..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 17 avril 2012

Allez, on en rajoute 60 000, ça va tout résoudre !





Il y a une dizaine d’années, je regardais vaguement une connerie américaine (je pratique volontiers  la redondance) à la télé en compagnie de ma fille. Je suppose que c’était surtout elle qui la regardait, vu que moi, les séries américaines… Ça se passait dans une école, du niveau lycée, vu que les élèves semblaient avoir dans les vingt-cinq ans comme c’est la règle du genre. Ce qui m’étonna, ce fut le fait que ces élèves-vétérans avaient un comportement curieux. Bien qu’en cours, certains téléphonaient, mangeaient, écoutaient leur walkman, bavardaient et  accordaient généralement une attention distraite à ce que pouvait bien dire le prof.

Je communiquai mon étonnement à ma fille, lui disant que ces américains, quand même, ils allaient loin dans le n’importe quoi, un pareil laxisme me paraissant un rien improbable. Ma progéniture, bien que n’ayant pas encore vingt-cinq ans, était elle-même lycéenne à l’époque. Ma surprise incrédule l’étonna.  Elle me déclara que dans son lycée, établissement « « réputé »  du centre d’une paisible ville moyenne, c’était comme ça. De sceptique je devins abasourdi et lui demandai comment réagissaient les profs . « Ben, les vieux pètent les plombs et   les jeunes  font comme si de rien n’était ».

J’eus un peu de mal à en croire mes oreilles. Les bras faillirent m’en tomber. Dieu merci, ils étaient  et sont encore bien accrochés. D’un autre côté, ça m’aida à comprendre pourquoi les petits gars en grande difficulté à qui je tentais alors de faire partager mon petit savoir avaient tendance à qualifier mon style de dictatorial…

Je sais que les choses ont changé, que les  jeunes d’aujourd’hui ont des capacités inconnues de mon temps. Ils peuvent  écouter de la musique, téléphoner et suivre un cours en même temps.  Toutefois, je me demande si, malgré tout,  ces activités multiples ne nuiraient pas un tout petit peu à leur concentration. On pourrait même se demander si  l’écroulement du niveau que l’on a pu récemment constater ne pourrait pas, soyons audacieux,  être en partie dû à ces attitudes plus cool face à l’apprentissage.

On aurait tort. C’est dû au manque d’effectifs dans le corps enseignant. La solution, comme l’indique M. Flamby,  Futur-président-auto-proclamé©, consiste à embaucher 60 000 nouveaux professeurs. C’est beaucoup, ce n’est pas trop.   Et c’est plus facile à dire qu’à faire.

Évacuons d’emblée le côté financier de l’affaire : il intéresse peut-être les boutiquiers mais les âmes nobles l’ignorent. C’est ailleurs que gît le lièvre. Figurez-vous que, pour des raisons mystérieuses, les candidats, crise ou pas crise,  chômage ou pas chômage, ne se bousculent pas pour embrasser la noble profession d’enseignant ! Timidité maladive? Crainte irraisonnée que l’épousée ne soit vérolée ? Allez savoir…

Mais, encore une fois, supposons le problème résolu comme le fait régulièrement  M.  Flamby,  Futur-président-auto-proclamé© : à quoi serviraient 60 000 enseignants de plus si on ne les écoute pas ?  Et je n’ai même pas parlé d’établissements où règnent chahuts, violence, « incivilités », racket, drogue et autres manières d’exprimer  une inextinguible soif d’apprendre.

Il me semble que le problème ne se pose pas uniquement en termes d’effectifs.

lundi 16 avril 2012

Livres...




C’est bien beau de fabriquer des bibliothèques mais une fois qu’on les a finies il faut sortir les livres des cartons ou certains dormaient depuis des années. Et là, on s’aperçoit qu’il y en a bien plus que ne peuvent contenir les étagères. Alors, il faut trancher. Dans le vif. Et ce n’est pas facile.

Mes livres n’ont aucune valeur. Mes « Pléiade » ont mystérieusement disparu lors de mon premier divorce. Durant une crise financière j’ai vendu sur eBay les quelques éditions plus ou moins rares en ma possession. Un incendie, il y a quelques années, a noirci le reste.   Ce sont en grande majorité des livres de poche, des Folio. Certains ont plus de quarante ans. Ça vieillit mal, tout ça.

Pour résumer, ils auraient, sauf rares exceptions, leur place à la décharge. Surtout que j’ai été indemnisé lors de l’incendie. J’aurais pu acheter quelques milliers d’euros de livres neufs et balancer le tout

Seulement, ces livres c’est ma mémoire, même si je ne me souviens que rarement de leur contenu. Impossible de m’en défaire. Il fallait élaguer. Que jeter ? Que garder ?  Selon quels critères ?  L’état ? L’intérêt du contenu ? Mes goûts du moment ?  Un peu de tout ça ?

Je prendrai quelques exemples : Il y a peu de chance que je relise jamais Henry Miller. Mais la présence de ses livres dans mes rayons rappelle le jeune homme que j’ai été. Les deux tomes d’Ulysse, achetés à  Dreux il y a 39 ans, y a-t-il une chance que je parvienne,  lors d’une prochaine tentative,  à dépasser la dixième page ? Et les Céline tardifs qui me tombent des mains ? Pourquoi conserver douze romans de Modiano quand tous se ressemblent tant ? Et ces livres que je pense n’avoir jamais lus mais qu’une dédicace relie à un amour perdu ? 

Alors j'ai presque tout gardé, sachant pourtant que ces livres ne serviront jamais à personne. Que nul ne les lira plus. Si je ne gardais que ceux qu’il est possible que je relise voire que je conseille, mes étagères seraient quasi-vides. Sans livres, je me sentirais nu.

dimanche 15 avril 2012

Des commentateurs, de l’anonymat et du délit d’opinion.





Les commentaires sont un des attraits que l’on peut trouver à tenir un blog. Ils vous donnent l’impression, autant sinon plus que les statistiques de visites, que l’on ne poursuit pas un monologue logorrhéique face au néant. Ça rassure.

Parmi les commentateurs, il en est de toute sorte. La régularité et la fidélité de certains font qu’au fil du temps on finirait par les considérer comme faisant partie de la famille au point de s’inquiéter de leur santé si par aventure ils vous faisaient faux-bond.  On apprécie également le retour d’autres moins réguliers. Et puis il y a les trolls. Qui viennent s’indigner dans des endroits où ce sont généralement eux qui indignent. J’en ai un, voire deux (que je dois à l’honnêteté reconnaître partager avec Didier Goux).  Il est rare que des polémiques s’installent parce que le ton de mes billets s’y prête peu. Enfin il y a l’ (les) anonyme(s) de tendance généralement trollesque  dont on ne sait s’il est unique ou légion.

L’autre jour, je m’entretenais gentiment avec un anonyme tout en me plaignant de son statut. Je lui signifiais que, alors que j’utilise ma véritable identité pour rédiger mes billets, je trouvais son manque de visibilité un rien gênant. Sa réaction fut étonnante :
« Allons, vous n'êtes pas aussi naïf. Vous avez sans doute aussi une famille que certains de vos écrits pourraient déranger. »

Il est vrai que j’ai une famille.  Pas très nombreuse, mais quand même. J’ai également quelques amis. Curieusement, les membres de  cet entourage se doutent, allez savoir pourquoi, que mon gauchisme est modéré. Ma fille me lit régulièrement, il arrive que mon frère aîné  le fasse. Ce dernier, de gôche bon teint, m’a même dit me trouver « moins cynique » que dans la « vraie vie ».

Si l’on suit la logique de mon anonyme commentateur, je devrais adopter dans la vie un profil bas, faire semblant de m’enthousiasmer pour MM. Hollande, Mélenchon, Poutou ou Mme Arthaud et le soir venu, volets clos, porte fermée, verrous tirés, caché sous un impénétrable pseudonyme, bien à l’abri derrière (ou plutôt devant) mon petit écran, laisser libre cours à ma mauvaise nature, dégoisant « mes rancœurs et mes haines ».  Car, pour une belle âme, certaines opinions ne peuvent être que le fait d’être falots, rancis dans leur médiocrité et prenant une pathétique revanche sur leur triste vie par le truchement de messages innommables.

Curieusement, il ne viendrait pas à l’idée de mon aimable conseil de mettre en garde les gentils MM. Mélenchon, ou Poutou  ni même la douce Mme Arthaud contre la gêne que pourraient occasionner l’expression de leurs opinions parmi leurs proches.  Pas plus qu’il ne leur conseillerait d’organiser leurs meetings sous un faux nom et affublés de masques. Il faut croire que ces braves gens ne disent rien qui soit susceptible de choquer quiconque…

Un peu plus tard, mon anonyme correspondant revint à la charge. Comme j’avais nommé mes parents, il me lança un cinglant : « Sont-ils très fiers d'être nommés dans un blog de ce genre ? » La honte qu’en ressentiraient ces chers disparus m’apparaît un rien spéculative. J’admire par ailleurs l’expression « un blog de ce genre ».  On en frémit !

Une lecture attentive de mon blog devrait permettre à ce brave garçon de voir qu’il n’y a rien qui puisse en lui tomber sous le coup de la loi. Du moins en l’état présent de la législation.  Fais-je l’apologie du racisme ? Lancé-je  de quelconques appels  au meurtre  ou à la simple haine ? Que nenni !

Seulement, suite à des décennies de lavage de cerveau, des êtres simples en viennent à considérer que le fait de ne pas hurler avec les loups de gôche est en soi un délit. Ce faisant, alors qu’ils voient du fascisme partout , ils ne se rendent pas compte que la soi-disant bonté qui les anime mène plus surement aux camps et au goulags divers que la prétendue méchanceté de ceux qui choquent leurs nobles sentiments.

samedi 14 avril 2012

Ça prend forme !

De là j'envoie mon message au monde (et à sa banlieue)


Après deux mois et demi de travaux divers, l’étage prend forme. La pièce principale (bureau-chambre) est terminée. Il ne reste plus qu’à sortir mes livres des cartons où ils dorment depuis près d’un an. Mes efforts n'auront pas été vains !
C'est par là qu'on y accède

Deux éléments de bibliothèque terminés hier
Charpente apparente
Le molosse teste le lit


Dans la salle d’eau, ne reste qu'à poser le papier et installer dressing et étagères.

Et ça ne fuit plus...
Tout a été prévu...
De l'emplacement du futur dressing, Elphy semble éblouie par tant de beauté


Je vais bientôt pouvoir me consacrer au jardinage…

vendredi 13 avril 2012

Eloge du militant



Le Ti punch La nuit portant conseil, j’ai réalisé mes erreurs. Voilà ce que ça donne.

Le problème de notre société, ce qui fait qu’elle s’atomise, que chacun se retranche derrière son quant-à-soi pour se bricoler un pseudo-bonheur individuel, c’est la difficulté que beaucoup rencontrent à s’engager. A la base de ce refus, il y a une cause profonde : un  lâche égoïsme que dissimulent  bien maladroitement  des arguments  issus de fumeuses réflexions. Ce ne sont que des cache-misères qui offrent à ceux qui adoptent cette posture l’avantage de pouvoir se prétendre, sans convaincre personne, plus fins, plus intelligents, mieux articulés que ceux qui sautent le pas de l’engagement.

 A moi, on ne la fait pas !  Je vois plus clair, plus loin que vous ! Vous n’êtes que des suiveurs, incapables de pensée individuelle ! Il vous faut des causes, des chefs, des leaders, moutons ! Voilà ce que clament à tout vent les esprits prétendument libres. Comme des enfants que la nuit effraie, ils ressassent  leur antienne pour se rassurer tant ils sont quelque part conscients de la vacuité de leur discours et du vertige qu’il entraîne.

En fait, la hauteur de vue dont se targuent ces lâches est basée sur un total manque d’esprit de synthèse. L’individualiste, plutôt que de voir la beauté d’une cause, s’évertuera à y trouver un infime détail négatif qu’il montera en épingle afin de « démontrer » sa nocivité. Un peu comme si,  de la Joconde, il ne voulait voir que la chiure qu’une mouche insouciante y aurait déposé.

Ce genre d’individus pullule à droite. Ils vont, sans même réaliser l’oxymore, jusqu’à se proclamer, pauvres couillons, « anarchistes de droite » !

A gauche, en revanche, l’engagement militant est naturellement  plus fréquent. Parce que la gauche est porteuse de valeurs collectives, généreuses, sociales. Au repli sur soi, elle oppose l’ouverture à l’autre, à la frilosité elle répond par l’ouverture, plutôt que le cynisme elle choisit l’espérance.  Dépassant le détail, elle va à l’essentiel.

Bon, je pourrais continuer comme ça éternellement. Certains diront que je ferais un Écossais passable. Je ne crois pas. La maigreur de mes mollets me fait proscrire le kilt.