..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 14 février 2012

France, vieille terre musulmane



Un propos m’a frappé durant l’émission « Service public » d’hier sur France Inter , celle-là même dont parlait Dixie dans son billet.

Un des intervenants, je ne saurais le nommer tant, vu le peu d’intérêt du « débat »,  j’écoutais du bout de l’oreille nous en sortit une bonne : la France a également  des « racines musulmanes ». Rien moins. Mon oreille se tendit soudain, car ça ne me paraissait pas évident. Avait-il existé de tout temps de fortes communautés musulmanes dans notre cher pays ?  Trouvait-on dans nos villages un nombre considérable de mosquées du XIIe siècle ?  Nombre de nos communes se nommaient-elles Sidi-quelque chose ?

Que nenni ! Ces fameuses « racines » ne dataient que des années vingt du XXe siècle. Ce qui, comparé au baptême de Clovis est, vous le reconnaîtrez, relativement récent. Et en quoi consistaient au juste ces jeunes racines ? Je vous le donne en mille : du fait de la colonisation (cette entreprise criminelle promue par la gôche du temps où elle était encore méchante), à cette époque, la France se déclarait être une « puissance musulmane » ! Si c’est pas de la racine, ça !

Vous me direz que du fait de la colonisation, en ces temps obscurs, la France aurait pu se targuer également d’être une puissance animiste ou bouddhiste et par conséquent avoir des « racines » de ces derniers types.

Personnellement, je trouve que pour mettre sur le même plan les racines chrétiennes de notre pays qui se manifestent  dans le nom de nos villages, leurs dizaines de milliers de clochers, toutes les croix qui marquent nos carrefours et une situation historique fugace autant qu’artificielle il ne faut pas manquer d’air. N’en manquant pas, l’intervenant parla ensuite de « racines » athées, protestantes  et autres.

Ce qui fait l’intérêt profond du discours modernoeud®, c’est sa capacité à élever l’épiphénoménal au niveau de l’essentiel, à démontrer que l’évidence est douteuse, à  tenter d’engendrer le trouble,  à donner à la pire ânerie un air de vérité profonde…

dimanche 12 février 2012

Quand on vous dit qu'il y a de l'espoir...



Hier soir, j'ai regardé l'émission "A vous de voir" sur France 5. C'était très intéressant. On nous y montrait un brave homme qui, bien qu'aveugle, avec l'aide de sa femme, se livrait aux joies de la photographie. Sa femme lui expliquait un peu ce qu'il allait photographier et clic ! C'était dans la boîte ! 

On pourrait imaginer une émission "Les bras m'en tombent" consacrée aux manchots des deux bras qui pratiquent le lancer de javelot, "A  toutes jambes" pour les culs-de-jattes danseurs, "A gorge déployée" pour les muets qui chantent, etc.

Cette émission devrait donner confiance à tous. Ainsi, pourquoi un jeune diplômé, courageux et entreprenant, ne pourrait-il pas envisager de trouver un emploi : rien n'est impossible dans notre monde merveilleux !

jeudi 9 février 2012

Circulez, y'a rien à voir...



« Au moment où nous dénoncions le racisme, des militants d'extrême-droite se sont levés et nous on invectivés, jusqu'à physiquement empêcher le débat. »

Voilà les propos de  Mme Caroline Fourest que reportait La Libre Belgique  pas plus tard qu’hier. Extrait de son contexte cette phrase laisserait à penser que l’auteur du livre «Marine Le Pen » paru l’an dernier a été  la cible d’une manifestation d’hostilité de sympathisants  de la présidente du FN. Eh bien pas du tout. L’ « extrême droite » dont il est question ici est constituée d’islamistes venus  l’empêcher de participer à un débat  intitulé « L'extrême droite est-elle ou non devenue fréquentable? » organisé à  l’ULB (Université Libre de Bruxelles) le 7 de ce mois.

Car si Caroline Fourest  ferraille contre le FN, elle mène également, au nom de ses convictions féministes entre autres, un combat contre l’islamisme.  Ce qui l’a amenée en entrer en conflit ouvert avec des « intellectuels de gauche » qu’elle taxa d’ « islamo-gauchisme ».

« Si nous avions en France des évènements comme ça dans nos universités françaises, Marine Le Pen serait certainement au deuxième tour. » poursuivit-elle, faisant ainsi des islamistes les alliés objectifs de l’extrême droite, les inscrivant même dans cette mouvance honnie.

Je n’ai aucune sympathie particulière pour cette personne. Elle m’agace plutôt qu’autre chose. Il n’en reste pas moins que l’on ne peut pas dire que la censure dont elle a été l’objet ait été relayée par les grands médias nationaux ni donné lieu à une de ces merveilleuses polémiques qui font chaque jour notre bonheur. 

Il faut dire que les problèmes de la belle Caroline ont du mal à s’inscrire dans le manichéisme médiatique ordinaire pour lequel il n’y a d’un côté aucun islamisme et de l’autre d’affreux islamophobes extrémistes.  Difficile de faire passer une militante des causes  homosexuelle, anti-FN  et antiraciste pour une extrémiste de droite. Impossible d’admettre que, puisqu’il n’y a pas d’islamistes, des musulmans forcément modérés puissent adopter des comportements peu démocratiques.

Dans ce cas figure, que faire sinon se taire ?

mercredi 8 février 2012

Des esclaves ? Vous n'y pensez pas ! Captifs, tout au plus...



Hier, à L'Assemblée Nationale, M. Serge Letchimy, député apparenté socialiste , etc.

Laissons-le à ses fantasmes.

Je voudrais simplement, vous narrer une anecdote qui tendrait à prouver que l'esclavage n'a pas été le seul fait des blancs mais qu'il est arrivé qu'il existe également en Afrique noire entre gens de même couleur.

Lorsqu'en 1971 je m'en fus accomplir mon Service National en tant que coopérant au Sénégal, je prenais mes repas à la "popote" de Salomon. Qu'est ce qu'une "popote" ? Disons que nous nous réunissions à quelques uns afin de partager les frais qu'occasionne l'emploi d'un boy cuisinier et que nous prenions nos repas chez celui qui abritait la dite "popote". Notre boy s'appelait Mamadou. Quel manque d'originalité ! C'était un Toucouleur, un Peul sédentarisé de la vallée du fleuve Sénégal. Un jour que la "popote" organisait un méchoui, Mamadou vint accompagné d'un homme qui l'aidait dans ses préparatifs, notamment en tournant la broche. Histoire de causer (je suis bavard !), je lui demandai si c'était un copain à lui. Il m'expliqua que non, il s'agissait d'un captif. Un captif, m'enquis-je ? Le bon cuisinier m'expliqua que cet homme lui appartenait. Que le père du captif avait appartenu à son père. Pour bien me faire comprendre, il me montra le singe de Salomon et m'expliqua que, si ce singe avait des petits, ces petits appartiendraient à ce dernier. J'en restai comme deux ronds de flan. Là ne s'arrêta pas ma surprise.

Intrigué, je lui demandai s'il n'avait que ce captif. Sa réponse fut négative. Il en avait un autre qui travaillait en France, à Douai, chez Renault et qui, obligeamment, lui envoyait chaque mois l'essentiel de son salaire. Comme l'exige l'usage. J'eus du mal à en croire mes oreilles. Je lui objectai, dans mon ignorante jeunesse,  que ce brave garçon pourrait très bien se sentir, vue la distance, dispensé de cette obligation. Mamadou me rassura : c'était hors de question. Si le captif oubliait ses devoirs, il irait chez un marabout qui confectionnerait une figurine à son effigie puis la transpercerait d'une épingle et, à Douai, un OS de chez Renault irait rejoindre le paradis (ou plutôt, vue sa piètre conduite, l'enfer) d'Allah...

Comme quoi, en matière d'esclavagisme et de superstition, l'Afrique n'a aucune leçon à recevoir de nous. 

Dieu merci, tout ça est de l'histoire ancienne. Si vous vous donnez la peine de consulter l'article Toucouleurs de Wikipédia, vous apprendrez avec soulagement, à l'avant-dernier paragraphe du chapitre sur les castes que "Les Maccube, Jyaabe ou Kordo représentent la caste des captifs. Ils se situent au plus bas dans la hiérarchie. Ils proviennent de toutes origines. On distingue les Jyaabe sottiibe représentant les captifs affranchis, et les Jyaabe haalfabe qui eux sont demeurés captifs. La servitude qu'ils ont connue n'existe plus." (J'ai mis la dernière phrase en caractères gras afin d'en souligner le côté paradoxal : A quoi bon différencier les affranchis de ceux qui ne le seraient pas si la servitude n'existe plus ?)

mardi 7 février 2012

Alexandre le Grand



Je viens de recevoir de la Bibliothèque Centrale de Prêt les deux volumes des « Chroniques de la Montagne » d’Alexandre Vialatte  parus chez Robert Laffont dans la collection « Bouquins ». Près de deux mille pages ! Un sacré morceau !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, quelque mots sur l’auteur : M. Vialatte, distingué germaniste traduisit Kafka en français. Ce qui est d’autant plus méritoire que l’inverse n’est pas vrai. Il écrivit quelques romans qui ne connurent qu’un succès d’estime. Ce sont ses chroniques qui lui permirent d’accéder à la postérité. Il en publia un peu partout. Les plus célèbres furent celles qui, dix-huit ans durant, parurent chaque mardi dans les colonnes du quotidien « La Montagne » de Clermont-Ferrand.

Il bénéficiait pour ce qui est du contenu, d’une liberté totale, à la seule condition de ne pas parler politique. Cette liberté, il en usa et abusa. Pour le plus grand bonheur de ses lecteurs.

Chaque chronique est précédée d’un chapeau censé en annoncer le contenu, à la manière dont les romans d’aventures  du début du siècle dernier coiffaient chaque début de chapitre d’un « sommaire ». Seulement, ce résumé est pour le moins copieux et désoriente quelque peu. Prenons-en un au hasard, celui de la Chronique 673 « LEPTOCÉPHALES ET VEAUX BRETONS » : Faut-il tuer l’homme ? * Probablement  * Raisons pour * Raisons contre* Excès des raisons pour * Merveilles du monde * Éléphants * Veaux bretons * Leptocéphales * Anguilles et serpents de mer * Plaisirs de Dieu et fraîcheur de la terre * Grandeur consécutive d’Allah. Comment résister à un tel programme ?  Il est à noter que le dernier point abordé annonce la conclusion de chacune des chroniques. Sans que rien n’y prépare elles se terminent  toutes  par « Et c’est ainsi qu’Allah est grand ».

Entre le chapeau et la sempiternelle conclusion, on parle de tout, de rien, dans un style élégant et léger. Avec une ironie et un humour absurde d’excellent aloi. Ainsi M. Vialatte commente-t-il  un passage de Vladimir Jankélévitch  :  «  « Ce mystère ne peut être rongé par le progrès scalaire de nos connaissances » Voilà la chose et là j’applaudis des deux mains. Qui a jamais vu le progrès scalaire ronger quelque mystère que ce soit ? Même derrière une malle démodée, dans un grenier de commune rurale !  J’ai vu des rats ronger des noix, des lapins ronger des carottes, du tout, du rien, du presque tout, du presque rien, et même parfois du je ne sais quoi, jamais je n’ai vu de progrès scalaire ronger de mystère de la totalité. » (Chronique du rien et du presque rien,  20 mars 1962).

Je ne sais si ces brefs aperçus seront susceptibles de donner l’envie de lire ces petits bijoux. Je l’espère cependant. Quant à moi, je n’ai qu’un regret : ne disposer de ces volumes que pour un mois alors qu’il faudrait en faire un livre de chevet dont on savoure un passage à loisir. J’ai trouvé la parade : je vais me les offrir dès qu’une de mes actions, particulièrement  méritoire, justifiera telle récompense.