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mercredi 5 octobre 2011

Préservons nos écosystèmes, certes, mais lesquels ?.



J’ai beau ne pas traiter mes légumes, trier consciencieusement mes déchets et de manière générale tenter de ne pas trop saloper mon environnement,  je ne me considère en rien écologiste. Plus qu’une idéologie rétrograde, c’est un minimum de bon sens qui me dicte ma conduite. Ça, et la certitude que si mes tomates, comme elles en ont la fâcheuse  coutume, pourrissent à cause du mildiou au moment où elles s’apprêtaient à murir, j’aurai toujours la possibilité d’en acquérir à la supérette du bourg voisin. Ces dernières ne seront peut-être pas aussi bonnes, pas aussi « bio » mais je n’en serai pas privé.

Mes lecteurs attentifs, si j’en ai, auront senti leurs cheveux se dresser sur leur tête en me voyant qualifier l’écologie d’ « idéologie rétrograde ». Ou alors c’est qu’ils sont de bien mauvais sujets, ce qui ne m’étonnerait qu’à moitié. Pourquoi osé-je ce blasphème ?  Eh bien  parce que la préservation des écosystèmes me semble une idée très conservatrice.

Procédons par ordre : Qu’est-ce qu’un écosystème ? Selon le Petit  Robert, un copain à moi qui, malgré son jeune âge est d’une culture quasi-mirandolesque, un écosystème  est une « unité écologique de base formée par le milieu (=>biotope) et les organismes végétaux, animaux et bactériens(=>biocénose) qui y vivent. Et Bobby de nous citer pour exemple : « La forêt, la montagne, les déserts dont des écosystèmes ».
Ce qui me chiffonne là dedans, c’est que l’écosystème à préserver est présenté comme stable, voire immuable. Moi je veux bien. Mais si je lève les yeux de mon écran, qu’aperçois-je ? Des collines.  Et un bout de la petite départementale qui serpente entre elles.  Je suppose que ces collines sont plutôt anciennes. Elles appartiennent au massif armoricain, formation géologique remontant au Paléozoïque , ce qui ne nous rajeunit pas. Jadis fières montagnes, les 330 millions d’années qui se sont écoulées depuis l’apparition du plissement hercynien les ont vues grandir puis s’éroder. Tout ça pour dire qu’elles n’ont rien d’éternel. Mais ne chipotons pas.  Admettons que ces quelques derniers millions d’années elles n’ont pas trop changé. 

A part que sur ces collines, j’aperçois de drôles de choses : un champ de maïs, des prés où paissent des vaches, des talus surmontés de hêtres et de chênes. Rien moins !  Ça n’a RIEN de naturel. Tout ça a été créé par un être relativement récent appelé « homme » apparu dans la région il n’y a pas si longtemps, soyons larges, disons quelques dizaines de  milliers d’années. C’est ce coquin qui a défriché, monté les talus, tracé la route, élevé les vaches, semé le maïs (plante arrivée hier seulement  de la lointaine Amérique). Autant le dire clairement, dans nos vieux pays, que ce soit à la mer à la montagne, à la campagne, la « nature » n’a rien de bien naturel.

Admettons que  voici seulement quelques millénaires  régnait ici la lande d’ajoncs, de genêts  et de bruyères. On peut penser  que conséquemment y prospérait  le couineur des  ajoncs (oiseau imaginaire uniquement là pour détendre l’atmosphère et illustrer mon propos, comme toutes les autres espèces que je citerai), qu’insectivore, il se repaissait de la mouche à perruque mauve laquelle prospérait grâce aux déjections du gougnassier genêtivore, etc.  Bref, que l’écosystème y était TOTALEMENT différent.
 
En faisant pousser des chênes sur les talus qu’il a construit, l’agriculteur a permis que le geai (des chênes ) s’y installe, en se spécialisant dans l’élevage bovin, il a assuré la fortune de la mouche à bouse dont se repaissent les joyeux zoziaux, etc.

Tout cela pour dire que ceux qui défendraient l’écosystème de mes collines ne feraient que tenter de figer l’histoire en un point précis alors que celle-ci est perpétuel mouvement, interaction entre la « nature », la géologie, le climat et l’homme.
Là-dessus, je vais planter des fraisiers.