Deux choses m’amènent à revenir sur cette question : une
conversation avec mon frère et un billet de Skandal.
Lors de la conversation évoquée, alors que je parlais du
désir d’enfant de ma fille, mon aîné, bien à gauche, me dit que la situation
professionnelle de cette dernière (cadre dans le commerce avec les horaires « flexibles »
que ça suppose) n’était pas propice à l’éducation d’enfants. Ce genre de
remarque m’amène à penser qu’il existe bien une gauche où on préfère la
protection de l’état à la liberté personnelle, le temps libre à l’investissement
professionnel, la médiocrité financière au risque qu’implique l’initiative,
bref la servitude à la liberté. Où on chérit d’illusoires et multiples « libertés »
et « droits » « garantis » par un État tout puissant et
omniprésent qui régule tous les domaines de l’économie à la culture et à l’idéologie.
Où l’on rejette la responsabilité personnelle.
Pour Skandal, qui répondait à l’irascible BDG, le clivage
gauche/droite n’existe qu’au niveau du discours. Dans les actions, rien ne les
différencie : même attachement à la dépense publique, même attitude
vis-à-vis des questions que posent à la société l’immigration ou l’éducation.
Le seul clivage qu’il retient est celui
qui oppose étatisme et libéralisme. Je
suis d’accord avec lui.
De là en inférer qu’opposer droite à gauche n’est pas pertinent
me paraît abusif dans la mesure où la gauche est fondamentalement étatiste. Si
la « droite » l’a rejointe sur ce terrain, c’est que les populations
se sont vues clientélisées par l’état à un point tel que, pour qui a pour seul objectif
d’obtenir un poste politique, il est devenu impossible de proposer un programme
réellement libéral. Il ne s’agit plus d’être
ou non étatiste mais de proposer des réformes marginales à un système étatiste omnipotent. Que l’étatisme
se pratique au niveau national ou international dans le cadre de l’UE, n’y
change rien. Plus d’Europe revient ordinairement à souhaiter plus de réglementations et d’interventions
européennes.
Une vraie droite serait, par opposition au système actuel,
forcément libérale. Cette droite n’a qu’un seul défaut, celui de ne pas
exister. Si l’opposition droite/gauche veut être pertinente il serait donc utile
que se reconstitue (si elle a jamais existé) une droite réellement libérale. Il semble malheureusement que ce ne soit pas à
l’ordre du jour. Ce qu’on appelle « extrême droite » aujourd’hui s’étant
ralliée avec armes et bagages au panache blanc de l’étatisme débridé, récupérant
au passage les déçus d’un collectivisme jugé
trop mou, ce n’est pas de ce côté qu’il faut chercher ce renouveau. Alors, où ?
Il semble que tout le monde s’accommode d’un système bâtard où le renard
libéral est si entravé qu’il ne saurait empêcher les habitants du poulailler étatiste
de le becqueter à mort en l’accusant de tous ses maux… On est bien mal partis !