Il serait question de transformer le droit de vote en
obligation avec, en cas de non-respect, sanctions à la clé. Ainsi, ce droit que
certains de nos aïeux ont acquis au prix de leur vie (écrasons, à ce souvenir, la
larme citoyenne qui embrume nos yeux
républicains !) se
transformerait-il en devoir imposé par la loi. Ayant ces derniers temps une
forte tendance à voter et m’éloignant rarement de mes collines, ça ne changera
pas grand-chose. Comme mon vote, d’ailleurs.
Toutefois remplacer un droit que l’on est libre d’exercer ou
non en obligation me paraît contraire à la liberté. Les « droits-de-l’hommistes »
brandissent bien haut (du moins d’après eux) le flambeau de la « démocratie ».
Au contraire, il n’existe aucun « devoirs-de-l’hommiste » mais s’il
en était on peut supposer qu’ils s’opposeraient aux partisans des droits et que,
partant, ils appartiendraient au camp du mal. L’opposition entre droit et
devoir est flagrante.
Prenons par exemple le droit de cuissage dont bénéficiaient
selon certains les seigneurs de jadis. Quoi de plus agréable que d’en jouir (à
tous les sens du terme) ? En revanche, si on en avait fait un devoir, le
cuissage aurait perdu beaucoup de son attrait. Imaginons que le seigneur ait été homosexuel.
Accomplir ce devoir se serait avéré pénible pour lui. De même, si la mariée avait
été laide, contrefaite, revêche, frigide et d’hygiène douteuse, ce devoir se
serait transformé en corvée. Sans compter que les plus puissants seigneurs se
seraient usé à l’accomplir, vu le nombre de vilaines à honorer.
Depuis quelque temps, le devoir de mémoire est devenu très
tendance. Or s’il est une chose qu’il est difficile de contrôler c’est bien sa
mise en pratique : qu’est-ce qui prouve que ce citoyen à la triste figure
est bel et bien en train de méditer sur l’holocauste ou sur la traite négrière
et non en proie à de sombres pensées suite à la réception de son avis d’imposition ? Faute de moyens de contrôler efficacement les
mémoires, ne serait-il pas plus raisonnable de transformer ce devoir en simple
droit laissant à ceux qui ont d’autres préoccupations la possibilité d’oublier
certains drames ?
Le devoir conjugal est le plus paradoxal de tous, vu qu’il n’est
de nos jours associé à aucun droit. Ainsi qui remplirait ce devoir sans le
consentement de son conjoint se verrait
accusé de viol et probablement condamné.
En dehors des devoirs moraux que l’individu s’impose, je
serais donc plutôt d’avis qu’il n’en existe
pas d’autres. Pour les droits, je fais totalement confiance à la manière
dont on voit notre société évoluer pour nous en priver ou les réduire.
"Devoirs moraux", c'est quoi ce vocabulaire réactionnaire et rétrograde ? Il n'existe de devoir moral, que le bon plaisir de chacun. Non ? An, bon !
RépondreSupprimerJe dois être réactionnaire et rétrograde, bien que je m'en défende.
SupprimerLe vrai devoir de mémoire n'existe plus depuis qu'on de ne demande plus aux écoliers d'apprendre par cœur et que l'Histoire qu'on leur enseigne s'apparente plus à un devoir d'oubli.
RépondreSupprimerJe me pose une question, en cas de contrôle, les malades d'Alzheimer sont-ils exemptés du devoir de mémoire sur présentation d'un certificat médical?
J'espère qu'ils le sont ou du moins qu'on leur accorde des circonstances atténuantes.
SupprimerDevoir et obligation ne sont pas synonimes....
RépondreSupprimerEt nous sommes dans une société d'obligations (et prohibitions), non de devoirs...
Que les deux mots ne soient pas parfaitement synonymes, j'en conviens. D'ailleurs, la synonymie totale n'existe pas. Toutefois, selon M. Robert, lexicographe sérieux, un des sens de devoir (s) est : "Ce que l'on doit faire; obligation éthique particulière, définie par le système moral que l'on accepte, par la LOI, les convenances, les circonstances" . Je persiste donc.
SupprimerComme je l'ecrivai chez Corto, les jeunes ayant atteint leur majorité sont automatiquement inscrits sur les liste électorales.
RépondreSupprimerMalgré tout l'abstention augmente, allez savoir.
N'importe comment, les jeunes s'ils votaient ne soutiendraient pas nécessairement socialiste.
SupprimerPeut-être méditent-ils sur d'autres méthodes de s'approprier le pouvoir ?
RépondreSupprimerhttp://www.zetetique.ldh.org/cuissage.html
RépondreSupprimerLe droit de cuissage, donc, n'a jamais existé dans la France médiévale. Aucun des arguments, aucun des faits insinués, allégués ou brandis, ne résiste à l'analyse; à chaque fois que l'enquête a pu cerner le contexte précis d'un cas qui ne relevât pas de la falsification ou du contre-sens, elle a repéré un pur effet de discours, ressortissant à l'insinuation tactique, à la dénonciation stratégique ou la hâblerie d'intimidation, sans que ces énonciations unilatérales soient jamais intimées, ni ne produisent la moindre interaction de droit ou de fait. "