Hier, il y eut sur ce joli blog généralement apaisé et
rassembleur une petite bagarre comme le net sait en faire naître. On s’y cliva
comme chiffonniers.
Ayant moi-même pas mal trollé, avant même
de savoir ce qu’était un troll, je ne jetterai la pierre à personne. C’est même
cette sale manie qui m’a amené à ouvrir blog suite à un différend avec le sieur
Jégou. Plutôt que d’aller écrire chez les autres, pourquoi ne pas avoir un
petit chez soi ? Troller, c’est
comme squatter à part qu’en général, quand on se fait abriter chez autrui, on
le fait chez ses amis et non ses « ennemis ». Quelque soit le cas,
cependant, l’ami ou l’« ennemi » risque de se lasser et le troll de
se retrouver dehors.
Si le forum est un lieu non seulement propice à la baston
mais conçu pour ça, le blog est autre chose. C’est un lieu « privé »
même s’il est ouvert à tout vent. S’y livrer à la baston est un peu déplacé,
comme il est déplacé, surtout quand on n’a pas été invité à la soirée, de violer la grand-mère, de s’essuyer la queue
dans les rideaux avant de boire le lait du p’tit chat. C’est se monter homme du
commun (1).
Mais quel qu’en soit le lieu, la bagarre du net n’est qu’un
jeu truqué. Ne serait-ce que parce que souvent, comme certains catcheurs de
jadis, on s’y livre masqué. Ensuite parce que le combat est purement virtuel et
sans danger, sauf à tomber sous le coup de la loi comme certain de mes
ex-adversaires en polémique particulièrement hargneux. Je soupçonne la plupart des bretteurs
internautiques d’être polis et réservés dans la vraie vie et de ne donner libre
cours à leur agressivité que devant un clavier. Tant qu’il n’y aura pas de
touche « poing dans la gueule » ou « coup de latte dans les
couilles », on pourra se livrer sans douleur à ces combats
de coqs sans ergots séparés par une vitre blindée.
Cependant, on peut se sentir agacé voire blessé par
certaines attaques. Ça m’est arrivé, mais la blessure est bien
superficielle et on en est vite
remis. Toutefois, la prochaine fois que
ce genre d’ « échange » se produira ici, je supprimerai les
commentaires. Sans pour autant en vouloir à leurs auteurs tant je sais que nul
n’est parfait et que tout ça c’est du cinéma.
(1) Merci à MM. Gary et Brassens pour les termes de ces deux dernières phrases.