..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 11 juin 2012

Le campagnol n’est pas l’ami du campagnard


Sympathique, non ? Eh bien NON !



En ce lendemain d’élections qui a vu la victoire de tout le monde et surtout de l’abstention,  force est de constater que, quelle que soit l’issue finale du scrutin dimanche prochain, un problème demeurera entier : celui que cause aux cultures le campagnol des champs.  C’est en vain que l’on chercherait dans les soixante proposition du président Hollande ( PPNF, Président Normal)l’ombre d’une allusion à ce qui constitue pourtant un problème majeur de nos campagnes. Il est vrai qu’au milieu de ce fatras d’inepties anecdotiques une question sérieuse paraîtrait déplacée. Si on se tourne vers la droite et l’extrême droite, même silence gêné. Et pourtant…

Microtus arvalis, comme le scientifique nomme cet infâme  petit salopiaud, est un redoutable prédateur. D’une taille ridicule par rapport aux ravages dont il se rend coupable, cet animal sournois creuse dans le sol des galeries superficielles. Il se nourrit, ou plutôt se bâfre, de luzerne, d'herbes, de céréales, de racines des plantes cultivées et sauvages et parfois d'insectes. Des racines de MES plantes cultivées. Incapable d’assumer ses crimes face à son créateur, il les commet souterrainement. Ainsi, j’ai pu noter ce printemps qu’alors que j’avais arraché et laissé en tas des racines de chicorée cet ignoble rongeur  a préféré aller bouloter celles, souterraines, de ma plantation d’endives !

Lors d’un précédent billet, j’avais injustement accusé les rats d’avoir ravagé ma récolte de pommes de terre. Les pièges que je leur avais tendus n’étaient parvenus à attraper que quelques-unes de ces ridicules bestioles brun-roux d’une grosse dizaine de centimètres queue comprise. Je crus alors, ô innocence !, que ces animalcules ne pouvaient être les coupables. Depuis, je me suis renseigné. Microtus arvalis raffole de patates. Ce n’est pas tout. Il n’a rien trouvé de mieux, creusant une galerie suivant le rang, de se repaître de mes semences de petits pois. Ces derniers levaient  une pousse vert-tendre en direction des cieux puis cette pousse tombait à terre : le muridé avait bouffé la graine qui la sustentait. Je ne me décourageai pas : Je complétai les rangs ravagés par de nouvelles semences.  La germination se fit. Et le même crime ignoble la suivit. J’ai jeté l’éponge : cette année je n’aurai que peu de pois.

Je me documentai sur les mœurs de mon ennemi. Et j’en appris de belles : « La saison de reproduction varie en fonction de la latitude. En Lorraine, la saison de reproduction va de février à décembre. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 30 jours pour les mâles, mais des femelles âgées de seulement 11 à 13 jours peuvent être gestantes. La gestation dure de 19 à 21 jours. On peut compter 3 à 4 portées annuelles de 8 petits (2 à 12). 8 tétines. Les jeunes sont sevrés au bout de 20 jours. » Ainsi, non content d’être un goinfre, le campagnol est pédophile ! Il prend ses compagnes à la mamelle !  Jolie mentalité ! Que fait la police ? Au rythme qui vient d’être décrit, s’il n’y avait les prédateurs, il ne faudrait pas longtemps pour que des millions de campagnols envahissent mon beau jardin, y rongent toutes mes patates. 

Aussi, quand je vois des chats plus ou moins pelés parcourir mon terrain, je leur adresse tous mes vœux de bonne chasse comme je le fais dès qu’apparaît au ciel le moindre rapace.

dimanche 10 juin 2012

Un vrai temps d’élection !





Nous voici au premier tiers du novembre de juin  et, comme il sied, la ligne des collines disparaît sous un voile laiteux, un rien grisâtre.  Si j’en crois les carreaux, il doit crachiner. Un vrai temps d’élection ! Dire que pas plus tard qu’hier j’ai pu jardiner toute la journée ! Aujourd’hui, à part voter,  je ne vois pas trop quoi faire. Maintenant, si j’y vais ce matin, je n’aurai rien à faire de l’après-midi.

Je me suis renseigné sur les candidats de ma circonscription. Je sais plus ou moins pour qui je vais voter. A moins que je change d’avis au dernier moment.  Évidemment, je ne dirai pas si ce sera la droite ou la gôche qui aura mes faveurs. Trop de respect pour la loi du silence. Les plus perspicaces de mes lecteurs s’en douteront quand même un peu…

On dirait, en plus, que les résultats de ces élections n’intéressent pas l’étranger (ces étrangers, tout de même !). Peut-être attendent-ils, pour les publier d’en avoir ? Lors des présidentielles j’avais une estimation à peu près correcte vers 13 h 30. N'importe comment, vu le mode de scrutin, il sera difficile de tirer des conclusions du premier tour.

Décidément cette journée s’annonce mal !

samedi 9 juin 2012

Anachronistes !





Pour la gôche, et surtout quand elle est radicale, l’ennemi c’est le fascisme.

Je regardais, mercredi soir, le documentaire consacré à MM. Hitler et à Mussolini. Une chose m’a frappé : que tout ça était vieillot ! La manière dont ces dictateurs s’exprimaient, ces foules de militants portant uniforme et défilant au pas de l’oie en adressant un salut (fasciste comme il se doit) à leur adoré Duce ou Führer !  Après tout, il n’y a rien là que de normal : ça se passait il y a 80 ou 90 ans.  En 1936, la France ne se définissait pas par rapport au bon roi Louis-Philippe !

Eh bien, pour la gôche, les années 20 et 30 du siècle passé sont d’une actualité brûlante. On n’y peut rien, c’est comme ça. Ses idées, ses principes, ses solutions,  elle va les chercher, quand elle se veut moderne, il y a 68 ans (programme du CNR), quand elle se veut plus fondamentale,  un siècle, deux siècles,  voire plus de voyage dans le temps ne l’effraient pas.

La gôche est archaïque. Elle n’y peut rien, c’est sa nature. Elle ne voit pas le temps passer. Elle continue de faire semblant de défendre une classe ouvrière qui depuis des lustres l’a laissée à ses chimères de bobos. Elle ne sait même plus qui elle est ni qui elle représente.

C’est là que j’en reviens à l’inénarrable Jean-François Kahn, (ex ?) militant du Modem, c’est à dire d’un parti qu’à force d’être nulle part aucun électeur ne parvient à rejoindre. Lui aussi est à la ramasse. Il imagine un retour du fascisme ! Rien moins !

Mais le fascisme, mon bon monsieur, ça demande un contexte bien défini. Il résulte des frustrations d’anciens combattants de la Grande Guerre et de la crise de 1929. Où est-elle NOTRE Grande Guerre ? Où sont-ils ces millions de combattants des tranchées ?  Où sont-ils ceux qui ont connu un enfer de boue, de canonnades et de gaz asphyxiants rendant la mort, ses cadavres, leur puanteur et ces rats qui dévoraient tout omniprésents ?   Ces hommes qui rêvaient dans leur misère d’un avenir Rouge, Noir ou Brun ? Où est la nostalgie de l’uniforme et de l’esprit de camaraderie né du combat ?  Où sont-ils, aussi,  les vaillants petits soldats du Kominterm obéissant au doigt et à l’œil au Petit Père des Peuples ? Où sont leurs bagarres de rues qui les opposaient pour conquérir un pouvoir que les urnes leur refusaient ?  

Les temps ont changé. Je suis au regret de vous l’annoncer mais le fascisme ne passera pas. Ne serait-ce que parce qu’il est mort et enterré depuis des décennies. Comme l’est son alter ego communiste.  Est venu le temps du confort et du festif. Même les pauvres ont un écran plat. C’est triste mais c’est comme ça. La guerre civile, M. Kahn, n’est pas à l’ordre du jour. Pour qu’elle ait lieu, il faudrait qu’il n’y ait rien à la télé : aucun match de foot, aucune Star Ac’, pas de « Plus belle la vie », pas de « Le bonheur est dans le pré » ni d’émission de bricolage…  A part une poignée d’excités dont les forces de l’ordre, si elles en avaient, justement, l’ordre, n’auraient pas besoin de 5 minutes pour débarrasser la voie publique, les gens ont « mieux » à faire.

L’ennemi de l’idéologie  gôchiste n’est pas le fascisme mais le bon sens. Il finira par triompher. Peut-être même en son sein…

vendredi 8 juin 2012

La catastrophe du 6 mai 2012





M. Jean-François Kahn est un turlupin. Son sens de l’exagération est incomparable.  La meilleure preuve n’en est-elle pas qu’en novembre 2008 il traita l’ex-président de malade mental dans l’excellent périodique qu’il dirigeait alors ? Hier est paru son dernier opuscule, « La catastrophe du 6 mai 2012 » dans lequel il explique que selon lui, la victoire de M. Hollande en ce jour béni ne serait qu’apparente et cacherait une défaite idéologique laquelle mènerait à une radicalisation de la droite. Il en veut pour preuve que mener  une campagne d’entre deux tours plus à droite que le Front  National a permis à Nicolas Sarkozy de gagner 3.5 % et de passer à deux doigts de la victoire. Pour JFK, se profile une alliance FN-UMP qui pourrait mener à une victoire de la droite radicale en 2017 avec Marine Le Pen  1er ministre suivie d’une explosion sociale et puisqu’on est parti à rigoler d’une guerre civile etc.

Cet homme est-il fou ?

Question déplacée. Le fait qu’il soit ou non atteint d’une quelconque maladie mentale ne l’empêche pas d’avoir des moments de lucidité. Plusieurs éléments confirment son analyse. Je sais que je vais faire de la peine à certains de mes lecteurs mais tant pis. Quoi qu’on ait envie de penser,  l’élection de M. Hollande n’a pas été le résultat d’une vague d’adhésion. Bien qu’il y ait eu plus d’un million cinq cent mille inscrits qu’en 2007, M. Hollande a tout de même recueilli 982 000 voix de moins que M. Sarkozy lors de son élection. En fait, par rapport au nombre de votants, M. Hollande est le moins bien élu des présidents de la Ve République.

Ensuite, comme l’indique un récent sondage, les idées du FN font leur chemin : 51% des sondés le considèrent comme un parti comme les autres. 55% des électeurs UMP souhaitent des accords au cas par cas avec le FN lors des législatives.  Ils sont encore 32% à souhaiter un accord national. La radicalisation de la droite est bel et bien en marche. Il est également probable que si la gauche s’entête dans des réformes sociétales à la mords-moi-le-nœud, si la croissance promise, bien que décrétée,  n’est pas au rendez-vous, si le chômage augmente considérablement, M. Hollande aura beau se rendre à Bruxelles à vélo et à Washington à la nage ça n’ira qu’en s’aggravant.

Maintenant, que cela mène aux apocalypses Kahniennes , rien n’est moins sûr…

Je vous donnerai mon sentiment là-dessus demain. A moins bien entendu, que quelque chose de plus important ne se passe (invasion de piérides, dévastation du jardin par les rats-taupiers, décès intempestif de votre serviteur, que sais-je encore ?).

jeudi 7 juin 2012

Un médecin peut en cacher un autre (2)






…A moins qu’il ne se cache lui-même.

Le rendez-vous fatidique avec « mon » cardiologue a eu lieu. Plusieurs jours à l’avance, l’angoisse montant, je m’étais fait un film sur la teneur de notre entretien que je pressentais houleux.

Il faut dire que mon médecin m’avait décrit son confrère comme un roquet, ma compagne, qui avait eu affaire à lui, comme un connard et une amie comme un hypocrite qui fumait comme un  pompier.

J’arrivai donc quelques minutes avant l’heure et fus surpris qu’au lieu de me faire poireauter dans la salle d’attente la secrétaire m’introduise immédiatement dans la salle de consultation. A peine m’étais-je déshabillé qu’entra un petit homme sec et un rien grisonnant. Il me pria de m’allonger et fit ce qu’il avait à faire, électrocardiogramme, doppler, écographie sans dire grand-chose. Puis il me demanda si je fumais avant. Aïe ! me dis-je in petto, nous entrons dans le vif du sujet. Je lui répondis que non seulement je fumais avant mais que je fumais encore 20 à 30 cigarettes quotidiennement. Au lieu de l’attaque escomptée je ne notai chez mon adversaire aucune réaction  particulière. Pas plus de grognements sourds, que d’écume bouillonnant à la commissure des lèvres, n’annoncèrent  la colère prévue.

En fait, nous parlâmes du tabac avec le détachement nécessaire avant de passer sur un ton badin à d’autres sujets comme les systèmes d’assainissement des eaux et des poulets Doux dont le siège est à Châteaulin et non à Châteaudun, résidence de mon ancien cardiologue. Bref, nous nous quittâmes, je ne dirais pas copains comme cochons, mais en excellents  termes.

Non seulement le clash prévu n’avait pas eu lieu mais je ne pouvais me défendre de trouver le bougre sympathique. Il n’empêche que je ne peux m’expliquer ce total contraste entre l’être qu’on m’avait décrit et celui que j’ai rencontré. M’aurait-on menti ? Improbable. Mon charisme naturel lui aurait-il immédiatement inspiré une irrésistible sympathie ? Mon gabarit et/ou un caractère deviné violent l’auraient-ils dissuadé de me provoquer ? Qu’importe au fond ? 

L’essentiel est que ce rendez-vous redouté s’est transformé en agréable rencontre.