..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 4 mai 2025

In memoriam Didier Goux

 

Tu viens de nous jouer un bien mauvais tour,Didier ! Sans y croire, j’écris comme si tu pouvais me lire. Pourtant depuis deux jours que m’est arrivé ce message, tu es présent dans mes pensées.


Il venait de Nicole. Vu que nous ne communiquons plus depuis quelques mois, je fus d’abord étonné. Sur Whatsap, il apparaissait comme ci-dessus. De quoi me parle-t-elle ? Qui est ce Didier ? Un de ses nombreux ex-beaux-frères ? En quoi cela pourrait-il m’intéresser ? Peu après un message d’accompagnement arrivait : il m’expliquait qu’il venait de Catherine. J’en fus comme sonné. Le Didier en question, ne pouvait qu’être toi.


Ton journal de mars m’avait inquiété. J’avais rédigé un commentaire mais il me fut signalé que suite à un incident technique celui-ci ne pouvait être publié. L’absence du moindre billet en avril m’avait fait songer à t’envoyer un mail pour m’enquérir des résultat de la biopsie que tu mentionnais. Mon inquiétude était pourtant plutôt légère. Après tout, le cancer, tu connaissais, tu t’étais sorti de celui du rein ; quand aux problèmes cardiaques jusqu’à récemment tu t’en étais bien tiré. Je me plais à répéter que le pire n’est jamais garanti. Garanti, non. Mais il arrive hélas qu’il se produise…


Même si dans la « vraie vie » nous ne nous sommes rencontrés que trois fois, j’avais pour toi de l’amitié, de l’estime aussi. Le masque d’ours sous lequel tu te plaisais à dissimuler ta cordialité, ta gentillesse et ta sensibilité ne me trompa jamais. J’appréciais également ton style, sa pureté, son humour. Il arrivait pourtant que tu me gonfles grave avec ton Marcel (pas le tricot de corps, le Proust), ton purisme était parfois tatillon (une erreur que tout le monde fait devient, selon moi, la règle). Mais bon, qui n’a pas ses petits défauts ? On les pardonne au talent.


Comme tes douze disciples (ta modestie te faisait sous-estimer le lectorat de ton journal) le premier de chaque mois je serai désormais privé d’un petit bonheur. Le chant des mésanges du Plessis -Hébert se teintera d’une nuance de tristesse. Tes chats et ton chien regretteront tes caresses. De son siège de Berlin, M. Momox ne comprendra pas pourquoi ses ventes en France se sont soudain effondrées. La foi de Catherine l’aidera, je l’espère, à supporter ton irremplaçable perte.


S’il existe une autre vie, j’espère t’y retrouver de temps en temps pour vider, comme tu disais quelques flacons en parlant de tout et de rien. Salut l’ami ! 

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lundi 18 mars 2024

Prise de conscience

Tiens, le rev’là se diront certains… Ben oui. Si je n’ai pas formé la boutique, comme le fit récemment l’ami Fredi, c’est pour deux raisons : d’abord pour ne pas priver ceux qui, par hasard ou par nostalgie y viendraient ou reviendraient s’abreuver à cette source bouillonnante de lumineuse sagesse (aux mal-comprenants : auto-dérision)  et aussi parce que, en dehors de la mort, rien n’est à mes yeux définitif.

Toutefois, la question de la raison de ce retour (qui, lui non plus, n’a rien de définitif) se pose. La réponse est très simple. Ce matin, allant faire un tour chez M. Facebook, je me vis proposer de revoir des souvenirs. Parmi eux se trouvait un mien post vieux de quatre ans que j’avais consacré au Covid et à ma préférence pour les partisans de la minimisation de l’épidémie face aux catastrophisme alors de mise. Allez savoir pourquoi, j’allai voir les commentaires qu’il avait suscités. Je ne fus pas déçu de cet long voire interminable voyage. Par curiosité, avec l’aide de MM. Copier et Coller, les célèbres duettistes du texte informatique, je les retranscrivis sur mon logiciel de traitement de texte et constatai qu’ils occupaient la bagatelle de cinq pages standard !

Ces échanges consistaient essentiellement en un un débat avec un ami Facebook d’alors depuis disparu suite à une mésentente au sujet des Gilets jaunes. Ce fervent catastrophiste m’accusa d’une coupable légèreté ce qui, de fil en aiguille, nous amena à confronter nos visions de la vie, qu’elle soit éternelle ou pas. Étant un athée invétéré et lui catholique pratiquant celles-ci étaient, c’est évident difficilement conciliables. Ce qui m’étonna à cette lecture c’est le constat qu’il n’y a que quatre ans de cela, j’étais encore capable de me lancer dans une interminable polémique qui, comme toutes les polémiques, pour peu qu’elles concernent des sujets sur lesquels ceux qui y prennent part ont des idées depuis longtemps arrêtées, ne saurait amener à un quelconque résultat.

Je pense que si j’ai si mal réagi aux intrusions dans mes commentaires de gens tenant, sans être aucunement contraints de les lire, à m’exprimer tout le mépris que leur inspiraient mes bavardages, c’est que le temps des polémiques est pour moi révolu. Tenter de convaincre qui que ce soit du bien fondé de mes positions sur un quelconque sujet m’indiffère totalement. Cela à pour conséquence que les exprimer m’apparaît également futile. Je ne cherche ni la louange ni la confrontation. Ce qui met en question l’intérêt des commentaires, pourtant supposés être le dessert du blogueur.

Cela dit, tenir blog en évitant de s’exprimer sur l’actualité, le sens de la vie, l’état de la civilisation, ses préférences littéraires,les dernières facéties d’un bavard président et autres foutaises n’est pas chose aisée. C’est pourquoi en dehors des NAC improbables et des pays où ne pas mettre les pieds, le ne vois pas trop de quoi parler. Si je reviens ici, ce sera donc pour traiter de ces sujets ou d’autres de farine comparable. Les commentaires y seront logiquement fermés.

vendredi 30 juin 2023

Je serai bref.

 

Après 2 mois et demi de silence, je crains de ne plus désirer continuer ce blog. J’y ai pris plaisir. Ce plaisir s’est vu annihilé par d’anonymes importuns. J’espère que dans leur morne vie de connards masqués cette victoire apportera un rayon de soleil.

Je tenais à remercier de leur fidélité ceux que mes bavardages ont pu distraire.

A part ça, tout va bien : je bouquine, je bricole, je jardine, je cuisine… La vie vient de me faire cette nuit même un cadeau magnifique : un mignon petit-fils qui, malgré les menaces qui pèsent sur ce pays que j’aime tant, pourra, je l’espère, y mener une vie heureuse. Que demander de plus ?

mercredi 12 avril 2023

Quand t’es dans le désert…

 


Cette chanson de M. Capdevielle, dont les paroles me paraissent toujours aussi sibyllines qu’il y a 44 ans quand elle sortit, fait allusion à une autre sorte de désert que celui qui m’inquiète aujourd’hui et qui lui n’a rien de fantasmé.

Revenons en arrière : il y a 3 semaines, je vous narrai l’épisode douloureux que me fit connaître une rage de dents et qui m’amena à constater le côté ennuyeux que présentait le fait de vivre dans mon désert médical. La rage vaincue, se présenta un nouveau problème : le lundi 27, me levant pour aller aux toilettes, j’eus une surprise plutôt désagréable. Au lieu de clopiner vers mon but, je retombai d’un bloc sur le lit que je pensais quitter. J’avais été victime d’un vertige inattendu. Je me relevai avec précaution et ne tombai pas.

Consultant au matin Internet, j’appris que ce genre de choses se produisait quand on souffrait d’hypotension orthostatique (une brutale chute de l’hypertension occasionnant des pertes d’équilibre lorsqu’on quittait la position horizontale pour la verticale) Je m’empressai de prendre ma tension grâce à l’appareil que je possédais à cet effet et constatai des résultats inquiétants, voire aberrants. Craignant avoir mal utilisé ledit tensiomètre j’en relus la notice qui m’apprit qu’en cas d’arythmie cardiaque ses mesures n’étaient pas fiables. Souffrant de ce problème, je décidai, pour en avoir le cœur net de consulter. Et (miracle !) j’obtins un rendez-vous pour le vendredi auprès de la remplaçante de mon praticien référent  ! Elle me prit la tension et le résultat fut sans appel : une tension de jeune homme (en bonne santé) ! Cette piste écartée, elle me fit faire des tests afin d’écarter celle d’un AVC en préparation et parvint à la conclusion que cela pouvait venir d’un problème de l’oreille interne, me prescrivit un médicament anti-vertige et m’engagea néanmoins vivement à consulter au plus vite mon cardiologue.

Je suis de nature obéissante ou résignée. Je fis donc les analyses prescrites dont, week-end pascal oblige, je reçus hier les résultats,lesquels furent globalement rassurants. Je téléphonai au cabinet de cardiologie et la secrétaire me dit de retéléphoner… ...en juillet ! Cette demande me parut curieuse. J’insistai un peu, car quel que soit le délai, j’étais prêt à l’accepter. Quel serait-il, ce délai, au mois de juillet ? Je raccrochai, perplexe.

Ce matin je me sentis pas dans mon assiette. J’en fus inquiété. Que faire ? Appeler le Samu pour lui annoncer que je me sens barbouillé ? Aller à la pharmacie pour une téléconsultation ? Aller aux urgences sans motif précis ? Attendre un malaise afin d’avoir quelque chose de concret à raconter à ces braves gens (en admettant que ce dernier ne me rende pas incapable de les joindre) ? Ma fille à qui je m’ouvris de ces interrogations m’indiqua, recherches faites, qu’un seul médecin avait des disponibilités à 50 km de chez moi…

Une nouvelle fois, je m’aperçois à quel point l’impéritie de nos administrations et de nos dirigeants successifs a pu rendre inopérant un système de santé qui nous coûte cependant si cher. Selon l’INSEE, il y a eu en 2022 une surmortalité conséquente. Ne serait-ce pas dû, au moins en partie, à ses défaillances ? Il est vrai que nos gouvernants ont d’autres mouches à enculer chats à fouetter. Le pays craque de partout (école, hôpital, ordre public, immigration incontrôlée, etc) et, à l’instar des Byzantins, on nous rebat les oreilles de débats oiseux. Pauvre France !

dimanche 2 avril 2023

Notes, notules, notulettes et notulinettes

 

Je relis dans le journal de mars de l’ami Goux, l’article qu’il avait, dans le blog, une fois de plus consacré à ces notes de bas de page dont de « luisants » universitaires (les qualifier de « brillants » serait souvent exagéré) se croient contraints d’écrire lorsqu’ils établissent une édition d’un « grand » texte. Il semble que le blogueur de choc qu’il a été, est et demeure soit incapable de les traiter par le mépris ! Il est vrai que les précisions qu’elles apportent ne sont pas toujours très éclairantes ni d’une grande pertinence. Mais bon, je suppose que s’ils n’en écrivaient aucune, ils seraient pris pour des fumistes.

S’il en a un, le but de ces notes est de permettre au lecteur une meilleure compréhension du texte et de son contexte qu’il serait capable d’obtenir sans elles. Toutefois, en les écrivant, le ou les éditeurs supposent que leurs notes ne nécessitent elles-mêmes aucune précision afin d’être bien comprises par l’ignare lecteur (mon semblable, mon frère). Rien n’est moins certain ! Aussi, des notules, pourraient venir préciser les notes, des notulettes éclairer les notules et des notulinettes expliquer les notulettes. Je m’en tiendrai là mais on pourrait poursuivre…

Prenons un exemple :

M. Baudelaire, surnommé par ses potes Charlie la déconne, écrivit un poème intitulé Spleen dans lequel s’exprime toute sa joyeuse bonhommie d’inlassable boute-en-train. Prenons-en le premier vers :

Quant le ciel1 bas et lourd pèse comme un couvercle 2

1 Le ciel est tantôt l’espace visible limité par l’horizon*, tantôt le fond sur lequel on observe les astres. Dans le cas présent, vu que le poète le qualifie de « bas et lourd » on peut le supposer peu propice à l’observation des astres, impression confirmé par la mention postérieure faite au « cercle de l’horizon ». A noter que le côté déprimant du ciel bas fut évoqué par Jacques Brel dans Le Plat pays.

*Limite circulaire de la vue dont l’observateur est le centre et où ciel et terre (ou mer )semblent se rencontrer**

**Cette « rencontre » est bien entendu une illusion comme nombre de voyageurs l’ont constaté empiriquement, vu que l’horizon recule à mesure qu’on avance.

2 le couvercle est une pièce mobile destinée à fermer un récipient (pot*, marmite, casserole etc.). On voit d’ailleurs mal comment le ciel pourrait jouer ce rôle sur quelque cerveau que ce soit. Mais bon, la poésie est propice aux comparaisons hardies.

*« A chaque pot son couvercle » dit Thérèse à Zézette dans Le Père Noël est une ordure voulant dire par là que chacun finit par trouver l’âme sœur. La sagesse populaire ajoute que « C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe** » signifiant que rien ne vaut l’expérience, que les vieilles méthodes sont supérieures aux nouvelles. Cette expression peut être également employée par de jeunes gens pour justifier leur préférence des femmes mûres aux plus jeunes.

** Nom donné couramment au potage***

*** Au départ, la soupe était la tranche de pain sur laquelle se versait le potage. Ainsi s’explique l’expression « Trempé comme une soupe » qui sinon serait redondante.

J’espère que ces notes, notules, notulettes et notulinettes auront éclairé vos lanternes et que se trouveront des émules avides d’enrichir les textes par d’indispensables précisions.