Parler de Gérard, de sa fuite, de sa russification, de son
petit tour au Monténégro, ça va bien un temps mais, comme les guerres civiles bien sanglantes et
les malheurs des Haïtiens, au bout d’un moment ça lasse…
Le Dieu des journalopes qui, comme celui d’Albert Einstein, « est
subtil mais pas malicieux », n’allait pas les laisser sans biscuit ou en tête à tête
avec l’ennuyeux Hollande. Dans sa grande bonté, Il leur envoya coup sur coup
deux deux petits faits bien aptes à soulever indignation et intérêt chez nos
foules sentimentales.
D’abord une petite vieille de 94 ans(passé un certain âge et
la décrépitude qu’il implique on devient automatiquement petit) fut virée de sa maison de retraite pour cause
d’impayés.
Ensuite une policière municipale vint chercher à la cantine
une gamine de 5 ans dont les parents distraits avaient oublié de payer les
repas.
Face à de tels actes de barbarie, la France entière s’émut.
Qu’est-ce que ce pays où on maltraite aussi cruellement enfants et vieillards ?
« Quand on voit ça, on a honte d’être Français ! » s’écrièrent ceux
qui n’en avaient jamais été heureux. Et de s’en prendre aux abominables
institutions et à leurs responsables : des fumiers, des dégueulasses, des
sous-merdes !
Je ne dis pas qu’expulser une nonagénaire ou priver de
cantine une enfant de maternelle soit glorieux. Seulement il y a une donnée du
problème qui semble échapper aux indignés. Les véritables (ir)responsables de
ces deux affaires sont les parents de l’enfant et les enfants de la vieille. Il
y a fort à parier que les décisions qui ont amené à ces regrettables actions n’ont
pas été prises sans qu’avant n’aient été envoyées à qui de droit nombre d’injonctions
de payer ou de mises en demeure. Desquelles les destinataires semblent n’avoir
pas tenu grand compte.
On peut envisager que, pour une raison ou pour une autre,
les intéressés n’aient pas été en mesure de régler leurs dettes. Mais dans ce
cas ont-ils entrepris toutes les démarches nécessaires afin de s’occuper du
problème : un échelonnement de la dette, une solution de rechange, que
sais-je ? Est-on certain que leur bonne volonté aurait essuyé un cuisant
refus de la part des responsables ?
Une institution, quelle qu’elle soit peut-elle se permettre
de fournir indéfiniment ses services sans qu’on la paye ? Dans ce cas, il
faudrait être bien fou pour continuer de régler ce qu’on leur doit…
Avant de vilipender tel ou tel « responsable », ne
serait-il pas utile d’écouter toutes les parties ? Ce serait de l’information ! Seulement, face
au scandale que provoquent les pleurs
supposés d’une enfant traumatisée ou le désarroi d’une nonagénaire que pèsent faits et responsabilité ?