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mardi 15 octobre 2019

Les bonnes lectures de Tonton Jacquot




Ce qui fait le prodigieux intérêt de ce modeste blog est la diversité des sujets qu'on y aborde et du ton sur lequel on les traite. En effet, si le sérieux est de mise pour les véritables sujets d'inquiétude que connaît notre France du XXIe siècle (piéride du chou, scandale des crevettes, réintroduction du loup dans Paris intra muros, etc.), c'est sur un ton plus enjoué qu'on y évoque les futilités politiques et insurrectionnelles qui provoquent comme un clapotis dans le verre d'eau politico-médiatique. Je vais aujourd'hui confirmer cette diversité de ton et de thèmes en vous entretenant de l'ouvrage que je lis en ce moment après avoir, dans mon précédent billet, évoqué une grave question.

Il s'agit de CROIS OU MEURS Histoire incorrecte de la révolution française de M. Claude Quetel que les éditions Tallandier/Perrin ont offert à la concupiscence des lecteurs en mars de cette année et qui semble connaître un certain succès, vu qu'il se classe premier de sa catégorie chez M. Amazon. 

En quoi l'incorrection revendiquée par l'auteur consiste-t-elle ? Eh bien parce qu'elle s'attaque au mythe des deux révolutions. L'une, gentille et sympathique en diable qui en 1789 offre au bon peuple, jusqu'ici opprimé sous le joug conjugué de la noblesse et du clergé, tous les droits dont il pouvait rêver et qui a fait de notre beau pays une sorte de paradis et de modèle pour l'humanité toute entière. L'autre, celle des années 1793-1794 où une Terreur auto-proclamée envoya par milliers des suspects voir si on se sentait plus léger une fois séparé de sa tête, celle où les colonnes infernales pacifièrent la Vendée en employant des méthodes qui feraient passer la division Das Reich qui, en juin 1944, sévit en mon cher Limousin pour une troupe d'humanistes sourcilleux.

Pour M. Quétel, il n'en est rien. On trouve en germe dès 1789 la violence, l'intolérance, l'incompétence et l'idéalisme sanguinaire qui mèneront logiquement à la Terreur. Le coupage de têtes et autres joyeusetés citoyennes, par un glissement continu de la modération à l'extrémisme, passeront du stade artisanal à l'échelon industriel après élimination des diverses vagues de radicalisation par celle qui leur succède pour arriver à la dictature de Robespierre et autres Saint-Just dont la chute n'est due qu'à un complot de personnages dont les mains sont aussi ensanglantés que les leurs mais qui se débarrassent de ces monstres avant qu'ils ne les dévorent .

Cette vision n'a rien d'original me direz-vous. Toute révolution plus ou moins réussie est dès son départ violente. Exploitant la colère populaire, des idéologues se proclamant animés d'intention généreuses, poussent un mélange de racailles et d'exaltés sincères à renverser le régime et à bouleverser l'ordre établi. Loin de résoudre les problèmes du bon peuple que les idéologues veulent transformer en une humanité meilleure, les nouveaux dirigeants ne parviennent qu'à accroître misère et disette, provoquent des guerres civiles et les plus forts ou les plus habiles d'entre eux ne parviennent, après élimination physique de leurs rivaux, à se maintenir au pouvoir que par l'instauration d'une dictature sanguinaire bien entendue établie au nom de la liberté, de la justice et de la lutte contre la tyrannie.

Ce qui, plus que toute autre chose, fait l'intérêt de ce livre est le talent avec lequel l'auteur traite son sujet, campe ses personnage suggère leur incapacité, leur folie ou leur rouerie. Ce livre d'histoire de plus de 400 pages se lit comme un excellent roman : on est pressé d'en connaître la suite tout en regrettant qu'inévitablement toute suite mène à une fin. Ce qui est d'autant plus méritoire que toute personne un tant soit peu intéressé par l'histoire en connaît déjà les épisodes et le dénouement. Maintenant, si vous pensez que la violence révolutionnaire est une inévitable source de progrès et qu'en coupant quelques têtes on peut résoudre certains, voire tous les problèmes, NE LISEZ PAS CE LIVRE !

20 commentaires:

  1. Mais enfin, Oncle Jacquot, voilà des choses que l'on trouve déjà – et magnifiquement écrites, en plus – chez Hippolyte Taine, dans ses Origines de la France contemporaine ! Et reprises quelques années plus tard par Augustin Cochin, historien trop méconnu, sans doute parce que mort trop jeune (les tranchées de 14 ne pardonnent pas…).

    Et je ne parle même pas de Jacques Bainville ni de Pierre Gaxotte…

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    1. Il me semblait avoir écrit "Cette vision n'a rien d'original me direz-vous". M. Quétel cite volontiers Taine, Cochin et Bainville. Je n'ai pas noté qu'il citât Gaxotte. Mais qui lit Taine aujourd’hui ? Parlant de Taine : un gamin croise son père qui, marchant en compagnie de son oncle, tient en une main un livre d'histoire et en l'autre un poisson. Il lui demande alors "Où vas-tu avec tonton, ton Taine et ton thon ?" Hilarant, non ?

      Mais revenons à nos moutons (tontainetonton). Ce qui rend ce livre si agréable c'est le talent de l'auteur.

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    2. Mais vous savez bien, TontonTontaine, qu'il n'est d'auteurs de talent que ceux qui sont signalés par Didier Goux !

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    3. « Ce qui rend ce livre si agréable c'est le talent de l'auteur. »

      Ah, mais, loin de moi l'idée de le remettre en cause, hein !

      Cela dit, j'ai toujours été persuadé que M. Quétel se prénommait Hervé et qu'il faisait acteur à Hollywood, comme métier. Comme quoi on se fait bien des idées, parfois.

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    4. Il ne conduisait pas un taxi ?

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    5. @ Didier : Je ne vous en veux pas pour cette confusion. Il se peut aussi qu'avant de d'être historien, M. Quetel ait été comédien. Il arrive qu'on soir doué dans divers domaines.

      @Alix : Qui d'entre nous n'a pas, à un moment ou à un autre, conduit un taxi ?

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  2. Il me semble plutôt que l'histoire de "Tonton, ton Taine et ton thon" vient d'Alphonse Allais.

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    1. C'est fort possible. C'est une blague que j'ai entendue dans ma prime jeunesse sans qu'on ait jugé bon de m'en citer l'auteur.

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    2. Disons-le Allais-grement, c'est bien de lui, quatrième lettre :
      https://fr.wikisource.org/wiki/En_ribouldinguant/31

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  3. Qui lit Taine, aujourd'hui ?

    Mais moi , monsieur!

    Tenez, pas plus tard que la semaine dernière, je l'ai enfin déposé sur un rayon de ma bibliothèque, après un effort long et constant.

    Vendémiaire.

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    1. Comme je vous comprends ! Passé Tripoli, on lit souvent Taine, aussi.

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    2. Ou Tripolitaine ?

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    3. Tripolitaine, jolie partie de la Lybie (do ou en béton).

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    4. la libido ou l'alibi en béton ! Faut bien rigoler de temps en temps !

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  4. Incomparable, certes. Mais cela n'empêche aucunement sa modestie.

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  5. Tonton ton Taine et Tonton, c'est un conte d'Alphonse Allais.
    Et qui lit Taine aujourd'hui ? Il est réédité en "Bouquins", disponible, et sur la table de chevet de la plupart de mes amis (et amies).
    Votre billet est néanmoins excellent.

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    1. Et tout est dans le "néanmoins" qui devrait donc, néanmoins, faire le bonheur de l'Oncle Jacques !

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    2. Merci pour le compliment. Je crains que du temps de ma folle jeunesse M. Taine ait été un peu oublié. Il faudra qu'à l'occasion je remédie à cette lacune.

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