Je viens d’en terminer la lecture.

Qu’en dire ? D’abord qu’en en ôtant les redites, l’ouvrage eût été plus digeste. Ensuite que mettre en parallèle un auteur et son œuvre est quasi incontournable depuis Sainte-Beuve mais que dans le cas du Docteur Destouches ça pose problème dans la mesure où son œuvre est largement autobiographique ou du moins mêle des éléments transposés de la vie de l’auteur à des moments de délire qu’il voulait poétiques ou comiques.

Je ne suis pas un grand amateur de critique. Pour moi, cette activité que certains comiques iraient, quand ils sont en forme, jusqu’à placer au-dessus des créations, devrait se borner à faire connaître et susciter l’envie de lire ces dernières. Une lecture est toujours subjective et nous apprend souvent plus sur le lecteur que sur son sujet.

En plus de lire toute l’œuvre de Céline, j’ai beaucoup lu sur lui. Et je le regrette. Je préfèrerais ignorer que Bardamu ou Ferdinand revisitent  à leur manière la vie de M. Destouches. Le Voyage et Mort à crédit ont une valeur intrinsèque suffisante pour qu’on se dispense de supputer là où leur auteur triche, ment, dissimule, arrange ou délire. On n’a pas grand-chose à gagner, au moins pour ce qui est du plaisir de la lecture,  à leur superposer en calque la vraie vie de leur auteur. Surtout, que ledit auteur me paraît bien moins intéressant que ses deux premières « fictions ». Bien sûr, Céline n’est pas étranger, par la nature même de ses écrits,  à cette fâcheuse tendance. Il l’aura bien cherché ! Je veux bien admettre qu’Emma Bovary soit Flaubert mais je suis plutôt satisfait que Bardamu et Ferdinand ne soient pas vraiment Céline.

En fait, tout bien pesé, je n’arrive à retenir de son œuvre relativement modeste en volume que les deux premiers romans. Passons sur les pamphlets qui justifient largement ses ennuis ultérieurs. Guignol’s band (I et II), Féérie, D’un Château l’autre, Nord et Rigodon ont tendance à me tomber des mains, même si Bardèche semble retrouver dans l’ultime trilogie le « vrai » Céline, même si pour certains fans le « vrai »Céline ne s’affirme qu’après Mort à crédit. S’il n’est « vrai » qu’en hachant ses phrases jusqu’à en faire une incompréhensible bouillie, je le préfère « faux ».

Il m’arrive de penser qu’après le Voyage, le docteur Destouches aurait dû retourner à ses chers patients ou se mettre au bilboquet. Quand on atteint certains sommets, on ne peut que redescendre.

La lecture de Bardèche m’aura cependant été utile : En ravivant les traits d’un personnage que j’apprécie encore moins après son livre, il m’a donné l’envie de retourner au Voyage afin de dissiper un certain malaise. J’espère que cette énième lecture, comme celles qui l’ont précédée, sera un grand moment.

lundi 4 février 2013

Si tous les gars du monde



Refrain
Si tous les gars du monde
Décidaient d'être copains
Et partageaient un beau matin
Leurs espoirs et leurs chagrins
Si tous les gars du monde
Devenaient de bons copains
Et marchaient la main dans la main
Le bonheur serait pour demain.
- 1 -
Ne parlez pas de différence
Ne dites pas qu'il est trop blond
Ou qu'il est noir comme du charbon
Ni même qu'il n'est pas né en France
Aimez-les n'importe comment
Même si leur gueule doit vos surprendre
L'amour c'est comme au régiment
Il n'faut pas chercher à comprendre
- 2 -
J'ai mes ennuis et vous les vôtres
Mais moi je compte sur les gars
Les copains qu'on ne connaît pas
Peuvent nous consoler des autres
Tous les espoirs nous sont permis
Le bonheur c'est une habitude
Avec deux cent millions d'amis
On ne craint pas la solitude.
Pour finir
Si tous les gars du monde
Devenaient des copains.


Cette jolie chanson berça ma jeunesse. Au centre aéré de Sartrouville on nous l’avait apprise. En 1957, la guerre n’était pas encore si loin, et la parité n’était pas une priorité ce qui explique bien des choses. Qui se plaint aujourd’hui que certaines têtes soient trop blondes ? Et toutes les filles du monde, elles pouvaient continuer de se crêper le chignon allégrement ?

Moi je veux bien tout ce qu’on veut, mais quand on voit la haine qui dresse les uns contre les autres les gens de notre pays, ça laisse sceptique. Alors que normalement, le partage des mêmes bases culturelles et un langage commun* devraient faciliter notre compréhension mutuelle. A moins que ce soit plus un problème qu’une solution : le fait que nous comprenions ce que dit l’autre nous permet de noter en lui tous les détails qui séparent.  Le fait que nous n’ayons rien à battre de ce que peuvent bien décider ou vivre les étrangers chez eux favorise la tolérance…

Toutefois, si tous les gars du mon-on-de (ainsi que les fi-i-lles) faute de devenir copains, pouvaient s’unir sur certains points, ça résoudrait quelques problèmes :
Si tous les gars du mon-on-de (et les fi-i-lles aussi) décidaient d’acheter une voiture made in France, ça permettrait peut-être de sauver quelques emplois à Aulnay-sous-Bois.
Si tous les gars du mon-on-de (et les fi-i-lles aussi) décidaient de marcher à cloche-pied, on résoudrait le problème des mal-chaussés.
Si tous les gars du mon-on-de (et les fi-i-lles aussi) décidaient de donner 10 cents à M. Delanoë, il pourrait refaire la pelouse du Champ de mars et il lui resterait plein de sous pour ses bonnes œuvres.

D’autre part, ça pourrait poser  de graves problèmes :
Si tous les gars du mon-on-de (et les fi-i-lles aussi) faisaient leurs courses le mardi, on serait contraint de  fermer les magasins les autres jours.
 Si tous les gars du mon-on-de (et les fi-i-lles aussi) étaient élus président, il serait difficile d’offrir un chameau à chacun.
Si tous les gars du mon-on-de (et les fi-i-lles aussi) arrêtaient de dire des conneries je n’aurais pas écrit ce billet.

*Qu'on ne mette pas tout sur le compte du multiculturalisme : on s'étripait très bien du temps de la Révolution et à la Libération, dans une France relativement homogène du point de vue culturel.

dimanche 3 février 2013

De profondis clamaui ad te, Domine !



Évidemment, je n’en suis pas mort. On ne peut pas dire non plus que l’opération bénigne que j’ai subie ait été suivie de conséquences aussi regrettables que peuvent l’être la chute massive de dents ou la perte d’un ou plusieurs membres. N’empêche que je ne suis pas très content. Et j’ai mes raisons.

Je suis rentré lundi de la clinique avec un gros pansement sur le front. Jusque là rien à dire. Le mardi soir, je constatai à mon moyen dam, que ma pommette commençait à prendre une jolie couleur mauve-burne. Le lendemain au réveil, je m’aperçus que mon œil était à moitié fermé, que le l’hématome s’était développé et que sa couleur s’était affirmée. Mon dam devint grand. J’appelai le chirurgien afin de savoir si tout cela était bien normal. Il me fut affirmé que oui.

Conformément aux instructions du bon docteur, j’enlevai le pansement jeudi matin et un spectacle de désolation apparut : sur 7 cm une double couture traversait mon front. Avec l’hématome qui entourait mes paupières enflées, on aurait dit Le monstre après qu’il se fut battu avec Frankenstein. Je ne prétends aucunement avoir jamais été d’une beauté irrésistible. Mais là…

Je me doutais bien que mon nouveau look ne passerait pas inaperçu. Plutôt que d’aller faire quelques courses au village voisin, je décidai donc d’aller me fondre dans l’anonymat du Leclerc de Vire. Peine perdue. Dans les rayons, le gens me dévisageaient puis fuyaient mon regard. Passant à la caisse, l’hôtesse ne put s’empêcher de me demander ce qui m’était arrivé. Elle n’alla pas jusqu’à écouter la réponse, mais tout de même…

Et depuis  c’est comme ça : la buraliste qui jamais ne me parle y alla de sa supputation : « Vous avez-eu un accident ? » Toutes les personnes que je rencontre ont, après un temps d'arrêt, leur petite idée : Accident de voiture ou chute, généralement. Quand je révèle la véritable origine de ces transformations faciales, j’ai droit à un « Et le bleu ? » dubitatif. J’explique qu’il n’est que la conséquence normale de l’intervention…

Tout cela est bien pénible. Très pénible. Et pour traverser cette passe délicate, aucune aide ! Pas la queue d’une cellule de soutien psychologique ! En France, pays des droits de l’homme, au XXIe siècle ! Que fait le gouvernement ?