M. Valls a de l’ambition et c’est bien. Il aimerait réduire
le nombre de morts sur les routes à moins de 2000 par an à l’horizon 2020. C’est bien aussi.
Seulement, comme beaucoup de ses collègues, il a tendance à ne s’occuper que de problèmes
mineurs. Car il est une catégorie d’accidents mortels bien plus importante et
sur laquelle il ne dit mot. Je veux parler de ce que l’on nomme les accidents
domestiques. Le nombre estimé de leurs victimes est variable : selon le Figaro,
quotidien optimiste, elles seraient 11 500
alors que le Monde,
journal pessimiste, en dénombre quant à lui 18 500.
Quel que soit le chiffre retenu, force est de constater que même
la plus conservatrice des estimation montre que l’on a trois fois plus de
chances de mourir d’un accident chez soi que sur la route. C’est dire l’importance
du problème. Pourtant aucune mesure sérieuse n’est prise afin de lutter contre
ce fléau qui endeuille tant de familles dans l’indifférence générale.
Sur la route, alcool et vitesse sont souvent considérées
comme les causes principales d’accidents. Peut-on dire qu’il en va de même pour
les morts domestiques ?
Certes l’alcool peut expliquer bien des accidents (chutes
dans les escaliers, dans les baignoires, tentatives malheureuses d’envol du quinzième
étage, etc.). Seulement, comme il en est question pour les voitures, soumettre l’ouverture
de la porte du logement au succès préalable d’un test d’alcoolémie serait
illusoire : beaucoup de gens détiennent de quoi s’alcooliser chez eux. J’en
connais plusieurs.
La vitesse peut également être à l’origine de décès :
descendre les escaliers en courant tête baissée n'est pas sans risques. De même,
la vitesse du déplacement peut aggraver les conséquences d’un choc (suivi ou
non de chute) contre un obstacle (chien, baie vitrée, etc.). Mais disposer des
radars un peu partout dans les logements n’est pas simple et percevoir les
amendes dissuasives encourues
demanderait beaucoup de personnel à une époque où la mode est à la réduction
des effectifs.
Sans compter que bien
des accidents domestiques sont dus à l’utilisation d’outils, à des chocs
électriques, à des explosions intempestives suite à une fuite de gaz, à des
incendies et à des centaines d’autres causes mineures.
Si lutter contre les causes multiples de ces décès n’est pas
aisé, la solution peut se trouver dans le développement des équipements de
sécurité passive.
Dans un premier temps, il me semble qu’imposer à toute
personne le port d’un casque à l’intérieur des logements serait une mesure de
simple bon sens et ceci de jour comme de nuit.
Seulement, les blessures à la tête, si elles peuvent s’avérer
fatales, ne sont pas, et loin s’en faut, les seules causes de mort à la maison.
Casque ou pas casque, quand un malheureux se sectionne un ou (en cas de grande
maladresse) plusieurs membre(s) à la tronçonneuse, sa vie n’en demeure pas
moins en danger.
Idéalement, la solution serait que nos ingénieurs s’attèlent
à concevoir une combinaison de protection intégrale qui, rendue obligatoire
pourrait limiter les pertes. Outre un casque intégral muni d’un masque à gaz,
celle-ci se composerait d’un revêtement
ignifugé, blindé, serait équipé d’airbags, et reliée à la terre.
Le développement d’un tel équipement permettrait à notre
économie de renouer avec la croissance. Sans compter qu’il permettrait de
lutter efficacement contre l’insécurité qui fait rage dans certains quartiers. On résoudrait ainsi deux problèmes d’un coup.
Qu’attendez-vous, messieurs les gouvernants ?
Il me semble que pour éviter les défenestrations intempestives, interdire les fenêtres serait radical, les mutilations à la tronçonneuse, interdire les tronçonneuses coupantes et/ou contondantes (ainsi que tous les équipements domestiques), les brûlures par interdiction des sources de chaleur (et en plus, vous luttez efficacement contre le réchauffement climatique), et cætera.
RépondreSupprimerVotre solution me paraît un peu socialiste sur les bords, elle ne prend pas le problème à la base, elle le contourne par des circonvolutions moins efficaces. Mais il y a de l'idée. Au moins suffisamment pour créer une commission.
c'est très dangereux les escaliers, il faudrait les interdire également. Seulement sans eux comment monter à l'étage ? les ascenseurs ne sont pas surs non plus !
SupprimerVos suggestions me paraissent cependant très bonnes.
Comment monter à l'étage ? Bah, grimpez aux rideaux, pardi !
SupprimerJ'ajoute le témoignage de ce chirurgien spécialiste des transplantations, qui constatait, avec ces vies épargnées, la baisse du nombre de donneurs potentiels, mais peut-être doit-on espérer des futurs euthanasiés un peu de générosité post-mortem, ceci compensant cela.
RépondreSupprimerC'est vrai que de nombreuses morts permettent de sauver bien des vies !
SupprimerC'est à devenir schizophrène !
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerRiez, riez Jacques Etienne, mais ce que vous décrivez là n'est que la conclusion logique, l'aboutissement ultime de l'Etat-mamma auquel nous sommes si attachés (à tous les sens du terme). Si vous pouvez imposer aux automobilistes de porter une ceinture ou aux motards de porter un casque au prétexte que les accidents coûtent chers à sainte sécu, pourquoi ne pourriez-vous pas imposer le genre de mesures que vous préconisez?
RépondreSupprimerMais, Aristide, qui vous a dit que je me gaussais ?
SupprimerJeter un petit coup d'oeil sur les statistiques des accidents domestiques nous fait toucher du doigt à quel point le vie de tout un chacun ne tient qu'à un fil.
RépondreSupprimerEt si on a eu la chance d'échapper à l'asphyxie et à la suffocation lorsqu'on était en bas âge, aux brûlures, à la noyade, à l'intoxication ou aux morsures diverses, il y a de grandes chances que, sur le tard, on aura du mal à échapper aux CHUTES, (10520 morts dont 95% concernent des personnes de plus de 65 ans)!
Bref, pour tous ceux qui auront eu le bonheur d'atteindre 65 ans on peut, sans crainte d'être contredit, affirmer comme disait l'autre que : plus dure sera la chute !
D'où l'intérêt de ma combinaison à airbags ! En cas de chute, ils se gonflent et au lieu de se fracasser, on rebondit, ce qui en plus est rigolo comme tout !
SupprimerIl faudrait aussi interdire allumettes et briquets.
RépondreSupprimerExcellente idée : seuls des allumeurs formés pourraient venir allumer le gaz à domicile. Ça créerait des emplois !
SupprimerPeut-être ferait-on une exception pour l'allume-gaz, mais avec un permis de l'utiliser : ça occuperait quelques fonctionnaires (ou plutôt, on créerait un nouvel organisme étattique à cet effet )
Supprimerétatique ! pardon AL pardon !
SupprimerEt n'oublions pas les beurreurs de tartines assermentés.
SupprimerOn ne dira jamais assez combien de gens se blessent le matin lorsque, mal réveillés, ils beurrent maladroitement leurs tartines.
Que de beaux emplois en perspective!
Vous avez songé à contacté la moule marinière, je veux dire, Arnaud Montebourg?
on pourrait rendre obligatoire l'usage du couteau à beurre ? en général ils ne coupent que très peu ; avec un contrôle matinal inopiné et aléatoire ?
SupprimerCe n'est rien, Athéna, c'était une allergie. C'est passé... mais merci de votre attention -)
RépondreSupprimerDes accidents domestiques dans un maison bien rangée , imaginez donc dans un capharnaüm où vivent 6 personnes, le nombre de possibilités qu'il peut y avoir pour se tuer.
RépondreSupprimerDonc il faudrait: 1 moniteur de prévention dans chaque maisonnée et un autre employé pour protéger le moniteur des accidents que la famille pourrait occasionner à leur protecteur.
Et hop, plus de chômeurs.Dans quel beau monde parfait où pourrions vivre dans la félicité d'un avenir radieux.