Huit jours entiers sans le moindre petit bout de
commencement d’un semblant de billet. C’est bien la première fois que ça arrive
depuis plus de trois ans. Comme quoi les
pires addictions se dominent. Il faut dire que 4 journées passées à conduire,
les soirées au restau, les emplettes en Espagne, le temps passé entre amis ne m’ont
laissé aucun temps pour m’adonner à la passion du blogage. Des mornes plaines
poitevines aux causses du Quercy où subsistent tant bien que mal d’étiques
chênes, des pluies de l’ouest à la Tramontane balayant sans merci la plaine du
Roussillon, des contreforts montagneux du Limousin aux massifs des Albères, des Corbières ou des Pyrénées, on en a vu du
pays.
Et puis les retrouvailles où se mêlent joie, tendresse,
mélancolie. Revoir, après vingt ans de quasi absence, une amie qui fut si
proche, qui accompagna vingt ans de jeunesse n’est pas rien. Tout et rien
n’a changé. Certains ont disparu, tous ont vieilli. Tel jeune sportif n’est
plus que l’ombre évanescente de lui-même, les parents sont morts ou ne valent
guère mieux perdus qu’ils sont dans le labyrinthe de leur gâtisme. On évoque
les anciens conjoints perdus de vue, les bambins qu’on a vus naître atteignent
la trentaine. On évoque les bringues et coucheries de nos folles jeunesses, les
amours disparues, on rit des petits drames qui nous avaient un temps démolis, en
fait, on n’a pas changé vraiment : juste un peu muri, chacun suivant sa
pente ou la redressant quand elle semblait mener au pire. On est heureux. Quelques
rides de plus, quelques kilos perdus ou supplémentaires mais rires et sourires
demeurent comme toujours. Qu’importent les cimetières et autres accidents de la
vie, on est là comme en nous-mêmes l’éternité nous change : incorrigibles,
intangibles et prompt à s’envoler dans des délires qu’on ne saurait partager
avec d’autres.
Et puis on s’en va. Incapables de planifier la prochaine
rencontre. Car chacun a trouvé son coin de paradis et répugne à s’en éloigner.
On se dirait bien « à dans vingt ans », comme de plus voisins se disent
« à la prochaine ». Mais où et dans quel état seront-nous dans vint
ans ? Conduira-t-on encore ? Le hasard fera-t-il qu’un voyage permettra
de nouvelles retrouvailles ? Qu’importe au fond ?
PS : M. Aristide s’étant plaint de ne pas me voir
moustachu et le moindre désir d’un tel lecteur prenant à mes yeux des allures d’ordre
voici une photo apte à apaiser ses attentes :
Notez l'air songeur et un rien mélancolique qui sied au profond penseur |
Vous me donnez presque envie d'avoir votre âge, maitre Jacques. Et merci pour la photo. La moustache vous sied bien, et cet air de papy bougon est parfaitement assorti avec votre nouvel appendice pileux. Longue vie à la moustache des collines!
RépondreSupprimerJe comptais la raser bientôt mais devant tant d'enthousiasme je me surprends à hésiter...
SupprimerRavie de vous retrouver, le temps m'a paru long!
RépondreSupprimerLa moustache vous sied, comme le deuil à Electre.
Merci pour les compliments !
SupprimerCompte tenu des marottes qui agitent le temps présent, il conviendrait qu'ils soient surtout éthiques.
RépondreSupprimerBon retour parmi nous, vous manquâtes à la blogosphère.
RépondreSupprimerElle s'en remettra bien vite. J'espère faire ce qu'il faut pour...
SupprimerJe vous souhaite une bonne rechute dans votre addiction qui si bien nos affaires !
RépondreSupprimerLa rechute est garantie et le temps la favorise.
SupprimerCher Hôte !
RépondreSupprimerVotre propos m'a immédiatement remémorer cette chanson "Adélaïde" de Jacques Debronckart:
"Qu'ils soient d'ici où de n'importe quel parage
Moi j'aime bien les gens qui sont de quelque part
Et portent dans leur c?ur une ville ou un village
Où ils pourraient trouver leur chemin dans le noir
Voilà pourquoi Jean de Bordeaux, François de Nantes
Voilà pourquoi Laurent le gars du Canigou
Pierre le Normand et toi Joël de la Charente
J'aime tant vous entendre parler de chez vous.
Quand le dernier verre se vide
Dans les bars d'Adélaïde
On a le c?ur qui se vide aussi
Lorsque l'on pense au pays !
Chaque premier janvier on dit c'est la dernière
La dernière année que je passe en Australie
Et le premier janvier suivant nous voit refaire
Même serment qui sombre à son tour dans l'oubli
Ça serait pourtant le moment de revoir nos plages
Car les pays se ressemblent de plus en plus
Et dans dix ans nous trouverons dans nos villages
Des distributeurs de hot-dog au coin des rues !
Le whisky parait acide
Dans les bars d'Adélaïde
Lorsque l'on garde au palais
Le souvenir du Beaujolais
Et dans vingt ans sans avoir revu nos falaises
Citoyens d'Australie conscients de leurs devoirs
A nos enfants nous apprendrons la langue française
Mais leur accent ne sera pas celui du terroir
Alors dis-moi de nos vingt ans François de Nantes
De nos vingt ans Laurent le gars du Canigou
Pierre le Normand et toi Joël de la Charente
Nos vingt ans d'aujourd'hui vous en souviendrez-vous ?
Quand le dernier verre se vide
Dans les bars d'Adélaïde
On a le coeur qui se vide aussi
Lorsque l'on pense au pays ! "
Et dans un deuxième temps "Les retrouvailles" de Graeme Allwright:
"Le temps est loin de nos vingt ans
Des coups de poings, des coups de sang
Mais qu'à c'la n'tienne: c'est pas fini
On peut chanter quand le verre est bien rempli
Buvons encore une dernière fois
A l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine, mais il faut que je m'en aille
Et souviens-toi de cet été
La première fois qu'on s'est saoulé
Tu m'as ramené à la maison
En chantant, on marchait à reculons
Buvons encore une dernière fois
A l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine, mais il faut que je m'en aille
Je suis parti changer d'étoile
Sur un navire, j'ai mis la voile
Pour n'être plus qu'un étranger
Ne sachant plus très bien où il allait
Buvons encore une dernière fois
A l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Je m'ennuie pas, mais il faut que je m'en aille
J't'ai raconté mon mariage
A la mairie d'un p'tit village
Je rigolais dans mon plastron
Quand le maire essayait d'prononcer mon nom
Buvons encore une dernière fois
A l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine, mais il faut que je m'en aille
J'n'ai pas écrit toutes ces années
Et toi aussi, t'es mariée
T'as trois enfants à faire manger
Mais j'en ai cinq, si ça peut te consoler
Buvons encore une dernière fois
A l'amitié, l'amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m'fait d'la peine, mais il faut que je m'en aille"
J'aime ces deux chansons que je connais depuis des lustres. Concernant la dernière, je constate que mes amis soit ne boivent plus, soit boivent moins. S'il n'en reste qu'un je serai celui là !
SupprimerJe prends la relève !...
SupprimerCher Jacques !
RépondreSupprimerDans vos pérégrinations, n'auriez vous point aperçu une palette de caisses de Fischer égarée ?
Hélas pour vous, non !
SupprimerCher Jacques, j'ajouterais à vos interrogations quel sera le monde dans vingt ans ? Ça compte, aussi.
RépondreSupprimerSinon, en tant que fidèle lecteur et à l'instar d'Aristide, j'aimerais bien une photo, la RLM au bec -a-t'elle trouvé sa place ?
Heureux de vous savoir de retour, tel Ulysse et cætera...
Pour la photo, ce sera chose faite demain. Pour le monde, je ne sais pas de même que j'ignore si j'en serai encore...
SupprimerVu le peu de sol dont ils disposent, il peuvent être soit jeunes, soit rabougris...
RépondreSupprimerbienheureuse de vous retrouver en bonne forme, certes un peu mélancolique, mais c'est ainsi lorsque l'on quitte des gens que nous aimons et que nous ne savons pas quand retrouver
RépondreSupprimerChère Boutfil !
SupprimerMe semble-t'il que la route de nôtre hôte passait vers chez vous ?...
Merci Boutfil. En fait, je suis content de retrouver ma routine, mais ça ne se voit pas !
SupprimerBonjour Jacques !
RépondreSupprimerJe légenderais plutôt votre photo par "Serein ténébreux, contemplatif, bucolique" tel dans les "Trompettes de la renommée" de Georges Brassens ...
Oui, peut-être...
SupprimerDécidément, tous les reacs se ressemblent, cette allure d'adjudant à la retraite, on dirait Didier Goux...
RépondreSupprimerAnne-Laure
Ayant accompli mon service national dans la coopération, je n'y ai hélas obtenu aucun grade prestigieux comme celui que vous m'attribuez.
SupprimerLa moustache, c'était pour ressembler à mes idoles : Plénel, Mamère et Bové qui ont plutôt l'air de génies en activité. A vous en croire, ce serait raté !
Anne-laure vous êtes très amusante.
Supprimerbon retour chez vous Jacques
Il n'y a pas à dire : la moustache, ça vous pose un homme !
RépondreSupprimerDe même que les oreilles posent un lapin ?
SupprimerIl est certain que quand je ne ris ni ne souris je prends un air plutôt morose. Or la webcam n'a rien de bien réjouissant...
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